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EAN : 9782207204825
208 pages
Denoël (25/11/1982)
4.36/5   18 notes
Résumé :
"Que voilà donc une capitale paisible ! se disait le Colonel-Comte, qui donnait toujours à Wasquelham son titre historique. Paisible et presque engourdie par l'hiver. Qui penserait que se déroule ici un drame poignant et inexplicable ? Que les soldats chargés de veiller sur elle désertent la place par paquets ? Que les officiers chargés de veiller sur les soldats disparaissent à leur tour ? Morbleu ! se disait-il, nous y mettrons bon ordre ! Quand il faudrait réduir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
« Rosa », on ne peut plus simple comme titre. Ou comme second titre devrait-on dire.
Imaginez-vous chez le libraire, lui demander la « Chronique fidèle des événements survenus au siècle dernier dans la Principauté de Wasquelham comprenant des révélations sur l'étrange pouvoir d'une certaine Rosa qui faisait à son insu le bonheur des plus malheureux des hommes » (ouf).
Et pourtant ça a bel et bien été le premier titre de cette chronique initialement parue dans « les temps modernes » puis publiée sous forme de roman en 1967, tirage de luxe de 1 à 15, avec une jaquette typographique à rallonge à la mode XVIII éme. Mais de succès en éditions successives, le livre finira par devenir plus simplement Rosa, raconte Maurice Pons dans ses « souvenirs littéraires ».

Rosa donc, personnage ventral, matrone d'estaminet, matrice de bonheurs militaires, à la psychologie plutôt simpliste même si elle ne couche jamais au grand jamais qu'avec des militaires, «Rosa ouvre ses cuisses et le miracle s'accomplit : les derniers des hommes entrent à genoux dans un temple de paix et de joie, voués à tous les délices, à jamais préservés.». 17 au total ont disparu (ou déserté), en un temps si court que le Colonel-Comte de Feldspath ne peut passer sous silence ce phénomène. De faramineuses équations mathématiques certes imparables mèneront vite l'enquête vers la patronne d'auberge.

Satire de récit historique aux tonalités anti-militaristes ou « chronique militarico-métaphysique » selon Maurice Pons lui-même, peu importe, l'essentiel est qu'on se marre bien. Le dénouement touche au fantastique, voire à l'élucubration, mais cela reste connoté de sens, avec une couleur métaphysique. J'y ai encore ressenti son besoin d'aller titiller le derrière du réel. Et même si les traits de ce roman m'ont paru un peu moins finauds que dans les autres lus de lui, j'ai une fois de plus bien adhéré, et beaucoup aimé.
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Chronique fidèle des événements survenus au siècle dernier dans la Principauté de Wasquelham comprenant des révélations sur l'étrange pouvoir d'une certaine Rosa qui faisait à son insu le bonheur des plus malheureux des hommes.
Rosa ne fonctionne pas seulement pour le plaisir pris à se plonger dans l'un de ces récits posant un narrateur historiographe qui fouille les archives d'un royaume oublié. Rosa marque aussi par son énigme policière imprégnée de fantastique, puis qui emprunte à l'érotique et sème les pistes d'un hédonisme volontairement naïf. Ecrit en 1967, ce roman montre une fois de plus (si on pense au cauchemar rural des Saisons), la distance que prend Pons avec l'idéologie de son temps. le voyage acidulé dans le ventre de la matrone Rosa semble une hallucination trop ironique pour être prise au sérieux et la vénération de la couche amoureuse (plutôt que de la chambrée militaire) sonne comme l'épanchement nocturne de puceaux effarouchés. Un régal pour les Happy Few qui sauront déchiffrer l'humour sous-jacent. S.N.
Lien : http://lafemelledurequin.fre..
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Il est à noter que 2 ans après l'effroyable, le monstrueusement noir Les Saisons, Pons publie ce Rosa, léger, distancié, voire même drôle. Dans les deux romans, tout de même, le cadre est un pays imaginaire et si ici on nous parle de "chronique fidèle" (ce qui est extrêmement facétieux), on comprend vite toute l'ironie sous-jacente. L'immense titre à rallonge est une référence aux romans d'apprentissage du 18eme et c'est cela qui donne le ton du livre : une sorte de Candide anti-militariste et féministe... Certes on est loin de la puissance sauvage des Saisons mais Dieu qu'il est bon de sourire un peu!
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Alors que la paisible ville de Wasquelham se laisse bercer par l'hiver qui l'enveloppe, un mystère se dessine dans les premiers flocons: les soldats chargés de protéger la ville disparaissent. Désertent? le Colonel-Comte en est persuadé. Comme il est persuadé que la belle Rosa, tenancière de la taverne préférée des soldats, y est pour quelque chose. Mais l'énigme s'épaissit lorsque les officiers chargés de surveiller les soldats, ou que les soldats envoyés en espion, à leur tour s'évanouissent, alors qu'ils étaient entre les bras de la douce Rosa.

Conte, fable, parodie de roman historique teintée d'érotisme, texte antimilitairiste? à chacun son choix! on retrouve dans Rosa tout l'humour de Maurice Pons, ainsi que sa plume magique, qui nous fera découvrir comment Rosa emporte les hommes et ne les rend pas. Avec poésie Maurice Pons nous embarque pour un voyage fantasmatique dont on revient le sourire aux lèvres et l'envie de vivre pleinement solidement accroché au ventre! une perle!
(je ne peux que conseiller de lire en parallèle Mademoiselle B. du même Pons, ainsi que les soldats de la mer, d'Yves et Ada Rémy, qui ont repris la thématique de Rosa dans ce superbe recueil de nouvelles réédité cette année caux éditions Dystopia)
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La "Chronique fidèle des événements survenus au siècle dernier dans la Principauté de Wasquelham comprenant des révélations sur l'étrange pouvoir d'une certaine Rosa qui faisait à son insu le bonheur des plus malheureux des hommes" est le titre exact du livre. Il faut imaginer ce titre composé, selon le souhait de l'auteur Maurice Pons, en Elzévir corps 8, célèbre police de caractère, du nom de l'illustre famille de typographes néerlandais du XVIIe siècle.
La longueur de l'énoncé, pourtant dans la tradition des romans français du XVIIIe, a été jugée rédhibitoire par les éditeurs (Denoël, Gallimard) qui lui ont préféré le simple prénom Rosa. On le retrouve heureusement en entier en page intérieure. Car c'est bien lui qui dit l'essentiel sur le livre.
La principauté de Wasquelham, doit se situer quelque part aux confins du Liechtenstein. Au milieu du XIXe siècle, elle mène une vie paisible sous le règne du Prince Léopold, jusqu'au troubles révolutionnaires du Printemps de peuples. Mais en 1859, l'ordre est rétabli dans la ville de Wasquelham par le colonel-comte de Feldspath, prestigieux vainqueur de l'improbable bataille de la Biéza. Il veille, en tant que chef d'état-major de la 1ère région militaire, à la tranquillité publique. Or un nombre croissant de ses soldats, et même un officier, disparaissent dans des conditions mystérieuses après s'être rendu dans la taverne de l'accorte Mme Rosa, qui veille de tous ses charmes au repos du soldat. La solution de cette énigme est tout le propos du livre, tenu par un historiographe scrupuleux, qui rassemble avec minuties les pièces d'un dossier longtemps égaré.
Rien qu'à l'énoncé des noms des protagonistes, on comprend vite que ladite principauté n'est pas sans évoquer la Syldavie, « royaume du pélican noir », et que le prince Léopold, retiré dans son château de Glassbörg, a dû fréquenter les ancêtres de Muskar XII.
Le ton du récit évoque tantôt le réalisme fantastique de Marcel Aymé, le Crainquebille d'Anatole France et les facéties ironiques de Jonathan Swift ou de Georges Perec. de l'enquête archivisto-gendarmesque digne de Sherlock Holmes et d'Agatha Christie, on ne révèlera rien ici.
Ce roman jubilatoire, en forme de fable philosophique à l'antimilitarisme bon enfant, s'élance vers des rêveries philosophico-poétiques sur l'origine (des malheurs) du monde. Paru en 1967, il échappe aux modes du temps et se lit désormais comme un classique.
Lien : https://diacritiques.blogspo..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Rosa, entre-temps, s'était ressaisie. Dans le désordre de son lit renversé, elle retrouva un cache-corset et une culotte, dont elle se vêtit en hâte. C'est dans ce troublant appareil, les joues en feu et la chevelure en bataille, qu'elle apparut en haut de la spirale de l'escalier. Mue par une sincère et violente indignation, elle commença d'invectiver les soldats, sans distinction de grade ni d'armes :
-- Goujats! gougnafiers! malotrus! criait-elle en agrippant la rampe. Je vous apprendrai les manières! Ah! c'est ainsi qu'on se conduit chez une dame! En temps de paix! Et même pas saouls! C'est du propre! Je me plaindrai au Colonel! Bande de sauvages! Kalmouks! Palatins! Foutez-moi le camp! C'est une maison honnête ici. Je me plaindrai! Je vous ferai mettre au bloc! Tous, au fort de Houff! Vous serez tous fusillés et pendus! Mais sortez d'ici, bandes de sauvages! Allez-vous sortir!
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Chronique fidèle des événements survenus dans la Principauté de Wasquelham comprenant des révélations sur l'étrange pouvoir d'une certaine Rosa qui faisait à son insu le bonheur des plus malheureux des hommes.
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