En août 1939, von Ribbentrop (1893-1945) et
Viatcheslav Molotov (1890-1986 ; le "cocktail" inflammable utilisé par les nationalistes espagnols contre des chars soviétiques puis par les finlandais contre l'armée rouge fût ironiquement baptisé de son nom) - respectivement Ministres des affaires étrangères de l'Allemagne nazie et de l'Union soviétique - signaient le Pacte germano-soviétique. Par ce traité les deux pays s'engageaient à ne pas s'affronter militairement, et se partageaient la Pologne. Ainsi, l'Allemagne pouvait annexer une partie de la Pologne et la Finlande, et ouvrir les hostilités à l'ouest sans craindre un autre front à l'est.
Le 22 juin 1941 (un an après la signature de l'armistice entre
Le France et le IIIième Reich), Hitler surprit les russes en déclenchant l'opération Barbarossa : une invasion massive de l'Union soviétique, notamment vers les réserves de matières premières du Caucase et vers
Moscou.
Ce roman historique raconte cette guerre, en alternant les points de vues allemand et des populations de l'est.
Pour les soviétique les choses commencent mal. Leur armée est désorganisée, ses cadres ont été décimés par les purges staliniennes, les hommes sont sous-équipés, les blindages des chars T 34 sont efficaces mais le carburant fait vite défaut... Contre toute logique, Staline interdit alors le recul des forces russes, empêchant ainsi la sauvegarde d'une grande partie de son armée. La retraite contrainte s'effectue ensuite en détruisant ce qui pourrait servir aux allemands, armements et autres équipements, et vivres.
Les exactions commises par les envahisseurs soudèrent contre eux une grande majorité de la population, qui aurait pourtant pu saluer l'arrivée de libérateurs du totalitarisme stalinien… Sa résistance, l'immensité des territoires à contrôler, et des conditions climatiques hostiles (pas seulement le froid, aussi le dégel qui rend les chemins impraticables), contribuèrent à l'enlisement du conflit, puis à la débâcle allemande. Hitler aurait dû lire ou relire « Guerre et paix » de Tolstoï, et en tirer les conséquences sans se croire plus malin que Napoléon…
Avec le récit de ces affrontements - aux fronts et aux arrières - ce sont des personnages happés et broyés par l'Histoire que montre Plievier, des personnages pour la plupart victimes de l'ego et de l'aveuglement de leurs dirigeants. Ma difficulté à les suivre du fait de leur multiplicité m'a un peu empêché d'apprécier pleinement la richesse de cet ouvrage. Il est en effet bien documenté, pas uniquement sur les questions militaires, aussi sur le contexte des évènements. Ce livre est très instructif sur cette sombre période de l'histoire ; il m'a donné envie de lire deux autres célèbres romans historiques du même auteur :
Stalingrad, et
Berlin.