Ce roman raconte la vie de Berta Altman, peintre née à Vienne, qui étudie et travaille entre Vienne, Berlin et Prague dans les années 20 et 30. Elle fréquente les milieux communistes, vit une liaison tumultueuse, et se consacre à l'enseignement de l'art aux jeunes enfants.
Voilà voilà.
En réalité, cette femme a réellement existé : elle s'appelait Friedl Dicker-Brandeis ; Gropius disait d'elle que "si elle avait vécu, Friedl Dicker-Brandeis aurait été la plus importante artiste féminine du 20ème siècle". Elle est morte à Auschwitz après être passée par Terezin, où elle a réussi l'extraordinaire exploit de faire dessiner les enfants déportés. 4500 de ces dessins ont été conservés et sont visibles au musée juif de Prague.
Ce destin exceptionnel est réduit, dans
le saut d'Aaron, à des récriminations contre son amant et à des promenades avec des amies. La biographie s'arrête, en gros, au départ pour Terezin.
Pourquoi, mais pourquoi ?
Et pourquoi avoir introduit de multiples personnages secondaires, Kristina l'amie fictionnelle qui raconte la vie de Berta, la petite-fille de Kristina qui rencontre un cinéaste, un secret de famille qui arrive à la fin comme un cheveu sur la soupe... Mais pourquoi ?
Magdalena Platzova écrit bien, il y a de très jolis passages sur l'art notamment. On comprend qu'elle ait souhaité donner de la chair à cette artiste, mais j'ai trouvé le procédé maladroit.
De même, on comprendrait qu'elle ait voulu romancer la biographie de Dicker-Brandei, mais en fait, non : tout est vrai (j'ai consulté les internets). Alors, pourquoi ?
Pour ma part, j'aurais préféré une "vraie" biographie. le roman, quoique bien écrit et agréable à lire, ne me semble pas apporter un plus, et c'est dommage.
Traduction tout à fait fluide de
Barbora Faure.
Challenge ABC
Challenge Globe-trotter ( République tchèque)