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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce minuscule opus m'a fait de l'oeil à ma librairie, occasion rêvée de découvrir une auteure que je n'avais jamais lu.
Il s'agit si j'ai bien compris de l'une des toutes premières nouvelles écrites par Sylvia Plath, refusée par l'éditeur et entièrement remaniée et écourtée pour n'en garder que le sel.
Le résultat est assez séduisant et surprenant de maturité dans son thème, déjà baigné d'une poésie particulière malgré un style encore peu affirmé. Manier la parabole existentielle à vingt ans n'est pas donner à tout le monde, et ce conte inquiétant dans lequel une jeune fille s'échappe d'un train-prison emmenant ses passagers vers leur destinée pré-tracée tend un miroir au lecteur et le fait frémir.
Une mise en bouche qui donne envie de découvrir plus avant Sylvia Plath.
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Je suis particulièrement sensible à la poésie de Sylvia Plath alors c'est sans hésiter que j'ai emprunté à la bibliothèque "Mary Ventura et le neuvième royaume" la première nouvelle qu'elle a écrite en 1952 quand elle était étudiante aux États-Unis.
Il faut dire aussi que j'ai été profondément émue par son unique roman "La cloche de détresse" que j'ai lu il y a peu de temps. La narratrice a remporté le prix d'écriture d'un magazine New-Yorkais, ce qui est autobiographique. Par contre, elle ne dit pas qu'ils ont refusé de publier ce texte qu'elle leur a réellement proposé. C'est assez surprenant car je trouve qu'il est d'une grande qualité, surtout écrit par une jeune fille de vingt ans.

Les parents de Mary Ventura l'accompagnent à la gare où la jeune fille doit prendre le train. Dès le début on sent sa crainte de les quitter mais ils la poussent impérativement à se séparer d'eux, cela étant dans l'ordre des choses pour eux.
Assise à côté d'une dame qui tricote, elle roule vers l'inconnu. Elle ne sait pas où elle va en dehors de l'indication sur son billet : le neuvième royaume. Liant connaissance avec sa mystérieuse voisine de siège, elle va vite comprendre qu'il n'y a pas de retour possible si elle descend au terminus.

Sylvia Plath qualifie son texte de vague conte symbolique mais c'est surtout une histoire fantastique assez sombre qui montre peut-être qu'elle est déjà ravagée par des angoisses intérieures.
On peut imaginer que son héroïne se dirige vers la mort, là où la jeune fille dépressive qu'elle est, a envie de se réfugier car quelques temps plus tard elle ratera sa première tentative de suicide.
Pour autant, même si elle n'est pas maîtresse de son destin, Mary ne se laisse pas faire ce qui en fait un personnage attachant car j'aime les femmes de caractère.


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Les Editions de la Table Ronde viennent de rééditer une des oeuvres de Sylvia, Mary Ventura et le neuvième royaume, une toute petite nouvelle d'à peine cinquante pages.
D'un voyage en train, Sylvia se sert du rythme particulier de ce cheminement pour nous confronter à la Destinée. A ces routes toutes tracées que l'on prend sans réfléchir, passif, résigné. Tout au long de ce trajet quelques indices nous alarment, des couleurs trop vives, des gens trop conciliants, la mélodie des roues du train qui semblent murmurer « Ta faute, ta faute, ta faute » Ce voyage est inexorable et l'autrice vous renvoie a cette question : Voulons-nous subir la vie ou en devenir le maître ?
Si Sylvia a qualifié sa nouvelle de vague conte symbolique, je la décris comme un lumineux conte symbolique. Sans aucune morale de fin, elle vous livre une fable puissante qui semble si légère au premier abord et s'intensifie, vous laissant hors d'haleine et subjugué par sa plume.
Mary est l'enfant en nous, celui qui grandit et perd son innocence. Celui qui doit faire des choix pour devenir l'adulte qu'il souhaite être. Celui qui prend conscience des règles de la société, de ses codes et de ses chaînes. Cet adulte en devenir veut-il s'adapter au confort rassurant de ce train ou préfère-t-il en descendre pour affronter l'inconnu et l'ivresse qu'il propose ?
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Cette petite fille se lance dans un voyage dont elle ne connaît pas la destination. Entourée par la grande attention de ses parents, elle monte dans le train et le trajet lui permet de réaliser, de prendre conscience de la destination et surtout de ces choix. Cette nouvelle glisse d'un réalisme précis à une ambiance plus fantastique pour développer un parcours initiatique. En quelques pages, on ressent tout le parcours émotionnel de Mary, d'une certaine quiétude aux angoisses, du refus à la prise de décision. Cette nouvelle nous décrit un être en construction, un enfant qui grandit. L'innocence de l'enfance disparaît, Mary devient un être, un individu prenant seul ses décisions et choisissant l'aiguillage de son voyage. On sent l'affolement des passagers, leur aveuglement conscient ou inconscient. C'est toute une société que croque Sylvia Plath dont la fin tragique ne peut être oubliée quand on lit l'une de ses oeuvres. On sent le poids des codes, des règles qui envahissent ce train et deviennent insupportables pour Mary. Alors une force grandit en elle, celle de descendre. L'inconnu est préférable quand la destination ne vous correspond pas. Les dernières lignes ne dessinent pas un horizon reposant mais un futur possible. La fin tout en suspens rappelle le mystère et l'insondable de chaque voyage.
Lien : https://tourneurdepages.word..
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Voici un tout petit livre repéré chez Cachou qui semblait avoir été très troublée par ce récit. Effectivement, l'histoire commence de façon assez banale avant qu'une angoisse sourde ne s'installe doucement et prenne le dessus. Je n'en dirai pas plus pour ne pas gâcher votre lecture si vous êtes tenté.

Ce qui est troublant, c'est que chacun peut y voir beaucoup de choses. Personnellement et sur le coup, j'y ai vu la question de l'abêtissement des foules. Rétrospectivement, on y trouve aussi l'écho de la vie de Sylvia Plath, coincée entre conformisme étouffant et besoin vital de liberté. Et avec bien sûr, tous les thèmes de l'indépendance, du questionnement existentiel ou encore de la destinée. Et si le style n'a pas encore beaucoup de flamboyance, on est frappé par la maturité qui transparaît de cette si jeune personne.

Une première découverte donc de cette grande figure de la littérature et je serais assez intéressée par d'autres de ses oeuvres.
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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J'ai découvert certains des écrits de Sylvia Plath en 2017 et j'avais ressenti une empathie avec ce qu'elle écrivait. Alors vous vous doutez bien que je ne pouvais passer à côté de cette nouvelle inédite. Sa première, écrite en 1952 et refusée !

Je n'ai pas en mémoire ce qui s'écrivait à l'époque et ne chercherai pas à découvrir ce qui avait pu conduire à un refus. Je ne débattrai pas non plus sur le fait que cette nouvelle inédite voit le jour aujourd'hui… je ne vais pas bouder mon plaisir d'autant que sans la précision de l'éditeur je ne l'aurais pas su.

La nouvelle débute doucement avec une jeune fille qui va faire un voyage en train. On a l'impression que les parents la poussent, la poussent à partir… on imagine donc que ce voyage c'est un peu comme couper le cordon avec ces parents. On s'attend donc à un voyage initiatique, une expérience formatrice… pour une expérience ça va être une sacrée expérience ! Cette nouvelle nous invite à faire un voyage hors du commun.

Comme dans tout voyage, on a le personnage principal seul qui va découvrir son environnement et ces compagnons de voyage. Sylvia Plath commence en douceur. Dans cette nouvelle on a déjà le regard acéré de l'écrivaine qui scrute tout, le physique comme l'âme.

Petit à petit on va découvrir des petits éléments particuliers liés à la rencontre avec une passagère assez singulière.

Le texte rappelle le rythme de train sur une voie de chemin de fer… On commence à se demander va-t-il dérailler ? Va-t-il arriver à l'heure ? il n'y a qu'un ligne mais peut-être y aura-t-il un aiguillage à un moment donné… Je vous laisse imaginer.

L'imagination du lecteur s'emballe car elle crée une certaine tension, une atmosphère électrique, le bébé qui pleure, les gens qui s'agacent… Nos propres références littéraires nous porterons à ressentir des choses… Agatha Christie est venue alimenter mon imagination !

La chute est excellente, elle est à la hauteur de ce qui avait été mis en place.

J'ai adoré cette nouvelle que j'ai lue d'un trait, j'allais dire dans un souffle.
Lien : http://ramettes.canalblog.co..
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