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Critique de Klasina


La République de Platon, sans doute, un des livres qui m'a beaucoup marqué. Imposant, il est le fondement de la philosophie politique, mais il délivre aussi une brillante réflexion sur la justice, sur le juste. En plus, il met en scène le développement de l'argumentation et l'apparition de la vérité chez Socrate : seul le juste est sage et heureux.

La République se veut être un paradigme, modèle des autres cités. Celle-là sera gouvernée par la raison, et ses trois fonctions correspondront aux trois parties de l'âme (détaillées plus loin). Bien sûr, Platon fait détailler l'organisation de cette cité, en partant de son origine : l'homme n'étant pas autosuffisant. Les gardiens doivent avoir des qualités propres, une éducation particulièrement adaptée et avoir pour intérêt la cité même.

Des thématiques peuvent converger autour de :

La justice et l'intérêt.
Socrate doit répondre à la thèse sophiste de Thrasymaque : «  la justice est l'intérêt du plus fort ». Laquelle sera réfutée plus loin. le livre II met en lumière que derrière toute action humaine se cache un intérêt. L'anneau de Gygès est le parfait exemple. Quand l'homme invisible, se pense en totale impunité, il fait ce que bon lui semble, il ne craint pas la sanction. En effet : «  personne n'est juste de son plein gré mais y est contraint ».

La justice et l'injustice.

Socrate va chercher le juste et l'injuste d'abord à l'échelle de la cité, puis dans l'âme humaine. Postulant que les valeurs traditionnelles de la cité sont la sagesse attribuée aux gardiens, le courage aux guerriers, la modération à la multitude, le peuple ; Platon va montrer que ce qui a été découvert à l'échelle de la société politique, s'applique à l'âme individuelle. Ainsi, dans l'âme : la raison doit être la classe dirigeante soit celle qui commande. L'ardeur, le guerrier soit celui qui a le courage et le désir, la multitude, soit la modération. Toutes ces parties doivent se trouver en harmonie, auquel cas, elles ne tendent pas à la justice. S'il y a « dissension interne entre les 3 principes », il y aura injustice dans la cité.

Les modèles politiques ou les «  maladies de la cité », avec la cause, le symptôme et les individus qui leur sont associés.

La timocratie qui repose sur les honneurs. Son origine : la discorde à partir de l'aristocratie. le corps militaire est développé. L'homme timocratique est avare et convoite la richesse des autres. Il a une ambition de victoire accrue ainsi que le goût des richesses. Il est indifférent à l'art des muses.
L'oligarchie a pour cause : le pouvoir de l'argent. Les riches commandent aux pauvres et ont le monopole des propriétés. Sa loi : le cens qui divise le corps social. L'homme oligarchique a "sur le trône de son âme" la fortune et l'avidité.

La démocratie : ses origines, les inactifs sous l'oligarchie complote contre ceux qui se sont appropriés leurs biens. Sa caractéristique : la liberté, notamment d'expression. L'homme démocratique ne distingue plus les désirs nécessaires des non nécessaires. Les désirs inutiles poussent les hommes à la tyrannie.

La tyrannie a pour cause l'insatiable appétit de richesse. La liberté pousse ses limites à l'extrême. le tyran se fait passer pour non tyran. le tyran, selon la thèse socratique n'est pas heureux car il est asservi aux passions, c'est un homme qui se gouverne mal lui-même.

La philosophie platonicienne :

Par exemple, on peut évoquer l'allégorie de la caverne. Les objets sensibles sont trompeurs et incertains. En effet, je peux dire que x degré est chaud, alors qu'un autre peut m'affirmer le contraire. Partant de là, les objets sensibles ne peuvent pas être source de vérité. Ce ne sont que des reflets du haut ( monde intelligible). Celui qui veut parvenir à la connaissance, au monde des Idées, doit affronter la lumière douloureuse du soleil ( le Bien) qui lui est inconnue. Les Idées ou formes sont l'être tel qu'il est réellement, ou l'essence des choses. le cheminement philosophique est douloureux.

La métempsycose ( résurrection des âmes qui se réincarnent) - la République se clôt sur un mythe d'Er le Pamphylien : où les âmes passent à un tribunal qui les jugent en attribuant soit récompense soit châtiment. Par la vie des âmes, est choisi le type d'existence. Par là, il y a croyance en l'immortalité de l'âme

La République a bien d'autres thèmes, c'est en cela qu'elle est riche. Elle complète la philosophie de Platon. Lire la République, c'est se confronter à la réflexion des systèmes politiques et à l'idée de justice, qui de nos jours, est loin d'être acquise. Certes, Platon défendait le régime aristocratique, mais il n'en a pas moins peint les différents régimes ainsi que leur dérives possibles. Il montre tout de même que le corps civique/et ou/ politique décide du sort de la cité. le régime politique n'est pas indépendant de l'homme.

Cette oeuvre de l'Antiquité grecque n'a pas vieilli, elle vient à nous comme un précieux joyaux qu'on a su préserver. Ses rayons n'ont pas terni.
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