histoire de l'antisémitisme, de Voltaire à Wagner

L'affaiblissement progressif de l'emprise catholique sur les consciences, au XVIII° et au XIX°s, n'a concerné que le dogme et la discipline ecclésiastique. L'enseignement chrétien de la haine des Juifs, les grands principes théologiques, les modes de pensée hérités de deux mille ans de culture chrétienne, ont continué à agir (et continuent d'agir) souterrainement dans les esprits. Cela explique qu'avec le recul du christianisme, l'antisémitisme n'ait pas reculé en parallèle, mais se soit refondé, de Voltaire à Wagner, dans l'esprit des Lumières pour l'un, puis dans le Romantisme pour l'autre. La science, ou plutôt le scientisme, prendront vite le relai pour donner à ce racisme une coloration rigoureuse de connaissance objective. Tout semble dire qu'en fait, l'antisémitisme n'est pas imputable à une seule culture, une seule religion, mais qu'il se greffe comme un lierre sur tout support idéologique qui l'accepte.