L'histoire nous plonge au coeur du 19ème siècle et de la IIIème République. A travers la vie de Victor, son procès, sa progression dans le monde ouvrier, puis journalistique, c'est toute une fresque de l'époque qui se dévoile. de Paris à Lyon, en passant par de petites bourgades, c'est aussi la narration d'une vie particulière d'un anti-héros, qui se considère lui-même comme bien incapable d'accomplir de grandes choses, lui qui aurait tant voulu marcher sur les traces de son père. Et pourtant, ce personnage attachant, acquiert au fil du temps une stature et une place dans la société.
La plume de Patrick Poivre d'Arvor est belle. C'est un livre agréable à lire.
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J'ai apprécié le début qui concernait le syndicalisme chez les canuts lyonnais mais ensuite j'ai perdu le fil et l'intérêt dans les rapports sulfureux de la politique du début de la troisième république. Curieux de cet écrivain j'ai tenté avec ce livre mais je n'ai pas accroché et j'ai stoppé la lecture.
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J'ai aimé cette lecture distrayante sans plus.
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Je me contente de décrire les hommes et les femmes tels qu'ils sont. C'est la société qui les fait ainsi, pas ma plume. Un journaliste, lui, y ajoute ses préjugés. Il jauge les êtres à l'aune de ce qu'il aimerait être lui-même. Il lui faut moraliser pour habiller sa prose de vertu. Trop de journalistes se lassent de leur métier. Plus ils avancent en âge, plus ils tournent à l'aigre. La contemplation quotidienne des petites crapuleries de chacun les pousse au scepticisme, à l'ennui. Ils ne croient pas à la rédemption de l'homme. Pour eux, la nature humaine est soit immuable soit condamnée à n'évoluer qu'en mal.
Huit heures sonnaient, en ce 3 octobre 1884. Le jour se levait tout juste. La grille de l'usine à peine franchie, Victor se retrouva épouvantablement seul. Les derniers ouvriers se hâtaient de gagner les usines qui ne fonctionnaient pas en service de nuit, les premiers commerçants levaient leurs rideaux de fer. En quelques minutes, les rues se vidèrent. Une nouvelle journée commençait, et chacun y trouvait sa place. Chacun, sauf Victor qui cheminait lentement, sans but. Il entrevit à cet instant le nouveau rôle qui allait être le sien : celui de spectateur. De lui-même, des autres. Il n'en voulait pas.
Depuis l'enfance, il avait appris à se regarder passer, comme du haut d'un balcon. Il ne jugeait jamais, balançait souvent entre une opinion et son antithèse, se mettait facilement à la place de son contradicteur, estimait qu'il y avait du vrai partout et qu'au fond, rien n'avait d'importance.
Manquer de confiance en soi est l'un des supplices les plus raffinés que peut imposer le Créateur.
Dans La Grande Librairie François Busnel reçoit :
Delphine de Vigan, Les Heures souterraines (JC Lattès)
Véronique Ovaldé pour Ce que je sais de Vera Candida (L'Olivier)
Patrick Poivre d'Arvor pour Fragments d'une femme perdue (Grasset)
Justine Lévy pour Mauvaise Fille (Stock)