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EAN : 9782070452217
112 pages
Gallimard (30/05/2013)
3.7/5   35 notes
Résumé :
Elizabeth Minton et son frère Henry, tous deux retraités, vivent une existence faite de rites et de répétition, dans la grande demeure familiale, au bord de l'océan. Henry est pragmatique et égoïste, tandis qu'Elizabeth, irrationnelle et rêveuse, métamorphose son quotidien par la force de son imagination. Cela suffira-t-il à lui procurer le vivifiant sentiment de libération auquel elle aspire?
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Sylvia Plath était poétesse, mais elle a également écrit un roman et quelques nouvelles. Cette édition est titrée "Dimanche chez les Minton", une nouvelle qui ne commence pas le livre, mais qui le termine.

Le cinquante-neuvième ours

Sadie et Norton passent leurs vacances dans le parc de la Grande Boucle. Pour animer leur parcours, ils ont décidé de compter les ours qu'ils croiseront durant leur séjour. Sadie donne son chiffre fétiche, le cinquante-neuf. Pour elle, tout est cinquante neuf. Norton lance au hasard, soixante et onze.
Norton a une migraine et se lasse de ce séjour, mais pour faire plaisir à sa femme, il est prêt à faire toutes les compromissions. Sadie est fragile, il ne faut pas la perturber.
Ils dressent le campement, se prépare pour leur dernière nuit, ils ont déjà compté cinquante-huit ours…

La boîte à souhaits

Agnès Higgins en veut à son mari de rêver toutes les nuits, elle en est même très jalouse. Tous les matins, il prend son petit-déjeuner avec le sourire et lui raconte des rêves passionnants. Il est concertiste, poète, il fait des voyages, rencontre des animaux sauvages…
Comment fait-il ? Agnès n'a pas la faculté de rêver et elle voudrait apprendre. D'après son mari, il suffirait qu'elle s'abandonne, qu'elle s'imagine une histoire avec des images… mais est-ce si simple ?
A force d'essayer, Agnès angoisse. le pays des rêves semble être inaccessible. Y aurait-il un autre chemin ?

Le jour où Mr Prescott est mort

Le vieux Mr Prescott est décédé. Par sympathie pour la famille et la jeune veuve, une mère emmène sa fille à la veillée et lui explique comment elle doit se comporter. Il faut compatir, montrer son chagrin, même si on ne ressent que de l'indifférence.
Il y a des manières à respecter, ce sont les règles !

Superman et la nouvelle tenue de Paula Brown

C'est le début de la guerre en Europe. Une petite fille aimerait bien que Superman son héros arrête tout cela. le monde est cruel, même ses copains de classe, Paula, Jimmy et Sheldon sont décevants !
Ainsi va le monde hors des livres et des films.
"Je restai allongée, seule, dans mon lit, avec le sentiment que l'ombre noire rampait sous le monde comme une marée. Rien ne tenait, rien n'y échappait. Les avions argentés et les capes bleues se dissipèrent et s'évanouirent, effacés comme les dessins maladroits d'un enfant à la craie de couleur sur le gigantesque tableau noir des ténèbres. C'est cette année-là que la guerre commença, et le vrai monde, et la différence."

Dimanche chez les Minton

Un couple de retraités marche sur la promenade qui borde l'océan. Ils ne sont pas mari et femme, mais frère et soeur, Henry et Elizabeth Minton.
Elizabeth est revenu dans la belle maison familiale. Elle sert Henry et dans chacun de ses gestes dévoués, elle revoit sa mère. Sa nature douce, bonne, rêveuse, est à l'opposé de celle de son frère qui est très individualiste et autoritaire.
Elizabeth aime voir les choses avec poésie et ses pensées sont fantasques. La répétition toute mécanique du quotidien s'égaie ainsi et se libère de ses lourdeurs.
En ce jour de balade, l'océan est agité. Elle dit à Henry que la tempête est proche. Il ironise, il est toujours prompt à la moquerie avec elle ! Ils s'accoudent à une rambarde au dessus d'un flux bouillonnant… un scénario s'immisce dans l'esprit d'Elizabeth…

Comme pour Virginia Woolf et Edgar Allan Poe, mes lectures récentes, je retrouve dans les histoires de Sylvia Plath ses névroses et la mort.
Elle raconte avec subtilité l'envers d'un décors de convenances où la société joue des rôles d'hypocrites, d'imposteurs, de fourbes… La femme est prisonnière d'une cellule domestique qui rend sa vie médiocre. Les évasions ne se font pas toujours par l'esprit ou par d'autres expédients salutaires, elles ont aussi un goût autodestructeur.
Dans l'ordre de ces nouvelles, on lit la démence, la quête du rêve, l'apprentissage de la bienséance, le désenchantement et l'abandon dans l'imagination. de toutes, c'est la dernière qui me plaît le plus. S'accorder dans le réel, une bulle d'imaginaire. Fantasque et sensible, elle ne blesse personne. Secrètes, les pensées se parent de toutes les fantaisies, voient la délicatesse des choses, des légèretés et des mondes mystérieux.
Malgré les caractères dépressifs et morbides des histoires, on lit les chimères et la poésie de Sylvia Plath avec beaucoup de plaisir.
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Ce petit recueil présente cinq nouvelles toutes plus cruelles les unes que les autres de Sylvia Plath, une auteur américaine connue essentiellement pour ses poèmes et ses nouvelles.
Je n'ai sans doute pas commencé ma découverte de cette auteur avec le bon recueil car il faut bien avouer que si j'ai bien pu saisir tout le style et la force narratrice de l'auteur, je n'ai pas été enthousiasmée outre mesure par les nouvelles présentées.
J'ai été frappée par un point commun à toutes ces nouvelles : la mort.
Car elles sont non seulement cruelles pour les femmes mais également morbides : elles contiennent toutes une référence plus ou moins explicite à la mort, voire même la subliment comme dans "La boîte à souhaits" : "Ses traits sereins étaient figés en un léger, secret sourire de triomphe, comme si, dans quelque lointaine contrée inaccessible aux mortels, elle valsait enfin avec le prince aux cheveux noirs et à la cape rouge de ses rêves d'enfant.".
Et comme je l'ai appris par la suite, Sylvia Plath s'est elle-même envoyée valser puisqu'elle s'est suicidée à l'âge de 32 ans (et pour terminer avec la rubrique nécrologie, son fils aussi s'est suicidé à l'âge de 47 ans).
Je reconnais que cela apporte un éclairage complètement différent sur son oeuvre.
A y regarder de plus près la biographie de l'auteur, il n'est plus étonnant qu'elle dépeigne dans ses nouvelles des femmes dépressives, suicidaires, subissant un mariage peu réfléchi.
Ces cinq nouvelles regorgent clairement de l'auteur, de sa vision du monde, de sa façon de penser, ainsi que de son ambivalence entre le conformisme et une volonté de s'émanciper, à l'image de la narratrice de la nouvelle "Le jour où Mr Prescott est mort" qui fait tout son possible pour respecter les traditions et dont le naturel reprend le dessus : "Je ne pus me retenir de poser la question, comme j'en avais l'habitude quand j'étais gosse et maman me racontait des histoires de cambrioleurs.".
Mais au-delà de cette cruauté, il y a également de l'humour, certes pas dans le sens classique du terme, qui vient contrebalancer cette noirceur commune à toutes les nouvelles.
Il n'est finalement plus si étonnant que cela que Sylvia Plath continue de fasciner en priorité le lectorat féminin, ses écrits ressemblent à une chronique d'une mort annoncée.

Plume cruelle et féroce caractérise assez bien "Dimanche chez les Minton" et autres nouvelles de Sylvia Plath qui, sans être un recueil exceptionnel, permet de donner un aperçu de l'oeuvre de l'auteur et surtout l'envie d'en découvrir plus.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Ces cinq nouvelles de Sylvia Plath abordent l'irruption dans le quotidien d'un imaginaire brutalement hostile (Le cinquante neuvième ours) ; la recherche de l'inspiration littéraire jusqu'à la mort (La boîte à souhait) ; la frontière entre la vie et la mort (Le jour où monsieur Prescott est mort) ; Les désillusions de l'entrée dans l'âge adulte (Superman ou la nouvelle tenue de Paula Brown) ; la co-existence du monde prosaïque et du monde rêvé ( Dimanche chez les Milton).
Sous la simplicité des situations évoquées, Sylvia Plath dessine dans un style direct et clair au trait musclé et délicat, l'irruption d'un monde injuste et brutal sous l'ordonnancement rassurant du quotidien.
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À lire ici et là des fragments de ses textes, sombres sur le fond et limpides sur la forme ; à voir rappeler par la même occasion sa personnalité fragile et créative et son destin tragique ; à croiser fréquemment son nom, cité par des lectrices, des lecteurs et même par Patti Smith, qui raconte dans M Train la visite qu'elle fit à sa tombe, j'avais identifié depuis longtemps Sylvia Plath comme une personnalité littéraire à découvrir impérativement. Ce recueil de nouvelles concrétise ce désir.
J'y ai trouvé certains des éléments que j'attendais : des intrigues ancrées dans le quotidien, une sensibilité et une finesse remarquable dans l'analyse psychologique des personnages, souvent banals et d'autant plus réalistes, et une grande place laissée à la mort, qui joue parfois le rôle du déclencheur de l'histoire ou, dans d'autres textes, donne la conclusion, de manière bien souvent inattendue.
Ce que je n'avais pas pensé trouver dans ces nouvelles, en revanche, fut l'utilisation de touches oniriques voire surréalistes ou décalées, contrastant avec les tableaux du quotidien servant de cadre à ce qui prend alors des allures de fables ; allures trompeuses, cependant.
Une autre surprise survenue lors de cette lecture concerne les décors, en même temps que le style de l'autrice ; et ce fut la source d'une petite déception. En effet, dans la description des paysages, les analogies employées par Sylvia Plath m'ont semblé bien souvent assez kitsch, à l'opposé du style poétique auquel je m'étais attendu.
Cela étant, ce léger désagrément a été largement effacé par la précision et la justesse des portraits psychologiques, prouesse d'autant plus remarquable du fait de la concision et de l'économie de mots qu'impose le genre de la nouvelle.
Ce talent, associé à celui de savoir surprendre par ses chutes, m'a finalement laissé de cette lecture une impression très positive... et l'envie de lire d'autres Sylvia Plath.
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2,5 étoiles

Ce nouveau Folio 2€ regroupe 5 nouvelles de Sylvia Plath, où dominent les thèmes de la féminité et de la sociabilité. Chacune des femmes ou enfants de ces textes sont confrontées à l'hypocrisie des règles sociales, lors d'un enterrement par exemple, et à la difficulté de la vie avec un homme. Les différences de caractère sont mises en évidence, plus ou moins subtilement par l'auteure, lors des moments de frustration et de lassitude.

A partir d'une brève situation, Sylvia Plath délivre une introspection très fine de ses personnages, ainsi qu'une critique de la société par ce biais. de bonnes nouvelles, bien construites.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Henry suivit sa sœur du regard tandis que ses talons cliquetaient discrètement jusqu'à la cuisine, sa jupe lavande dansant autour de ses jambes avec un soupçon alarmant d'impertinence. Elle n'avait jamais eu le sens pratique, Elizabeth, mais du moins avait-elle toujours été docile. Et maintenant ça ... cette attitude proche du défi, qui se répétait si souvent ces derniers temps.
(Extrait de la nouvelle "Dimanche chez les Minton")
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"Je restai allongée, seule, dans mon lit, avec le sentiment que l’ombre noire rampait sous le monde comme une marée. Rien ne tenait, rien n’y échappait. Les avions argentés et les capes bleues se dissipèrent et s’évanouirent, effacés comme les dessins maladroits d’un enfant à la craie de couleur sur le gigantesque tableau noir des ténèbres. C’est cette année-là que la guerre commença, et le vrai monde, et la différence."
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Je ne pus me retenir de poser la question, comme j'en avais l'habitude quand j'étais gosse et maman me racontait des histoires de cambrioleurs.
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Une femme seule ne pouvait jamais avoir la paix; une femme seule était une invite ambulante à toutes sortes d'impudences.
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Ses traits sereins étaient figés en un léger, secret sourire de triomphe, comme si, dans quelque lointaine contrée inaccessible aux mortels, elle valsait enfin avec le prince aux cheveux noirs et à la cape rouge de ses rêves d'enfant.
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« La cloche de détresse », de Sylvia Plath, c'est à lire dans la collection L'Imaginaire chez Gallimard.
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