Charles à douze ans lorsque sa mère, mourante, lui apprend que son père n'est en fait pas son père biologique. Cela ne l'étonne guère, vue l'absence de chaleur qui règne dans leurs relations, ce qui n'a rien d'étonnant car tous les deux sont des handicapés des émotions. Par contre, il avait une relation très forte avec sa mère, complice, presque fusionnelle.
Il décide de prendre contact avec Jean-Baptiste, son géniteur pour ses dix-huit ans. Leur rencontre se fait dans une brasserie, où il rêve d'entrer depuis longtemps.
Le contact passe bien entre eux, il s'aperçoit que celui-ci n'a jamais perdu le contact, sait pratiquement tout de lui, de sa mère. Il va lui raconter son histoire, mais aussi celle de son propre père Guillaume.
A Alger, pendant la guerre, il tombe amoureux d'une jeune femme algérienne, Amina et tous les deux vont vivre une belle histoire d'amour, romantique à souhait. Mais cette histoire doit rester clandestine ; un jour Amina est victime d'un viol collectif, un drame pour la famille qui se considère comme salie (« Ils ne veulent pas porter plainte, ils ont trop honte. » ) et Guillaume n'aura de cesse de se venger.
Les abandons se répètent, dans cette famille, où l'on est plus ou moins orphelins sur plusieurs générations, où la paternité pose un problème.
Ce roman est aussi l'histoire d'une vengeance : Jean-Baptiste, acteur célèbre sur le déclin, fait partie des gens que le public met autant d'ardeur à dénigrer qu'ils en ont mis à la porter aux nues. Il va guider Charles dans son désir de devenir « président de la République », son voeu le plus cher depuis qu'il a huit ans !
Le moins que l'on puisse dire est que Charles est doué et va enchaîner
Sciences-Po, loucher vers l'ENA, et se tourner vers Lettres-Sup, la voie choisie en son temps par
Georges Pompidou, se choisir un mentor…
Patrick Poivre d'Arvor nous livre ici une étude savoureuse, approfondie, tout à la fois en finesse et sans complaisance, du monde politique, des médias.
On oscille entre Rastignac et Lucien de Rubempré, avec quelques oeillades en direction de Bel-Ami.
Ce roman est bien construit, les relations père-fils abordées avec beaucoup de sensibilité et le style de l'auteur est vif, les mots s'enchaînent, sans excès rendant la lecture plutôt addictive.
Il y a très longtemps que je n'avais pas lu un livre de PPDA, cela remonte en fait aux « Enfants de l'aube » et «
Lettres à l'absente »…
J'ai bien aimé ce roman, facile à lire et, comme je me suis laissée prendre au jeu, j'attends la suite car, ce n'est pas un secret, l'aventure n'est pas terminée.
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