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EAN : 9782290343494
90 pages
J'ai lu (01/10/2004)
  Existe en édition audio
3.98/5   461 notes
Résumé :
"Relativement à la très étrange et pourtant très familière histoire que je vais coucher par écrit, je n'attends ni ne sollicite la créance.
Vraiment, je serais fou de m'y attendre dans un cas où mes sens eux-mêmes rejettent leur propre témoignage [. ] Mais demain je meurs, et aujourd'hui je voudrais décharger mon âme."
Un chat noir à l'influence redoutable. Un homme qu'on attire dans une cave et qu'on emmure. Une momie qui parle et se relève de ses ba... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
3,98

sur 461 notes
Voilà bien longtemps que j'ai lu, comme nombre de francophones, les nouvelles de Poe traduites par Baudelaire. Ce duo est un peu devenu un classique de la littérature. Alors quand les éditions Gallmeister ont publié ces «histoires» traduites par Pierre Bondil et Johanne le Ray, j'ai eu un moment de doute... J'imagine qu'eux aussi, lorsqu'on leur a proposé le travail...
Si je les cite, c'est parce que pour moi, c'est réussi. Ils ont gardé l'esprit des textes, ont réactualisé la traduction française de ce foisonnant univers sans le dénaturer. Mieux, le choix des histoires ne réduit pas l'écrivain états-unien à un univers noir et fantastique : la table de la page 363 nous donne un aperçu très différent de l'éventail déployé par l'auteur : aventure maritime/horreur/conte satirique/conte cruel/policier/déduction....
Par pur esprit chat-fouin (adjectif attribué il y a longtemps par un ami) j'ai décidé de comparer les deux traductions sur une nouvelle courte : la treizième . . . celle qui donne le nom du recueil (did you get the joke ?). Ce fut impossible, cette nouvelle ne figurait pas dans mon recueil traduit par Charles Baudelaire. Fausse piste (I had to try again)
Je passais donc à la première : un classique dont je me souvenais parfaitement : «Le double meurtre (ou les meurtres) de la rue Morgue». On a coutume de citer cette nouvelle comme préfigurant l'avènement du maître de la déduction, le locataire du 22B baker street (je ne le nomme pas, c'est tellement élémentaire...)
Et le résultat est saisissant. Il démontre qu'il est possible de traduire différemment en gardant l'âme du texte. Je dirais que ce sont surtout les dialogues qui cristallisent l'essentiel des remaniements.
Un exemple comparatif Baudelaire / Bondil et le Ray :
-Dupin dis-je très gravement voilà qui passe mon intelligence. Je vous avoue sans ambages que j'en suis stupéfié et que j'en peux à peine croire mes sens. Comment a-t-il pu se faire que vous ayez deviné que je pensais à ...
-Dupin dis-je gravement voilà qui excède mon entendement. J'avoue sans détour que je suis abasourdi et ne peux en croire mes sens. Comment as-tu pu savoir que je pensais à...
C'est ce que j'appelle du bel ouvrage de traduction. Plus moderne sans rogner sur la qualité : vocabulaire, rythme des phrases particulier à Poe (important pour les nouvelles à teneur fantastique).
Tout cela pour dire : selon les besoins, l'une ou l'autre des traductions aura son intérêt dans le choix que vous effectuerez. Pour un jeune public (c'est une obsession, je voudrais en amener le plus possible à la lecture), c'est peut-être inutile de s'extasier sur la résonance intellectuelle de Baudelaire et Poe.
Celui que l'on retrouvera mort dans un caniveau de Baltimore (décidément !) mérite qu'on le lise pour lui-même, et c'est bien suffisant.
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Le chat noir: une histoire vraiment fantastique
Quoi de plus normal que tout devienne noir aussi noir que le chat noir et sa vengeance noire contre des injustices aussi noires!
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"Le chat noir et autres nouvelles" rassemble 8 nouvelles écrites par l'écrivain américain Edgar Allan Poe.

"Le chat noir" ou la confession d'un homme dont la vie a basculé le jour où il a adopté Pluton.
Alors qu'il s'est établi dans un château décoré de nombreuses toiles, un homme croise "Le portrait ovale", un tableau qui recèle une terrible histoire...
En visite chez un ami ayant sombré dans la folie, un homme fera une étrange rencontre et assistera à "La chute de la maison Usher".
Fuyant un fléau qui sévit dans tout le pays, le prince Prospero se retire avec ses gens dans une abbaye fortifiée et y donne un grand bal. Un étrange convive y fait une troublante apparition, affublé du "Masque de la Mort Rouge".
Dans "Le coeur révélateur", un homme décide de supprimer un vieil homme dont l'oeil le terrorise. La police le soupçonnera-t-il ?
Les familles hongroises Metzengerstein et Berlifitzing se détestent depuis des siècles. La prophétie annonçant le triomphe de "Metzengerstein" n'arrange rien à l'affaire...
"Le puits et le pendule" : confession d'un condamné à mort rudement mis à l'épreuve...
En voyage dans le sud de la France, un homme est pris de l'envie subite de visiter un asile d'aliénés aux méthodes peu ordinaires. Il découvre ainsi "Le système du docteur Goudron et du professeur Plume".

L'automne (et l'hiver aussi en fait) est une saison qui se prête fort bien à la (re)lecture de récits aux ambiances brumeuses et carrément flippantes.
C'est donc tout naturellement que je me suis tournée vers ce recueil d' Edgar Allan Poe, considéré comme le précurseur du genre fantastique mais pas que (je vous en reparle dans mon prochain billet).
Les 8 nouvelles dont il est question ici présentent de nombreux thèmes communs : au-delà, perversité, résurrection et apparitions surnaturelles, diabolisation de l'art et des animaux, enfermement volontaire ou non, matériel ou mental.
Les décors et les lieux choisis par Poe (cave, manoir, asile, prison, château isolé ou maison à l'abandon) et le parti de situer ses histoires principalement la nuit participent au caractère sombre de chacune.
Sans compter que l'auteur excelle dans l'art de ces menus détails qu'on n'oublie pas de sitôt...
La narration à la première personne sous forme de confession ou par un témoin saisi d'effroi implique d'autant plus le lecteur dans ces récits de l'étrange qui le laisseront un peu paranoïaque (dans mon cas du moins).
Un régal que ce recueil, contrairement à ses nouvelles policières que je n'ai pas trop appréciées et dont je vous parlerai dans mon prochain billet.

Notez que la collection Folio Junior destine ce recueil à un jeune public dès 11 ans. N'ayant pas d'enfants, je ne suis pas très bien placée pour déterminer des limites d'âge en matière de lecture.
Mais il me semble que 11 ans est un âge un peu jeune pour découvrir certaines de ces nouvelles.
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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J'ai lu cette nouvelle traduction des nouvelles d'Edgar Allan Poe avec du plaisir, de l'ennui par moment, de l'angoisse.
Certaines de ces nouvelles m'étaient connues par la traduction que Charles Baudelaire en avait faite, d'autres avaient été lues en version originale et d'autres m'étaient encore inconnues.
Néanmoins, ces lectures étant anciennes, j'ai donc redécouvert beaucoup de ces textes avec un esprit presque neuf à quelques exceptions près: Les Meurtres de la rue Morgue / le Double assassinat de la rue Morgue dont j'avais gardé un souvenir très vif et dont la relecture m'a passablement ennuyée - ; le Mystère de Marie Rogêt aussi m'a quelque peu perdue entre les citations des journaux et les analyses de Dupin de l'autre.
Par contre la nouvelle Une descente dans le Maelström m'a transportée, de même que le Puits et le pendule, le Masque de la mort rouge -comment ne pas se sentir concerné vue la situation sanitaire actuelle-, le Coeur dénonciateur ou encore le Scarabée d'or. On ne peut que penser à Oscar Wilde avec le Portrait ovale. Enfin , le Chat noir est une nouvelle que j'avais découverte avec un très grand plaisir lors d'une conférence-lecture donnée par Henri Justin il y a bientôt deux ans et je me suis délectée de sa lecture dans cette nouvelle traduction.
Cette édition est un excellent truchement pour découvrir ou redécouvrir Poe, avec une langue plus moderne mais qui ne dénature pas celle de Poe. Les traductions de Baudelaire sont bien évidemment à conserver et à lire aussi mais il y a des tournures de phrases moins lourdes dans la présente édition.
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Après en avoir entendu tant de bien, peut-être espérais-je un peu trop de ces six textes courts d'Edgar Allan Poe. Seuls les deux premiers s'avèrent plaisants, les suivants oscillant dangereusement entre l'inintéressant et le carrément mauvais, pour atteindre les tréfonds de la nullité dans "L'ange du bizarre"...

La meilleure nouvelle est aussi la plus sombre: il s'agit de la première, celle qui donne son titre à l'ouvrage, un petit bijou de glauque et de cruauté mettant merveilleusement en avant toute la possible noirceur de l'âme humaine. C'est morbide, pas joyeux et bien rythmé: bref, on ne s'ennuie pas un instant.
Dans la seconde, "Hop Frog", le style commence à montrer ses faiblesses: c'est long à démarrer, l'ambiance presque trop légère pour le propos tenu, reste une histoire de vengeance bien troussée... mais inspirée de faits réels (le bal des ardents).

Et ensuite, patatras.
"L'ange du bizarre", donc, une histoire également très lente à démarrer, un personnage parlant avec un accent imbuvable demandant une petite gymnastique mentale pour que le lecteur réussisse à comprendre ce qu'il vient de lire, et des évènements sans queue ni tête pas foncièrement déplaisants mais arrivant bien trop tard pour sauver les meubles.
"La barrique d'Amontillado", là encore une histoire de vengeance, à la fois d'une lenteur interminable et au propos très creux. Un homme attire celui dont il veut se venger au fond d'une cave, sans oublier de la vider au passage, et suivre la discussion, pas bien passionnante, de deux personnes à moitié bourrées jusqu'à la conclusion donne un fort sentiment de "tout ça pour si peu".
"Petite discussion avec une momie" raconte l'entretien d'un club d'archéologues du dimanche avec la momie qu'ils s'apprêtaient à disséquer. Ici, tout est encore plus lent que dans les textes précédents, et sans véritable but: il n'est question que de dialogue entre l'égyptien et les passionnés, visant à prouver la supériorité scientifique de la civilisation des deux camps. Pas mal pensé en soi, mais simplement chiant à lire.
Et enfin "L'homme des foules", peut-être une des pires, non seulement lente à démarrer avec une description du paysage aussi interminable qu'inutile, mais également sans finalité ni aucun rebondissement. Il ne s'y passe absolument rien, du début à la fin, pour une conclusion abrupte et des propos du narrateur qui laissent dubitatif quant aux raisons de ses affirmations...

Si l'on ne niera pas un certain intérêt littéraire, notamment pour les quatre premières nouvelles qui, chacune à leur manière, montrent différents aspects de la vengeance, la forme, elle, n'a vraiment rien d'exceptionnel. En l'état, difficile de se passionner pour ces textes tentant maladroitement d'instaurer une ambiance malsaine, mais n'y parvenant qu'une seule fois.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Le corps, déjà grandement délabré et souillé de sang grumelé, se tenait droit devant les yeux des spectateurs. Sur sa tête, avec la gueule rouge dilatée et l'oeil unique flamboyany, était perchée la hideuse bête dont l'astuce m'avait induit à l'assassinat, et dont la voix révélatrice m'avait livré au bourreau. J'avais muré le monstre dans la tombe!
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Il y avait des figures vraiment arabesques, absurdement équipées, incongrûment bâties; des fantaisies monstrueuses comme la folie; il y avait du beau, du licencieux, du bizarre en quantité, tant soit peu terrible, et du dégoûtant à foison.
Bref, c'était comme une multitude de rêves qui se pavanaient ça et là dans les sept salons.
Et ces rêves se contorsionnaient en tous sens, prenant la couleur des chambres; et l'on eût dit qu'ils exécutaient la musique avec leurs pieds, et que les airs étranges de l'orchestre étaient l'écho de leurs pas.
Et, de temps en temps, on entend sonner l'horloge d'ébène de la salle de velours. Et alors, pour un moment, tout s'arrête, tout se tait, excepté la voix de l'horloge. Les rêves sont glacés, paralysés dans leurs postures.
Mais les échos de la sonnerie s'évanouissent, - ils n'ont duré qu'un instant,- et à peine ont-ils fui, qu'une hilarité légère et mal contenue circule partout.
Et la musique s'enfle de nouveau, et les rêves revivent, et ils se tordent ça et là plus joyeusement que jamais, reflétant la couleur des fenêtres à travers lesquelles ruisselle le rayonnement des trépieds.
Mais, dans la chambre qui est là-bas tout à l'ouest, aucun masque n'ose maintenant s'aventurer; car la nuit avance, et une lumière plus rouge afflue à travers les carreaux couleur de sang et la noirceur des draperies funèbres est effrayante; et à l'étourdi qui met le pied sur le tapis funèbre l'horloge d'ébène envoie un carillon plus lourd, plus solennellement énergique que celui qui frappe les oreilles des masques tourbillonnant dans l'insouciance lointaine des autres salles. p.73
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Pour ceux qui ont voué une affection à un chien fidèle et sagace, je n'ai pas besoin d'expliquer la nature ou l'intensité des jouissances qu'on peut en tirer. Il y a dans l'amour désintéressé d'une bête, dans ce sacrifice d'elle-même, quelque chose qui va directement au coeur de celui qui a eu fréquemment l'occasion de vérifier la chétive amitié et la fidélité de gaze de l'homme au naturel.
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Mon dessein immédiat est de placer devant le monde, clairement, succinctement et sans commentaires, une série de simples événements domestiques. Dans leurs conséquences, ces événements m’ont terrifié, – m’ont torturé, – m’ont anéanti. – Cependant, je n’essaierai pas de les élucider. Pour moi, ils ne m’ont guère présenté que de l’horreur ; – à beaucoup de personnes ils paraîtront moins terribles que baroques. Plus tard peut-être il se trouvera une intelligence qui réduira mon fantôme à l’état de lieu commun, – quelque intelligence plus calme, plus logique, et beaucoup moins excitable que la mienne, qui ne trouvera dans les circonstance que je raconte avec terreur qu’une succession ordinaire de causes et d’effets très naturels.
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Une nuit, comme je rentrais au logis très-ivre, au sortir d'un de mes repaires habituels des faubourgs, je m'imaginai que le chat évitait ma présence. Je le saisis; - mais lui, effrayé de ma violence, il me fit à la main une légère blessure avec les dents. Une fureur de démon s'empara soudainement de moi. Je ne me connus plus, mon âme originelle sembla tout d'un coup s'envoler de mon corps, et une méchanceté hyperbolique, saturée de gin, pénétra chaque fibre de mon être. Je tirai de la poche de mon gilet un canif, je l'ouvris; je saisis la pauvre bête par la gorge, et, délibérément, je fis sauter un de ses yeux de son orbite! Je rougis, je brûle, je frissonne en écrivant cette damnable atrocité !
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Après l'univers de Boris Vian et de Dante, voici les frères Brizzi qui réinventent Edgar Allan Poe.
Ils proposent pour les fêtes les textes mythiques de l'auteur illustrés par leur soins dans notre collection de beaux livres. Vous les trouverez dès le 2 novembre en librairie et ils vous feront un plaisir délicieusement effrayant.
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