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Il y a dans les dialogues de Platon une part de mise en scène, une minutie dans les descriptions qui donne une plus grande profondeur aux personnages et aux situations. Nous assistons ainsi, non sans émotion, à la fin du dialogue, à la mort de Socrate entouré de quelques-uns de ses proches auxquels il reproche d'ailleurs, dans un moment si crucial, leur manque de retenue tandis qu'ils s'abandonnent aux lamentations et aux larmes. Mais le Phédon n'en reste pas moins un ouvrage de philosophie et Socrate sera resté, jusqu'à la fin, fidèle à sa méthode, celle de la dialectique ; car, tandis qu'il attend l'heure de son exécution dans sa cellule − différée jusqu'au retour d'un navire de Délos terminant un pèlerinage annuel rappelant un voeu fait à Apollon −, des amis lui rendent visite et s'étonnent de le voir si serein. Pour Socrate, le philosophe, en apprenant à se détacher du corps et des passions, ne peut craindre la mort et s'il a mené une vie vertueuse, son âme, qui survit au corps, ne peut rejoindre que le séjour des Bienheureux et atteindre une plus grande vérité. Platon expose dans ce dialogue la théorie des idées et d'une connaissance qui est une réminiscence. D'un côté le monde du devenir, du sensible, qui est aussi celui des désirs et des peurs, de toutes les afflictions humaines – Platon se rapproche ici des Orphiques pour qui le corps n'était qu'une prison et la vie terrestre qu'une suite de misère −, de l'autre celui des Idées, des choses en soi, identiques à elles-mêmes, pures, immuables, auxquelles l'âme participe. le Jugement des morts, à la fin du dialogue, qui attendent dans des royaumes souterrains, n'est pas sans rappeler des cultes égyptiens, et Platon passe ici aussi de l'examen rationnel le plus exigeant aux mythes.
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Je témoigne simplement ici de la grande beauté de ce livre. Beauté formelle d'un dialogue philosophique où les arguments sont déterminants. j'ai vraiment été émerveillé par la construction du texte, la façon qu'a Platon de mettre en place les exposés de Socrate, le questionnement permanent aux seules fins de la raison. Beauté fondamentale de l'aspiration philosophique à la mort, pour libérer l'âme des attachements du corps.
La longue introduction en dit beaucoup plus, que je juge inutile de paraphraser. Mais quel beau livre !
Et puis, la page de droite, en grec, me ramène à de lointaines études. Quelques mots ici ou là, de cette langue essentielle.
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Un texte d'une beauté exceptionnelle, auquel on ne cesse de revenir par la suite.
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Les derniers instants de Socrate raconté par Phédon. Des instants paisibles et pleins une fois de plus de sagesse.
Face à une question d'un de ces disciplines notamment celle de savoir pourquoi il est interdit de se tuer, Socrate répond:
'Il ne faut pas te décourager... il se peut que l'on t'en donne. Mais peut-être te paraîtra-t-il étonnant que cette question seule entre toutes ne comporte qu'une solution et ne soit jamais laissée à la décision de l'homme, comme le sont les autres. Étant donné qu'il y a des gens pour qui, en certaines circonstances, la mort est préférable à la vie, il te paraît peut-être étonnant que ceux pour qui la mort est préférable ne puissent sans impiété se rendre à eux-mêmes ce bon office et qu'ils doivent attendre un bienfaiteur étranger.''
Autrement dit tout a déjà été préétablit, les hommes ne sont que des espèces de pions qui attendent tout bonnement que les choses se fassent. C'est de même pour sa mort dont lui même se résigne. Comme s'il savait à priori que cela avait établi ainsi, il fallait que cela s'accomplisse.
Ces derniers instants nous ramènent sans nul doute aux derniers instants de Jésus-Christ avec ses apôtres...
J'ai bien aimé les dialogues de ce livre
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Phédon est un dialogue de Platon qui va nous raconter tout a long du livre les dernières paroles de Socrate ainsi que sa mort. Une oeuvre très intéressante et très riche car de nombreux thèmes sont abordées (l'âme, le corps, la mort...).
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"Phédon" de Platon.
Un nouveau dialogue de Platon et pas des moindres car techniquement le dernier de Socrate avant qu'il ne boive le poison.

Comme d'habitude, Platon nous offre un dialogue de philosophie qui n'est pas comparable avec tous les autres philosophes qui ont suivi dans notre histoire. Ici la mort en est le sujet principal où Socrate explique qu'il ne faut pas avoir peur de mourir et qu'il l'accueil à bras ouvert contre ses élèves et amis qui ne veulent pas qu'il ne meurt et se défende face aux 10. On retrouve tout le sel de Platon ici même si je trouve que certains sujets présenté dans ce dialogue ci est peut-être trop long et sans rapport direct avec la mort.

Néanmoins il reste un classique à lire après l'Apologie de Socrate et une très bonne lecture qui nous fait réfléchir sur notre rapprochement à la mort.
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Évidemment, comme on le dit, c'est la base de la philosophie... et puis, comment ne pas pleurer à la lecture des derniers instants de ce cher Socrate, plus proche et humain que jamais ? Sans doute le dialogue le plus touchant de Platon.
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Il ne s'agit pas seulement d'une oeuvre philosophique importante, il s'agit aussi d'une grosse réussite littéraire. le "dialogue philosophique" est connu pour cette singularité. On la retrouve exprimée ici d'une manière très instructive et très puissante. Bien évidemment, cela ne correspond pas à certains "standards" de raisonnement classique. Cela correspond pourtant, de plein pied, à la philosophie.
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Phédon nous raconte la mort de Socrate, et la mort qui est prise comme objet philosophique. Socrate prend le soin de s'interroger sur la mort, avant de boire la cigue. Ainsi, il reste philosophe, âme pure, jusqu'à la fin de son existence terrestre.

Le clivage de l'âme et du corps est examiné. On s'interroge si l'âme se sépare du corps et si celle-ci n'en vient pas à se détacher, et disparaître en fumée. Socrate s'appuie sur le contraire de toute chose, qui est corrélaire à son autre contraire. Ainsi, pour qu'il y ait souffrance, il faut qu'il y ait peine, de là, il en vient à dire qu'à partir de ce qui est mort, advient le vivant. On retrouve la philosophie platonicienne : le monde intelligible, de la Forme, ou l'Idée en soi, et le monde sensible, monde corruptible, et multiple qui ne saurait nous faire accéder à la connaissance vraie. En se détachant du corps, nous parvenons à l'atteindre.
Cette dichotomie va être reprise par le christianisme.

La mort de Socrate, événement contingent, va prendre une dimension inattendue. Socrate part, semble-t-il, dans un calme absolu. Partir là bas, c'est rejoindre le monde propre à la philosophie, soin de l'âme. Rester ici, c'est s'accrocher au corps, aux sens, aux plaisirs, et par là, c'est ne pas être véritablement philosophe. Voilà pourquoi Socrate ne veut pas fuir.


C'est par l'écriture, la représentation de cette mort : la mort d'un philosophe véritable, que la philosophie va pouvoir vivre. En effet, voici comment Phédon clôt l'histoire de la mort de Socrate : " Voilà Echécrate, ce que fut le fin de notre ami, d'un homme dont nous pouvons dire que, parmi tous ceux qu'il nous a été donné de connaître, il fut le meilleur, le plus sensé aussi et le plus juste."


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« Philosopher c'est s'exercer à mourir » disait Socrate, sur le point de boire la ciguë.

On assiste donc, dans ce dialogue, aux derniers instants de la vie de Socrate. Parmi les disciples du philosophe, seul Platon était absent pour cause de maladie.

Ils parlent surtout de la mort, de l'âme et du corps (Socrate déclare d'ailleurs qu'il faut réprimer et étouffer les désirs du corps, une des choses que Nietzsche bien plus tard lui reprochera), il fait également allusion à ce qu'il appelait la « ressouvenance », d'après Socrate l'âme est éternelle et donc lorsqu'une âme renaît dans un nouveau corps, elle doit réapprendre tout ce qu'elle savait déjà. En bref, une théorie plutôt originale.

Puis il boit l'infect breuvage et meurt en quelques minutes sur ces paroles énigmatiques : «Criton, nous devons un coq à Asklépios. Payez cette dette, ne la négligez pas, »

Nietzsche y a vu une négation de la vie.
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