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Critique de boudicca


Après le succès de son premier roman « Manesh », Stefan Platteau renoue avec l'univers des « Sentiers des Astres » le temps d'un bref récit, histoire de faire patienter ses lecteurs avant la sortie du second volume. L'ouvrage se suffit cela dit parfaitement à lui-même et peut donc être lu et apprécié de manière indépendante du cycle. Et il serait dommage de se priver car Stefan Platteau signe une fois encore un ouvrage remarquable. On y fait la connaissance d'une famille originaire des montagnes de Pélagis composée d'un couple et de leurs deux enfants dont le quotidien va se retrouver soudainement chamboulé par le comportement de plus en plus étrange d'un de leur ami et voisin. Malgré l'absence de son époux réquisitionné pour exercer ses compétences de mage, Aube est bien décidée à percer ce mystère et ne tarde pas à faire le lien entre l'attitude effrayante du fermier et la luminosité anormale émanant d'un astre néfaste nommé Kiavathi : le Dévoreur. Stefan Platteau nous offre avec ce roman une belle réinterprétation du mythe de l'ogre, ce géant croqueur d'enfants n'aimant rien tant qu'enlever de braves bambins à leur famille pour pouvoir s'en engraisser. Si le roman prend par bien des aspects l'allure d'un conte, cela ne l'empêche pas de ne pas chercher à épargner ses personnages qui se retrouvent au contraire confrontés à des situations forts cruelles.

L'auteur revient ici à l'essence même du mythe de l'ogre et ce n'est pas sans un frisson d'inquiétude que le lecteur assiste à la transformation progressive de Vidal en cette créature avide de chaire fraîche et dont la monstruosité ne tarde pas à se manifester de la plus atroce des façons. La fascination éprouvée pour le récit du drame qui se joue ici tient aussi en grande partie au style de Stefan Platteau qui a encore une fois porté un soin tout particulier à la qualité de sa plume. On retrouve la même sensation qu'à la lecture de « Manesh » : celle qui nous fait prendre conscience que chaque mot semble avoir été savamment choisi, chaque tournure de phrase scrupuleusement étudiée et ce afin d'aboutir à un récit le plus harmonieux et le plus immersif possible. Outre ces nombreuses qualités, l'ouvrage a également l'avantage de bénéficier d'une présentation particulièrement soignée. Si Les Moutons Électriques nous avaient déjà habitué par le passé à des ouvrages très élégants, il s'agit cette fois d'une première pour la maison d'édition puisqu'on a affaire à un format plus compact embelli de quantité d'illustrations signées Melchior Ascaride (à qui on doit aussi dernièrement la couverture de l'excellent « Véridienne »).

Stefan Platteau signe avec « Dévoreur » un nouveau petit bijou qui séduira aussi bien les lecteurs avides de découvrir la suite de « Manesh » que ceux n'ayant pas encore eu l'occasion de découvrir l'univers des « Sentiers des astres ». Une sortie à ne pas rater, tant pour le fond que pour la forme.
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