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Critique de Rusen


Disparu en 2013 à l'âge de 93 ans, Frederick Pohl a dirigé plusieurs revues de science-fiction, en particulier Astonishing Stories et Super Science Stories.
On lui doit entre autres, en tant qu'auteur, l'excellent Planètes à Gogos, co-écrit en 1953 avec Cyril M. Kornbluth, satyre du marketing à outrance et, plus globalement, de la société de consommation ; La Grande Porte qui a remporté les prix Nebula et Hugo, et Homme-Plus, prix Nebula du meilleur roman en 1976.

A l'instar de ce qu'avait fait James Bliss dans Semailles Humaines en 1967 ou, plus proche de nous, Peter Watts dans son huis-clos sous-marin Starfish, Frederik Pohl prend le contre-pied de la terraformation, à savoir la transformation d'un milieu « hostile » dans le but de le rendre viable pour l'homme, en imaginant plutôt la transformation de l'homme afin de l'adapter à son nouvel environnement.
On a donc droit, ici, à la lente métamorphose de Roger Torraway, destiné à devenir le premier Martien, le tout traité d'un point de vue essentiellement politique et psychologique.
Psychologique puisqu'on suivra les états d'âme de Roger, perdant de son humanité à chaque fois qu'il passe sur le billard, découvrant son nouveau corps tout en devant supporter à la fois le regard des autres ainsi que l'immense pression engendrée par sa mission.
Politique également puisque le roman se déroule dans un futur proche à l'équilibre plutôt instable, quasiment sur le point de basculer en pleine guerre totale. Frederik Pohl nous offre d'ailleurs une vision plutôt cynique du monde puisque le voyage sur Mars est mis en place non pas par intérêts scientifiques mais uniquement suite à des calculs statistiques démontrant que cela permettait de rassembler un tant soit peu les peuples autour d'un projet commun, les empêchant pour un temps de se foutre sur la tronche à grands coups de bombes H.

En bref, un excellent roman signé Pohl, qui s'offre même le luxe d'ajouter à tout ça un twist de fin plutôt original !
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