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EAN : 9782080644701
298 pages
Flammarion (30/11/-1)
4.3/5   5 notes
Résumé :
Non achevé au moment du décès de son auteur, il a été mis en ordre et publié selon les souhaits de Pompidou par sa veuve, Claude Pompidou et par Jean-François Saglio. Le titre Pour rétablir une vérité n'a pas été choisi par l'auteur lui-même et est un extrait des premières pages de la partie sur mai 1968. Il expose dans l'introduction une conception d'un pouvoir solitaire où le président après avoir écouté les avis décide au final seul.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce livre, sans doute épuisé (?), ignoré de tous, découvert dans des circonstances qui doivent tout au hasard, bref que personne n'a lu et qui -selon toute probabilité - n'aurait jamais dû me tomber entre les mains a constitué une véritable révélation. Depuis un mois, je le lis et le relis jusqu'à en connaître des passages par coeur.

Pompidou, qui a géré Mai 68, l'explique comme la tentative réussie d'une poignée d'agents provocateurs en mission commandée pour anéantir une puissance - la France - qui avait mis dix ans à se redresser et pouvait parler d'égale à égale avec l'Amérique (ce qui est devenu inouï) ou placer un embargo sur l'armement de tel ou tel pays.

Pompidou fait paradoxalement la même analyse que Georges Marchais qui était aux antipodes de l'autre Georges au point de vue politique.

Pourquoi Mai 68 a-t-il réussi à ruiner la France économiquement et culturellement (selon Pompidou, textuellement)? Trois raisons: le bien-être matériel acquis sous de Gaulle a permis à tous les fainéants du baby-boom d'échapper au monde du travail et de s'installer dans des études supérieures sans objectif réel: les "sciences humaines". Désoeuvrés, ils ont accueilli Mai 68 comme un prétexte à se défouler en lançant des pavés dans les vitrines aux cris de slogans sans queue ni tête: "Sous les pavés, la plage", etc. C'est ceux que Pompidou appelle les "farceurs". Deux: les Communistes se sont retrouvés complètement dépassés, à leur grande surprise, et ont tenu, avec beaucoup de retard, à montrer que les vrais révolutionnaires, c'était eux. Conséquence: grève générale. Catastrophique. Ici aussi, je découvre une piste imprévue: Séguy semblait raisonnable et conciliant, mais Krasucki agitait incompréhensiblement la base (en coordination avec Cohn-Bendit et Mendès-France?) Enfin, trois: la bourgeoisie crypto-pétainiste et pro-Algérie française en a profité pour prendre sa revanche. Et notre chute funeste vient de là. Je dois avouer que j'ai reconsidéré très sérieusement Mai 68 après la lecture de Pompidou.

Autres révélations du livre, et non des moindres, concernant les idées réelles de de Gaulle, sa traversée du désert entre 1948 et 1958, l'étrange affaire Markovic à laquelle on ne comprend rien, mais qui est visiblement une opération de diffamation montée par qui? pourquoi? - même une fois président de la République, et malgré son tempérament clairement vindicatif, Pompidou n'est pas parvenu à l'établir...

En somme: passionnant, et qui donne beaucoup - mais vraiment beaucoup! - à réfléchir.
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Homme de convictions et de fidélité confronté aux vanités et orgueils des uns et des autres.
D'un idéal, les réalités se font personne et désillusions.
Par son charisme, ce surdoué d'une république en déclin sauvera un gouvernement en perdition par l'archaïsme de sa structure et de sa gestion d'un autre temps.
Véritable témoignage et document mettant à jour un visage, trop souvent occulté d'une des situations d'après guerre, les plus complexes et dramatiques.
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Ouvrage qui dépasse la simple information pour nous faire découvrir un honnête homme non dénué d'humour, et les ravages intimes d'une calomnie qui l'a touché dans ce qu'il avait de plus cher.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Il y avait l'agitation des étudiants qui continuaient, mais commençait à lasser l'opinion.
Il y avait la grève générale qui s'était, en quelque sorte imposée aux syndicats, notamment à la C.G.T., et paralysait le pays mais ne débouchait sur rien.
Il y avait enfin l'action politique proprement dite, c'est à dire les menées de quelques leaders - Mitterrand, Mendès France - cherchant à exploiter la situation et à s'assurer des concours extérieurs.
Face à ce triple danger, ma tactique était simple. Je voulais, d'abord, gagner du temps. La crise n'avait pris une tournure aussi grave que dans la mesure où l'opinion - et essentiellement l'opinion parisienne - avait brusquement donné libre cours au prurit anti-gaulliste qui l'avait démangée à plusieurs reprises dans le passé, en 1953-54 par exemple. Le désordre dans la rue, l'incroyable spectacle donné par la Sorbonne ou l'Odéon, la paralysie économique devaient tôt ou tard permettre de renverser la vapeur. Déjà la province laissait percer sa lassitude et son irritation. Gagner du temps donc, éviter le drame avec les étudiants (la France n'accepte pas qu'on tue des jeunes et moi-même ne pouvais en supporter l'idée), et les intrigues politiques s'écrouleraient dans le ridicule.

(p.186)
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Personne n'a sourciller à l'idée que l'on abdiquât la défense nationale entre les mains de l'Angleterre, car c'est de cela qu'il s'agit.
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Il y avait enfin, parmi les besognes de représentation, les dîners à Neuilly chez le général de Gaulle.
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Winston Churchill m'apparut, d'un bout à l'autre du drame, comme le grand champion d'une grande entreprise et le grand artiste d'une grande Histoire.
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Je devais par la suite constater avec étonnement que les Allemands que je rencontrais avaient tous oublié ou renié cette page de leur histoire.
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