Le dernier esclave belge

Voici un ouvrage qui reprend 14 nouvelles de 14 auteurs différents.

A tout seigneur tout honneur : « le dernier esclave belge » de Jean-Sébastien Poncelet.
Comment ? Il y aurait encore un esclave en Belgique ? Oui, Madame ! Un homme qui n'est pas libre de ses mouvements sans avoir commis aucun délit ? Oui, Monsieur ! C'est impossible, voyons ! L'esclavage est aboli en Belgique depuis 1848… Dans la loi, oui, mais depuis, il en reste toujours un… Comme le démontre Jean-Sébastien Poncelet dans cette nouvelle. Vous jugerez alors s'il a tort ou non.

« Mort d'un Roi » de Michel Torrekens.
Un mot fait rêver Madame Michotte : Roi ! le dimanche, elle se rend à la boulangerie pour acheter les sacro-saints pistolets qu'elle apporte à son mari, Ferdinand. Mais quand ce dimanche-là elle y apprend que le Roi est mort, elle ne manifeste rien, rentre chez elle et son mari se précipite sur la télévision. Ensuite, elle se rend dans la file endeuillée devant le Palais royal, au milieu de gens venus de toute la Belgique pour rendre un dernier hommage au Roi Baudouin. Au milieu de cette foule, elle qui ne supporte pas les foules, se sent à la fois triste et heureuse. Pour la première fois de sa vie, elle allait entrer dans le Palais… Et voir une dernière fois le Roi…

« La parenthèse du prince » de Claude Raucy.
Le prince Léopold, futur Léopold II, renvoie son cocher et décide de s'arrêter à Virton pour sentir l'humeur des gens et voir ce qu'il changerait une fois devenu roi…

« Louise et Louise » de Marie-Anne Clairembourg.
Pas facile d'être la petite nouvelle dans un pensionnat tenu par des religieuses à Ostende, pensionnat pour jeunes filles de « bonne famille ». Surtout lorsqu'on a un accent aux sonorités françaises, qu'en plus on n'est guère aimée par sa mère et qu'on vient de perdre son père adoré… La petite se prénomme Louise. Louise-Marie pour être précis. Lorsque la Mère supérieure apprend les déboires de la petite, elle a une idée pour améliorer le sort de la fillette…

« Burn out royal » d'Isabelle Grenez.
Dans une salle de réunion du château de Laeken, le roi Thierry se retrouve seul. Il vient de congédier ses conseillers. le pays est en crise (ben, tiens, comme c'est original !). Toujours les mêmes points de vue, alors que le monde entier est en crise. Comment peuvent-ils ne pas le voir ? Quand se remettront-ils en question ? le roi, qui pourtant aime son métier, est fatigué, constamment tiraillé entre ce qu'il voudrait faire et ce qu'il a le droit de faire. On est à la veille du mois d'avril et le roi va faire l'impensable…

« L'Unité 243 » de Nathan Molamba.
Il est électricien et vit en France dans un logement qui s'apparente davantage à un taudis qu'à une suite princière dans un cinq étoiles. Il est payé au lance-pierre et cela lui suffit à peine à payer son logement. C'est miracle si de temps en temps il peut s'offrir un disque de rock alternatif. le voilà chargé d'une mission à l'étranger. Ravi de franchir la frontière, il découvre une Wallonie calme, sereine, paisible… Où donc, dans cette campagne belge, se trouve la maison où il doit intervenir ? Non ? Ce n'est tout de même pas cette grosse bâtisse avec des tourelles ? Ah, ben si ! Mais chez qui est-il donc ?

« Rien à déclarer » OU « L'incroyable audace du douanier Timmermans » de Bernard Oger.
Jos Timmermans, douanier de son état, vient de découvrir dans la feuille du « Messager de Gand » que le prince de Saxe-Cobourg, futur roi des Belges, ferait son entrée sur le sol belge à La Panne dans la matinée du 17 juillet 1831. A La Panne ? Mais c'est son secteur ! Il compte bien vivre son heure de gloire ce jour-là…

« Deux pans de tissu » d'Olivier Devlaeminck
Elle vit dans une cabane aux planches disjointes par où le vent s'engouffre lui causant tous les jours un mauvais sommeil. Elle tarde à ouvrir les rideaux. Pourquoi faire ? Ils n'ont à lui offrir que ce triste spectacle : d'abord la forêt inhospitalière où elle vivait désormais en recluse, puis, plus bas, le lac, et, au dernier plan, l'imposante bâtisse, celle qu'elle avait habitée quinze ans durant et qu'elle occuperait encore si…

« La princesse È Cwèsse » d'Yvonne Oter.
Royaume de Parlà, 21 juin. Les canons de la capitale tonnent trois fois, à midi tapant, pour la plus grande joie des habitants : 21 coups pour l'arrivée du printemps, 21 coups pour l'ouverture de la Fête de la musique et 21 coups pour la naissance de la princesse héritière…

« Léopold Ier, roi des armées et de l'immobilier » d'Olivier Gabriel Marchal.
Léopold Ier n'aime pas les palais ! Ce qu'il adore, ce sont les anciens châteaux du Moyen Âge, avec des tours, des douves, un pont-levis, un donjon… Alors que les Hollandais s'apprêtent à envahir la Belgique pour rendre à Guillaume, roi des Pays-Bas, ce qu'il croit lui appartenir, Léopold, commandant-en-chef des armées belges, s'en va par les routes ardennaises visiter des châteaux…

« Une chasse royale » de Roselyne de Hennin-de Donnea
Où le roi Léopold Ier, grand chasseur, s'en va à la rencontre d'une histoire datant de l'an 680…

« Disparition au palais » de Marguerite Marie James.
Septembre 1980, le roi achève sa rencontre avec le Premier ministre, Wilfried Martens, dont c'est déjà le 3e gouvernement. Contrairement au protocole, le Premier ministre, se rendant compte que le roi a l'air tracassé, se permet de lui demander quelle en est la raison. C'est une affaire privée ! le teckel du couple royal, arrivé au Palais royal le matin-même, a disparu ! … La disparition va vite devenir une affaire d'état ! En octobre 1980, le gouvernement Martens 3 s'effondre !

« Princesse » de Françoise Hiel.
21 juillet. Jour de Fête nationale en Belgique. Une dure journée s'achève pour la princesse héritière du trône. Dans la voiture qui la mène en Ardenne, elle peut enfin se déchausser, enlever ses bas, défaire son chignon. A peine arrivée et s'étant changée, elle enfourche son vélo. Mais à quoi donc peut bien rêver une princesse, future reine ?

« le roi et le soldat » de Félix Marchal.
Front de l'Yser, octobre 1916. Victor Guilleaume est de garde dans un des boyaux de la tranchée. Il fait pluvieux et froid. Il se réjouit que les Allemands aient pu être arrêtés grâce à l'ouverture des écluses qui ont noyé l'arrière-pays bloquant ainsi la progression d'une armée bien supérieure en nombre et ô combien mieux équipée. Deux ans déjà que les Belges tiennent leur secteur. Ses consignes sont claires. Il ne doit laisser passer personne qui ne soit en mesure de lui communiquer le mot de passe. Ne voilà-t-il pas que le roi Albert en personne et son aide de camp procèdent à une inspection des lignes et se présentent devant lui ! Problème : ils ne connaissent pas le mot de passe !

Critique :

14 nouvelles, 14 auteurs, un thème : la royauté ! Des nouvelles bien plaisantes à lire, forcément dans des styles très différents en fonction des personnalités des écrivain.e.s. Il y en a pour tous les goûts ! Laissez-vous surprendre.