AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,18

sur 383 notes
5
38 avis
4
23 avis
3
12 avis
2
2 avis
1
0 avis
Donald Ray Pollock nous prend par la main et nous entraîne dans une danse macabre, une ronde échevelée et assourdissante, une farandole impudique d'où l'on sort titubant et nauséeux…
Trois gamins, trois frangins affamés, dépenaillés, les pieds profondément enfoncés dans la glaise, d'une ignorance crasse, décident, à la mort soudaine de leur père, de tenter la grande aventure ; de sortir de leur misère qui vient du fond des âges, et de prendre par tous les moyens ce qu'ils désirent ardemment : l'argent, le luxe, les beaux habits, la respectabilité, les femmes. Enfin, pas exactement ! Etre aimé d'une femme…
Leur modèle se nomme Bloody Bill Bucket. Un super-héros de papier, mélange improbable de Jesse James et de Robin des Bois… Un dévaliseur de banques au charme ravageur, capable de fuir dans un trou de souris et d'abattre d'une seule balle une dizaine d'hommes armés jusqu'aux dents… Un héros du far west, un homme du passé, couleur sépia, dans cette Amérique de 1917 qui s'engage dans la première guerre mondiale et tourne le dos à ses légendes pour entrer dans la modernité. C'est en copiant ses aventures que les trois frères comptent bien s'extraire de la misère. Ils se transforment maladroitement en braqueurs de banque et caracolent vers leurs rêves.
Ce sera une longue chevauchée à travers les terres désolées de l'Alabama et de l'Ohio, parfois fantastique, souvent foireuse et pathétique. Durant ce parcours chaotique et sanglant, une kyrielle de personnages hauts en couleurs et tapageurs apparaissent… Bouseux, effroyables sadiques, pauvres hères, mystiques illuminés, esthètes tourmentés, ordures de la pire espèce, piteux jocrisses… Tous entreront dans la folle sarabande, sachant qu'au bout du compte, et même s'ils refusent de l'envisager, ils subiront leur propre déroute.
Dans ce grand jeu de massacre, seuls les innocents au coeur (presque) pur tireront leur épingle du jeu.
Un livre brutal, sans concession, crépusculaire, fataliste, impitoyable (je ne peux m'empêcher de penser à « Unforgiven » de Clint Eastwood) que j'ai eu du mal à lire. Jamais plus de quelques pages par jour pour éviter l'inévitable écoeurement ! Même le sarcasme et le grotesque font grincer des dents…
Mais il se dégage de ce roman une force incroyable. le style est âpre, rageur, tout à la fois sobre et échevelé. Un très grand livre qui s'en va farfouiller dans les profondeurs noires de l'âme humaine. Je ne suis pas prêt de l'oublier.

Un grand merci à Babélio et aux éditions Albin Michel pour m'avoir offert ce livre.
Commenter  J’apprécie          862
1917, à l'aube de l'entrée en guerre des États-Unis. Pearl Jewett et ses trois fils s'en sortent tant bien que mal en tant qu'ouvriers agricoles, trimant à longueur de journée pour un salaire de misère. Après la mort de sa femme et la saisie de sa ferme par la banque, il n'a eu d'autre choix que d'accepter des petits boulots qui, malheureusement, ne parvenaient pas à remplir ses poches. Alors que les fistons rêvent de liberté, d'argent facile et de nanas, la mort de Pearl semble l'occasion tant espérée de vivre comme bon leur semble. Bien décidés à devenir braqueurs de banques, à l'instar de Bloody Bill, le héros de leur roman. Sur leur route, Cane, Cob et Chimney vont croiser bon nombre de personnes aussi déjantées qu'eux...

Entre la Géorgie et l'Alabama, Donald Ray Pollock nous plonge dans une ambiance à la fois poisseuse, étouffante et effroyable et déroule, au fil des nombreux chapitres, une intrigue à la fois jubilatoire et passionnante. Il dépeint avec minutie une galerie de personnages absolument incroyable et pittoresque, que ce soient Ells et Eula, ce couple de fermiers blancs plumés jusqu'à l'os dont le fils a disparu ; le lieutenant Bovard, un homosexuel ; Blackie, le proxénète de la Grange aux Putes ; Jasper Cone, l'inspecteur des installations sanitaires ou encore Pollard, le barman effrayant du Blind Owl. Des personnages déjantés, bouseux, vindicatifs, pitoyables, affreux ou encore tourmentés. Un roman choral d'une efficacité redoutable et parfaitement maîtrisé. Un western original, parfois cruel, sombre et cynique, où pointent ici et là quelques touches d'humour grinçant. Une peinture crue de cette Amérique en pleine mutation et de ces âmes dans ce qu'elles ont de plus noir. Une écriture âpre et maîtrisée pour un roman qui l'est tout autant.
Commenter  J’apprécie          680
♫ Ce rê-ve bleu, je n'y crois pas, c'est mer-vei-lleeeeeeeeux...♪
Stop, on retire les bouchons anti-bruit et on rembobine.
Donald Ray Pollock ne rêve pas. En tout cas pas en bleu.
Gris clair, les nuits de pleine euphorie, et encore.
Et c'est bien pour ça qu'on l'aime...

Le bonhomme, auteur de l'énormissime (voix de Lucchini) le Diable Tout le Temps, récidive pour le plus grand plaisir des grands et des grands, les petits étant gentiment priés de patienter quelque temps avant de tomber sous le charme vénéneux de l'auteur.

Toujours aussi difficilement synthétisable, cette mort fait la part belle à moult trajectoires atypiques amenées à se croiser à un moment ou à un autre.
Des personnages multiples balayant le spectre munificent d'une nature humaine régulièrement encline à faire bassement parler d'elle.
C'est bien simple, lire Pollock c'est gentiment prier m'sieur Espoir d'aller se rhabiller.
Bien sûr, certains protagonistes s'en sortiront mieux que d'autres mais de là à les envisager finalement barboter dans un bain de béatitude cosmique demandera un réel effort d'imagination de la part d'un lecteur se complaisant parfaitement dans cet univers aux relents putrides de purgatoire avant l'heure.

Pollock fait dans le désenchanté funeste, certes, mais puisqu'on vous dit que c'est pour votre plus grand bien !
Commenter  J’apprécie          566
Alabama, 1917
Wanted ! les trois frères Jewett.
A leurs trousses, toute la cambrousse ou presque
une flopée de gugusses et de donzelles gratinés du terroir et du tiroir :
banquiers véreux, paysans défraîchis, sodomites, proxénètes, filles de joie, bigotes, chasseurs de primes racistes, culs-terreux, prêtres défroqués, chasseurs de rats...
Donald Ray Pollock, fidèle à son Ohio bancal
livre ce coup-ci une sorte de Western déjanté
à travers des personnages déglingués et désaccordés
que Tarantino ou Peckinpah n'auraient pas reniés.
Comme d'habitude, l'auteur ne fait pas dans la demi-mesure.
Certaines scènes scabreuses peuvent en rebuter certains
mais ce serait dommage de s'arrêter en si mauvais chemin...
Une petite pause entre chaque chapitre pour s'aérer les méninges noircies et c'est reparti pour une ballade infernale
en compagnie d' autochtones azimutés comme Jasper le préposé aux sanitaires et Sugar le black gigolo coiffé d'un fier galurin.
Une lecture palpitante qui en vaut la peine mais point renversante
comme le Diable tout le temps.
Commenter  J’apprécie          533
Encore une fois, je suis sidérée. Encore une fois, Donald Ray Pollock me laisse pantoise. Il avait déjà bien réussi avec Le diable, tout le temps. Quel talent ! Comment fait-il pour trouver, inventer, décrire , faire vivre des petits personnages aussi "grands "? Car il y a de tout dans cette galerie de personnages du sud des États-Unis. Des plus aimables que d'autres, des abjects, des carrément antipathiques, des bienveillants, des dangeureux, beaucoup de dégoutants , mais ils sont tous , dans leur genre immenses, imposants. Impressionnants ! Nous sommes en 1917-1918, c'est pas la joie pour certains, c'est carrément la misère, la grosse misère. Les frères Jewett se tuent à la tâche, sans que cela ne change rien à leur condition, sous l'oeil malveillant et mystique de leur père. Celui-ci décède. Les 3 frères entreprendront de vivre comme leur héros de roman, en se faisant voleurs de banques. Le réel plaisir de ce roman réside dans les portraits sans complaisance que fait Pollock de ce petit monde, des vivants et des survivants des années 1917-1918. Ce n'est pas une fresque historique. Loin de là. C'est plutôt la mise en scène de la quotidienneté avec tout ce que cela peut comporter de contradictions, de caricatures, de doutes, de désespoir et de résilience. Sans jamais manquer d'humour et de sombres sarcasmes ce portrait d'une Amérique du début du 20e siècle oscille tout le temps entre noirceur et espoir. Une lecture totalement absorbante, attachante. Intense. Coup de poing.
Commenter  J’apprécie          432
Si les livres étaient genrés, celui-ci serait définitivement masculin, et je l'imagine volontiers revêtu d'un dos vert, comme dans la collection de mon enfance, mais avec la mise en garde "pour lecteurs avertis".
On se retrouve donc dans le Midwest de 1917, alors que les trois frères Jewett s'apprêtent à devenir des hors-la-loi pour échapper à la misère extrême dans laquelle ils ont toujours vécu. Commence pour eux une vie d'aventures, à l'instar de Bloody Bill Bucket, cow-boy et héros du roman à quatre sous qui leur sert de boussole -même si leurs aventures confinent souvent au burlesque.
Car outre ces trois pieds-nickelés, Donald Ray Pollock introduit une galerie de personnages pour le moins singuliers : un adolescent alcoolique, un inspecteur des cabinets doté d'un chibre énorme, un militaire féru de littérature grecque, un vagabond gigolo qui doit son surnom à ... (à vous de lire pour le savoir, la décence m'interdit de l'expliquer), des prostituées affreusement effrontées, et partout des ploucs crédules ou escrocs, et des méchants bien sadiques. Heureusement, l'auteur a suffisamment de tendresse pour la plupart de ces perdants, afin de nous les rendre sympathiques et attachants, même s'ils ont pratiquement tous l'esprit rongé par le sexe, l'alcool, ou Dieu. Et surtout, Pollock ne manque pas d'humour, même si cet humour est souvent salace. (et je comprends mieux pourquoi un certain Babeliote particulièrement lubrique s'est bien amusé à me recommander chaudement cette lecture)
Mais que l'on ne s'y trompe pas : ce roman est d'abord une belle réussite littéraire. Il s'agit d'un western hargneux et bien maîtrisé, qui dépeint de façon poignante la misère terrible des paysans américains, laissés-pour-compte du progrès qui bouleverse leur pays à coups d'automobiles, d'aéroplanes, et de téléphones. le style est plaisant, ça se lit facilement, et l'auteur sait entretenir ses multiples intrigues pour nous tenir en haleine. de quoi passer un bon moment de lecture, à la fois loufoque et grave, et au dépaysement totalement garanti. Par les temps qui courent, ça se prend !
Commenter  J’apprécie          4111
Bon bah voilà hein, je crois que tout a été rabâché sur ce bouquin, l'histoire d'amour entre un auteur et l'horreur d'une Amérique alcoolisée à la misère, à la violence, à l'humour noir, glauque, cynique, bref un condensé de trucs d'enculés qui viendront bercer nos désirs de lecteurs avides de violence gratuite…

Au moins avec l'arrivée gratos de ce joli bouquin déposé par le facteur, je me suis sorti les doigts du cul pour bouquiner ce grand cru Pollockien, de manière syndicale, soit quelques pages de temps en temps , évitant toute boulimie l'everestesque jusqu'au dégout d'un somment atteint par des yeux rougis d'insomnie littéraire oubliant femme et enfant pour s'enfiler quelques lignes jusqu'à l'overdose…

Donc je glisse un merci à Babelio et aux éditions Albin Michel…
Bon sinon l'histoire tout le monde la connait, taka te tartiner les critiques précédentes pour te faire une idée ou deux sur le sujet, ya de l'amour de la baise, de la tuerie, de la levrette… ouais ouais c'est vrai que pour la levrette je n'étais pas obligé mais je voulais le glisser gentiment entre deux pour commencer le lundi avec de bonnes résolutions, avec envie :

« hummmmmm c'est bon çaaaaa… »

Et moi je vénère le mec qui a inventé cette position, je dis le mec parce que maman a souvent mal à la tête pour réfléchir à la question, donc ça remonte à des putains de millier d'années : les femmes à l'époque ce n'était pas des tueries, le gars devait pas dégouliner d'envie, alors pour éviter toute déconcentration d'un visage disgracieux, il enfilait ses perles de dos en imaginant des jours meilleurs…

Après les femmes sont devenues toutes belles, et les hommes toujours aussi malins, qui ont la queue sur la main, se sont dits après concertions, qu'il serait judicieux de leurs attribuer quelques taches sympatoches, comme la cuisine, parce que voilà, la nana bien concentrée devant son plan de travail et très occupée oublie pendant quelques minutes que le mal de bide et les migraines c'est plutôt le soir, alors le mec son cul bien confortablement installé dans le canapé qui attend avec impatience qu'il se passe un truc intelligent à la télé se dit qu'après tout elle le verra pas venir l'asticot… Il décide donc dans un moment de courage lubrique de lui glisser une envie ou deux, alors discretos il s'approche, agrippe ses hanches au combien délicieuses, avant le dégout qui suivra, pour lui claquer quelques bisous dans le cou, par amour mais surtout par intérêt, pétrissant le terrain avec une maladresse romantique… puis avec une dextérité animal, il baisera son pantalon pour s'adonner à sa bestialité… Avec un peu de bol, elle y mettra du sien, avec moins de bol il prendra la poêle dans la gueule, tout dépend de l'émancipation matrimoniale de sa belle, et de son caractère qui s'affine au fil des années qui se rident... Une fois l'affaire pliée faut se remettre au boulot ma chérie, tu remettras ton pantalon le temps que je retombe amoureux…

On mange quoi ce soir ?

Allez je dis ça, mais je n'en pense pas une goutte, en ce moment, je me prends tout un tas de commentaires qui m'imposent une certaine non retenu, juste par provocation, rien de méchant ou de personnelle, une façon gentillette de faire comprendre à la bien pensante que je m'en branle un peu, la reconnaissance ne m'ambitionne pas plus que ça, alors évitons de perdre du temps à essayer de me convaincre que tout ceci n'a aucun sens, car j'en suis intiment convaincu… et pour être sincère je m'en foutre bien partout arrosant ses lèvres gourmandes… Hop hop hop, n'importe quoi, je m'égare dans les méandres de la vulgarité… En même temps le bouquin n'inspire pas à la politesse de comptoir qui m'ennuie, yen a qui le font bien, qui sont nés pour ça, moi pas visiblement bien que pourtant je sois d'une éducation tout à fait respectable dans la vie de tous les jours…

Bon voilà, bonne journée…

Mesdames…

A plus les copains
Commenter  J’apprécie          4112
1917, à la frontière de la Géorgie et de l'Alabama, une famille survie de menus travaux des champs : Pearl Jewett et ses trois fils, Cane, Cob et Chimney.

Dans l'Ohio, les Fiddler, des fermiers fauchés après une arnaque et dont le fils vient de quitter le foyer sans prévenir, se demandent comment passer l'hiver.

Après la mort de leur père, les trois garçons Jewett décident, inspirés par le héros de leur unique livre, de changer de vie pour devenir braqueurs de banques et aller s'installer au Canada.
Pour cela, ils sont prêts à tout, y compris à voler et à tuer quiconque se mettra en travers de leur route.

Ce road-trip dans une Amérique qui connait les prémices de l'air industrielle, les mènera jusqu'à Meade, petite ville proche de la ferme des Fiddler, avec sur leur chemin, des personnages hauts en couleur ; prostituées, homosexuels, gigolo, nettoyeur de latrines, barman déjanté... et toute la flicaille de la région aux trousses.

A mon avis :
Laissez-vous entraîner dans l'univers des livres de Donald Ray Pollock, ça sent l'urine et la merde, ça transpire la crasse et c'est glauque, mais tellement bien décrit, tellement vrai et finalement drôle, qu'on ne peut en sortir.

Après "Le Diable, tout le temps", ce deuxième roman de Pollock enfonce le clou de l'atmosphère sordide du début du XXème siècle dans le sud profond des Etats-Unis. Les bouseux sont sales, bêtes, froids, méchants et sans pitié.

Beaucoup de personnages (peut-être trop) ciselés et dépeints au travers de leurs failles, de leur folie intérieure forment, par leurs tranches de vie, le récit de ce roman.
Encore une fois, il y a plus à prendre dans l'atmosphère que fait régner Pollock sur son roman que dans l'histoire en elle-même, bien qu'elle ait de l'intérêt.

A titre personnel, j'ai retrouvé une grande part de ce qui faisait l'originalité du premier roman de Pollock, en plus exacerbé. L'effet de surprise n'y est cependant plus et l'accumulation du nombre de personnages rend le récit parfois difficile à suivre.

Mais c'est tellement particulier et rare d'arriver à instiller une telle atmosphère tout au long du récit que je reste tout à fait convaincu qu'il faut avoir lu cet auteur.

Découvrez d'autres avis sur d'autres lectures en vous abonnant à mon blog : https://blogdeslivresalire.blogspot.com/
Commenter  J’apprécie          390
Peut-être connaissez-vous le film de Peckinpah "la horde sauvage" ce vrai/faux western mettant en scène une poignée d'aventuriers donnant leur baroud d'honneur dans un monde en mutation où ils sont devenus obsolètes ?

Et bien j'ai retrouvé cette ambiance de fin d'une époque dans la violence dans le roman de Donald Ray Pollock, dont les précédents livres "Le diable tout le temps" et "Knockemstiff" m'avaient beaucoup plu.


les (més)aventures des trois frères à la recherche de leur place au soleil après toute une vie de privations et de dur labeur, sont un peu celles des protagonistes du film déjà cité.

Le récit et l'environnement dans lequel se déroule le roman sont âpres, heureusement tempérés par de nombreuses touches d'humour (noir, mais humour tout de même).

Bref, j'ai adoré, et je tiens Pollock pour un grand auteur contemporain, venu à l'écriture sur le tard, il semble s'être débarrassé des défauts des auteurs débutants (tentation de l'autobiographie, imitation des auteurs qui l'ont influencé..) .

Seul petit regret, que l'éditeur n'ait pas conservé le titre original "La table céleste", titre à priori énigmatique, mais qui prend tout son sens à la lecture du roman.
Commenter  J’apprécie          373
Quel régal, j'ai savouré chaque ligne de ce roman noir !
Dans le genre, je crois que Donald Ray Pollock est un maître. Il décrit de façon magistrale les tordus et les loosers dans une Amérique profonde quelque part entre la Géorgie et l'Alabama.

Dès le premier chapitre nous sommes face à une galerie de portraits incroyables, tous plus barges les uns que les autres.

Dans cet univers explosif socialement, trois frères (sur)vivent avec leur père avec un salaire de misère en travaillant comme ouvriers agricoles pour un riche propriétaire. Fervent catholique, le père leur promet « le banquet céleste » après leur mort. Mais lorsque celui-ci s'écroule un beau matin, les fils n'ont pas vraiment envie d'attendre la rédemption finale et décident de suivre une autre voie en devenant pilleurs de banques.

Le chemin des trois frères sera parsemé de rencontres improbables avec des personnages secondaires épiques, tel Jasper encombré d'un sexe surdimensionné que le pauvre garçon n'a jamais pu utiliser normalement.
J'ai eu aussi une tendresse particulière pour Sugar, un noir tellement fier de son couvre-chef, un superbe chapeau melon.

Tous se retrouvent à « La grange aux putes », le bordel local pour se bagarrer, se saouler et nous entraîner dans une ronde infernale.

Dès les premières lignes, ce livre est addictif, j'ai eu du mal à le lacher, ne sachant pas où l'auteur allait m'emmener.

C'est drôle, cruel, irrévérencieux, triste, mais c'est surtout un grand bonheur de lecture.

« Une mort qui en vaut la peine » est vraiment un livre qui en vaut la peine.
J'ai adoré.

Commenter  J’apprécie          360




Lecteurs (846) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2864 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}