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3,46

sur 59 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Anne Plantagenet tombe par hasard sur un fait divers qui s'est déroulé dans une région d'Espagne qu'elle connaît très bien pour y avoir vécu quelques années. Elle décide alors de se l'approprier. Pour se faire, elle revendique le fait d'aborder son sujet à la manière d'Emmanuel Carrère. Elle le met donc en parallèle avec sa propre vie, afin d'expliquer les raisons personnelles qui l'ont poussée à s'intéresser à cette histoire.

Un chapitre, elle nous narre les évènements de son existence et les différents états émotionnels qu'elle a traversés. le chapitre suivant, elle entre dans la tête de Lorca Horowitz et nous fait partager les réflexions de cette femme malfaisante.
J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur. Elle utilise une belle écriture, très fluide. J'ai vraiment été emporté dans l'esprit de Lorca. J'ai été d'abord déstabilisé par sa santé mentale qui semble vaciller tout au long de l'histoire, puis intrigué par sa détermination à mener à bien sa manipulation. Lorca Horowitz devient alors un personnage indéfinissable, dégageant une grande part de mystère. le drame se déroule sous nos yeux sans qu'on n'en comprenne le véritable but.

Malheureusement ce roman traine un défaut qui a pénalisé mon plaisir de lecture. En effet, j'ai été gêné par la forme de narration. En alternant entre deux récits distincts, l'implication dans l'univers des protagonistes se retrouve hachée. Dès que je commençais à entrer en empathie, le point de vue changeait et me stoppait net dans mon élan. de plus le livre étant très court, je n'ai pas eu le temps de m'imprégner des personnages et de l'atmosphère.

Globalement j'ai passé un bon moment pris dans les filets de l'escroquerie et de l'usurpation mais je suis un peu resté sur ma faim, faute de n'être jamais rentré complètement dans l'aventure.
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Une fois n'est pas coutume, c'est le résumé du livre qui m'a convaincu de découvrir cet opus. Jugez-en par vous-même: « Je voulais comprendre comment Lorca Horowitz avait mis en place son plan d'anéantissement sans éveiller le moindre soupçon, et avait osé monter une à une, sans jamais reculer ni même hésiter, les marches qui la menaient droit à son crime. Je voulais comprendre pourquoi elle l'avait fait. Mais surtout en quoi cela me concernait, me touchait. Qu'avais-je à voir là-dedans ? »

Mais qui est donc cette mystérieuse Lorca Horowitz? Qu'a-t-elle donc fait? Il y a un grand attrait psychologique dans ces quelques lignes... La belle couverture choisie par l'éditeur nous donne une première réponse: une personne libre, excentrique, extravagante...

« le bonheur diminue à mesure que la vérité augmente »

Durant un peu plus de 210 pages, au moyen de chapitres courts, l'auteur alterne entre la vie de secrétaire de Lorca chez Perales, un couple d'architectes de Carmona, en Espagne, racontée par l'héroïne elle-même et l'enquête du narrateur. Ce procédé est assez habile pour maintenir le mystère et surtout entretenir une atmosphère assez malsaine, pesante... La brièveté des chapitres permet la dynamique du récit. Elle maintient également l'intérêt et l'attrait du lecteur.

« A côté de toutes les jeunes filles conquérantes, plus que présentables, qui lorgnaient la place, certaines venues spécialement de Séville, dûment recommandés, avec ascendance haut placée et bénédiction de l'Opus Dei, c'est moi qu'ils ont extraite du lot, Lorca Horowitz, trente-deux ans, soixante-douze kilos et demi, attifée comme l'as de pique les meilleurs jours, aucun lobbying en ma faveur. Une décision parfaitement incohérente. »

De jeune dactylo boulotte et mal dans sa peau à ses débuts professionnels, Lorca va radicalement évoluer. Elle imite et copie la femme Perales jusqu'à ce que cette dernière entre en dépression, détourne de l'argent du cabinet en très grande quantité, se rend indispensable et incontournable. Se rêvant riche et célèbre, elle n'a de cesse de dissimuler ou travestir la vérité afin de mener grand train et arriver à ses fins.

« Et chez Lorca Horowitz, le ravissement de la personnalité n'avait pas pour but de dissimuler, ni de s'enrichir, ni de s'élever socialement, c'était en soi l'objectif à atteindre. Mais je persistais à penser qu'il y avait tout de même au fond des cartons consciencieusement rangés dans le grenier de l'étrange secrétaire une part du délire maniaque d'Hitchcock »

Le narrateur, lui, découvre l'histoire dans un fait divers sur le journal au moment du procès de Lorca et cherche à en savoir davantage à la fois sur l'affaire et le personnage. Plus on avance dans la lecture, plus le narrateur semble s'identifier à cette fameuse Lorca de par sa propre expérience.

« Je connaissais bien aussi cette douleur de l'exclusion, pire encore, celle du coeur qui se brise et n'en finit pas de se briser, du coeur déjà en miettes et qu'on peut, aussi inconcevable et cruel que cela paraisse, réduire en morceaux toujours plus petits, car il faut de nombreux coups pour arrêter l'amour, il faut le tabasser à plusieurs reprises »

Au point même de se confondre avec l'héroïne... C'est un drôle de sensation. Cela en est même assez dérangeant.

« Je comprenais de mieux en mieux l'étrange secrétaire. Qui savait si, à sa place, je n'aurais pas agi de la même façon ? Il n'y a pas d'apaisement possible quand on aime passionnément un être qui vous trahit, quand on continue de l'aimer en dépit du mal qu'il vous fait »

Même si j'ai lu relativement rapidement ce roman, je n'ai pas pris plus que cela de plaisir et n'ai jamais réussi à rentrer totalement dans l'intrigue. le style de l'auteur n'est pas désagréable mais certaines phrases trop longues, certaines constructions trop alambiquées m'ont dérangé et ont rendu la lecture moins fluide qu'elle n'aurait dû.

De plus, j'ai eu du mal et ai été déçu avec les dernières pages... Si le déroulement du livre est cohérent et plutôt convainquant dans sa construction, il m'a manqué une vraie fin...

Même si je l'ai terminé sans grande difficulté, je suis passé un peu à côté de ce roman et n'en garderai surement pas un grand souvenir...

3/5

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Entre la couverture, le pitch, et l'auteure inconnue à mes yeux de lectrice ( oui oui je sais elle est portant très connue), il n'en fallait pas plus pour attiser ma curiosité. Aussi je me suis laissée embarquer dans la découverte de l'histoire de Lorca Horowitz (alias une manipulatrice hors pair qui mena à leur perte un couple d'architecte et leur société).

Après vient la question de savoir si j'ai aimé ou non cette lecture. Et là je vous répondrai (attention amis de la précision fuyez): oui mais à moitié.

En effet, je vais vous parler de mon ressenti en scindant le récit en deux parties. L'auteure en effet a choisi de construire son roman en alternant les chapitres "intrigues" et les chapitres "réflexifs".

Parlons tout d'abord de l'intrigue: un petit bijou. Un récit précis et vénéneux à souhait (n'ayons pas peur des mots de toute façon vous aurez très vite compris à la lecture que "l'héroïne" n'est pas toute nette). C'est sombre à sa façon, un joyau de manipulation et de noirceur mené par une figure à la fois forte / brisée / déterminée à assouvir son dessein le plus noir. Bien construit, avec une plume au service de la conspiration élaborée par Lorca, vraiment une très belle réussite que j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre. Et heureusement! Parce que sinon je ne serais pas arrivée à finir ma lecture (je vous l'avais bien dit que ça allait se gâter).

Voici donc ce que je nomme le second récit, celui qui revient un chapitre sur deux, celui qui est l'exemple même du mécanisme d'auto-fiction bien présent dans la littérature française et ça ... j'aime pas. Ou du moins si je peux aimer si cela est fait dans des proportions qui servent réellement le récit (comme Foenkinos dans son si poignant "Charlotte" oui oui vous allez me parler de Beigbeder mais lui je lui pardonne tout). Et ici non. Non vraiment pour moi cela n'apporte rien au récit si ce n'est des pages en plus et des états d'âmes de l'auteure. Et j'avoue ces pages ont gâché mon plaisir au point de me dire "allez 3 pages de torture avant de retourner dans le venin de Lorca".

Une lecture en demi-teinte en ce qui me concerne. Oui je parle encore de ma petite personne, mais tout simplement parce que le style de l'auteure plait à beau nombre de lecteurs qui ne manqueront pas de trouver l'ensemble superbe. Moi je me suis à moitié régalée et je remercie Babelio et les éditions Stock pour cette découverte.

Appelez-moi Lorca Horowitz par Anne Plantagenet
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Merci à Babelio et aux éditions Stock de m'avoir donné l'opportunité de découvrir le dernier roman d'Anne Plantagenet. Celle-ci repère un fait divers dan la revue "Elle" et décide de se l'approprier pour construire une histoire incroyable, celle de Loca Horowitz : jeune andalouse, ni vraiment belle, ni vraiment laide, ronde, gauche, négligée qui après une séparation douloureuse va réinventer sa vie. le point de départ de cette mécanique diabolique correspond à son embauche au sein de la société du prestigieux cabinet d'architectes PERALES, situé à Carmona en Espagne. En puisant dans sa souffrance, sa détermination et sa folie, Lorca va détourner, l'air de rien, beaucoup d'argent de la société qui l'emploie et se métamorphoser jusqu'à causer la perte du cabinet et de ses employeurs.
Le roman est construit de manière originale : 1 chapitre où l'auteure relate son point de vue puis 1 chapitre où elle incarne Lorca. le style est dynamique, fluide, très agréable. Mais au-delà de cela, il est dérangeant. On finit par ne plus savoir qui est qui.
Bon moment de lecture mais perturbant...
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Partant d'un fait divers qui s'est produit en Espagne, l'auteure nous livre un roman plaisant à lire. Plaisant mais agaçant parfois. Agaçant car l'auteure est atteinte du syndrome Emmanuel carrère, celui qui atteint les auteurs (plus particulièrement les français) qui n'arrivent pas a écrire sur un sujet sans tout ramener a leur personne. L'auteure alterne les chapitres parlant de l'affaire a ceux qui parlent de sa propre expérience en Espagne et de ses histoires d'amour. Une exhibition gênante pour le lecteur et qui hache la lecture de l'histoire principale. Pourtant certains passages sont intéressants comme lorsqu'elle parle des raisons de la création de ce roman et comment elle à enquêté sur l'affaire. Mais une fois la lecture terminé, on a l'impression que Lorca Horowitz reste pour nous un mystère et que l'auteure n'a pas réussi a nous faire partager son univers. le livre est quand a lui bien écrit dans un style fluide et parfaitement maitrisé. Ma note 6,5/10.

Un grand merci à Babélio et aux éditions Stock pour m'avoir permis de découvrir ce roman.

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Roman double et peut être aussi roman trouble, « Appelez-moi Lorca Horowitz » est une histoire de manipulation qui interroge le lecteur.
La narratrice - ou l'auteur ?- est interpellée par un fait divers survenu en Espagne dans les années 2000. Lorca Horowitz est la secrétaire falote de Rocio Perales et de son mari, un couple d'architecte qui vit en Andalousie. Un mariage heureux, parents de trois enfants superbes, une entreprise prospère et une vie de classe plutôt supérieure, voilà un couple à qui tout réussi, mais qui a failli tout perdre suite au machiavélisme manipulateur de leur secrétaire. Voilà un contexte de départ pour le moins banal.
Lorca est une jeune femme pas vraiment sexy, plutôt fade, mariée et heureuse en ménage. Exactement ce qu'il faut pour être embauchée par une patronne suspicieuse qui ne veut pas qu'on lui fasse de l'ombre ni prendre le risque de perdre son mari. Faisant preuve d'un peu trop de mansuétude, elle va aider Lorca, puis rapidement se laisser envahir, par cette femme qu'elle retrouve dans ses pas à tout moment, qui va calquer sa vie sur la sienne. Rocio se rend compte de la manipulation, pourtant il lui est très difficile de se faire entendre.
Lorca est un être double, qui cherche à devenir autre, pour fuir une réalité qui ne la satisfait plus, pour oublier son chagrin, pour se prouver qu'elle peut y arriver. Ou simplement parce que tout a été si facile, au-delà de ses espérances, au-delà même de tout ce qu'elle avait imaginé au départ, des petites embrouilles aux malversations plus importantes il n'y a eu qu'un pas. Lorca si diabolique qui pourtant garde des traces de son passé, bien enfermée dans une boite, comme pour prouver, y compris à elle-même, qu'elle est devenue autre, et qu'elle a été aussi une autre.
La narratrice, elle-même en perte de repère, ressent une attirance malsaine pour ce personnage. Son récit alterne avec régularité avec celui de Lorca. Bien écrit en chapitre courts et rythmés, c'est un roman qui se lit avec plaisir. Si j'ai trouvé l'intrigue intéressante, j'ai préféré les pages qui me permettaient de retrouver Lorca, sa transformation, ses sentiments, au détriment de celles de la narratrice.


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Anne Plantagenet s'appuie sur un fait divers qui a débuté dans les années 80 en Angleterre, et qui s'est terminé en 2013 par la condamnation de la secrétaire à quatre ans de prison. L'auteur transpose son récit en Espagne afin d'obtenir un effet miroir assez convaincant avec la position de la narratrice du roman.
[...]
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Appelez-moi Lorca Horowitz se compose de deux narrations. Les chapitres alternent entre cette Lorca, une jeune dactylo de 32 ans embauchée dans un cabinet d'architectes à Carmona (en Andalousie) par le couple Perales dont elle va peu à peu voler l'argent et l'existence, et l'histoire de la narratrice qui découvre ce fait divers dans la presse française et qui devient obsédée par cette étrange figure et par le besoin de comprendre le crime, la poussant à écrire sur cette histoire.
Du coup, se construisent d'un coté une intrigue assez fascinante et déconcertante et de l'autre un récit qui traîne un peu en longueur et dont je n'arrivais pas vraiment à saisir la portée. Finalement à force de parallèles et d'interrogations sur l'écriture, les rapports aux hommes, les souvenirs et la belle description de l'Andalousie, une cohérence entre les deux figures a finit par s'installer amenant à une identification de cette narratrice au personnage déroutant de Lorca.
C'est intéressant, mais le manque de fluidité dans la lecture a quelque peu entacher mon ressenti. L'écriture est agréable et belle mais ça traîne péniblement et les allers-retours ont eu tendance à gêner mon implication dans l'un et l'autre des tableaux......................................
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Lorca Horowitz devient secrétaire dans un cabinet d'architectes réputé, celui du couple Perales. Elle est mariée à un homme travaillant à la morgue. Elle commence à prendre ses marques professionnellement quand sa patronne réalise les nombreux changements physiques et vestimentaires de Lorca. La patronne se sent observée et copiée par cette secrétaire si particulière. Cette histoire banale devient un fait divers.
Ce roman est autant une fiction qu'une autobiographie. Anne Plantagenêt explique sa découverte d'un article concernant une jeune femme espagnole, Lorca Horowitz, jugée dans son pays. L'auteure intriguée par cette jeune femme et ses actes criminels (au sens large) mène son enquête. Elle va dans la ville où a vécu Lorca, en Espagne où elle-même a vécu un temps. Ce livre est un montage alterné entre deux récits racontés à la première personne. Parfois le « je » se réfère à l'auteure elle-même, parfois le « je » désigne Lorca dans des scènes qu'Anne Plantagenêt imagine. Ce qui motive ce roman et la lecture est l'immersion dans la tête de Lorca. Au fur et à mesure que nous apprenons un peu plus sur la secrétaire espagnole, nous en découvrons sur l'auteure qui mène ce récit à la manière d'Emmanuel Carrère.
Ce roman journalistique est prenant par ces deux portraits de femmes. Privé de l'une des deux histoires, le texte aurait beaucoup perdu en profondeur. La psychologie est très présente dans l'histoire de Lorca, l'émotion dans celle d'Anne. Nous suivons cette femme qui retourne en Espagne où elle a aimé. Ce regard dans le rétroviseur est très touchant et l'écriture est très sensible. S'installe une certaine proximité avec l'auteure, plus qu'avec Lorca qui reste un animal insaisissable.
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