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Critique de oiseaulire


J'avais aimé du même auteur "Le passager de la nuit". J'ai voulu retrouver le même plaisir à la lecture de "Mademoiselle B" : à la différence du premier, iI s'agit d'un roman assez attrayant du genre thriller, mais il est loin d'avoir la même envergure.
Le narrateur est Maurice Pons lui-même en sa personne, je veux dire par là qu'il manifeste beaucoup de contentement de soi allié à une légère ironie pour le rendre plus digeste. Pourquoi pas, c'est son droit.
Maurice Pons, donc, est témoin dans le village de Jouff où il s'est retiré (à une centaine de km de Paris) , des morts suspectes de plusieurs hommes qui ont approché de près une certaine Mademoiselle B. On comprend que cette créature vêtue de blanc, dont on ne voit jamais les mains, mi femme mi chauve-souris, est un des avatars des fameuses "dames blanches" qui peuplent les mythologies de toutes nos régions françaises, porteuses de mort aux individus de sexe masculin avec lesquels elles entrent en contact, en les attirant dans leur maison ou en faisant de l'auto-stop la nuit à la croisée des routes dangereuses.
L'auteur a repris ce thème attractif mais l'a noyé sous un trop plein d'anecdotes sans lien avec lui, créant des digressions qui noient l'efficacité de l'argument. Pourtant, et cela sauve le livre, le ton du début, léger, un peu grivois, humoristique malgré la mort omniprésente, souligne le basculement dans la noirceur de sa seconde partie.
Ce roman fait passer un agréable moment.
Détail anecdotique qui marque bien les années 70 par opposition aux nôtres (le roman est de 1973) : l'auteur se vante avec une grande complaisance d'être à l'origine des fugues répétées d'une jeune fille de 17 ans. Son copain le juge d'instruction, ancien camarade de classe, goguenard, lui arrange le coup en le plaisantant sur son goût pour les très jeunes filles auprès desquelles il lui envie ses succès. La jeune fille en question, elle, ira en maison de correction.
Pour des faits similaires, Gabrielle Russier a été incarcérée à plusieurs reprises en préventive et condamnée à un an de prison avec sursis. Elle s'est suicidée dans son appartement marseillais en 1969.
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