Un livre qui fait douloureusement écho à l'actualité.
20 ans avant l'Ukraine, la Tchétchénie. Les mêmes scènes, les mêmes exactions, les mêmes drames humains. Une guerre qui ne dit pas son nom ("opération antiterroriste"), et des régions reculées où l'armée peut oeuvrer à loisir.
Le monde décrit par Anna Politkovsakia semble sorti d'une dystopie guerrière, il n'en est malheureusement rien.
Hommage à une femme qui, quelques années après avoir écrit ce récit, paiera son engagement de sa vie.
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Une peinture sans concession de la politique Russe en Tchétchénie, avec un parti-pris qu'on pardonne volontier à Ana Politkovzkaya lorsqu'on lit ce que lui font subir ceux-là même qu'elle tente de défendre.
Un livre fort de dénonciation qui a sans doute en partie condamné cette femme de caractère. Pas sûr qu'il ait vraiment servi à grand chose malheureusement.
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Louis Ferdinand Celine disait que pour écrire il fallait mettre ses tripes sur la table.
C'est à cela que l'on reconnait un grand écrivain.
Elle a écouté le conseil jusqu'à la mort (assassinée).
Respect madame.
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[Pourquoi je n’aime pas Poutine]
Qui a donné à la société russe sa forme actuelle ?
Le sculpteur en chef de la Fédération de Russie, en ce début de XXIè siècle, est sans conteste Vladimir Poutine. Pour ma part, je ne l’aime pas justement à cause de cette Russie qu’il a sculptée.
[...]
Pour moi, Poutine est une fonction, et non une personne. J’ai des exigences toutes simples quant à cette fonction : le président doit œuvrer à ce que mon pays devienne meilleur et plus prospère. Mais il ne s’est rien produit de tel chez nous. La Russie de Poutine est encore plus souillée moralement que celle d’Eltsine, elle ressemble à une décharge couverte de ronces et jonchée de débris.
Il y a beaucoup de raisons à cela, mais la principale se trouve être la seconde guerre tchétchène dans laquelle toute la société s’est enlisée, Poutine y compris. Depuis les élections de 2000 jusqu’à ce jour, la guerre reste sa grande cause. Poutine et, avec lui, son peuple, ont donné leur bénédiction en Russie à ce qu’aucun pays ne peut approuver, à l’exception de ceux qui ont un penchant pour le totalitarisme. A savoir une corruption basée sur le sang ; des milliers de victimes qui ne provoquent ni étonnement ni protestation ; une armée rongée par l’anarchie militaire ; un esprit chauvin au sein de l’appareil gouvernemental, qui se fait passer pour du patriotisme ; une rhétorique effrénée de l’État fort ; un racisme antichétchène, officiel et populaire, avec des métastases qui s’étendent à d’autres peuples de la Russie...
Je n’aime pas Poutine, parce que pour s’asseoir sur le trône et régner en maître (et avoir toujours de bons sondages), il a encouragé la gangrène morale de la Russie. (pp. 249-250)
Qui sème Poutine, récolte Staline
Un jour, la paix sera rétablie.
Anna Politkovskaïa, rare
journaliste à couvrir la Tchétchénie, tuée à Moscou
[Source :
documentation France 3] La
journalisterusseAnna Politkovskaïa, célèbre jusqu'en Occident pour sa couverture très critique de
la guerre en Tchétchénie et l'une des rares à couvrir encore ce conflit oublié, a été tuée par balles aujourd'hui à Moscou. Il y a 4 ans elle avait accepté de servir de médiatrice lors de la prise d'otage du
théâtre de Moscou par un...