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Platon : Oeuvres complètes - La Pléiade tome 2 sur 3

Léon Robin (Autre)
EAN : 9782070104512
1700 pages
Gallimard (09/03/1943)
4.53/5   20 notes
Résumé :
Ce volume contient les oeuvres suivantes : Phèdre - Théétète - Parménide - Le Sophiste - Le Politique - Timée - Critias - Philèbe - Les Lois. Appendice : Épinomis - Lettres - Le Second Alcibiade - Hipparque - Les Rivaux - Théagès - Clitophon - Minos - Écrits apocryphes.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Dans ce deuxième tome, qui concentre des oeuvres écrites à un âge plus avancé, Platon se lâche... Décidément bien en verve, sans doute entraîné par ses travaux de jeunesse, il déploie maintenant des talents à un extrême qu'on pourrait penser difficile à dépasser...parce qu'il se situe manifestement très nettement au-delà des talents dont on dispose à la lecture ! c'est qu'il offre un vrai festival de tout ce que l'on peut faire avec des mots... Aura-t-on appris quelque chose ou se sera-t-on ressouvenu, aurons-nous posé des connaissances ou appris à réfléchir ?... En tout les cas, on il est certain qu'on aura beaucoup ri... de soi surtout !

Dans "Phèdre", Socrate suggère que le discours le plus puissant est oral et que l'écrit, figé, reste opaque puisque rapporté d'un présent perdu. Il doit alors avoir pour objectif non pas de convaincre, mais que l'on se remémore ce que l'on sait déjà. Les littérateurs qui ne s'intéressent qu'à la manière de composer des textes dans le but de convaincre ne font qu'assembler des pièces éparses et manquent l'essentiel de l'écrit qui est de produire un ensemble vraisemblable divertissant qui permette de se ressouvenir. La méthode est la dialectique qui passe de l'unité à la multiplicité... le tout, naturellement, est écrit au discours direct...

Théétète propose que la connaissance soit une sensation. C'était l'idée de Protagoras qui disait que l'homme est la mesure de toute chose. Mais où serait la vérité puisque les sensations diffèrent selon les individus ? Socrate fait dire à Théétète que c'est l'âme qui, en comparant les sensations, procède, par le jugement, à la détermination de la connaissance. Mais alors comment peut-il y avoir des jugements faux ? Et comment l'âme, qui reçoit toutes les sensations à la fois peut-elle savoir ce qu'elle doit comparer avec quoi ? En conclusion, comment savoir ce qu'est la connaissance...

Il est question des rapports entre l'unité et la multiplicité dans le Parménide : faut-il croire à l'unité des Idées ? Mais alors, l'Idée du Beau se retrouvant dans toutes les "choses belles", par exemple, comment les Idées, si elles existent, peuvent-elles se retrouver "dispersées" dans la réalité ? Abandonner l'unité, c'est ruiner la dialectique et ne plus voir la réalité que fragmentée, sans compréhension possible. Maintenir l'unité, c'est poser des entités qui n'existent pas... faut-il préférer vivre dans le rien ou dans le faux ?...

L'Etranger, supposé sophiste par Socrate, est interrogé par lui sur la définition du sophiste. L'Etranger ne se débrouille pas si mal : après moult digressions, avoir accusé Socrate d'être un sophiste, après avoir joué le philosophe, après s'être lui-même accusé de jouer le sophiste... il conclut bien sur une définition... Mais il a surtout bien tourneboulé la tête à tout le monde ! Au final, où est la vérité, et comment la différencier du faux ? le "Sophiste" est ce moment fantastique où les mots veulent tout dire et où l'on se retrouve dans un maelstrom d'admiration de l'intelligence à produire des énoncés aussi dynamiques... Alors, finalement, c'est qui le sophiste ? A vous de trouver... Bonne chance...

Rebelote dans "Le politique" dont l'Etranger est encore chargé de trouver la définition. Il ne faut pas trop en dire, sinon on dit ce qui n'est pas écrit... et c'est beaucoup moins drôle à découvrir par soi-même... A chacun de se faire son idée.

Dans le "Timée", il est question de l'origine du monde (tant qu'on y est), du cosmos, ce grand ensemble ordonné où l'homme prend sa place. Quelques aberrations amusantes compensées par quelques mythes séduisants...

Le "Critias" évoque l'Atlantide, cette île grand comme un continent au large des Açores et des Canaries qui a voulu faire la guerre à la Méditerranée et s'est retrouvée enseveli sous les eaux...

"Philèbe" et Socrate s'interrogent sur le Bien. Pour Philèbe, c'est le plaisir, pour Socrate, la Sagesse. Si c'était le plaisir, on n'aurait pas seulement la mémoire de son plaisir et l'on vivrait, dit Platon, comme un mollusque. Si c'était la sagesse, répond Philèbe, on s'ennuierait à mourir. Bon, chacun reconnaissant que c'est peut-être plus compliqué, on en vient à une conception dynamique de l'existence, follement intéressante... La vie est un accord, une restauration perpétuelle qui crée le plaisir. La vérité étant rétablie, tout le monde est content.
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La suite du roman de nos origines.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Toi en effet, dans ton poème, tu affirmes l'unité de l'être total et, de cette thèse, tu produis des preuves aussi belles que bonnes; lui, en retour, affirme que la pluralité n'est point; et des preuves, il en fournit lui aussi d'innombrables, et impressionnantes! Voilà donc l'un de vous qui affirme l'unité, l'autre qui nie la pluralité, et ainsi chacun de son coté parle, en ayant l'air de ne rien dire de pareil, tout en disant, peu s'en faut, la même chose; c'est par-dessus notre tête, à nous autres, que paraissent se répondre vos discours! (Parménide)
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Telle est l'ignorance de la multitude : elle ne sait pas que, faute de cette exploration en tous sens, faute de cette divagation, il est impossible de rencontrer le vrai et d'en avoir la possession intellectuelle.
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Je me suis donc engagé dans la voie qui est en tout le contraire de celle qui a été suivie par ces personnages : je reconnais que je suis un sophiste, un éducateur d'hommes.

Protagoras.
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Et pourtant, nous ne dirons pas non plus en repos ce qui n'est nulle part; ce qui, en effet, est en repos, c'est en un endroit, le même endroit, qu'il lui faut toujours être. (Parménide)
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Il est beau certes, et divin, sache-le bien, l'élan qui t'emporte vers les arguments ; assouplis-toi toutefois, entraîne-toi davantage au moyen de ces exercices d'apparence inutile et que la multitude appelle bavardages.

Parménide.
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