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Critique de Tlivrestarts


La plume de Anne PLANTAGENET, je l'ai découverte et adoptée avec "Nation Pigalle", puis "Trois jours à Oran".

Quand j'ai repéré son dernier roman au rayon nouveautés de la Bibliothèque, je ne me suis pas posée de question, je l'ai pris et j'ai bien fait ! Ce fut un plaisir de retrouver la qualité de sa plume.

Les Perales, Architectes à Carmona en Andalousie, embauchent comme dactylo Lorca Horowitz, une femme "grassouillette et mal dans sa peau". Agée de 32 ans, elle est amoureuse depuis 12 ans d'un homme, Julian. Lorca Horowitz va faire progressivement sa place au sein de l'entreprise. Elle va aussi s'inviter dans la vie des Perales, prenant modèle sur la distinction, la classe et la féminité de Madame. le mimétisme est troublant et quand Madame s'en offusquera, il sera peut-être déjà trop tard !

Thriller psychologique, ce roman présente toutes les caractéristiques du page-turner. A peine les premières lignes parcourues que le lecteur est déjà envoûté par le parcours de Lorca Horowitz, cette jeune femme mystérieuse à l'initiative d'une incroyable machination. le supense est immense et le rythme haletant. Jusqu'où ira-t-elle ? Comment finira cette histoire ? Ce sont les questions auxquelles le lecteur a une furieuse envie de répondre.

Je ne vais pas vous en dire beaucoup plus sur le scénario machiavélique qui constitue la substantifique moelle de ce très bon roman, ça serait dommage de vous le dévoiler d'autant que je souhaite, avec ce billet, vous inciter à le lire !

Pour autant, je crois pouvoir vous en dire un peu plus sur ce qui m'a intéressée dans ce roman.

D'abord, ce sont les motivations d'une psychopathe. Comment en arrive-t-on à imaginer un scénario aussi complexe qu'effrayant ? Qu'est-ce-qui peut faire que l'esprit d'un être humain soit dévoyé à la destruction d'autrui ? Avec le personnage de Lorca, vous aurez une petite idée de ce que le sentiment d'abandon peut engendrer.

Ensuite, ce sont les moyens de défense de la victime. Comment partager ses soupçons ? Avec qui ? Comment formuler l'objet de ses psychoses ? Comment ne pas sombrer dans la folie alors que la paranoïa déploie ses griffes ?

Enfin, c'est la démarche de l'écrivaine qui dès le début du roman s'interroge sur son rapport à elle avec ce fait divers espagnol. Qu'est-ce qui peut déclencher chez l'écrivain cet intérêt irrépressible pour une affaire singulière ?

"[...] j'étais intimement convaincue que ce n'est pas l'auteur qui choisit le fait divers, mais le fait divers qui désigne l'auteur, arrive jusqu'à lui et vient le débusquer dans ses retranchements les plus solides, l'interpeller un jour où il ne s'y attend pas, pour une cause extrêmement impérieuse, qu'il ne peut identifier sur le moment mais qui constitue le déclenchement de sa quête et la réactivation de son désir." P. 11

Pour terminer, Anne PLANTAGENET pèse le poids des mots, et moi, là, j'avoue être d'une très grande sensibilité :

"Il faut faire attention aux mots qu'on emploie, ce n'est pas n'importe quoi les mots, on ne joue avec que si on en a les moyens, la parfaite maîtrise du langage [...]." P. 67

Ce roman, je vous le conseille absolument !
Lien : http://tlivrestarts.over-blo..
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