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« Rosa », on ne peut plus simple comme titre. Ou comme second titre devrait-on dire. Imaginez-vous chez le libraire, lui demander la « Chronique fidèle des événements survenus au siècle dernier dans la Principauté de Wasquelham comprenant des révélations sur l'étrange pouvoir d'une certaine Rosa qui faisait à son insu le bonheur des plus malheureux des hommes » (ouf). Et pourtant ça a bel et bien été le premier titre de cette chronique initialement parue dans « les temps modernes » puis publiée sous forme de roman en 1967, tirage de luxe de 1 à 15, avec une jaquette typographique à rallonge à la mode XVIII éme. Mais de succès en éditions successives, le livre finira par devenir plus simplement Rosa, raconte Maurice Pons dans ses « souvenirs littéraires ». Rosa donc, personnage ventral, matrone d'estaminet, matrice de bonheurs militaires, à la psychologie plutôt simpliste même si elle ne couche jamais au grand jamais qu'avec des militaires, «Rosa ouvre ses cuisses et le miracle s'accomplit : les derniers des hommes entrent à genoux dans un temple de paix et de joie, voués à tous les délices, à jamais préservés.». 17 au total ont disparu (ou déserté), en un temps si court que le Colonel-Comte de Feldspath ne peut passer sous silence ce phénomène. De faramineuses équations mathématiques certes imparables mèneront vite l'enquête vers la patronne d'auberge. Satire de récit historique aux tonalités anti-militaristes ou « chronique militarico-métaphysique » selon Maurice Pons lui-même, peu importe, l'essentiel est qu'on se marre bien. Le dénouement touche au fantastique, voire à l'élucubration, mais cela reste connoté de sens, avec une couleur métaphysique. J'y ai encore ressenti son besoin d'aller titiller le derrière du réel. Et même si les traits de ce roman m'ont paru un peu moins finauds que dans les autres lus de lui, j'ai une fois de plus bien adhéré, et beaucoup aimé. + Lire la suite |