John Chatterton détective

Comment intoxiquer très tôt vos enfants à la lecture de polars ? Élémentaire ma chère Marple !
Vous leur mettez entre les mains par exemple ce John Chatterton, Détective ; vous laissez infuser le temps qu'il faut en semant au passage les graines fécondes de la résolution d'énigme, laissez mijoter au four cinq ou six ans, démoulez, et vous obtenez un ado féru d'enquêtes explosives et de romans noirs.
Bon, il faudrait tout de même que je me décide à vous parler de cet album. D'un point de vue graphique, je le trouve absolument moche, mais par contre extrêmement bien fait. Peut-être avez-vous à l'esprit certains vieux films policiers en noir et blanc, entre autres, la fameuse adaptation de John Huston du Faucon Maltais, d'après le roman de Dashiell Hammett avec l'inimitable Humphrey Bogart dans le rôle principal ? C'est exactement ça.
Yvan Pommaux nous plonge dans cette atmosphère du détective de roman noir. le bureau de John Chatterton ressemble à s'y méprendre à celui de Sam Spade.
Le déroulement, lui aussi, est très cinématographique. le coup de génie de l'auteur est d'avoir eu l'idée d'associer enquête et références aux contes traditionnels tels que le Petit Chaperon Rouge ou le Petit Poucet.
Ceci a donc beaucoup de chances de faire écho au fond culturel de l'enfant, quelle que soit son origine sociale.
On y voit donc notre chat détective Chatterton à la recherche d'une petite fille disparue. Tous les classiques de l'enquête policière sont présentés de façon accessible à l'enfant et l'adulte perçoit de nombreux autres clins d'oeil que ceux que l'enfant décèle en référence aux contes traditionnels. Je ne vous en dévoile pas davantage, mais sachez toutefois que dans le Faucon Maltais, toute l'enquête tourne autour d'une oeuvre d'art... Qu'en est-il ici ?
C'est donc un exercice pas si facile que cela, admirablement réussi à l'époque (dans les années 1990) si bien que de nombreux autres auteurs ont surfé à sa suite sur cette vague, pas toujours avec le même bonheur.
Donc, n'hésitez plus, installez-vous au volant, main sur le Pommaux, enclenchez la première et foncez !
... mais ce n'est que mon avis, à moi qui ne suis pas détective, donc, ce tuyau est peut-être crevé...

Un album à double lecture, pour l'adulte, la référence aux polars noirs américains du milieu de XXème siècle est une évidence. le chat détective de l'album a tout du privé de ces polars et il est difficile de ne pas songer au Faucon maltais d'autant qu'il est ici aussi question d'une oeuvre d'art. Peu probable que de jeunes enfants soient sensibles à cet aspect de l'album. Il peut cependant servir à une initiation précoce au roman policier. Plus sûrement le jeune lecteur appréciera les allusions aux contes de fée (beaucoup au Petit Chaperon Rouge, un peu au Petit Poucet), pleines d'humour. C'est bien vu même si j'ai été nettement moins sensible au graphisme et à la police d'écriture, tous deux très adaptés au pastiche de polar, mais que j'ai trouvé un peu durs et froids pour un album jeunesse. Il y a encore d'autres références, artistiques cette fois, dans l'antre du loup. Là, les enfants peuvent s'amuser à les trouver, peut-être avec beaucoup d'aide d'un adulte (mais, quant à moi, je ne les ai pas toutes trouvées!) Un album curieux et très intéressant, mais qui ne peut pas, à mon avis, plaire à tous les enfants.

Les albums jeunesse policiers sont rares. Celui-ci, en plus de raconter l'enquête de Chatterton pour retrouver la petite fille vêtue de rouge, permet de revisiter quelques contes classiques avec une mise en pages (édition 2018) typique d'une bande dessinée. Un mélange des genres original pour une histoire qui reste banale.

Quel plaisir de relire, avec mes petites-filles, les livres qui ont enchanté l'enfance de leurs parents ! Ainsi avons-nous récemment lu ensemble John Chatterton détective, d'Yvan Pommaux.

Un chat détective comme dans les meilleures séries noires : un bureau en sous-sol, pas de clients, un imperméable, une ambiance très urbaine, nocturne…
Enfin, une enquête : il faut retrouver une petite fille vêtue de rouge, enlevée par un loup amateur d'art…
Un univers référentiel qui rappelle le Petit Chaperon rouge, le Petit Poucet…

Très peu de texte, un format paysage, mais de bande dessinée, mais avec de grandes planches très parlantes qui permettent de raconter et de commenter l'histoire et ses rebondissements, avec beaucoup de détails à remarquer.
Sur le plan graphique, de beaux jeux de couleurs.
Ici, ce n'est pas l'intrigue qui importe, car, naturellement tout finit vite et bien, mais toute une atmosphère.

Pour les jeunes enfants, un premier pas dans l'univers du roman noir.
Personnellement, j'adore.
Ma petite-fille qui aura bientôt trois ans aime bien aussi, celle d'un an et demi se focalise, pour l'instant, sur la chaussure rouge de la couverture et sur la queue du chat de la quatrième de couverture.

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A la fois album jeunesse, bande dessinée et polar, cet ouvrage de Yvan Pommaux ne laisse pas indifférent. le Chat noir détective désinvolte, John Chatterton est dérangé par une femme en proie à la panique… Sa fille a disparu. Au fur et à mesure que cette mère évoque les circonstances de la disparition et la description de sa fille, se dessine le personnage du PCR Petit Chaperon Rouge. le fil de l'enquête rappelle, quant à lui, l'histoire du Petit Poucet. Une bonne manière d'apprendre au jeune enfant à déceler l'implicite d'un texte et à le rendre curieux. Ces références aux contes sont évidentes mais trouverez-vous celles qui concernent les oeuvres cinématographiques et plastiques ?

"John Chatterton détective" a pour point de départ une idée alléchante : un chat détective enquête sur l'enlèvement d'une fillette et les indices s'appuient sur des contes traditionnels. L'autre point positif de cet album d'Yvan Pommaux est le loup amateur d'art qui fait directement référence à son omniprésence dans ce genre.
Malheureusement, je trouve que l'idée n'est pas aboutie. Deux références (au "Petit Chaperon rouge" et au "Petit Poucet") c'est un peu léger, le mélange d'humains et d'animaux est hasardeux et pose des soucis de proportions, et tant l'enquête que la résolution sont expédiées.
Je suis toujours frustrée de voir qu'un auteur ne va pas au bout d'une idée qui aurait pu être géniale, et c'est totalement le sentiment que j'ai en refermant cet album.

Chatterton est un détective privé un vrai, un dur derrière sa porte vitrée poussiéreuse, un digne héritier des détectives des polars noirs. C'est un matou à qui on n'en raconte pas.
Les teintes des illustrations sont sombres hormis ce rouge éclatant, véritable fil conducteur visuel de ce pastiche d'un célèbre conte de fée. Lu en moins de 5 min pour un adulte, il doit être très intéressant à travailler avec des enfants, surtout en parallèle avec le conte d'origine d'un côté et "Romain Gallo contre Charles Perrault" de Moncomble de l'autre (un autre façon de détourner les contes de fée en polar)
Superbe découverte !

Voici un album -BD... ou plutôt un conte-roman policier... enfin un petit bijou dans lequel on mélange les genres et les références pour le plus grand plaisir des petits qui regardent et écoutent... et des grands qui se sacrifient (mais si, mais si) pour leur lire cette histoire de petite fille en rouge enlevée par un loup collectionneur de tableaux à thème.
A lire et partager, à relire et à faire jouer, à réinventer, à customiser. Bref, à mettre à son goût, mais à ne surtout pas rater!

Visuellement très daté (l'esthétique m'évoque "téléchat", l'émission pour enfants des années 80), cet album est très intelligemment construit.
John Chatterton est un vrai détective avec tous ses attributs (imperméable, chapeau, bureau défraîchi), et mène l'enquête sur thème de contes classiques, le petit chaperon rouge, le petit poucet, avec rencontre avec le terrible et cruel loup.
Cocktail très efficace pour les enfants et savoureux pour les parents.

Quand le film noir rencontre le petit chaperon rouge, ça donne John Chatterton, détective. Un mélange parfaitement réussi du grand auteur et illustrateur Yvan Pommaux où un chat reprend le rôle du détective privé en imperméable. On a beau connaître par coeur l'histoire ça fonctionne à 100%. Peut être car le film noir est inspiré de l'expressionnisme allemand, lui même gorgé du romantisme des contes de Grimm?

On reste tenu par le suspens page après page, l'ambiance est d'enfer et le côté inquiétant du conte de Perault (ou plutôt de Grimm d'ailleurs) est parfaitement retranscrite (contrairement à tant de relecture de contes où le premier degré disparaît …) Il ne manque que la bande son de Miles Davis.