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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Rentrée littéraire 2021 #13

Ce livre pulse à 100 à l'heure pour nous embarquer dans les mésaventures de Dominique, né trop grand dans la mauvaise famille, trentenaire poissard empêtré dans une vie conjugale compliquée, éducateur spécialisé dans un foyer pour mineurs, et un coeur grand comme ça !

Frédéric Ploussard a un talent évident pour le tragi-comique. Sous un autre regard, tout aurait pu être désespérément plombant entre l'enfance douloureuse dans une famille dysfonctionnelle et les tentatives de réinsertion de jeunes délinquants. Et cela ne l'est jamais tellement on rit !

Avec un sens de la démesure et de l'absurde affirmé, il compose un casting haut en couleurs, quasi burlesque, du directeur du foyer de mineurs sous son autorité en passant par les membres de la famille de Dominique ( mention spéciale à la mère obsédée par les cadenas et les activités possibles avec ). le le scénario est peuplé de scènes visuelles désopilantes. Je pense notamment à la séance de cinéma qui tourne au pugilat avec les soeurs Mélanie et Cindy complètement déchainées, ou encore les multiples retrouvailles nocturnes en pleine forêt avec des champignons hallucinogènes, ou encore les remises de cadeaux à Noël où Dominique n'a jamais, mais alors jamais, ce qu'il aurait voulu avoir.

Tout est tout much, rocambolesque et improbable. J'ai de temps en temps décroché de la narration, fatiguée par l'enchaînement en mode Red Bull de scènes sur un rythme échevelé. Sans doute un texte plus resserré aurait permis au lecteur de reprendre son souffle et de savourer à leur juste valeur les scènes comiques.

D'autant plus qu'il y a du fond dans ce premier roman. Quand on consulte la biographie de Frédéric Ploussard, on le découvre très très grand comme Dominique, réfugié dans le dessin comme Dominique et surtout ayant longtemps exercé, lui aussi, comme éducateur spécialisé pour mineurs. On imagine aisément qu'il a ici twisté des éléments de sa vie. Et derrière les rires, on sent une sensibilité vive infusée à une tendresse humaine qui ne demande qu'à encore plus jaillir.
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L'éducateur mal éduqué

Voilà l'une des pépites de cette rentrée! Un premier roman mené sur les chapeaux de roue… de Mobylette, entre Lorraine et Vosges. En suivant un jeune éducateur de galère en galère, Frédéric Ploussard dresse un joli panorama du bordel ambiant.

Le seul élément positif qui aura présidé à la naissance de Dominique est la météo de ce mois d'août. Pour le reste ses 62 cm auront failli lui coûter la vie, auront fait suer sa mère près de neuf heures et auront mis les nerfs de son père à rude épreuve. Dès lors, l'enfant devra se frayer un chemin entre violence et ressentiment ou, au mieux, une indifférence coupable. Une enfance sans amour qui va culminer par un épisode très traumatisant du côté de Clinquey, cette cité imaginaire du Grand-est qui ressemble à Briey où est né l'auteur. Après une virée en vélo dans la cité voisine, il se fera attraper par une bande de jeunes, sera battu et humilié et échappera de justesse à un viol. À son retour, sa mère lui reprochera son pantalon déchiré et son père de ne pas savoir rouler en vélo. D'autres violences vont suivre, mais elles auront le mérite d'aguerrir l'enfant, puis l'adolescent. Il aura ainsi appris que la meilleure défense c'est l'attaque. Et même s'il est grand et maigre, il va développer ses capacités à ne plus encaisser mais à donner d'abord les coups. Les fêtes de Noël venant, année après année, marquer un point d'orgue à cette vie de famille. Au premier rang de cet immuable rituel viendront les cadeaux préparés par ses parents pour lui et ses deux soeurs, jolis symboles du manque d'amour. Ce qui n'empêche pas Dominique de croire qu'un jour, il pourrait trouver une Mobylette sous le sapin. Une Mobylette symbole d'indépendance…
Dominique a maintenant trente ans, il est marié et père de famille. Il a quitté la Lorraine pour s'installer dans les Vosges. Mais le couple qu'il forme avec Patricia part à vau-l'eau. Noyé sous les reproches, il ne sait plus vraiment pourquoi il rentre chez lui après des journées harassantes. Il pourrait tout aussi bien rester dans le foyer d'adolescents difficiles où il travaille à canaliser les débordements de pensionnaires toujours prêts à la rébellion. Avec Franck, Adama, Sullivan, Cindy et Mélanie, les conflits sont permanents, la violence intrinsèque, les bagarres quotidiennes. le noir semble la seule couleur susceptible de peindre le décor d'un Grand-Est désindustrialisé où la sidérurgie aura offert une perspective à la population avant de causer sa perte. Misère et paupérisation. Les ingrédients qui ont aussi servi Nicolas Mathieu, lauréat du Prix Goncourt avec Leurs enfants après eux, Laurent Petitmangin et Ce qu'il faut de nuit ou encore Jérémy Bracone avec Danse avec la foudre. Sauf que cette fois l'humour et le côté joyeusement foutraque – je vous particulièrement la séance de cinéma – viennent donner un côté pieds nickelés à ce récit qui pourrait sinon sombrer dans un drame social très glauque.
Paradoxalement, c'est l'annonce simultanée de deux nouvelles catastrophes, la fuite de deux jeunes pensionnaires et le cancer de Patricia, qui vont pousser Dominique à réagir et faire basculer ce roman très habilement mené.
Vous l'avez compris, Frédéric Ploussard a réussi son entrée en littérature. Son premier roman est époustouflant, à la fois grave et drôle. Si rien de la misère sociale ne nous est épargné, la grâce d'une plume virevoltante emporte tous les suffrages. Car il réussit la performance pourtant très improbable dans ce sac de noeuds de faire entrer poésie et même tendresse dans ce décor sinistré. Vous allez vous régaler!


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Premier roman réussi. Toutes ces réflexions libres, drôles, modernes, sarcastiques. Et cette vie d'éducateur spécialisé rythmée entre des ados marginalisés et des parents sans commune mesure. Difficile de trouver l'équilibre dans tout ce monde si divers et loufoque, pour notre héros, Lau... euh non ! Dom (!), sans parler de sa hauteur (de vue). Même sa mobylette est originale ! Osez cette lecture c'est partir en excursion, la surprise au rendez-vous à chaque page, comme au détour de chaque col de l'Ardèche que nous partageons l'auteur et moi.
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J'avais coché ce roman de la rentrée littéraire en entendant Beigbeder en dire le plus grand bien dans le Masque et la Plume... et j'ai bien fait de suivre ce conseil !

Voici une histoire déjantée, survoltée, qui se passe en Lorraine, entre Vosges et Meurthe-et-moselle... et dans laquelle ma commune est citée (le fait est suffisamment rare pour être souligné) ! Notons au passage que pour les lecteurs lorrains, le mélange entre villes réelles et fictives peut s'avérer un peu perturbant, tout comme les distances kilométriques qui m'ont semblé parfois... aléatoires.

Mais revenons à nos moutons... comment résumer ce roman ? Disons que le grand Dom, qui bosse dans un foyer pour ados, et qui a une vie familiale plutôt compliquée, se retrouve embarqué dans d'étonnantes histoires impliquant des personnages pour le moins... pittoresques.

Attention, la plume est mordante, ça dézingue au lance flammes la cellule familiale ! En même  temps, l'auteur est un ancien éducateur spécialisé, et on ressent une vraie tendresse de sa part pour les mômes accueillis à l'aide Sociale à l'enfance... même s'il en profite parallèlement pour régler ses comptes avec le secteur, semble-t-il.

En tout cas, le récit est drôle, incisif, féroce, mais également plein d'humanité. Il y a un petit côté Albert Dupontel j'ai trouvé, genre "Adieu les cons"... n'hésitez pas en tout cas à mettre votre casque et prendre le guidon de "Mobylette" !


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Etre né trop grand, est-ce une tare? En tout cas ce sera les débuts dans une vie cabossée où les épreuves, les chagrins et les douleurs ne vont pas épargner ce gamin grandit trop vite, trop grand pour tout.
Malgré tous ces déboires il va choisir une profession d'aide et de soutien en étant éducateur dans un foyer. Un éducateur assez atypique et sympathique.
Enfant délaissé, enfant souffre-douleur, mari ne sachant pas aimé... Dominique accumule le tout dans un coin de France qui est décrit d'une telle façon que l'on se dit que vraiment rien de bon ne peut sortir de ce endroit si désespérant. D'ailleurs l'auteur nous donne le nom des " célébrités" du coin.
Etrange roman, que je n'aurais pas eu l'idée de lire s'il ne m'avait pas été offert. Je ne regrette pas cette lecture, même s'il faut s'accrocher dans toute cette violence et bizarreries. Ecrit de façon douce amère, il y a quelques traces d'humour dans ces pages totalement déjantées. Mais ce n'est absolument pas un roman drôle.
L'écriture est futée et affutée. La mobylette en est un des sujets ( devenus farces) de la déception de cet enfant qui demandait juste à être aimé dont la vie a déraillé.
Un roman qui risque de vous laisser totalement ébahi.
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Dominique est élevé dans un famille qu'on peut qualifier de folklorique dans la mesure ou chacun de ses parents sort un peu d'une norme de bon parent ! La petite ville est frappée par le chômage, les aciéries qui l'avait rendue prospère périclitent, c'est plus les relations extra familiales qui façonnent le jeune garçon très grand pour son âge que ses parents forcent à rester debout pour éviter une mauvaise position assise qui aggraverait sa scoliose naissante. Beaucoup d'humour et de fantaisie souvent débridée nourrissent un récit gravitant autour de l'enfance, de l'éducation normale et spécialisée à laquelle Dominique va consacrer son énergie. Pointant les carences des établissements d'accueil de jeunes en difficulté, L'auteur prend le parti de brosser le portrait d'un certain nombre d'entre eux avec un grande bienveillance d'où émerge de situations cocasses et fantasques un optimisme réjouissant.
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Un rythme de malade, de l'humour à gogo et des moments de calme et de sérénité très beaux, quel mélange ! Plus jamais je ne ferai une remarque à un trop grand ! J'ai trouvé très réaliste les relations de l'éducateur et ses ados perdus. Ne parlons pas de l'ambiance village de Lorraine. C'est tellement farfelu que je suis allé vérifier des réalités comme la cité radieuse de le Corbusier. Les notables en prennent pour leur grade, le panier de crabes est irrésistible. Je souriais gentiment au début et j'ai fini par rire et relire des mots, des phrases et aussi par accepter l'impossible. Un bon moment de rigolade mais pas que.
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Un roman amusant, une histoire déjantée, des personnages abîmés par la vie, mais pleins d'énergie et d'espoir.

Dom, le héros, a un grand coeur, beaucoup d'humanité, et est embarqué dans la vie du foyer 'La dent du Diable" et de ses résidents, adolescents difficiles et complexes. Deux soeurs, Mélanie et Cindy, sachant parfaitement quel est leur objectif: devenir femmes d'affaires et surtout comment y réussir.

C'est drôle, émouvant, jamais triste, et on passe un bon moment de lecture, qui n'est pas sans rappeler les romans de Barbara Constantine, me concernant.
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Des personnages jusqu'aux décors qui abritent et tourmentent le récit, jusqu'à l'intrigue malmenée à la perfection, la maitrise littéraire de l'auteur est indéniable. C'est ce qui fait la force de ce roman tout aussi dramatique qu'humoristique. Il transparait au fil des pages un vraie génie de la peinture de fresque sociale, sans en alourdir les traits. de plus, l'intrigue digne d'un thriller en filigrane, n'en souffre aucunement ! La psychologie des personnages les rends réels, si bien pensés qu'ils sont uniques. Il n'y aura jamais qu'un seul Dom dans le monde littéraire, et aucun autre personnage ne lui ressemblera.
Le livre dans son ensemble et dans son écriture m'a rappelé la manière dont se lit "Vipère au poing".
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À quinze ans, Dominique se voyait déjà promener ses presque deux mètres à travers la campagne vosgienne sur une Peugeot 103 orange. Il a fait beaucoup d'efforts pour l'avoir à Noël et en finir ainsi avec la série des Noël pourris. Il y a cru, il a été très déçu. La déception est d'ailleurs une constante dans la vie familiale chaotique de Dom. La déception entre autres choses. de là à en déduire que la suite des événements en découle, il n'y a qu'un pas. Quelques pas pour être précis. Un foyer pour ados sorti d'un méchant conte de fée. Une vie de jeune père guère épanouissante. Une vie maritale en berne. Une séance de ciné qui vire au pugilat. Une baignade mouvementée. Des retrouvailles du troisième type dans les bois. Et deux soeurs aussi féroces qu'attachantes. Accrochez-vous. Mobylette est un roman déjanté et cruellement drôle qui dresse le portrait décapant d'un trentenaire à la dérive dans un univers qui ne l'est pas moins, celui de l'aide sociale à l'enfance. Tour à tour désopilante, survoltée et hilarante, impossible de résister à cette aventure à mille à l'heure entre les Vosges et la Moselle. Il y a du John Kennedy Toole chez Frédéric Ploussard, et ça décoiffe.
J'ai beaucoup aimé ce livre, acheté sur reco Télérama. Frédéric Ploussard est poignant et drôle. Ce n'est pas donné à tout le monde. Un peu l'envers d'un Edouard Louis. Avec son enfance meurtrie (et une certaine tendance à aimer se victimiser mais je lui pardonne) il nous fait pleurer... de rire. Bon, par moments je me suis emmêlé les lignes car les personnages déboulent sans avoir été présentés, puis disparaissent, puis se mélangent au gré d'actions ahurissantes un poil difficiles à suivre. D'après les critiques parcourues sur Babélio, je ne suis pas la seule. Ça m'a rassurée en un sens. Mais globalement, gros coeff de sympathie pour cet auteur qui ne ressemble à aucun autre, ne se prend pas au sérieux mais prend son métier à coeur, altruiste, touchant, doué d'un sens de l'humour épatant + sens de la formule itou. La fin édifiante surprend. le coup de pied de l'âne libérateur au papa toxique ne surprend pas vraiment. 15/20. de garde.
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