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Théâtre ou roman ? Un sens certain de la mise en scène, l'action est habilement amenée, avec des angles d'approche indirects : contexte, situation, éveil de l'intérêt, la temporalité est située en passant, un personnage apparaît, on progresse facilement d'étape en étape vers la construction de l'intrigue. La langue est vive, précise, mais sans personnalité, dans le sens où elle emprunte à divers registres ou sociolectes, mais ne noue pas de lien spécifique avec le réel, n'a pas de forme propre qui permette d'approcher le monde de façon nouvelle ou originale.

On peut aimer, cependant : c'est rapide et intelligent, adroitement conçu, et le sujet a l'air intéressant (j'écris ceci à partir des premières pages, car néanmoins je n'ai pas eu envie de continuer). On peut trouver aussi que ça manque de finesse et de substance, en termes d'écriture poétique mais aussi de fiction : les personnages ainsi conçus, n'ayant pas la chair de comédiens pour s'incarner, manquent de texture psychologique, de capacité à entrer en relation avec le lecteur (ou vice-versa).

On ne s'attache pas à eux, on ne s'imprègne pas de l'univers fictionnel : on peut observer en spectateur et l'action  dramatique et la construction du récit, mais un lecteur  (heureux) est plutôt acteur du texte littéraire, celui qui en actualisant un langage imaginant fait de son for intérieur et la scène et la matière de tout ce qui a lieu dans l'oeuvre. Autrement dit, le lecteur est, dans le moment de sa lecture, chaque mot et chaque personnage, le lecteur ressent intérieurement toutes les évocations du texte (toutes celles qu'il actualise, en admettant qu'il n'existe pas de lecture totale ; mais celles qu'il n'actualise pas n'existent pas pour lui, ce qui n'est pas la même chose que d'exister extérieurement).

J'ai donc vraiment l'impression d'un roman de dramaturge, un peu raté en tant que roman, sachant qu'ayant pour ma part commencé par la poésie, j'aime peut-être davantage les romans de poètes, dont rien ne dit qu'ils soient dans l'absolu plus réussis (on peut s'ennuyer en lisant Julien Gracq).
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Le sujet me semble rarement traité. le circuit des déchets électroniques finit en Afrique, où ils sont désossés. Suite au décès de son mari, Ama s'installe avec son fils Jacob, en ville, au Ghana, près de l'Agbogbloshie, la décharge. Elle assure leur pitance : elle vend de l'eau à sa sortie, il la fouille. Thomas, photographe émergent, vient d'Europe pour réaliser un reportage de vie sur leurs conditions de vie et de travail, forcément déplorable.
Le style est toutefois fatigant : "on" fait et pense en lieu de Thomas ou Jacob. Il y a quelques paragraphes bien sentis sur notre époque. Alors que je me demandais si j'allais continuer, un ami, qui l'avait lu, a insisté pour que j'aille jusqu'au bout.
La rencontre des deux personnages, qu'on attend tout le long du livre, signe la fin. Terrible. Glaçante. Cynique. Effroyable.
Un roman certes pas attrayant, un peu laborieux, mais qui a le mérite d'exister.
Vive la décroissance !
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Très violent, très nécessaire. Il y a bien longtemps qu'un bouquin ne m'avait pas autant remuée et laissée atone face aux abjections de notre société. C'est grandiose, courrez le lire.
Lien : https://horizondesmots.wordp..
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Deux thèmes majeurs se partagent l'intrigue, l'un est présent tout au long du roman, c'est la décharge où l'on recycle peu ou prou tous les déchets de nos sociétés occidentales, véritable fil rouge du roman; l'autre ne sera dévoilé explicitement que tout à la fin de l'histoire, ce qui donne une fin surprenante, un peu expédié et très dérangeante. J'aurais souhaité que l'auteur introduise le second thème plus tôt dans l'histoire pour y être mieux préparé. D'ailleurs, le thème du recyclage et le portrait poignant des personnages ne suffisaient-ils pas pour faire une histoire complète ?
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Accra, dans une décharge de produits électroniques, Issac et Moïse, moins de 15 ans, enrôlent le petit Jacob. Thomas, jeune reporter franco-suisse finit par pénétrer Jacob, le tuer puis l'enterrer sous les immondices avant de voler vers la célébrité.
Ce premier roman veut griffer la mauvais conscience du Mâle Blanc ; il prétend aussi régénérer la langue en la truffant de trouvailles désopilantes.
Pour un coup d'essai, gros coup d'épée dans l'eau.
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Abasourdi par le comportement immoral du seul personnage européen, on désirerait que soit soulignée l'injustice d'un crime sous couvert de la défense d'une cause humanitaire et non qu'elle soit banalisée.
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Thomas, jeune photographe, veut réaliser un reportage sur Agbogbloshie à Accra au Ghana, décharge des produits électroniques de l'Occident. L'auteur nous emmène donc dans ce monde particulier où les codes, le langage et la réalité sont bien différents. Mais n'est-ce pas plutôt Agbogbloshie qui aspire le héros, tout comme ce roman va prendre le lecteur et l'interroger ? Une réflexion sur notre société de consommation et la misère du quart-monde. Un premier roman réussi et prometteur.
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