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Ce volume réunit deux romans parus à une trentaine années d'intervalle : Planète à gogos de Frederick Pohl et Cyril Kornbluth (1953) et Les gogos contre-attaquent du seul Frederick Pohl (1984).


Planète à gogos (le titre original,« The space merchants », est beaucoup moins expressif !)

Ce classique de la science -fiction est un roman d'action à l'écriture fluide, sans temps mort et avec de multiples rebondissements, mais aussi un roman qui exprime une critique particulièrement virulente du capitalisme et de la surconsommation qu'il suscite pour augmenter les bénéfices d'entreprises dont c'est la seule motivation.

Les travailleurs sont effet soumis en permanence à un véritable lavage de cerveau pour consommer toujours plus, quelques entreprises se partagent la planète en se livrant une guerre féroce pour accroître leurs parts de marché et s'approprier les ressources dont elles ont besoin pour fabriquer leurs produits.

Mais les ressources de la Terre s'épuisent pour une population toujours plus nombreuse, l'air est pollué, l'eau douce se fait rare, les aliments synthétiques de mauvaise qualité remplacent les aliments naturels au prix exorbitant…

il y a bien sûr quelques écolos qui essaient de lutter contre le système en place, mais ils sont considérés comme des terroristes...

Les ressources manquent sur Terre, si bien que les profits vont diminuer ? Inacceptable ! Alors il faut trouver des ressources ailleurs ! Et pourquoi pas sur Vénus ?

C'est ce dont est chargé Mitchell Courtenay : chef de service dans une des agences de publicité qui dominent l'économie mondiale de cette Terre de l'avenir, son patron lui demande de trouver des volontaires pour aller coloniser la planète Vénus, une planète où ils mèneraient une existence infernale mais dont les immenses ressources peuvent engendrer d'immenses profits !

Mais une entreprise rivale n'a pas renoncé à s'approprier Vénus et s'attaque à Mitchell Courtenay qui va connaître une existence particulièrement mouvementée, au point de l'amener un temps de faire l'apprentissage de la vie des gens situés bas de l'échelle sociale...

Un roman visionnaire.

Les gogos contre-attaquent (The merchants'war)

Pas encore lu : on pourra se reporter aux critiques concernant le volume paru aux éditions Denoël dans la collection Présence du futur.
Les personnages ne sont pas les mêmes et l'action se passe de nombreuses années après celle du Planète à gogos
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Lorsqu'il a été publié dans les années 50 "Planète à gogos" pouvait tout à fait être qualifié de dystopie. Il utilise d'ailleurs nombre d'éléments classiques du genre : surpopulation, épuisement des ressources naturelles, négation de l'individu... Mais son propos sur la publicité est plus que visionnaire et lorsqu'on le lit aujourd'hui, on a du mal à le qualifier de dystopie.

Je passerai rapidement sur les aspects du roman qui ne m'ont pas plu, à savoir l'écriture qui ne m'a pas séduite. S'il n'est pas mauvais, le style manque de fluidité et je ne l'ai pas toujours trouvé agréable. A ce titre, la mise en place, nécessaire et pourtant intéressante, est un peu longuette et ne m'a pas captivée.

Ce défaut est totalement racheté par la force et la pertinence du propos. On jurerait que ce roman a été écrit récemment tant la charge contre la publicité et la société de consommation vise juste.
Dans le monde dépeint par Pohl et Kornbluth, les citoyens ne sont plus que des consommateurs, et les publicitaires, caste supérieure, usent de tous les stratagèmes pour vendre leurs produits. Matraquage de slogans et d'images, manipulation, tous les stratagèmes des publicitaires sont parfaitement décrits. Et ce qui à l'époque passait sans doute pour une vision pessimiste de l'avenir est aujourd'hui la triste réalité.

Cette crédibilité et cette véracité du propos donnent au roman une tonalité assez désespérante.
Retirez l'aspect sf du récit (les voyages dans l'espace, la colonisation d'autres planètes...) et vous vous retrouvez face à un roman très actuel. Notre société ultra-libérale n'en sort pas grandie, et les gogos que nous sommes non plus.

Challenge Petits plaisirs 40
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Ce serait mentir que de parler de relecture. Car pour cela, il faudrait se souvenir de la première. Et si je suis certain d'avoir déjà lu ce livre — ainsi que ça suite Les gogos contre-attaquent — j'ai franchement eu l'impression de découvrir l'oeuvre. Bon. À ma décharge, cette première lecture c'est faite il y a près de 40 ans. Dans une autre vie, quoi. CE n'est pas la première fois que je redécouvre un roman déjà lu de nombreuses années au paravent, mais cette fois-ci c'était en connaissance de cause.

Je pense que mon opinion est la même. Une lecture très agréable et un thème intéressant. Une société centrée sur la surconsommation dans laquelle le développement durable n'aurait pas sa place ; où les divertissements ne consistent pas en la lecture d'un livre ou le visionnage d'un film, mais dans la lecture ou le visionnage de publicités ventant des produits conçus pour vous inciter — forcer serait approprié — à en consommer certains autres. Une société dans laquelle les agences de publicité sont omniprésentes et toutes puissantes, font du lobbying à tour de bras pour manipuler les gouvernements comme les individus.

Bien sûr, le héros-narrateur a beaucoup de chance dans son malheur. Hé ! c'est de la SF américaine des années 50. C'est donc toujours plus proche du blockbuster que du roman psychologique. Toutefois, malgré ce côté bourrin, ce roman fait passer un message.

Je ne lui ai, en fait, trouvé qu'un seul défaut : Un délire à propos de C02 liquide commercialisé sans qu'on sache pour quoi faire et qui se trouverait en abondance dans le sous-sol de Vénus. C02 que les héros se proposent d'utiliser pour provoquer un effet de serre sur cette planète et ainsi lui assurer une température de 25 à 28 °C toute l'année. On trouverait aussi dans le sol de cette planète du NH4 à l'état liquide. Comme ce sont là les seuls éléments scientifiques du roman et qu'il n'en est question que pendant deux pages, il est facile pour le lecteur de mettre ça au fond de sa poche avec un mouchoir par dessus. Oublions donc l'inculture scientifique de nos deux écrivains.

En bref : J'espère bien trouver la suite d'occasion pour finir la lecture de ce diptyque littéraire. Mais rassurez-vous : le premier peut se lire seul. alors n'hésitez pas.


Lien : https://livres.gloubik.info/..
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La Terre est un immense marché avec d'un côté les consommateurs, de l'autre les produits et au milieu les publicistes dont le job est de créer chez les premiers un besoin irrépressible des seconds.
Prenez Vénus par exemple. Peu importe qu'elle ne possède ni eau ni atmosphère, qu'elle soit si chaude que vous y risquiez la combustion spontanée et que les vents soient si violents qu'ils vous arracheraient un bras : vous VOULEZ y aller, vous DEVEZ faire partie des premiers colons. Vous ne savez pas encore pourquoi, mais... une petite page de pubs et on en reparles, ok ?

Planète à gogos est une satire au vitriol de la société de consommation occidentale. Pohl et Kornbluth nous décrivent un monde de requins où tous les coups sont permis : la propagande, l'endoctrinement, la corruption, l'addiction, les menaces, la coercition... Tout est bon pour battre la concurrence, gagner de nouveaux marchés et engranger des bénéfices. Une guerre commerciale n'est plus une expression mais une réalité.

Écrit dans les années 50, le texte reste encore d'actualité aujourd'hui, peut-être même encore plus qu'à l'époque. On ne peut s'empêcher de constater que le monde dépeint dans ce roman, pour caricatural qu'il soit, comporte de nombreuses similitudes avec notre monde actuel. Lobbys puissants capable d'influencer des gouvernements de plus en plus faibles, naissance de mouvements anti-capitaliste prônant la décroissance, problème de surpopulation et d'appauvrissement des ressources naturelles... Autant de problématiques qui parlent au lecteur d'aujourd'hui.

Mais toutes ces thématiques sérieuses sont traitées avec une bonne dose d'humour et assez d'action pour ne pas assommer le lecteur. L'histoire parle du monde des affaires en y ajoutant une pointe d'espionnage et d'aventure, ce qui lui donne une petite ambiance Largo Winch pas déplaisante du tout.

J'ai déniché ce roman chez un bouquiniste et l'ai acheté sans trop savoir à quoi m'attendre. Cela s'est révélé être une excellente surprise. Un roman que j'ai dévoré d'une traite et que je recommande tout amateur de sf d'anticipation.


» Alors nous vaincrons, car notre cause est juste,
» Et ce sera notre devise : « L'a Vente est notre foi ».
» Et la bannière étoilée dans son triomphe flottera
» Sur la terre du marketing et la patrie des consommateurs.
- Extrait de l'hymne américain(tm) -

« Il ne faut pas prendre les gens pour des c..., mais ne jamais oublier qu'ils le sont. »
- Bourdon, Campan et Légitimus, penseurs français du XXe siècle -
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Planète à gogos (1953) est un roman de science-fiction de Cyril M. Kornbluth et Frederik Pohl. La Terre n'est plus gouvernée par des politiciens mais par des publicitaires sans scrupules. La surpopulation gangrène la planète bleue et une agence est chargée de convaincre les consommateurs de se rendre sur Vénus. Un roman détonant sur notre système capitaliste.
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Planètes à gogos est un classique de la SF rédigé à quatre mains. Parmi elles, celles de Frederik Pohl, qui nous a quitté en septembre 2013 à l'âge de 93 ans, et celles de son ami Cyril M. Kornbluth, disparu en mars 1958, personnage haut-en-couleur dont je recommande tout particulièrement la lecture de la section « personnalité » sur la page wikipédia lui étant consacrée.
Ce roman, donc, constitue une critique du capitalisme et tout particulièrement du milieu de la publicité, nous plongeant dans un monde absolument cauchemardesque et ubuesque, croulant sous la pollution à outrance, la surpopulation et s'embourbant dans une véritable crise du logement.
Des thèmes toujours d'actualité, voire encore plus qu'à l'époque de sa sortie il y a 60 ans, traités de façon complètement barrée !
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THE référence SF!!!!
Le libéralisme poussé à l'extrême. La publicité a envahi le monde et la pensée tente de survivre dans cette purée de pensées formatées...
Un roman vite lu, décoiffant mais qui a, malheureusement, des résonances très actuelles....
Indispensable pour tout SF-maniaque.
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Mon deuxième Frederik Pohl. D'abord le titre: c'est quoi des gogos! Bon je le savais mais c'est loin d'être utilisé comme terme aujourd'hui. Cela signifie des acheteurs naïfs qui peuvent se faire vendre n'importe quoi.

Comme mon premier roman de Pohl - l'Ère des Gladiateurs - décrivait une société gérée par de grosses entreprises alors mon deuxième roman décrit une société gérée par des publicistes!

Pas un gros changement... Très similaire au premier roman. Encore une fois d'un côté les très riches - lire les publicistes - et de l'autre les très pauvres - lire les consommateurs.

Suprême idée des publicistes: puisque la Terre est devenue archi polluée, que ses richesses s'estompent alors il suffit de vendre l'idée d'aller s'installer sur Vénus. Ben quin: c'est pas habitable par l'humanité mais les publicistes sont capable de vendre l'idée. Tout un défi!

D'ici la colonisation on devrait trouver comment rendre Vénus habitable: ça c'est l'aspect science-fiction du roman.

Mais voilà il y a les écolos, les méchants écolos: des terroristes voyons! Ils n'aiment pas cette société. N'oubliez pas que ce roman a été écrit en 1953. Donc les écologistes - les verts - c'était un courant de pensées relativement nouveau et inquiétant.

Bref tout au long du roman c'est une guéguerre entre les publicistes pour qui obtiendra le contrat publicitaire pour Vénus.

Petites idées intéressantes du roman:

#1 le meurtre est interdit dans cette société. Si vous voulez tuer quelqu'un ben il y a un formulaire à remplir au préalable. Pour décourager les meurtriers la peine de mort - non non! - la peine de torture sur plusieurs années par électrochocs sert à les décourager. le truc d'une des firmes publicitaires: engager un meurtrier n'ayant pas peur de tuer et de se suicider par la suite. Des kamikazes terroristes quoi!

#2 Comme il manque de place pour les pôvres pour dormir le soir ben pourquoi ne pas utiliser les escaliers dans les gratte-ciels. On loue chaque marche pour la nuit c'est tout!
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Le marketing qui veut s'étendre dans l'espace. Voilà ce que propose le roman écrit à 4 mains par Frederik Pohl et Cyril M. Kornbluth.

Dans cette dystopie la société est divisée en 2 castes: les publicistes bien en haut de la pyramide et les consommateurs. On suit les aventures de Mitchel Courtenay, le meilleur publiciste et le moins enclin à s'embarrasser de scrupules. Il décroche l'exploitation de Vénus et s'attire les foudres de ses concurrents, qui vont en faire un consommateur lambda. Comment va-t-il récupérer sa vie, sa femme, le projet Vénus? Comment va-t-il s'intégrer aux écolos, ses pires ennemis?

L'intérêt de ce roman réside dans sa narration à la première personne, où l'on suit le point de vue de M Courtenay, qui a une foi indiscutable envers les dieux du marketing, même en intégrant les cellules les plus profondes des écologistes. Aucune morale ne vaut plus qu'une autre, aucun personnage ne vaut plus qu'un autre.

C'est drôle de voir ces débats intérieurs et ces convictions fortes se débattre au milieu des intrigues et des rebondissements. C'est aussi très bien pensé, car ces auteurs ont le talent de bien connaitre la nature humaine et de projeter ses comportements dans le contexte imaginé. Plus de 70ans après, on peut dire qu'ils étaient visionnaires.

Bémol (propre à beaucoup de romans de SF cependant), certains changements leur semblent inconcevables. Si les auteurs imaginent l'évolution du monde et de ses technos sur notre société, ils passent systématiquement à côté des évolutions sociétales. C'est paradoxale. Et en même temps, dans une société du futur ça pique de voir que les femmes sont encore dactylos et secrétaires, ou objets de conquêtes.

Autrement, j'ai passé un bon moment à suivre les péripétie du "héros", manipulé de toutes parts et se débattant dans les méandres de la société qu'il croit connaitre et diriger.
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The space merchants, en anglais, a été écrit en 1952, par des routards (si je puis dire) de la SF. le premier chapitre n'est pas le plus stimulant, l'ensemble donnant un aspect de SF vieillie du point de vue technologique. Mais ce n'est pas le thème de l'ouvrage, et celui-ci, malheureusement d'actualité, reste percutant. Nous suivons les heurs et malheurs de Mitchell Courtnay, fervent cadre d'une boîte de publicité, la Schocken associates. Mitch est un zélé élément d'un système libéral où la publicité matraque sans pitié les consommateurs (d'ailleurs, on ne parle plus de citoyens mais de consommateurs), au détriment de leur santé mentale comme physique le plus souvent. le héros n'est pas cynique, c'est ce qui est le plus effrayant : il accepte parfaitement le système dans lequel il espère toujours pouvoir grimper plus. Pourtant le monde est pollué, l'espace vital dévolue aux gens ridicule, la vie du consommateur de base est des plus précaires. Les lois du commerce priment, et il va sans dire que les firmes s'efforcent de les contourner dès qu'elles y ont un intérêt quelconque. Si les gouvernements existent toujours, ils sont vendus aux lobbys. On le voit, cela ne ressemble plus trop à de la SF... Dans ce monde, les écolos, d'odieux réactionnaires et conservateurs (on peut y voir une image des communistes de l'époque), fomentent des attentats. Mitchell Courtnay connaîtra même la vie d'un consommateur de base, mais avec sa mentalité de cadre, il faudra du temps avant qu'il ne passe du côté des gentils, j'ai nommé les écolos. Seul l'amour pour sa femme l'y poussera. Ce qui nous paraît bien gentillet, voir cul-cul, mais tout le livre étant accompagné d'une sauce humoristique pimentée à point, cela passe. L'ironie distillée dans l'ouvrage fait appelle à l'intelligence du lecteur : si Courtnay est d'accord sur tout (polluons, surconsommons, mentons, etc.), on comprend bien que les auteurs nous décrivent un futur humainement affreux... d'autant plus qu'assez plausible. le pire, c'est qu'il n'y a pas dedans toutes les innovations technologiques que nous avons connues récemment, bien que l'immonde Poulgrain, sorte d'amas de chair gigantesque, puisse être vu comme le stade ultime de l'animal transgénique d'élevage. Dire que ce bouquin a été écrit il y a cinquante ans...
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