AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9781979760744
420 pages
CreateSpace Independent Publishing Platform (20/01/2018)
4.71/5   68 notes
Résumé :
« Et si on partait vivre au Brésil, ma chérie ? » Une simple phrase prononcée par mon cher et tendre un beau jour de printemps 2013 et toute ma vie est chamboulée ! Une année au pays de la Samba. Des découvertes, des voyages, des rencontres insolites et des histoires brésiliennes hautes en couleur. Mais surtout, le début d’une aventure familiale inoubliable ! Pour ceux qui s’apprêtent à suivre leur conjoint à l’autre bout de la planète, qui ont envie de découvrir un... >Voir plus
Que lire après Et si on partait vivre au Brésil, ma chérie ?Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (67) Voir plus Ajouter une critique
4,71

sur 68 notes
5
49 avis
4
10 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Je remercie Lili Plume pour l'envoi de son roman. Mais ce livre est bien plus que cela ! Un mélange entre le récit de voyage, le feel good et l'autobiographie. Bien que le livre soit conséquent (415 pages) j'ai passé un très agréable moment de lecture, entre fous rires, compassion et curiosité !
Tout commence par cette simple interrogation de Maxime, son compagnon : » Et si on partait vivre au Brésil, ma chérie ? « Ingénieur en plasturgie en région lyonnaise, Maxime se voit proposer par son employeur de travailler au Brésil pendant plusieurs mois. Mais pour Gaëlle, trente-cinq ans et professeure des Ecoles depuis une quinzaine d'année, c'est un véritable tsunami émotionnel qui s'abat ! Il faut dire que leur fils Nathan, seulement âgé de quatre ans, ferait évidemment parti de l'aventure. Alors, après avoir questionné leurs familles respectives et leurs amis, la décision est prise.
p. 22 : » Je crois qu'on y est ! C'est parti pour l'aventure ! Qu'importent les avis des uns ou des autres, un nouveau chapitre de nos vies va s'ouvrir là, juste devant nous. »
Et c'est au matin d'un 2 janvier 2014 que leur avion décolle. L'employeur de Maxime met tout en oeuvre pour préparer et accompagner la petite famille dans leur nouvel environnement. Cependant, rien ni personne ne pourra les préparer à tous les imprévus auxquels ils vont devoir faire face. On est dans le tragico-comique. Entre la recherche d'un logement, l'adaptation à la nourriture locale, l'apprentissage de la langue et les rencontres… tout est propice à des anecdotes, aussi loufoques que primordiales.
p. 73 : » Il y a des rencontres comme ça, dès les premiers instants, on sait qu'elles vont nous mener à une vraie amitié. C'est exactement ce qui se passe, ce jour-là, avec Mariana et Danilo. «
Pour Gaëlle toute rencontre est un enrichissement personnel.
p. 76 : » En fait, avec Taís, j'apprends bien plus que la langue. J'apprends à vivre au Brésil. «
Très rapidement, un groupe se forme, composé de plusieurs nationalités, multiculturel. Ensemble, ils vont partager les coutumes locales, telles que les barbecues et les invitations aux anniversaires, mais aussi vivre la Coupe du Monde de football qui, heureux hasard, se déroule au Brésil cette année-là !
p. 88 : » A partir de ce jour-là, j'intègre un petit groupe de copines qui vont devenir tout simplement mes meilleures amies francophones au Brésil. «
En dehors des scènes franchement hilarantes des incompréhensions dues à la langue notamment, j'ai été particulièrement attentive et touchée par l'ouverture d'esprit dont fait preuve la narratrice. C'est une remise en question que nous fait partager Gaëlle, celle de l'acceptation d'un mode de vie différent, mais tout aussi enrichissant.
p. 110 : » Il faut un temps d'adaptation et surtout accepter d'abandonner certaines de ses habitudes. «
Si la bonne humeur, l'optimisme et le goût immodéré de la fête caractérisent l'état d'esprit des brésiliens, il n'en demeure pas moins une prise de conscience de la réalité de disparités importantes au sein de ce même pays.
p. 166 : » On découvre un aspect étrange du fonctionnement de la société brésilienne. Il y a deux catégories sociales bien distinctes et qui ne se mélangent pas. D'un côté les gens aisés, et de l'autre, les plus pauvres, souvent noires ou métisses et au service des premiers. «
C'est une aventure extraordinaire autant individuellement, que pour le couple que Maxime et Gaëlle forment, mais aussi pour Nathan. Entouré de parents emprunts d'une immense bienveillance, ce petit garçon découvre avec ses yeux d'enfant et toute sa spontanéité, un nouveau pays, un nouveau continent.
p. 205 : » Cet enfant est merveilleux. Il s'adapte partout et nous suit dans nos péripéties avec toujours plein d'entrain. Quels moments de rêves partagés en famille ! «
Magnifiquement illustré par Georgia Noël WOLINSKI, cet ouvrage est composé de douze chapitres qui correspondent à chaque mois de l'année passé au Brésil. Entre la rentrée scolaire de Nathan et le Carnaval de Rio, le lecteur est littéralement plongé dans la réalité d'un quotidien non édulcoré, bien que souvent épique. Nous ne sommes pas dans de la littérature au sens strict du terme, mais réellement dans un témoignage. J'ai beaucoup aimé le ton et la spontanéité de l'auteure. On sent une femme très dynamique, curieuse et sensible.
Lien : https://missbook85.wordpress..
Commenter  J’apprécie          280
Titre : ET SI ON PARTAIT VIVRE AU BRESIL MA CHERIE ?

Auteur : Lili Plume

Editions : auto-édité

Genre : roman

Dépôt légal : 

Nombre de pages : 415







Présentation du livre : 

C'est un livre de format moyen comprenant un peu plus de 400 pages.

La couverture représente un dessin très coloré d'une jeune femme de dos avec sa valise sur une plage.



Résumé

Et si on partait vivre au Brésil, ma chérie ? » Une simple phrase prononcée par mon cher et tendre un beau jour de printemps 2013 et toute ma vie est chamboulée ! Une année au pays de la Samba. Des découvertes, des voyages, des rencontres insolites et des histoires brésiliennes hautes en couleur. Mais surtout, le début d'une aventure familiale inoubliable ! Pour ceux qui s'apprêtent à suivre leur conjoint à l'autre bout de la planète, qui ont envie de découvrir un pays magique, une nouvelle culture, de rire de mes tribulations ou peut-être même de s'en émouvoir…Bienvenue au Brésil ! Votre guide Lili Plume



AVIS

Un livre qui dépayse qui m'a été transmis par l'auteure rencontrée via instagram.



Début du livre 

Marianna me regarde bouche bée, les yeux écarquillés. Moi je gesticule dans tous les sens, face à elle, en parlant très fort .



Vous recherchez le dépaysement de la grisaille parisienne et du train train quotidien ?

Embarquez avec le personnage direction le Brésil pour vivre à ses côtés un quotidien hors du commun et qui réserve tous les jours ou presque de magnifiques surprises et rencontres extraordinaires.

Un récit avec entrain, douceur et surtout sans aucune pudeur. On suit pas à pas l'arrivée du personnage et de sa famille dans cette nouvelle vie et surtout dans ce nouveau pays qu'est le Brésil.

L'auteure par le biais de son personnage va nous transmettre ses ressentis et ses émotions face à la culture de ce pays dont elle ne connaît pas grand chose.

Elle va nous dévoiler les habitudes, les us et les coutumes à tout niveau. Et nous lecteur nous allons nous délecter de cette avalanche de renseignements, voulant tout attraper au vol sans en laisser une miette.

Du langage aux obstacles administratifs, en passant par les soins, la nourriture, l'éducation ou autres, tout va être couché sur papier. le rôle de l'enfant n'est pas tout à fait le même qu'en France. Il faut assimiler toutes ces différences . 

C'est absolument sans critique, ni hypocrisie, qu'elle va relater ce qui apparaît précieux et nécessaire aux yeux des brésiliens. En effet, nous n'avons pas du tout les mêmes priorités, les mêmes envies.

Tenu sous la forme d'un journal chronologique, le livre est écrit de manière aérée et très agréable. Une plume fluide va renforcer la légèreté ressenti par le lecteur. Il peut également être tentant de se munir de ce livre comme d'un guide , si vous devez partir dans ce pays pour le travail ou pour les vacances.

Dès le départ, la décision de partir suivre son mari au bout du monde pour le travail, ne va pas être chose aisée. Néanmoins elle va faire en sorte de prendre cela positivement et de soutenir son conjoint dans ce choix relativement difficile.

Heureusement l'amitié est la même partout dans le monde, et elle est présente qu'on soit au Brésil ou en France. C'est grâce à cela, que le personnage principal va pouvoir apprécier sa vie, en étant si éloignée de sa famille et de ses amis français.

Et surtout certains passages hilarants vont vous faire paraître idiote à rire toute seule devant votre livre...mais c'est tellement agréable.

A lire partout et en tout temps, et surtout par tout public.

On fonce avec cette famille française expatriée au Brésil. 



Et juste un petit plus pour la couverture qui est magnifique, attirante, aux couleurs du pays bref un vrai reflet de l'histoire de Gaëlle.





Sur l'auteur : cf Babélio

Nationalité : France

Biographie :

Lili Plume est une institutrice lyonnaise.

Mère d'un fils, elle a suivi la mutation de son mari, ingénieur, spécialisé dans les pare-chocs de voitures, au Brésil, où elle est arrivée à São José dos Campos en 2014.

Au début elle écrivait des posts sur Facebook, pour tenir au courant ses proches, ensuite elle a commencé à tenir un blog où elle racontait plus en détails les péripéties de sa vie d'expatriée.

Puis, elle a décidé d'écrire un livre. "Et si on partait vivre au Brésil, ma chérie ?" est paru en 2018.

son blog : http://liliplumedobrasil.over-blog.com/
page Facebook : https://www.facebook.com/liliplumedobrasil/
Commenter  J’apprécie          00
Si vous aviez l'opportunité de partir à l'étranger quelques temps, le feriez-vous ?

Tout quitter / changer de vie : certains en rêvent, d'autres ont cette possibilité qui s'offre à eux.

C'est le cas de Maxime à qui on propose une mutation au Brésil.
Le titre fait alors référence à la question que pose Maxime à Gaëlle, sa femme : "Et si on partait vivre au Brésil, ma chérie ?"
Après quelques hésitations, Maxime et Gaëlle, accompagnés de leur enfant Nathan, vont alors saisir leur chance. Ils quittent famille, amis et travail, direction le Brésil.

On suit donc une famille qui part à l'aventure. Ils vont devoir s'adapter à un nouveau mode de vie. Comment communiquer malgré la barrière de la langue ? Comment surmonter les différences entre la France et le Brésil ? Comment survivre loin de son cocon familial et de son cercle amical ? Se faire de nouveaux amis est-il possible ?

Écrit à la manière d'un journal intime, Gaëlle va nous raconter chronologiquement son périple au Brésil avec ses joies et ses peines, ses réussites et ses doutes, ses rencontres et ses mésaventures.
J'ai vraiment apprécié suivre ses péripéties, c'est écrit avec le coeur sans retenu, on ressent les émotions en profondeur.
J'ai énormément aimé les tableaux insérés au fil du récit et notamment celui qui s'intitule : "Recette pour vivre bien". C'est original et très plaisant.

Ce livre est enrichissant, on découvre une nouvelle culture. On apprend les coutumes du Brésil et plusieurs caractéristiques. J'ai adoré en apprendre davantage sur la culture brésilienne. Beaucoup d'anecdotes font sourire et même rire. Dépaysement garanti !

Les illustrations colorées sont vraiment réussies. Je trouve que cela ajoute un gros plus au récit. On a vraiment l'impression d'y être !

Ce que je retiens vraiment de ce livre concerne l'amitié et son côté universel dans le monde. En effet, l'amitié est une valeur omniprésente dans cette histoire. Gaëlle va faire plusieurs rencontres amicales marquantes.

Mention spéciale aux notes utiles à la fin du livre qui sont composées de plusieurs particularités brésiliennes et qui m'ont fait sourire.

Malgré quelques longueurs, j'ai trouvé ce livre très intéressant, enrichissant et immersif. Je vous le conseille si vous souhaitez partir au Brésil réellement ou bien seulement le temps d'une lecture.
Commenter  J’apprécie          10
Ce livre... Je crois que le commentaire va être long parce que j'ai beaucoup de choses à dire, à partager. Alors il faut savoir que d'habitude, je ne lis pas ce genre de lire. Je ne suis pas fan des bibliographies, je trouve toujours ça très lourd et, soyons honnête, pas très intéressant, parce que quand je lis un livre, je veux m'échapper de ma réalité et rêver. Eh bien, avec Lili Plume, le contrat est rempli.

On y découvre une famille, Gaëlle, Maxime et Nathan, Français qui vont vivre au Brésil, ok jusque là vous vous dites et alors ? Beh et alors, ce livre est écrit de telle façon qu'on s'attache vraiment à tous les personnages de façon très forte et que l'on vit leur (més)aventures avec eux, à tel point qu'on a l'impression de les connaître

Pour ce qui est de la partie rêve eh bien, il est question ici d'une expatriation, n'étant jamais vécu l'expérience moi-même, j'ai lu ce livre avec une vision complètement neutre, et l'auteure, tel un guide, a réussi à me faire vivre au Brésil, j'ai découvert une culture, de la musique, de la nourriture, des gens adorables (chose que je savais déjà par contre, j'ai quelques amis brésiliens haha mais maintenant je peux échanger avec eux sur leur pays et ils sont ravis !). Lili m'a vraiment plongé dans son univers avec son style léger, marrant et surtout authentique.

Avec elle, il ne s'agit pas de cacher les choses et de faire dans la demie-mesure, et c'est très rafraîchissant. On partage une tranche de vie dans un moment très important de cette famille tout en apprenant beaucoup de chose sur le pays. Je pense que c'est l'une des choses que j'ai préférée dans ce livre, on sent que l'auteure s'est vraiment investie dans cette aventure, est allée à la rencontre des gens, de la culture, du pays, elle n'est pas restée les bras croisés à attendre que le temps passe. Elle s'est construit une vie là-bas comme uma moça bem brasileira!

J'ai entendu dire qu'un tome 2 était en préparation sur le Mexique, autre pays que j'adore, je serai au rendez-vous.

Dans le même temps, je vous conseille de faire vos bagages et d'embarquer direction São José dos Campos, avec votre guide, Lili Plume !

PS : La version couleur vaut vraiment le détour, les illustrations superbes de Georgia Noël Wolinski nous plongent encore davantage au coeur de ce pays coloré qu'est le Brésil !
Commenter  J’apprécie          00
C'est un livre plutôt surprenant pour l'anthropologue que je suis, toujours attentive à l'instauration d'une certaine distance vis-à-vis des groupes que j'observe, à l'établissement de ce que Lévi-Strauss appelait le regard éloigné : l'obsession d'une analyse sans jugement me hante. Par conséquent, le parti pris de Lili Plume qui raconte son aventure sans distance, voire même sans pudeur, m'a paru rafraîchissant. Pour le dire autrement, son observation, son point de vue et ses remarques sont résolument ceux d'une Française confrontée à une culture étrangère qui exprime son étonnement, son épatement et son ahurissement aussi, aisément, sans chichis, rehaussés par une utilisation décomplexée de points d'exclamation, signe de ponctuation proscrit dans un texte académique.

Son appréciation de la société brésilienne est bienveillante sans être hypocrite. Lili Plume réussit à bien percevoir l'hédonisme dominant dans cette société spontanée et chaleureuse, plaisant pour les français qui peuvent parfois se sentir à l'étroit sous le poids de règles sociales qui circonscrivent clairement une manière de se comporter en société, mais aussi son débordement vers des attitudes qui révèlent un non-respect des réglés basiques d'un savoir-vivre certain : les énormes retards répétés, le manquement d'un engagement sans un avertissement préalable, les attentes interminables devant un service public défaillant et la banalisation d'une corruption quotidienne qui s'est malheureusement institutionnalisée et personnalisée dans la figure nationalement connue du despachante*.

Son récit est présenté sous forme de biographie romancée, mais il est également très explicatif, comporte beaucoup d'informations pratiques sur les lieux visités, quelques explications historiques autour de certaines habitudes ainsi que la traduction de quelques mots et expressions en portugais. C'est une lecture qui unit l'utile à l'agréable si vous partez au Brésil sous le statut d'expatrié. Car, même s'il est certain que Lili Plume ne se laisse pas tromper par l'image joyeuse et colorée du pays qui lui est donné à voir, son expérience reflète la société brésilienne vue d'en-haut, celle que connaissent les expatriés occidentaux et que moi, carioca da gema** ayant vécu 30 ans au Brésil, ne connaissais pas
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Paraty
[…]
En soirée, notre petit groupe de touristes sillonne encore les rues bondées du centre. Une averse démentielle nous fait vivre un très joli moment d’émotion brésilien. Il pleut fréquemment dans la région et le déluge qui s’abat sur nous subitement nous oblige à nous engouffrer dans un petit magasin qui vend de magnifiques bateaux en bois semblables à ceux amarrés sur la jetée. Maxime est parti en courant dans les rues de la ville à la recherche de parapluies. On se retrouve toutes les trois, avec Nathan, complètement détrempés sur le seuil de la porte. La jeune femme au comptoir, la trentaine, les cheveux aux épaules et dans une longue robe à fleurs, nous lance : « Venez vous abriter dans l’atelier en attendant que ça se calme. » On la remercie et lui emboîte le pas.
En passant la porte du fond, on met le pied dans un immense atelier qui relie toutes les arrière-boutiques de la rue. La caverne d’Ali Baba. Des étagères pleines à craquer de voiliers de toutes les couleurs et de toutes les tailles, de bouteilles en verre contenant des parchemins ou de petits navires. Sur les murs, dans chaque recoin, des tableaux de voiliers, de tortues, de poissons. Dans une pièce à part, des rames gigantesques et colorées. Chacun part de son côté à la découverte de cet endroit fantasmagorique en ouvrant de grands yeux émerveillés et en pointant du doigt chaque nouvelle trouvaille. Un homme châtain, la trentaine également, travaille à son établi. Ses mains sont recouvertes de peinture et son plan de travail de scies, de pinceaux, de pots de térébenthine, de chiffons, de toiles inachevées et de morceaux de bois fraîchement découpés. Il nous fait signe de prendre place juste à côté de lui, sur un vieux canapé en cuir élimé aux angles. Leur fille de trois, quatre ans, puisqu’il s’agit bien d’une famille, joue non loin de là. Elle vient nous rejoindre sur le sofa avec sa poupée en se posant juste à côté de Nathan. La nuit est noire à présent. Seules de petites lumières fixées sommairement sur les murs éclairent encore l’atelier et donnent à toutes ces œuvres un aspect presque irréel. Par-dessus les toits, une Samba légère parvient jusqu’à nous.
Charline demande à l’artisan consciencieusement appliqué à poncer une série de barques en bois :
― Elle vient d’où la musique qu’on entend ? C’est beau.
― C’est notre voisin, le bijoutier. Il met toujours de très vieux tubes brésiliens.
― Là, qui chante ?
― Ah ça, c’est Adoniran Barbosa. Les racines de la Samba. Bien différent de ce qu’on peut entendre actuellement.
― Vous pouvez m’épeler son nom, s’il vous plaît, et le titre de cette chanson ? Je vais l’enregistrer sur mon portable.
― Avec plaisir. Mais attendez…
Il disparaît dans la pièce du fond et en ressort avec un petit papier dans les mains.
― Voilà, je vous ai tout écrit là. J’ai même ajouté quelques noms. Cartola, Paulinho da Viola, Nelson Sargento, Nelson Cavaquinho. Tout est magnifique.
― Merci beaucoup.
― La chanson c’est Trem das onze .
― Ça parle de quoi ?
― C’est un homme qui explique à son amoureuse qu’il l’aime mais qu’il ne peut pas rester avec elle. Il doit prendre le train de onze heures pour rentrer chez lui. Sa maman n’arrive pas à dormir tant qu’il n’est pas là.
― Ha ha ha ! C’est mignon. Il est toujours vivant ?
― Non. Il est décédé au début des années quatre-vingt. Il était d’origine italienne comme la plupart des gens qui vivaient dans le quartier du Brás à São Paulo. C’est le seul Paulistain à avoir été accepté dans le milieu de la Samba constitué uniquement de sambistas de Rio de Janeiro. Vinicius de Moraes disait lui-même que São Paulo était la tombe de la Samba !
― Vinicius de Moraes ?
― Un grand poète qui a écrit notamment les paroles de Bossa Nova très connues comme Garota de Ipanema .
Je demande à mon tour :
― Elle vient de Rio de Janeiro, la Samba ?
― À l’origine non. Elle est née dans la communauté africaine, principalement celle de Salvador, au début du XXe siècle. Un mélange de rythmes africains et portugais. Elle s’est déplacée à Rio de Janeiro avec les immigrants de l’État de Bahia.
Léa qui n’a rien dit jusque-là, déclare dans un grand soupir :
― En tout cas, t’as raison Charline, cette musique, elle est vraiment belle.
Quand Maxime débarque dans l’atelier au bout de trois quarts d’heures, dans une capa de chuva ruisselante, deux grands parapluies dans les bras, il nous découvre tous les quatre, assis là, sur ce sofa, en silence et l’air rêveur, une fillette confortablement installée sur les genoux de Charline.
― Ben qu’est-ce qui vous arrive ?
― Rien, on écoutait…
On quitte l’atelier bien à regret en remerciant encore nos hôtes. La pluie n’a pas cessé le moins du monde mais il faut bien repartir. La ville entière est inondée. Mais cette fois, l’océan n’y est pour rien. À chaque pas, nos pieds s’enfoncent jusqu’aux mollets dans une eau étonnamment tiède. Autour de nous, une marée de parapluies se croisent, se doublent ou se télescopent. Il faut dire que les gros pavés sont devenus de vraies patinoires !
Le toit du restaurant dans lequel on se réfugie a des fuites partout. Cela n’a pas l’air d’affoler les serveurs qui se contentent de placer ça et là quelques seaux et poursuivent leur service comme si de rien n’était. Sur la petite scène à côté du bar, une jolie brésilienne aux très longs cheveux noirs, assise sur un tabouret haut, les jambes élégamment croisées, fredonne un air de Bossa Nova dans son micro. Elle est accompagnée par un guitariste qui joue les yeux fermés. À la table juste en face, on lève de larges verres de caipirinhas à Paraty, cette ville magique qui n’a très certainement pas fini de nous surprendre.
Commenter  J’apprécie          00
Le Brésil, pays des contrastes, où les plus belles fêtes ne dissimulent qu'en partie une réalité dure et violente.
Commenter  J’apprécie          120
"On découvre un aspect étrange du fonctionnement de la société brésilienne. Il y a deux catégories sociales bien distinctes et qui ne se mélangent pas. D’un côté les gens aisés, et de l’autre, les plus pauvres, souvent noires ou métisses et au service des premiers."
Commenter  J’apprécie          20
Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, je vous propose d’essayer la routine… Elle est mortelle.
Commenter  J’apprécie          30
Une belle aventure, parfois rocambolesque, qui nous incite à mieux connaître ce beau pays. Les nombreuses anecdotes nous font partager la vie de cette famille expatriée, comme si nous la connaissions.
Bravo Liliplume et à la prochaine aventure !
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : brésilVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus

Autres livres de Lili Plume (1) Voir plus

Lecteurs (122) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage en Italie

Stendhal a écrit "La Chartreuse de ..." ?

Pavie
Padoue
Parme
Piacenza

14 questions
598 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , voyages , voyage en italieCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..