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Platon : Oeuvres complètes - La Pléiade tome 1 sur 3

Léon Robin (Autre)Joseph Moreau (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070104505
1450 pages
Gallimard (01/07/1940)
4.3/5   32 notes
Résumé :
Ce volume contient les oeuvres suivantes :

Le Petit Hippias - Le Grand Hippias - Ion - Protagoras - Apologie de Socrate - Criton - Alcibiade - Charmide - Lachès - Lysis - Euthyphron - Gorgias - Ménexène - Ménon - Euthydème - Cratyle - Le Banquet - Phédon - La République.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans "Le petit Hippias", Socrate démontre en s'appuyant sur les exemples d'Ulysse et Achille chez Homère que l'homme faux et l'homme vrai sont de même nature puisque l'homme qui dit volontairement des faussetés doit être capable de savoir ce qu'est le vrai.

Dans "Le grand Hippias", il s'interroge sur ce que fait la beauté d'un discours. Hippias l'interrompt péremptoirement en lui faisant remarquer qu'il gagnerait à arrêter ses verbiages inutiles et à produire des discours qui lui fassent gagner de l'argent ou défendre ses intérêts. Socrate se plaint qu'il ne le peut : s'il se plie à produire des discours intéressés, une voix intérieure l'injurie plus durement encore qu'Hippias à lui reprocher son verbiage.

"Ion", encore un sophiste, se targue de pouvoir parler mieux que quiconque d'Homère. Socrate lui démontre que s'il s'agissait d'un savoir, il serait capable de parler tout aussi bien d'Hésiode ou d'Archiloque. Il en conclut qu'Ion ne possède pas un savoir mais est inspiré, comme les poètes, par les Muses ; Ion convient qu'il est un "homme de Dieu".

Un autre sophiste, "Protagoras", défend son activité : si l'on se méfie des sophistes, c'est qu'ils se sont trouvé des métiers qui fassent écran pour exercer leurs compétences d'éloquence qui étaient considérées importunes. Mais lui est un sophiste authentique, un éducateur d'hommes. Il enseigne l'art d'administrer les cités, de devenir un bon citoyen. Socrate nie que cela s'enseigne et tente pour démontrer pour cela que la vertu, qui ne s'enseigne pas, est nécessaire. Après une trop longue réponse de Protagoras, il menace de quitter l'entretien. Mais Protagoras refuse les questions sèches et rapides de Socrate. Ce dernier accepte alors de répondre aux questions de Protagoras. A la fin de l'échange, Socrate pense que tout est savoir, même la vertu, et Protagoras que rien ne s'enseigne. Ils se quittent dans ce retournement de situation en concluant que le tout est de déterminer quelle est l'essence de la vertu et si elle s'enseigne ou non.

Dans "L'apologie de Socrate", le philosophe répond de ses chefs d'accusation prononcés après l'action judiciaire de Mélétos : il se ferait payer, remettrait en cause la science et les dieux et apprendrait aux autres à en faire autant. Il répond qu'il ne se fait pas payer, qu'il n'a que faire de la physique, que l'accusation sur les dieux est liée à son "sort démonique", cette voix qu'il entend en lui et qui ne laisse pas d'exiger de lui toujours plus de précision dans la vérité, et qu'il s'est attiré la haine de beaucoup de monde en s'intéressant aux politiques, aux poètes et aux hommes de métier et en leur faisant remarquer qu'ils croient savoir mais ne savent rien. Si l'oracle de Delphes a décrété que Socrate était le plus sage des hommes, c'est qu'il est le seul à savoir que sous l'angle de la sagesse, il ne vaut rien. Comme un taon avec le cheval, il pique et réveille la cité endormie dans ses certitudes. Malgré cela, il est déclaré coupable. Il refuse l'exil et interdit à ses amis de payer l'amende. Il conclut en disant préférer mourir après s'être défendu avec authenticité que vivre en ayant joué avec la vérité.

"Criton" veut persuader Socrate de renoncer à la mort. Socrate lui fait admettre que le devoir place les lois de la cité plus haut que tout, même la mort. Le bien commun passe donc avant l'intérêt individuel.

Dans "Alcibiade", Socrate entreprend de montrer à son jeune amoureux qui s'apprête à vingt ans à entrer en politique, qu'il a tort de penser qu'il a quoi que ce soit à apprendre aux citoyens. Il démontre qu'Alcibiade, beau, jeune, riche et puissant, et se fondant sur ses apparences pour exiger l'estime de la population est en plein un délire. Il lui fait dire qu'il ignore la différence entre le juste et l'injuste, l'avantageux et le désavantageux, le beau et le laid. Ce qui compte, c'est d'avoir l'âme belle et non le corps ou de posséder des richesses. La plus grande ignorance est de croire que l'on sait ce qu'on ignore. Il conclut en expliquant qu'il est le plus amoureux de lui en étant resté longtemps éloigné de lui quand ses amoureux étaient à ses côtés et en revenant maintenant que sa première jeunesse est passé : les autres étaient amoureux de son corps, Socrate est amoureux de son âme.

Dans "Lysis", Socrate réprimande Hippothalès qui ne sait que faire des éloges à son jeune amant. Il faut humilier et rabaisser son amant si l'on veut être un bon amant car le couvrir d'éloges le rend fier et distant et un bon chasseur ne saurait avoir pour objectif d'éloigner sa proie. On comprend qu'Hippothalès n'est pas l'ami de Socrate puisque Socrate se retient de l'humilier en lui faisant cette leçon. Il discourt ensuite avec Ménexène de l'origine de l'amitié en reconnaissant ne pas savoir comment se faire un ami. Qui est ami de qui et où se trouve l'amitié ? Est-elle partagée ou dédoublée ?, etc. Lysis est dérangé par ces réflexions, mais s'enchante quand Socrate arrive à la conclusion que l'amitié est naturelle à qui se ressemble, ce qui ruine passablement la leçon d'humilité qu'il avait donnée à Lysis sur la nécessité d'apprendre et de ne pas s'en remettre aux valeurs naturelles et tend à faire comprendre que Socrate n'a pas d'amitié pour Lysis. Socrate fait alors semblant de ne pas savor comment résoudre l'aporie suivante : si aimer est un désir et si un désir est un manque, comment puis-je aimer qui me ressemble, c'est-à-dire qui manque aussi de ce que je désire ? le lecteur, lui, a compris que l'ouverture qui était non résolue fournit la solution : il été envisagé que le désir pour autrui serait causé par un manque tierce auquel cet autrui répond, comme le "désir" de médecin est causé par la maladie. Or, si Socrate a humilié Lysis et s'est abstenu d'humilier Hippothalès, c'est que des liens "naturels" le lient à ce dernier et que ce manque tierce auquel l'amant ou l'ami répond, c'est l'humiliation. Je m'assemble donc à qui me ressemble et à qui il manque séparément la dignité qu'ensemble nous retrouvons.

"Euthyphron" échange sur l'accusation de meurtre qu'il porte contre son propre père qu'il justifie au nom de la piété avec Socrate, accusé d'impiété par Mélétos à cause de son "signe démonique". Socrate conteste que les choses pieuses sont celles qui seraient aimées des Dieux. La conversation s'épuise sur la possibilité que soit pieux ce qui est aimé des Dieux et que soit aimé des Dieux ce qui est pieux. Les interlocuteurs se quittent et Socrate a réussi à faire dire à Euthyphron qu'il sait bien ce qu'est "pieux", mais qu'il est incapable de le dire. Faut-il se demander si la connaissance de ce qui est "pieux" ne serait pas instinctive et sue par avance avec évidence ?

Dans "Gorgias", Socrate tient trois entretiens successifs qui démarrent avec Gorgias sur l'idée que si le général parle de la guerre et le palefrenier des chevaux, le sujet du sophiste (Gorgias) qui fait de la rhétorique est inexistant. Il tient ensuite à Polôs que l'art oratoire est un savoir-faire et non un savoir, qu'il tient de la contingence : on adapte son discours à ce qui fait plaisir, mais on ne sait pas pourquoi cela fait plaisir. Et quand Polôs dit que les orateurs ont tous pouvoirs dans les cités puisqu'ils dépouillent la richesse et obtiennent la condamnation de qui ils veulent, Socrate répond que s'ils doivent faire le mal c'est par faiblesse de ne pouvoir faire le bien directement pour eux, qui est pourtant ce qu'ils recherchent en premier lieu. Pour Socrate, l'art oratoire ne pose jamais le vrai, il ne sert qu'à dénoncer les injustices et malhonnête qui en use autrement. La pression monte encore d'un cran et Socrate tient maintenant tête à l'intransigeant Calliclès qui accuse Socrate de faire ce qu'il reproche aux sophistes, de dénaturer la vérité. Calliclès obtient les félicitations de Socrate qui le juge de sa taille par l'exigence de franchise et de sincérité. S'il le vainc, Socrate aura eu raison contre tous. Mais Calliclès ne se laisse pas faire et refuse les questions sèches, rapides et agressives de Socrate qu'il accuse de faire les questions et les réponses ; et lui refuse les longs discours verbeux de Calliclès. Calliclès ne répond plus à Socrate et le laisse discourir. C'est assez brutal et ça dépote, un vrai feu d'artifice pour la lecture. Socrate s'engage alors avec virulence à montrer que l'art oratoire ne sauve pas le condamné à mort et ne rend aucun citoyen meilleur, car il ne sauvera jamais l'âme de personne. Misérable qui accuserait qui n'a pas commis l'injustice, et misérable qui se servirait de l'art oratoire pour porter assistance à son propre corps ainsi accusé : il vaut mieux sauver son âme et persister dans la parole juste et vraie et c'est en cela que l'on se porte assistance à soi-même. De même, celui qui pour se mettre à l'abri du pouvoir se rangerait sous le plus puissant car il chercherait à l'imiter pour gagner ses faveurs et se placerait de ce fait sous le sceau de l'injustice en la reproduisant à son tour tandis que le juste ne cherchera à imiter personne. Socrate fait remarquer que le politicien Calliclès n'a rendu personne meilleur dans la cité et pas non plus aucun autre politicien, pas même Périclès. La fonction politique est une fonction d'esclave qui obéit à des lois qui le dépasse et non une fonction de puissance et de liberté. Les orateurs sont comme les sophistes. Après le rappel d'un mythe homérien où les injustes vont au Tartare et les justes sur l'île des Bienheureux, la fin de ce dialogue décidé est un appel à l'humilité et à la réserve devant les fanfarons, les fats et les injustes qui pervertissent leur âme car l'homme accompli doit rester juste et passer son existence du mieux qu'il peut sans corrompre son âme.

Dans le "Ménexène", Socrate se moque de la difficulté présagée par Ménexène à écrire une oraison funèbre. Socrate prétend qu'il n'y a rien de plus facile et, ayant entendue Aspasie la veille sur le sujet, il se lance. Il fait alors l'éloge des Athéniens, de l'Attique, terre privilégiée, des institutions qui mènent à des gloires historiques comme les guerres en fournissent. Il les fait parler pour exhorter les vivants à suivre leur exemple et les console de leur mort.

Dans "Ménon", on se demande comment on peut apprendre quoi que ce soit puisqu'il s'agit de s'assurer que l'on a acquis un savoir dont précisément on ignorait jusqu'à la nature. Se pourrait-il que l'on n'apprenne jamais ce que l'on cherche ou que l'on apprenne le faux ? Socrate fait alors donner à un esclave des réponses justes sur des problèmes de géométrie. Son interlocuteur est éberlué et Socrate en conclut que c'est la preuve que toute connaissance est la réminiscence d'un savoir ancien acquis par l'espèce et oublié.

Dans "Euthydème", Socrate tombe sur plus fort que lui. Ou plutôt, il s'échappe en douce car il refuse d'employer les arguments fallacieux de ses deux contradicteurs qui agissent en tandem, Euthydème et Dionysodore, qui lui font perdre le fil de son discours et l'empêche de trouver assez rapidement les réponses justes. Bien qu'il ait su déstabiliser à quelques reprises ses adversaires, c'est eux qui gardent en permanence la solidité des conclusions, aussi aberrantes soient-elles, pour le plus grand plaisir du public qui s'amuse beaucoup. Ctèsippe parvient bien à remporter une bataille, mais en usant de la même rhétorique fallacieuse qu'Euthydème et Dionysodore. Finalement, Socrate préfère les louer en sous-entendant qu'il les méprise et les suggérant d'ouvrir une école, ce qui semble être une manière de les inviter à ne pas dispenser leur savoir en public mais à des personnes avisées, car seules les dernières sont en mesure de s'apercevoir de la supercherie. En définitive, Euthydème et Dionysodore, en divertissant leur public, sont jugés par Socrate comme très dangereux.

Dans "Cratyle", on se demande d'où viennent les mots : sont-ils liés aux choses comme le prétend Cratyle ou sont-ils arbitraires comme le pense Hermogène. Socrate est appelé en renfort. Tout le dialogue tient à la valeur des mots, à leur "identité" : sont-ils liés à l'essence des choses, mais qui alors est en mesure de connaître l'essence des choses puisqu'elles n'ont pas de nom avant d'être nommées ? Et comment faire la différence entre l'essence de la beauté du bel animal et celle de "la Beauté" qui ne se perçoit pas ? Et comment le mot peut rester le même alors que les choses changent ?...

Il est question de l'amour dans "Le banquet". Apollodore rapporte le récit que lui a rapporté un participant à une soirée où Socrate a traité le sujet une quinzaine d'années plus tôt. On y trouve la théorie humoristique d'Aristophane où les êtres humains étaient des boules réparties en trois genres (mâle, femelle et androgyne) que Zeus a partagé en deux. Depuis, les moitiés mâles cherchent leur moitié mâle, les moitiés femelles cherchent les moitiés femelles, les moitiés androgynes cherchent leur moitié mâle ou femelle. Socrate note que les participants font l'éloge de l'éloge de l'amour, mais non l'éloge de l'amour. Il produit son discours en démontant ce faisant les discours précédents. L'amour c'est le désir de ce qui manque et de ce qui est bon, c'est le désir d'immortalité. Et ce qui est immortel chez l'être humain, c'est l'âme. Il existe alors des degrés dans l'initiation aux mystères de l'amour : d'abord on aime les beaux corps ; puis on aime la beauté dans les corps ; puis on accède au Beau absolu qui est l'essence du Beau, celui de l'âme. Puis Alcibiade, ivre, entre et fait l'éloge de Socrate en disant craindre moins ses coups que son amour. Socrate est toujours amoureux de lui. Il est à noter que hormis l'étrange théorie d'Aristophane, il n'est nulle part question de liens entre hommes et femmes dans ce dialogue.

Echécrate demande à "Phédon" de lui raconter les derniers instants de Socrate auxquels il a participé. Sa femme l'a quitté en pleurs en emportant son enfant puis ils ont parlé de la mort. Pour Socrate, il s'agit de la séparation de l'âme, immortelle, et du corps. Il ne la craint pas car la philosophie opère de même en distanciant l'âme des désirs et des peines générés par le corps. A la question de savoir si Socrate est importuné de parler philosophie à quelques heures de mourir, il sourit et répond qu'il est comme le cygne qui se réjouit des plaisirs qu'il va trouver chez Hadès et dont le chant redouble de vigueur au moment de mourir. Puis il avale le poison, son corps se raidit et ses yeux sont fermés par Criton.

La "République" est une comédie où Socrate se joue de ses interlocuteurs trop imbéciles pour comprendre la vérité "toute nue". Il fait alors l'apologie de la liberté, de la démocratie et des poètes en se donnant l'impression de promouvoir ce que veulent entendre ses interlocuteurs si peu philosophes et si peu enclins à réfléchir : la monarchie, la rigidité des règles, l'inégalitarisme et la censure.

La lecture des oeuvres de Platon est époustouflante. Il faut retenir que les textes de Platon ne contiennent rien mais que tout ce qui est à comprendre est déjà en vous. Mais alors pourquoi les lire si l'on a déjà en soi ce qu'il faut savoir ? Peut-être parce qu'on ne sait pas, avant de lire, ce qu'on sait et que seule la lecture nous le fait comprendre...
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C'est l'histoire de deux types. L'un est mort il y a longtemps, l'autre vit encore.
Il n'y a ni surestimation du vivant ni sous-estimation du défunt.
Mais il y a là même certitude que celle exprimée par Socrate - on ne sait pas grand-chose, mais davantage que ceux qui s'imaginent savoir ce qu'est un procès - sans avoir été accusé - et ce qu'est la décision fondamentale, essentielle prise en un instant dans ces circonstances.
Le type s'est trouvé un jour - un soir - de décembre dans le cabinet d'un juge d'instruction, en présence d'un procureur, de deux officiers de gendarmerie, d'un greffier et d'une avocate, les accusateurs n'étaient ni Meletos, ni Anytos ou Lycon; les accusations étaient pour partie réelles, très exagérées.
Le chargé de l'accusation demanda - sans trop y croire lui même - la prison (risques de désordre à l'ordre public). L'avocate aurait aisément obtenu la libération du type mais celui-ci lui demanda de ne pas plaider il acceptait la décision rangeant sa morale du côté de la loi et de la justice communes.
Avait-il Socrate en tête? Certainement pas, certes il l'avait lu mais ce jour-là il n'y pensait pas.
Alors direz vous cela n'a rien à voir…
Car le risque encouru était d'échelle différente.
C'est vrai mais le processus de la décision reste le même.
Ce qui a mené ce type à dire cela - en sachant qu'il irait en prison pour la première fois et que cela entraînait une mort sociale, est ce qui a mené Socrate dans cette attitude: une force de liberté et la volonté de ne pas être surpris par une décision venant de tiers en se jugeant soi-même et en se punissant soi-même

Même si vous n'êtes pas en attente d'un procès - relisez Socrate enfin Platon,
l'apologie de Socrate ou le Criton ou tous les dialogues.
Vous verrez même lui a de petites faiblesses dans son héroïsme.
Le type était inquiet en arrivant la nuit devant les murs sans portes de la prison
Socrate regrette que malgré son âge (70ans) on ne le laisse pas aller à sa mort naturelle.

Ce sera dans l'attente du jugement dernier
On écoutera la Mort d'Isolde
On évitera de boire la cigüe

© Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Platon : le début de la philosophie, pour apprendre à philosopher, pour comprendre d'où nous venons.
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Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
Toi, cher Hippias, tu as l'immense bonheur de savoir quel emploi un homme doit faire de son temps, et tu as employé le tien comme il faut,, à ce que tu dis ! Mais moi, un sort démonique me retient autant qu'il semble : moi, dont continuellement la pensée est errante et embarrassée ; moi qui, d'autre part, en étalant aux yeux de vous autres savants mon propre embarras, me fais en revanche insulter par vous chaque fois qu'il m'arrive de l'étaler !

Grand Hippias.
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on doit davantage prendre garde de commettre l'injustice que de subir l'injustice ; se souvenir par-dessus tout, non point de passer pour un homme de bien, mais de l'être, dans la vie privée comme dans la vie publique

Gorgias.
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C'est de cette façon, sache-le, qu'est sauvegardé tout ce qui est mortel ; non point, comme ce qui est divin, par l'identité absolue d'une existence éternelle, mais par le fait que ce qui s'en va, miné par son ancienneté, laisse après lui autre chose, du nouveau qui est pareil à ce qu'il était. C'est par ce moyen, dit-elle [Diotime], que ce qui est mortel, Socrate, participe à l'immortalité, dans son corps et en tout le reste.

Le Banquet.
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Voilà pourtant que l'heure est déjà venue de nous en aller, moi pour mourir dans quelques temps, vous pour continuer à vivre ! Qui, de vous ou de moi, va vers le meilleur destin ? c'est pour tout le monde chose incertaine, sauf pour la Divinité !

Apologie de Socrate.
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Quand un homme qui a injustement comploté contre un régime de tyrannie s'est fait prendre et que, une fois pris, il est mis à la torture, qu'on le mutile, qu'on lui brûle les yeux, qu'il doit souffrir personnellement quantité d'autres souffrances aussi cruelles que variées, qu'il y voit soumis ses propres enfants et sa femme, que pour finir, il est mis en croix ou enduit de poix pour être brûlé vif, cet homme-là sera-t-il plus heureux que si, ayant réussi à échapper, il s'était lui-même élevé à la tyrannie et qu'il eût, ayant le pouvoir dans la cité, passé son existence à y faire ce qu'il peut bien vouloir ; objet d'envie pour ses concitoyens, comme d'autre part pour les étrangers, que tous proclament son bonheur ?

Gorgias.
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