Prenez un gestionnaire de musée, la quarantaine, gay assumé, plutôt longiligne et un peu androgyne, au look original avec ses fringues de couleurs vives et ses piercings et un agent du FBI, la quarantaine aussi, spécialiste de la mafia asiatique, d'origine asiatique, deux mètres de muscles et d'impassibilité.
Des années qu'ils se connaissent ces deux là. D'ailleurs, Aubrey était le petit ami du partenaire de Jun et ils ont appris à s'apprécier, à s'estimer. Et quand Aubrey a quitté son petit-ami, qui accessoirement le traitait comme une carpette, il a un peu perdu le contact avec Jun. Fort heureusement, son pote Sebastian (voir la série Snow et Winter, du même auteur, mais ce spin-off peut se lire de façon indépendante) et son partenaire ont eu besoin de contacter le FBI et Aubrey les a orienté sur Jun. Qui en a profité pour reprendre contact avec lui, deux ans qu'ils flirtent via Skype, ça fait long, enfin Jun vient passer quelques jours chez Aubrey... farniente, soleil, balades, ça va être cool...
Sauf que... avant même l'arrivée de Jun, Aubrey tombe sur un squelette dans un placard du musée dont il s'occupe... squelette qui a disparu une heure plus tard, à l'arrivée de la police. Et quand enfin, Jun arrive et qu'il lui offre une visite privée du même musée, ce n'est plus un squelette mais un cadavre qu'il découvre...
Pour les vacances tranquilles en amoureux, on repassera. Parce que Jun, il a l'investigation dans le sang.... surtout quand la vie d'Aubrey est menacée. Et un agent spécial du FBI qui enquête, rien ne l'arrête, même pas les initiatives un peu farfelues et imprudentes d'Aubrey. Entre chasse au trésor, fausses pistes, revenants et squelettes, les deux hommes vont vivre dix jours de vacances moins tranquilles qu'ils pensaient.
Un duo entre un flic taiseux et plein de muscles et un intellectuel (libraire, antiquaire, ...), c'est un thème plutôt connu et déjà vu. Ici, l'originalité tient déjà en la maladie d'Aubrey, la narcolepsie, traitée de façon plutôt originale parce que complètement assumée et acceptée par les deux hommes. L'autre idée étant que les deux hommes sont en couple "virtuel" et vont profiter de ces quelques jours pour concrétiser leur relation (et pour concrétiser, c'est chaud patate !). J'ai été moins convaincue par le début de leur relation, ce côté amoureux transi de Jun m'a un peu déstabilisée, peut-être à cause du caractère de cochon un peu dominateur d'Aubrey. La couverture du roman aussi m'a gênée, le physique des deux garçons ne correspond pas du tout à deux hommes dans la quarantaine.
Bref, une lecture agréable mais pas inoubliable, où l'auteur nous plonge dans une sorte de chasse au trésor, l'espace de quelques jours.
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Aubrey gère un musée à Key West dans la maison historique d'un armateur soupçonné de piraterie, un boulot agréable jusqu'à ce qu'il découvre un squelette dans un placard dissimulé. Ça tombe juste au moment où son petit ami, agent du FBI débarque pour des vacances prévues torrides. Et au lieu de galipettes, l'alarme ayant retentit, ils doivent aller au musée pour l'éteindre … et y découvrir un cadavre, et peut-être un fantôme. Y a-t-il un trésor à la clef ?
Sur un ton léger et humoristique nous suivons les amoureux, Audrey, 1,60 m, gay flamboyant narcoleptique et Jun Tanaka, look FBI et près de deux mètres de muscles. Suite à la découverte d'un squelette qui disparait aussitôt, puis d'un cadavre qui reste sur place une enquête démarre, a-t-on affaire à un fantôme ou à des malfrats à la recherche d'un trésor pirate ? c'est en fouillant dans l'histoire que l'enquête progressera à travers moult péripéties parfois saugrenues avant que les choses s'expliquent.
Des héros, gays assumés qui se conduisent en public comme n'importe quel couple, qui ont presque la quarantaine et mènent une vie plutôt normale avec les problèmes terre à terre que peuvent rencontrer n'importe qui, ça change. La maladie d'Aubrey est traitée avec légèreté et renforce l'humour du récit sans empêcher qu'elle soit bien expliquée.
L'écriture est fluide et malgré quelques fautes de traduction, qu'on interprète facilement, la lecture reste agréable. Un roman léger et facétieux qui satisfera de nombreux lecteurs, un petit polar dont les héros sont gays assumés et où la romance se mêle à l'enquête avec humour.
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Une présentation éditeur très aguicheuse pour la lectrice que je suis. Pourtant, il m'a été difficile d'apprécier la personnalité d'Aubrey qui est le seul narrateur de ce roman.
La romance ne présente aucun problème lors de sa mise en place puisque les deux hommes se connaissent et ont démarré une histoire à distance. Je m'attendais à ce que ce soit fort, un peu fou avec cette ambiance à suspense, mais je me suis sentie à mille lieues des héros et de leurs sentiments.
Concernant l'intrigue, elle est bien construite, avançant à un rythme correct. On appréciera Key West et ses mystères historiques liés à la piraterie, la maison hantée et la recherche de la vérité.
En lisant, je me suis souvent demandée si les tentatives d'humour ne desservaient pas le contenu du roman, créant un climat léger alors qu'on parle de squelette et de meurtre.
Le seul avantage, en dehors de l'enquête sympathique, c'est qu'on aborde une maladie handicapante : la narcolepsie.
Malgré tous les points mitigés, c'était une lecture intéressante. Ce retour ne doit en aucun cas vous décourager si le résumé vous fait de l'oeil.
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— Bienvenue chez Grant. Vous êtes venu pour les plats faits maison… restez pour ce joli petit cul.
— Est-ce que tout le monde reçoit cette offre ? demanda Jun alors qu’il entrait.
— Seulement les linguistes qui luttent contre la criminalité.
— En voilà une petite liste.
Je fermai la porte et me tournai pour le regarder.
— Tu serais surpris. Je pense que je peux te caser entre deux déjeuners chaque mercredi. Qu’en penses-tu ? Des omelettes à partir de rien, suivi par ton avant et mon derrière ?
Lui… elle ? Notre cher défunt était affaissé en avant, accroché à une fausse paroi que je venais juste de découvrir, même si j’avais géré cette propriété historique pendant deux ans. Et c’était seulement parce que le papier peint était inexact durant cette période et que j’avais enfin décidé de l’enlever.
Je déglutis plusieurs fois et essayai de garder ma respiration stable avant de commencer à hyperventiler. Tout mon corps était faible, et je m’effondrai sur le sol pour regarder le plafond. Foutue cataplexie. La perte soudaine de sa tonicité musculaire involontaire était un unique symptôme de narcolepsie. Cela se passait habituellement quand je riais beaucoup, mais parfois… oui, un mort qui me foutait les jetons pouvait également déclencher ça.
Jun laissa échapper le plus parfait des gémissements que j’avais entendu faire un homme de toute ma vie. On aurait dit que c’était la meilleure fellation qu’il n’ait jamais eue et que ce moment ne se comparait à aucun autre dans sa vie. Cela n’avait pas d’importance que nous venions juste de nous mettre ensemble et que je m’étais jetée sur lui dans un parking plein de policiers – oh, mon Dieu, qu’est-ce qui n’allait pas chez moi ? – ou que ce ne soit pas terriblement romantique. Tout était parfait parce que c’était lui et que c’était moi, et qu’après trois ans d’amitié, de perte et de flirt, nous en étions enfin arrivés là.
Enfin.
Je relevai ma tête avec un pop humide et le regardai.
C’était désagréable quand un micro-sommeil frappait pendant que j’étais au milieu d’une conversation. Ou bien quand je mangeais. (Pour ma défense, les salades étaient ennuyeuses). Ou des corvées répétitives – comme laver la vaisselle – ce que je continuais à faire même en sombrant dans le sommeil. J’avais cassé tellement de vaisselles au cours des années à cause de ce comportement automatique que rien ne correspondait à rien. Mais à ce stade, j’avais appris à remplir mes placards de tasses et d’assiettes éclectiques et mal assortis.