Quelle gifle ! Crochet gauche, crochet droit, uppercut, Pollock m'a mis KO. Lu en 48 heures chrono (foi de la Redoute). Un grand coup de coeur qui rejoint « La griffe du chien » de Winslow ou « Un pays à l'aube » de Lehane. Et pourtant tout est noir dans ce roman, d'un noir indécrottable, la plupart de ces personnages sont de fieffés salopards, irrécupérables, le mal coule dans leur sang. On ne souhaite pas à notre pire ennemi de croiser l'un de ceux-là. Pollock mène la danse (du diable forcément) avec une maestria impressionnante. Il nous saisit au col dès les premières pages, pour nous lâcher trois cent soixante pages plus tard, estomaqué, sans voix, le besoin de récupérer tant son roman est brillant, génial, prenant, époustouflant, j'arrête là, besoin d'un petit remontant !!! Promis, juré c'est une bombe. LISEZ -LE.
Un grand merci à Asphodèle qui a eu la gentillesse de me prêter ce livre très particulier. Pourquoi particulier ? Parce qu'il est atroce ! Noir de chez noir ! Un peu comme le chocolat à 99% de cacao qui vous fait grimacer mais que vous reprenez quand même parce qu'au fond, vous aimez le faire fondre sur la langue afin que ce petit goût âpre vous envahisse et vous donne des frissons. Voilà, c'est exactement ça... on râle, on se dit que les personnages sont de fieffés salopards mais on ne lâche pas le bouquin.
Habituellement, je ne suis pas friande de livres où les histoires évoluent en parallèle pour, au final, s'imbriquer. Ici, c'est tellement bien écrit que cela n'est pas dérangeant. L'écriture est puissante, mettant en relief ce mal qui coule dans les veines des protagonistes. le fil conducteur est le péché et la rédemption. L'Amérique puritaine en prend pour son grade ! Les crimes, les horreurs s'égrènent comme un chapelet. La folie et le sadisme deviennent la norme. Brrr... voilà qui fait froid dans le dos !
Après un tel roman, j'ai besoin de quelque chose d'un peu plus léger ! Mais je ne serais pas contre une autre lecture de ce genre, bien au contraire... Je vous le disais, c'est comme le chocolat à 99% !
Un best-seller, très réussi ; rien à ajouter au concert de critiques positives, ce qui va me permettre un petit détour, quelques mots sur les genres littéraires, et de leur éventuelle relativité…
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Ce livre est selon moi un excellent roman d'épouvante. Oui, vous savez, ce genre où les couvertures peuvent donner des problèmes de vue, voir carrément détruire une étagère, à coup de vernis sélectif rouge vif sur lettrage crissant, bon à se faire péter les plombages si on les regarde trop longtemps, partageant avec quelques collections de S-F ce goût douteux pour les t-shirts de groupe death-metal-core…
Bon, vous me direz, on est un peu snob et mal-appris, chez nous, en francophonie, où la majorité des couvertures de littérature « blanche » (pas la couleur… hmmm… le… la… littérature « générale » quoi) donne dans la sobriété façon paquet de ciment, alors qu'un tour dans les librairies de certains de nos voisins, plus « atlantistes », pourrait nous les faire confondre avec un vidéo-club ou un magasin de farces-et-attrapes.
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Tout cela, non pas pour ouvrir un inutile débat artistique — où l'on pourrait évoquer ces petites maisons d'éditions francophones qui n'ont pas peur de renouveler l'esthétique, quand d'autres s'y perdent — ou réfléchir aux chapelles bien délimitées que construisent ces classifications (polar, S-F, romance, épouvante, etc.) face au « reste »… mais concentrons-nous sur ce qui a pu « sauver » ce livre d'un tel traitement.
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L'épouvante induit souvent une présence surnaturelle, un mal hors-monde, comme par exemple (tiens, tiens…) : le diable… Retranscrivez cette histoire dans nos campagnes, elle semblera tout de suite extraordinaire !
Ici, on nous parle d'un roman quasi-naturaliste sur l'Amérique profonde des années 50, ou tout le monde tue et/ou est tué… Sans faire de l'anti-primaire, il faudrait se demander comment une société, sensée représenter l'aboutissement d'une civilisation (la nôtre), peut accoucher de ce mélange étonnant de religion et d'ignorance, d'armes à feu et de friteuses, d'alcool à brûler et de soda, d'imprécations et de parkings… tout cela un jour à la télévision…
Le pays de la Liberté… et nous continuons à les écouter… quoi d'autre ?
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Sa qualité littéraire ? Oui, c'est très efficace, bien écrit…
Ça y est, ça va encore me péter à la figure, cette tentation de circonscrire la littérature « générale » à l'habileté de la plume… Mon dieu, heureusement que non… les exemples pleuvent… bien que le doute demeure… snobisme et inculture… étalage de boue bon pour magazine… éternel dilemme de ce que pourrait être la « culture populaire »… vous voyez, je souffre… moi qui aime tellement la vision de ces quelques femmes voilées habituées du rayon romance chez mon bouquiniste préféré… quasiment prêt à adouber ces « bookstagram », remplis de guirlandes et de vernis, au titre qu'ils incitent encore à lire…
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Vous l'aurez peut-être compris, je galère à accorder conviction et nécessaire ouverture d'esprit, dès qu'il s'agît de glisser vers ces débats de goûts et couleurs, de particulier et d'universel… et ce très bon livre en forme d'archétype, tel le générique d'une de ces séries bien produites, dont tout a déjà été dit ici (jusqu'aux réflexions toutes personnelles d'être bichromatique), m'engage à ce genre d'auto-dialogue, digne d'un crucifix qui vous tomberait dessus lors d'une sieste d'été (le charme des vieilles maisons…), d'où la seule chose à retirer serait qu'un genre n'est jamais aussi intéressant que lorsqu'il se dépasse !
On prend un sacré coup avec ce roman.
L'écriture est fluide , agréable , mais surtout addictive. A tel point qu'on en oublierait presque les défauts ... déjà un des sujets de fond de l'histoire qui est loin, même très loin d'être quelque chose que j'apprécie et que je fuis en général (je reste volontairement vague pour éviter le spoil), mais j'ai réussi a avancer sans trop être gênée malgré tout.
Une des grand point fort de ce roman (mais qui est en même temps un défaut pour moi) , c'est la noirceur des personnages. le seul bémol,c'est qu'au final aucun des personnages n'est équilibrés. Ils sont tous frappa-dingues à leur façon. Mais j'avoue que l'auteur maîtrise tout cela et pour une fois le trop n'est pas l'ennemi du bien, bien au contraire.
J'ai aussi beaucoup apprécié la façon très simpliste, voir anodine de l'auteur, de vouloir démontrer que le conditionnement dès l'enfance peut avoir de graves répercussions à l'âge adulte.
Un très bon roman, qui se lit vite tellement l'auteur nous immerge dans son univers.
Je me demande encore pourquoi j'ai tant hésité à lire ce "crime novel" de haut vol !
Très noir, violent, révélant la tourbe crasseuse et infâme de l'âme humaine... dans un style sans concessions et suffocant, s'approchant par sa caractérisation de la "new American Gothic" littérature.
On "vit" -sans aucune empathie- la vie de quelques déclassés de l'Amérique profonde d'après-guerre, tels que ce vétéran-du-Pacifique tourmenté qui entraîne son fils dans les douleurs de son impuissance, ce saligaud de prédicateur et son acolyte handicapé qui sont de vrais faux magiciens de la "Bonne Parole", ce duo de tueurs contrastés qui trace un long sillage sanglant à travers les états...
Et parmi ces personnages cauchemardeux, dans un Ohio oublié par Dieu, mais non par les démons... Arvin, l'orphelin perverti par une vision primaire de la religion, grandit en apprenant à se défendre...
Arvin, oui... à qui on s'attache, qu'on ne lâche plus jusqu'à la dernière page...et qui nous lâche plus...par la suite...
Après avoir lu "Le Diable, tout le temps", il n'est plus possible de dire d'un autre livre qu'il vous a renversé par un véritable coup-de-poing !
![]() | Telerama 15 janvier 2014
Dans Le Diable tout le temps [...] l'écrivain, les pieds dans la boue, continue d'accompagner tous ces perdants, ces fanatiques, ces paumés. Il les écoute avec attention et transmet leurs délires grâce à son écriture magnifique, décapante, mais non dénuée d'empathie.
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![]() | Lexpress 30 novembre 2012
Aucune scène ne paraît gratuite car l'ensemble est porté par une écriture éblouissante et un formidable sens de la description qui met le lecteur sous hypnose.
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![]() | LeSoir 04 juin 2012
Le Diable, tout le temps est un roman d'une noirceur totale, mais jamais gratuite.
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![]() | Lexpress 16 avril 2012
Un roman sous haute tension, qui sonne comme une musique funèbre -une sorte de chevauchée du Mal qui rit.
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![]() | LeFigaro 05 avril 2012
Pollock s'introduit dans la tête de ces paumés, pénètre dans ce qu'on n'ose appeler leur âme, tricote son intrigue avec un calme sidérant, dans une prose ample et sèche, mélangeant le suspense et l'effroi.
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![]() | LesEchos 01 mars 2012
« Le Diable tout le temps » est certes un livre sur le péché et la rédemption. Mais aussi une salve nourrie contre l'hypocrisie sexuelle et le fanatisme religieux d'une Amérique profonde, malade de son puritanisme.
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![]() | Telerama 29 février 2012
Le romancier n'excuse ni rejette ses personnages, il les regarde simplement s'empêtrer dans une existence qui commence mal et finit dans la sauvagerie.
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Jésus était-il vraiment Juif ?