Citations sur On habitera la forêt (18)
- [...] Voilà un bon conseil pour ta vie future : ne jamais faire confiance à quelqu'un qui traite mal ses animaux.
- Les limaces, tout le monde les méprise. Elles sont toutes petites et toutes molles. L'escargot, il a sa maison sur le dos. La limace, elle a rien. L'escargot, on le trouve joli. La limace, dégoûtante. C'est hyper injuste. Elle est là, elle glisse tout doucement à travers la vie, en prenant tout son temps, et tout le monde la trouve dégoûtante et nulle. Personne ne lui sourit, personne ne la regarde gentiment.
La collection d'Agatha Christie de ma grand-mère est une de mes passions. J'adore les couvertures. Parfois je les étale par terre et j'invente d'autres histoires à partir des images. [...] Dès que j'en ouvre un, il s'accroche à moi et il ne me lâche plus. J'en ai tellement lu que, maintenant, ils se fondent tous en une même ambiance de pension de famille anglaise et empoisonnements au coin du feu, que j'associe aux après-midi pluvieuses à la campagne et au bruit de la pluie sur le Velux.
J'écris sur un papier.
- "Poésie, contes, théâtre, chansons"... quoi d'autre ?
- À bouffer, dit Sylvia, pragmatique.
- Ah oui, tu écris : "Repas à prix libre !" renchérit Dorothy.
Ce qui me plonge dans une profonde perplexité. J'imagine Dorothy ouvrant une cage à oiseaux remplie de petites étiquettes de prix orange fluo, leur disant à voix basse : "Envolez-vous ! Vous êtes libres ! Envolez-vous les deux euros, envolez-vous les quatre euros quatre-vingt-dix-neuf !"
Je suis là, en train d'imiter Anneblle la limace, quand soudain, j'entends queulqu'un qui éclate de rire. Et e n'est pas du tout un éclat de rire normal. En fait, je n'ai jamais entendu quelqu'un rire comme ça. C'est un rire qui monte sur une scène d'opéra en plein air. C'est un rire qui grésille comme dans une poêle grésillent les œufs sur le plat. Un rire avec dedans un orage qui éclate. Un rire à l'intérieur duquel se brisent en mille morceaux des verres et des assiettes.
Je suis là, en train d'imiter Anneblle la limace, quand soudain, j'entends queulqu'un qui éclate de rire. Et e n'est pas du tout un éclat de rire normal. En fait, je n'ai jamais entendu quelqu'un rire comme ça. C'est un rire qui monte sur une scène d'opéra en plein air. C'est un rire qui grésille comme dans une poêle grésillent les œufs sur le plat. Un rire avec dedans un orage qui éclate. Un rire à l'intérieur duquel se brisent en mille morceaux des verres et des assiettes.
Je suis un peu perdue, je ne sais pas du tout ce que peut bien être une «agé». C’est une personne âgée ? Je n’y connais rien, moi, à tout ça.
Elle veut ramener ma grand-mère et la coller en haut d’un arbre ?
(page 166)
Bien sûr, on m’a dit de ne pas parler aux inconnus. De ne pas accepter de bonbons. Ou de pommes rouges. Mais personne n’a jamais mentionné la possibilité d’une proposition comme « Tu veux monter sur un arbre qui s’appelle Bernard ? »
- Mais ils n'ont pas le droit de raser la forêt, je balbutie.
- Ma chérie, laisse-moi te dire une chose que j'ai comprise dans la vie : les gens qui ont l'argent, ils ont tous les droits.
Six mois, c’est long à supporter les mêmes regards moqueurs. Et c'est difficile de me réfugier dans mes histoires quand je me fais insulter et coller des chewing-gums dans les cheveux. Ou peut-être que je suis devenue trop grande pour que ça me suffise.