Chucho

- - - PEPITE !
Trois enfants des rues dans les bas-fonds de Barcelone, hébergés de-ci de-là chez d'anciennes prostituées ou des proxénètes. Ils ont de onze à treize ans, sont scolarisés, mais ils doivent "rapporter" aussi (menus larcins, vol dangereux de ferraille)... Chucho est l'un de ceux-la, peut-être un peu plus tendre que les autres ? Il "rabat" aussi pour des prostituées, il les met en contact avec des clients fortunés. Tout le monde (ou presque) y gagne : davantage d'argent pour la jeune femme, des petits cadeaux pour le gamin en échange... mais autant de moins dans la poche du mac. Or attention ! on ne double pas un souteneur impunément...
Un texte absolument magnifique, tant sur le fond - une histoire émouvante et percutante façon Steinbeck - que sur la forme, à la fois poétique et sobre. On espère un miracle, on veut y croire, mais on craint le pire dans cet univers impitoyable où le moindre outrage aux plus forts peut vite envoyer ad patres...
Un auteur dont j'ai très envie de découvrir d'autres ouvrages.

Chucho n'est l'enfant de personne. Le jeune garçon traîne sa misère dans les ruelles de Barcelone. Il est probablement le fils d'une prostituée quelconque. D'ailleurs, le sobriquet « Chucho » signifie « chien » en espagnol.
Au service de Belito, un mac brutal qui lui offre le gîte et le couvert, Chucho traîne ses désillusions en racolant les clients et en attendant d'être affecté « à la ferraille », où les garçons de plus de 12 ans vont trier les ordures. Un avenir qui semble bien peu reluisant et qu'il partage avec Toni et Baltasar, ses deux compagnons d'infortune.

Alors quand le meurtre de la Polaca met sur son chemin Braco alias « Hans », un riche médecin allemand de passage dans la ville espagnole, chucho se prend à rêver d'une vie meilleure, d'un avenir où il irait retrouver sa mère à New York et où il pourrait enfin vivre sa vie d'enfant, loin de la misère de Barcelone.

Une prose magnifique donne à ce roman un air sombre et réaliste à l'instar du roman de Steinbeck « des souris et des hommes ».
Je recommande cette histoire courte et percutante d'un rêve ou plutôt de l'espoir d'un rêve qui ne laisse pas indifférent.

Des quatre romans de cet auteur, c'est celui-ci que j'ai le moins aimé. Il est fort différent des autres dans le sens où il ne parle pas du tout des milieux artistiques comme le faisaient ses trois premiers romans. Ici, on est à Barcelone, dans la pauvreté, avec un petit orphelin qui rêve de partir à New-York avec un étranger qu'il vient de rencontrer... le style est sec et tranché, ce qui donne un ton assez particulier. Ceci dit, j'ai beaucoup aimé la façon dont le rêve se développe par l'écriture de Grégoire Polet. En vingt-quatre heures, l'auteur nous fait passer par une foule de sentiments aussi complémentaires que contradictoires. C'est la vie en accéléré, mais sans aucune fausse note dans l'écriture, dans la justesse. Parce que l'accélération n'est qu'apparence : ce qui compte, c'est le moment présent.

Petit livre, petit roman, petite histoire, petit bonhomme... c'est l'histoire de Chucho qui vit au Pueblo, un quartier pauvre de Barcelone, avec La Dumbre, matrone énorme qui veille sur cet orphelin, persuadé que sa mère vit à New-York. Chucho vole, court, rit, et traverse les rues de Barcelone. Il semble insoucient au milieu de cette misère, à cotoyer les touristes de passage. Chucho rêve à l'Amérique et au jour où il retrouvera sa mère de l'autre côté de l'Atlantique mais il ne sait même pas qu'un océan les sépare. La rencontre de Chucho et de Braco, va bouleverser son monde. Braco est allemand, riche et il croise la route de Chucho, qui recrute des clients pour une pute pour se faire un peu d'argent de poche. On retrouve la Polaca, découpée en morceaux, éparpillée dans la rue et Chucho soupçonne Braco ou plutôt Hans de son vrai nom. Alors commence une course contre la montre lorsque Hans comprend que Chucho le voit comme le découpeur sanglant. Pourtant Hans promet à Chucho qu'il va l'aider à rejoindre sa maman à New-York car Braco doit partir aux Etats-Unis. Il lui promet le billet d'avion dont il rêve et durant ses 24 heures, Chucho va vivre son rêve éveillé, ignorant qu'un adulte peut mentir, et le trahir. C'est un petit livre pour un petit bonhomme attachant et qu'on voudrait bien consoler !
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Court roman, atypique parce que Grégoire Polet écrit en utilisant plusieurs styles : dialogues, phrases courtes en alternance avec des phrases très longues, style très descriptif entrecoupé de passages très poétiques.
On a l'habitude de parler de personnages attachants dans les romans que l'on lit, mais s'il en est réellement un pour qui le terme n'est pas galvaudé, c'est bien Chucho. On aimerait tellement que ses rêves se réalisent, sans tombrer cependant dans un sentimentalisme facile.
Malgré quelques passages que j'ai trouvés longs, c'est un roman qui me laisse le sentiment d'avoir déambulé dans les rues mal famées de Barcelone en compagnie d'un gamin déluré, curieux et éminemment sympathique et touchant.
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