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Critique de Lutin82


Certes, le roman a pris une ou deux rides, et nos neurones ne seront pas scotchés de stupeur devant les thématiques abordées, familières des lecteurs désormais. Mais, il faut replacer La Grande Porte de Pohl dans le contexte afin d'apprécier ce roman de pure SF.

Frédérik Pohl nous offre un voyage tout frais payé aux abords de la Grande Porte, mais également sur une Terre surpeuplée, épuisée et bien lugubre.

la source de motivation de Robinette : devenir riche, manger à sa faim, courir la belette, et être titulaire de la Médication Totale. Mineur de son état, il touche le gros lot, et se paye un billet simple pour La Grande Porte. Là-bas, des prospecteurs d'un genre nouveau risquent leur vie pour découvrir des richesses supplémentaires pour l'humanité ou encore des traces de la civilisation Heechee, les extra-terrestres fondateurs.

Cette race d'aliens a disparu du système solaire et des zones explorées jusqu'alors grâce à la Porte, vestige de leur existence et de leur technologie stupéfiante. Seules quelques traces, artefacts, objets d'art subsistent et témoignent de leur ingéniosité. Se sont-ils éteints ? Ont-ils déménagé ? Ou sont-ils ? Sont les principales questions en suspend.

Ces extra-terrestres demeurent mystérieux tout au long du roman. Les humains se déplacent grâce à la technologie de leur Grande Porte et de leurs vaisseaux dont le fonctionnement reste en grande partie abstrait. Prendre une place à bord des Un, Trois ou Cinq places est un jeu de roulette russe, car la destination est inconnue, et le voyage peut se terminer dans une étoile…

Le récit de Frederik Polh alterne entre un Robinette riche, qui a réussi et cet anti-héros doté de bien peu de courage.

Le lecteur sait qu'il finira par s'embarquer pour un de ces vols et qu'il reviendra avec la réussite au bout de ce tunnel fait de renoncements, de peur, d'envie et d'amour. C'est le comment qui tient en haleine, avec en fond la vie particulière sur cet astéroïde artificiel, en faible pesanteur et presque en autonomie. Nous suivons également le parcours, les bonheurs et malheurs des quelques amis de notre protagoniste principal. Cette partie, avec en ligne de mire la chasse au trésor Heechees maintient l'intérêt à elle toute seule, tant le mystère, et le suspens sont bien entretenus.

La saveur est renforcée par les chapitres consacrés à la psychanalyse d'un Robinette ayant réussi un voyage particulièrement juteux. Son Psy est un robot/ordinateur au nom évocateur et humoristique de Sigfrid von Shrink. Notre personnage possède tout ce dont on peut rêver dans ce monde, mais il éprouve un besoin crucial pour ces séances de thérapie, quel étrange secret dissimule-t-il ?…
Bien que la partie psy ne m'ait pas entièrement séduite, je reste enchantée par ce voyage à travers et aux abords de la Grande Porte. La trame creuse les méninges, les personnages nous font passer par les nuances de la joie à l'exaspération, la curiosité est systématiquement titillée par les heechees, et notre auteur nous fait vivre un véritable Sense of Wonder. Malgré un univers dystopique, le ton n'est pas aux larmes ou à l'apitoiement, mais axé sur l'humour, et la légèreté.

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