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EAN : 9782253049500
Le Livre de Poche (31/05/1997)
3.1/5   5 notes
Résumé :
Dans ce livre. Patrick Poivre d'Arvor se souvient. entre songes et mensonges, de ses rencontres avec toutes celles qui depuis l'enfance lui semblent fatales ou mythiques
de Garbo à la Vierge Marie, de Lou Andréas Salomé à Héloïse, à Antigone ou à Isabelle Adjani... Ensemble, complices et éternelles, ces femmes composent ici son paysage le plus intime, la trame de ses plus tendres rêveries et des phantasmes qui les bercent.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Hommage aux femmes qui ont compté dans sa vie, sa mère, ses filles, les femmes de légende (Eve, Yseult, Guenièvre, etc), les femmes de l'histoire (Héloïse, Blandine, Jeanne d'Arc, Anne de Bretagne, etc), les femmes de la littérature (Manon Lescaut, Mme de Rênal, etc), les amantes ou muses des artistes (Jeanne Duval, Juliette Drouet, Lou Salomé, etc) , les stars (Adjani, Nastassja Kinsky, Greta Garbo, etc), les femmes qu'il a aimées dans sa propre vie.

Une galerie de portraits émaillée des confidences intimes d'un homme à femmes qui aime passionnément les femmes. Exercice de style assez nombriliste mais synthétique et riche de culture. Se lit rapidement et facilement.

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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
* J’aime les femmes. J’ai toujours aimé les femmes, la compagnie des femmes, le parfum des femmes. Sans doute leur ai-je été fidèle, en dépit de toute apparence.
J’aime la femme comme espèce, comme on le dit d’un minéral ou d’un végétal. Je l’aime comme curiosité, comme gouffre où noyer le savoir. J’aime ses sous-espèces et leurs souterraines ramifications. J’aime ma naïveté et mes incertitudes quand l’animal me frôle…/… J’ai peu de goût pour l’exhibition, pour l’ostentation, mais je raffole des masques. Tout n’est que maquillage. Dans ces pages se glisseront des ombres, des fantômes d’une vie éclatée. D’autres ne seront que des mythes à jamais enchâssés dans les cathédrales d’un désir glorieux.
J’ai besoin de fantasmer ma vie, j’aime donc les femmes fantasmatiques, celles qui m’ont effleuré quelques secondes et m’ont empli de rêves, et peut-être de grâce, pour les années à suivre.
Femmes de ma vie, femmes de mes nuits, laissez-moi vous border de ces pages.

* En fait, le désir n’était pour rien dans mon mutisme. C’est que je ne savais pas, que je ne pouvais pas lui parler. Tant de rancoeurs, de remords, de malaise, trop de souffrance complaisante sans doute aussi.../… Cordelia s’est donc évanouie. Lorsque par hasard nos chemins se recroisent – deux fois seulement – nous ne nous saluons pas. Je la regarde dans les yeux. Un peu théâtralement. Je flirte un peu avec le grotesque, mais j’ai l’habitude. C’est ma façon de dire aux gens qu’ils m’ont touché ou qu’ils m’ont fait mal.

* Guenièvre fut Laurence B. Les mêmes cheveux d’or, la même générosité dans l’adultère, la même vraie bonté. Femme-racine puissamment maintenue en terre, confidente de la première seconde et amie-amante naturellement. Force du désir aussi. Guenièvre voulut Lancelot au premier regard échangé; elle aimait pourtant profondément le roi Arthur, son époux. Elle a mesuré le charme de la tentation avant d’y succomber. Elle n’a rien du jouet que fut Yseult.
Yseult la double, comme si, depuis Eve, chaque femme ne pouvait être que duplice. Deux moitiés de pomme pour une âme, un désir, une substance…/…
Pour Yseult la blonde, ce fut plus ambigu. Vingt femmes peut-être, entrevues, esquissées, ébauchées pour certaines, s’allongèrent un temps dans son lit. Toujours pour des fêtes érotiques, pour des communions de corps. Femmes-offrandes, femmes-consentements, femmes-contentements. Race haïe des féministes d’arrière-garde, et pourtant si généreuses, et si fières de leur don. C’est ce don-là qui les rend exceptionnelles, inaccessibles. Et c’est ainsi que je les respecte. Il me semble qu’elles me respectèrent.
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à Morgane, sa fille de 6 ans à l'époque. "Je t'ai vue dès l'âge de trois ans prendre avec acharnement un plaisir solitaire, mais je te devine déjà ardemment exigeante, sélective".

à sa fille Solenn, 11 ans et demi à l’époque, « L’autre jour dans ton bain, j’ai vu tes seins que tu caches toujours, les bras en croix, comme s’ils te pesaient, et qu’un jour tu exposeras avec orgueil pour attiser le désir des mâles. Des seins blancs, des seins de lait et qui donneront un jour le lait à tes bébés. Je te souhaite des enfants par douzaines…"

sur Antigone :
« petite fille butée, si peu douée pour le bonheur (…) ses petites hanches frêles, ses seins de petit mec (…) je l’aurais prise sur la moquette mouillée.(…) J’aurais sucé sa poitrine de petit garçon jusqu’à un improbable goût de lait."

" le père au cuir réputé tanné, qui ne détestait pas au passage respirer le goût de lait des adolescentes de la génération de sa fille"

" J’aime les femmes vierges et vagues, les maquis inviolés. J’aime les pénétrer parce que je me crois immunisé contre l’impureté. A trop aimer jouer avec l’idée, sans doute vais-je un jour dériver vers l’obsession"
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Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur ! Avec votre vie qu'il faut aimer coûte que coûte. On dirait des chiens qui lèchent tout ce qu'ils trouvent. Et cette petite chance pour tous les jours, si on n'est pas trop exigeant.
Moi, je veux tout, tout de suite, et que ce soit entier, ou alors je refuse ! Je ne veux pas être modeste, moi, et me contenter d'un petit morceau si j'ai été bien sage. Je veux être sûre de tout aujourd'hui et que cela soit aussi beau que quand j'étais petite, ou mourir.
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Ce dont il s'agit quand une épée vous transperce l'âme : avoir le regard serein, ne pas perdre de sang, accueillir le froid de la lame avec le froid de la pierre. Grâce au coup, après le coup, devenir invulnérable.
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Mon amour est plus riche que ma langue.
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Vidéo de Patrick Poivre d'Arvor
Dans La Grande Librairie François Busnel reçoit :
Delphine de Vigan, Les Heures souterraines (JC Lattès) Véronique Ovaldé pour Ce que je sais de Vera Candida (L'Olivier) Patrick Poivre d'Arvor pour Fragments d'une femme perdue (Grasset) Justine Lévy pour Mauvaise Fille (Stock)
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