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Critique de philippemarlin


° 1838 (juillet), Poe publie en un volume Les Aventures d'Arthur Gordon Pym de Nantucket, un véritable texte culte auquel Jules Verne donnera une suite avec le Sphinx des Glaces et qui inspirera le chef d'oeuvre de Lovecraft, Les Montagnes de la Folie.
Cette oeuvre, qui n'aura aucun succès du vivant de Poe, est présentée comme le récit réel des aventures du jeune Gordon Pym -son journal étant parvenu à l'écrivain-, dévoré dès son plus jeune âge par l'attrait de la mer. En compagnie de son camarade, Auguste Barnard, fils d'un baleinier, il fera une première fugue nocturne sur une frêle embarcation, expédition hasardeuse qui faillira mal tourner. Puis ce sera une équipée comme passager clandestin sur le Grampus du père Barnard, équipée qui virera à la catastrophe suite à une attaque de pirates. Les aventuriers seront récupérés après un naufrage par la Janne Guy et participeront à l'exploration par les marins, près des Kerguelen, de l'îlot de Tsalal où ils prendront contact avec une population indigène pour tenter de faire commerce. Les locaux poussent d'étranges cris -tekeli-li-, mais sont apparemment amicaux. Cette attitude n'est cependant qu'une ruse et ils tendront un piège à l'équipage. Réfugié avec un autre rescapé, Peters, Gordon Pym errera dans un dédale de rochers dont il fera le plan, relevant dans la foulée de mystérieuses inscriptions. Les deux compères finiront par trouver un canot pour d'enfuir et disparaîtront dans une brume vaporeuse dans laquelle se dessine une silhouette voilée gigantesque dont la peau est blanche comme la neige.
La fin, abrupte, laisse évidemment le champ libre à de multiples interprétations.
Le récit est bien mené, solidement documenté sur le plan géographique et maritime, mais pêche par quelques contradictions et invraisemblances. Pourquoi par exemple le fidèle chien de Gordon, Tigre, qui l'avait suivi sur le Grampus, disparaît-il soudainement de l'histoire sans que sa mort ne soit signalée ? Il n'en reste pas moins que l'ambiance de terreur est savamment rendue, basée sur l'alternance assez classique de phases de calme et de catastrophes, la suivante étant toujours plus atroce que la précédente. La faim de surcroît étoffera en arrière-plan les scènes d‘épouvante avec comme point d'orgue une séance de cannibalisme difficilement supportable.
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