C'est gentil, c'est couillon, c'est gentiment couillon. Un détournement tout ce qu'il y a de plus classique de la vie de Jésus dans un roman-photo délicieusement ringard dans les coupes, les vêtements et le ton. On dirait une mauvaise télénovelas des années 80 qui est revenue à la vie brièvement !
Planchon nous propose un récit qui suit assez fidèlement les scènes bibliques mais avec ce petit décalage qui fait tout le sel. Les vêtements, les coupes et les décors, les phrases, la tournure du récit autour d'une chrétienté traité comme une entreprise du marché de la croyance ... Tout contribue à faire l'ambiance gentille mais couillonne. Et ça marche, surtout que le récit se finit vite et n'étire pas son concept trop longtemps. J'ai bien aimé ma lecture !
Ce dessin aussi contribue à l'ambiance, avec son utilisation étrange du roman photo et des collages qui semblent ajouter à l'étrangeté de l'ensemble. On navigue dans des visuels improbables, kitch et ringards à la fois. Ces têtes sont d'ailleurs impayables, elles qui sont toujours aussi sérieuses alors que les phrases enchainent les conneries.
En le lisant, j'ai eu des flashbacks de Fabcaro et son Et si l'amour c'était aimer ?, en me demandant si celui-ci n'aurait pas été nourri au
Planchon plus jeune. En tout cas ça reste dans l'esprit !