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Critique de AnneCeCousinesdelectures


Partez à la rencontre d'Anne-Angèle et de l'enfant-mouche...

1944. Infirmière à CASABLANCA, Anne-Angèle ne s'attendait pas, en rentrant à PARIS au chevet de sa soeur mourante Mathilde, à se retrouver avec la charge d'une orpheline sur les bras. Mathilde avait passé un mystérieux contrat avec Faustina (!), une artiste de cabaret, pour s'occuper de la gamine contre rémunération, mais Mathilde est morte, l'argent a disparu et Anne-Angèle se sent redevable pour sa soeur. La voilà donc responsable de Marie, étrange enfant silencieuse et ignorante, d'autant que Faustina ne tarde pas à disparaître brutalement, recherchée par la Gestapo pour avoir arnaqué un officier allemand. Contraintes de quitter la capitale pour aller s'installer en zone occupée près de REIMS, l'arrivée de la vieille infirmière et de l'enfant ne passe pas inaperçue et elles suscitent méfiance et réprobation chez les habitants des fermes alentour. Personne n'accepte de se faire soigner par cette infirmière, et quand à l'absence de patient s'ajoute la maladie d'Anne-Angèle, de plus en plus faible, les rôles finissent par s'inverser et c'est Marie qui va devoir déployer des trésors d'ingeniosité, de courage et de malice pour assurer sa survie et celle d'Anne-Angèle.

Je vous mets au défi de ne pas éprouver de tendresse pour les personnages de Philippe POLLET-VILLARD.

Anne-Angèle d'abord, attendrissante, à la fois maligne de par le pragmatisme que sa vie lui a inculqué, et naïve du fait de son manque d'éducation et de culture. Ses réflexions sans concession sur sa soeur prêtent plus d'une fois à sourire au début du récit.

Peu à peu, le personnage d'Anne-Angèle cède la place à celui de Marie, cette enfant qui loin d'être dupe sur le lien de parenté tante-nièce que lui a servi Anne-Angèle, ne se pose pas de questions pour autant et joue le jeu de l'adulte. Et du pragmatisme, il en faudra à Marie lorsqu'elle se retrouve confrontée à la démence de sa tante et comprend que sa survie dépendra d'elle seule en ces temps où trouver de quoi manger relève d'une lutte de chaque instant. Mendier auprès des paysans, les voler puisqu'ils ne font preuve d'aucune pitié, échapper aux bas instincts des hommes, aider les Résistants... Marie ne recule devant rien, ne se pose pas de questions et marche sur un fil... jusqu'à basculer de l'autre côté des barbelés, celui du camp d'aviation allemand. Elle devra louvoyer entre ces gens dont aucun ne veut l'aider mais qui tous cherchent, d'une manière ou d'une autre, à l'exploiter.

Vous tremblerez pour Marie, vous l'admirerez, elle vous fera sourire et pleurer, votre coeur se serrera face à ses rêves d'avenir illusoires.

Philippe POLLET-VILLARD nous livre un récit tout à tour drôle, mordant et douloureusement cruel.

Et lorsque l'on sait que son roman est inspiré de l'enfance de sa propre mère, on comprend parfaitement pourquoi, comme il l'écrit au début du livre, son évocation la faisait presque toujours fondre en larmes, et on pressent d'autant mieux le merveilleux hommage que cela représente.

Lien : http://cousineslectures.cana..
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