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Critique de Ecarlate


The space merchants, en anglais, a été écrit en 1952, par des routards (si je puis dire) de la SF. le premier chapitre n'est pas le plus stimulant, l'ensemble donnant un aspect de SF vieillie du point de vue technologique. Mais ce n'est pas le thème de l'ouvrage, et celui-ci, malheureusement d'actualité, reste percutant. Nous suivons les heurs et malheurs de Mitchell Courtnay, fervent cadre d'une boîte de publicité, la Schocken associates. Mitch est un zélé élément d'un système libéral où la publicité matraque sans pitié les consommateurs (d'ailleurs, on ne parle plus de citoyens mais de consommateurs), au détriment de leur santé mentale comme physique le plus souvent. le héros n'est pas cynique, c'est ce qui est le plus effrayant : il accepte parfaitement le système dans lequel il espère toujours pouvoir grimper plus. Pourtant le monde est pollué, l'espace vital dévolue aux gens ridicule, la vie du consommateur de base est des plus précaires. Les lois du commerce priment, et il va sans dire que les firmes s'efforcent de les contourner dès qu'elles y ont un intérêt quelconque. Si les gouvernements existent toujours, ils sont vendus aux lobbys. On le voit, cela ne ressemble plus trop à de la SF... Dans ce monde, les écolos, d'odieux réactionnaires et conservateurs (on peut y voir une image des communistes de l'époque), fomentent des attentats. Mitchell Courtnay connaîtra même la vie d'un consommateur de base, mais avec sa mentalité de cadre, il faudra du temps avant qu'il ne passe du côté des gentils, j'ai nommé les écolos. Seul l'amour pour sa femme l'y poussera. Ce qui nous paraît bien gentillet, voir cul-cul, mais tout le livre étant accompagné d'une sauce humoristique pimentée à point, cela passe. L'ironie distillée dans l'ouvrage fait appelle à l'intelligence du lecteur : si Courtnay est d'accord sur tout (polluons, surconsommons, mentons, etc.), on comprend bien que les auteurs nous décrivent un futur humainement affreux... d'autant plus qu'assez plausible. le pire, c'est qu'il n'y a pas dedans toutes les innovations technologiques que nous avons connues récemment, bien que l'immonde Poulgrain, sorte d'amas de chair gigantesque, puisse être vu comme le stade ultime de l'animal transgénique d'élevage. Dire que ce bouquin a été écrit il y a cinquante ans...
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