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EAN : 9781091555310
250 pages
Atelier des Cahiers (25/10/2016)
3.33/5   3 notes
Résumé :
Un photographe de presse, habitué des zones de guerre, est invité à venir en Corée, pour réaliser une série de photos de mode. Malgré lui, il va être entraîné dans une aventure qui le conduit à tenter de récupérer des œuvres d’art volées. Mais c’est la ville, Séoul, qui le happe...
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Troisième Masse Critique pour moi, pour laquelle je tiens à remercier le site Babelio et la maison d'édition Atelier des Cahiers.
J'ai choisi ce livre car j'avais beaucoup aimé ma première incursion dans la littérature sud-coréenne en début d'année. Cette fois-ci, c'est en plus un auteur français que je découvre.
J'ai un gros coup de coeur pour la couverture agrémentée d'une jolie photo. Elle n'est pas glacée, elle me fait passer à du washi ou au papier à lettre artisanal. C'est le genre de petit détail qui fait toute la différence quand on hésite entre livre papier et livre numérique. C'est un vrai plaisir de toucher ce livre-là. de plus, son format, moins haut et plus large que les livres de poche, fait qu'on peut le tenir facilement ouvert sans avoir à forcer sur le dos pour voir les pages en entier.
Le titre est intrigant. Les trois mots me parlent. Séoul, capitale que j'ai eu le plaisir et la joie de découvrir l'année dernière. La Playstation, console de salon que tout le monde connaît. Je ne me serais jamais attendue à trouver ce nom dans le titre d'un roman ! Et la mélancolie, l'état dans lequel se retrouve tout lecteur à un moment ou à un autre (quand il a terminé un livre et se demande ce qu'il va en faire, quand il ne sait pas quoi lire, quand il pleut...)
Les phrases sont longues et la syntaxe complexe, ce qui rend souvent le texte difficile à comprendre.
Le style d'écriture est époustouflant, à la fois poétique et tonique. Les connexions entre des éléments de natures différentes dans une même phrase surprennent toujours. Les expressions tout spécialement créées par l'auteur sont magnifiquement poétiques, telles la langue « cette lécheuse d'oubli » ou l'ego « ce perroquet du silence ». le style d'écriture, très travaillé, apporte à l'ensemble un goût puissant et hétérogène, mais harmonieux et solide. La composition est complexe et fleure bon les envolées psychédéliques de l'esprit. Un langage complexe, tissé comme le langage binaire d'un programme informatique, parfois aussi déluré qu'un clip.
Les comparaisons, tantôt étonnantes, tantôt éloquentes, mais toujours inspirées et variées, parlent avec poésie de thèmes aussi divers que l'environnement urbain, les paysages ou encore les sens. Originales, elles méritent d'être étudiées.
Le roman s'ouvre sur l'évocation de jeux bien connus (Rubik's Cube, Lego ou Tetris) et les références au divertissement vidéoludique se retrouveront tout du long. Plus largement, il fourmille de références intertextuelles riches au jeu, à la dictature de l'image électronique, aux jeux de l'enfance et aux jeux des pros. Mais finalement, j'y ai trouvé beaucoup plus d'analogies avec le film qu'avec le jeu vidéo.
Le roman se poursuit par une marche dans la ville, dans les bâtiments, dans les souvenirs aussi, sur fond de récupération d'estampes volées.
Beaucoup de phrases sont très vraies et parleront sans mal au voyageur solitaire, à l'explorateur de villes, aux coeurs et aux esprits ouverts, à l'expatrié.
Le personnage principal est écorché mais fort. Son passé et sa personnalité conditionnent sa vision présente et transparaissent dans sa manière d'appréhender les rencontres, de déambuler dans la ville et dans la vie, d'aborder les événements et les gens.
Séoul est un personnage à part entière dans ce roman. Mégalopole bourdonnante, flashy et dangereuse qui se joue des personnages. La ville donne l'impression de les dévorer, omniprésente dans leur paysage, leurs mots et leurs pensées, leurs vies, leurs objectifs.
À souligner, le très beau passage dans la zone démilitarisée.
Je sens que je n'ai pas tout saisi des propos de l'auteur, mais l'oeuvre n'en reste pas moins insolite et originale pour la vision de Séoul et le style littéraire.
Ce roman, c'est une description de Séoul et un style d'écriture kaléidoscopiques. Un auteur qui écrit comme il le sent. Une leçon de littérature qui ne se laisse pas dicter son style par les modes.
Lien : https://lecturoir.wordpress...
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Un photographe de presse, marqué par des années de reportage de guerre et usé par une vie parisienne partant à vau l'eau, se rend en Corée du sud pour réaliser des clichés de mode.
Est-ce une halte dans sa vie, une bouffée d'air ou une volonté de tout effacer qui fait que cet homme décide de partir au pays du matin calme?
Sans que l'on entre dans le détail de son passé, on sent chez ce personnage une plaie qui ne cherche même pas à se refermer.
La ville de Séoul le hante, le happe et l'engloutit totalement. Elle n'est pas le baume qu'on aurait pu espérer. Les lumières, le bruit, les trépidations quotidiennes de cette mégapole l'emmènent plus dans un labyrinthe que vers des portes de sortie. Dans ce livre de Jean Louis Poitevin, la capitale coréenne semble jouer des nerfs sur notre photographe. Elle le défie, elle se moque de ses états d'âme.
On sent presque la tragédie grecque.
J'oubliais que le narrateur avait pour mission de récupérer des oeuvres d'art volées, mais celle-ci parait bien mince dans le récit au vu des tourments du photographe.
Belle écriture de Poitevin, un peu abstraite parfois, ce livre parle sans doute davantage à ceux qui connaissent Séoul que les autres.
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Roman reçu dans le cadre de "Masse critique", roman inhabituel, écriture très visuelle pour aborder cette mégapole aux milliers d'informations dans laquelle se noie le narrateur.
Il a fui le reportage de guerre car il y a eu sous ses yeux un meurtre de trop et se retrouve à Séoul pour faire un shooting de mode. Resté dans cette ville à cause de lithographies empruntées ou volées (selon si on se place du côté coréen ou français), il la découvre grâce à son accompagnatrice et se laisse glisser, happé par les images.
J'avoue que j'ai été assez vite un peu perdue car les faits sont à peine abordés, parfois à peine suggérés, j'avais l'impression de ne pas être assez "dans la tête" du narrateur pour arriver à le suivre, ce que j'ai regretté car j'aurais vraiment aimé pouvoir être embarquée par la poésie et l'originalité de l'écriture.
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Le narrateur est un photographe d'une quarantaine d'années, qui a fait plusieurs théâtres d'opérations et revient du dernier brisé. Il est alors envoyé à Séoul pour un contrat "facile", photographier des mannequins pour une grande marque. Il se retrouve alors à Busan, dans un monde aseptisé où l'artiste est pris en charge par des grandes compagnies, où on lui offre un appareil photo à la point, et une jeune fille pour lui faire visiter Busan. Il se retrouve alors dans le "plus grand centre commercial du monde", face à une exposition d'art contemporain où il reconnait des estampes volées. Estampes qu'il va alors poursuivre à Séoul, contre l'avis de la présidente du groupe qui détient les oeuvres d'art, au mépris de l'effroi qu'inspirent ces grands groupes aux coréens...
Livre très intéressant pour redécouvrir Séoul. La ville y est décrite par ses quarties cosmopolites, par les yeux d'un photographe qui s'intéresse plus à ce que la ville cache par ce qu'elle montre. L'écriture de Jean-Louis Poitevin sert parfaitement ce point de vue un peu déstructuré d'un photographe qui se cherche dans les rues du plus grand labyrinthe de Corée.
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Un photographe de guerre est envoyé en Corée du Sud, pour y réaliser des photos de mode. Par hasard, il tombe sur une exposition, dont les oeuvres lui paraissent familières.


Il se rend compte qu'elles ont été volées, et entreprend de les récupérer. Il s'enfonce alors dans les quartiers de la ville, rencontre des gens plus ou moins bien intentionnés, en même temps qu'il découvre Séoul, puis Busan, autre mégalopole. Il s'y perd, comme hypnotisé par la foule, fasciné par les lumières et les néons. Ses années de couverture de conflits armés l'ont quelque peu brisé, anesthésié. Il évolue en ville de manière distanciée.

En choisissant ce petit livre dont j'ai apprécié le format et la qualité du papier, je m'attendais à plus de descriptions de la Corée. Ce sont en fait principalement les émotions, les ressentis du personnage qui sont évoqués, à travers des portraits de villes comme pixélisés, hachés comme des flashs photographiques.

L'intrigue m'a paru anecdotique au regard de la divagation de cet homme abîmé, qui se cherche dans les rues étrangères. le style très recherché, très travaillé et imagé, ne m'a pas complètement séduite, j'aurais aimé plus de simplicité je crois, mais c'est une question de goût.
Lien : https://mesmotsmeslivres.wor..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Partout les lumières. Partout les corps. Les petites rues nous aspirent, insouciants et libres. Nous croisons sur notre chemin autant de poissons-pilotes que de méduses alanguies, de filles assoupies que de filles qui tanguent comme des vélos avant le départ d'une course poursuite, de mecs débraillés que de mecs criant leur envie d'en découdre.
p81
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Je marche, je regarde, j’entends, j’absorbe. Mon corps absorbe. Mon cerveau absorbe. Je laisse s’épanouir en moi ces milliers de fleurs urbaines et sauvages qui explosent à chaque endroit, néons en plein jour, écrans aux dimensions de cataracte déversant leurs millions de litres de pixels sur des passants apparemment indifférents...
C’est à partir de cet instant que la ville commença de glisser, carte mentale incertaine, sur la carte de ce monde enfoui et que les lignes brisées de mes vies non vécues sont venues épouser (…) le dédale imprécis des rues de Séoul.
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Et si c'était cela une ville, une métaphore en action projetée contre le mur du ciel par le kaléidoscope des corps et des énergies qui la composent, la forgent, l'usent, la détruisent et la recomposent, jusqu'au retour définitif à la poussière, programmé de toute façon !
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e marche, je regarde, j’entends, j’absorbe. Mon corps absorbe. Mon cerveau absorbe. Je laisse s’épanouir en moi ces milliers de fleurs urbaines et sauvages qui explosent à chaque endroit, néons en plein jour, écrans aux dimensions de cataracte déversant leurs millions de litres de pixels sur des passants apparemment indifférents...
C’est à partir de cet instant que la ville commença de glisser, carte mentale incertaine, sur la carte de ce monde enfoui et que les lignes brisées de mes vies non vécues sont venues épouser (…) le dédale imprécis des rues de Séoul.
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A-t-on besoin de mémoire quand on a au bout des doigts la totalité du monde pensable ?
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Video de Jean-Louis Poitevin (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Louis Poitevin
Jean-Louis Poitevin, critique d'art, philosophe, écrivain, est l'auteur à l'Atelier des Cahiers de "Séoul, Playstation mélancolique", le premier roman inspiré à un auteur francophone par la Corée contemporaine. Partez à sa rencontre dans cette vidéo-interview.
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