La part du colibri

"La part du colibri" nous laisse un peu coi.

C'est un album à moral sans nul doute, malgré son air naïf et son petit personnage jugé à tort insignifiant.

Un colibri est tout tout petit, certe, mais il fait sa part, nous dit on.

Les auteurs jouent sur deux éléments pour le sens de leur histoire, l'agitation vive du Colibri qui comme un oiseau mouche qui va et vient frénétiquement va finir par agacer inévitablement, car l'heure est grave, hystérique.

La forêt est en flamme.

C'est un temps de crise.



Retournement de situation, notre perception est modifiée lorsque nous identifions ce que fait le Colibri désespérement.

Jouant les pompiers de circonstance, l'oiseau tente d'éteindre une fournaise, transportant une goutte de la rivière après l'autre. C'est adorable.

Du non sens, n'est ce pas?



Ce à quoi l'oiseau bleu répond à la faune qui fuit et abdique, "moi, je fais ma part", aussi minime soit-elle, doit on comprendre.

Cela sous-entend aussi qu'il y a une chance de sauver cette forêt à plusieurs, sinon ça n'aurait toujours pas de sens.

Ce qu'ils firent pour la belle chute.



Comment les enfants peuvent recevoir ce message?

Simplement, certainement.

Une histoire sur la vigilance et la préservation des forêts. C'est l'acte du possible.

Personnellement, j'apprécie l'adage "c'est toujours ça de fait", sur des actes bien concrets.

C'est ce qui est, ici, sur l'idée de préservation suggérée.




Les jeunes lecteurs auront peut-être un joli pincement au coeur pour ce colibri, louant peut-être aussi ce petit tout petit pompier en plumes bleues qui n'est pas dans l'acte symbolique qui réchauffe le coeur et qui pense faire sa part aussi insignifiante soit-elle sous la critique qui fuit la flambée. Nous sommes sur l'acte injuste de la critique et celui du courage déclaré "insensé". Ca sera la deuxième lecture.





Me vient aussi l'adage "Les petites gouttes d'eau font les grandes rivières", une rivière qui viendra à bout de l'incendie, cela pousse la lecture plus loin, sur la réussite d'actes fédérateurs d'actes bien concrets.

Ce qui est impossible devient possible par l'impulsion d'un tout petit colibri.

Ce livre me laisse perplexe: les dessins sont colorés et agréables mais l'histoire est étrange. Un feu éclate dans une forêt, les animaux se sauvent sauf le colibri qui fait des allers-retours de la rivière à l'incendie en jetant inlassablement une goutte d'eau à chaque fois. Il dit qu'il fait la part du colibri et ... fin. Ce n'est pas très clair tout ça...