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EAN : 9782823600285
240 pages
Editions de l'Olivier (11/10/2012)
3.25/5   4 notes
Résumé :
Le Laboratoire central réunit neuf entretiens et exposés de J.-B. Pontalis entre 1970 et 2012, dont certains inédits, en réponse des questionnements sur les rapports de la psychanalyse et de la littérature (« De l’inscrit à l’écrit », entretien avec Pierre Bayard), mais aussi, en arrière-fond, explicitement parfois, sur le lien entre psychanalyse et politique (« Détournements ? », entretien avec Marcel Gauchet).
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Mais l'essentiel de l'analyse, le piège qu'elle instaure
- par son dispositif, par la règle fondamentale, la mise en suspens de la réalité extérieure à son champ - tient dans l'expérience du transfert qui, quoi que nous ayons pu dire et écrire les uns et les autres, demeure et doit demeurer dans son étrangeté radicale, à l'abri - tant dans la cure que dans la théorie - d'une élucidation trop insistante. Le transfert n'est pas une formation de l'inconscient comme les autres. Il n'est pas une énigme, pas une devinette comme celle que pose le Sphinx, qui appelle une solution.
Le deviner ne le résout pas pour autant. Et puis, pro-duction, il est aussi producteur. Comment articuler cela : que le transfert soit à la fois répétition agie et, selon le mot de Marion Milner, illusion créatrice ?
Condition d'une analyse effective : que le passé, que les passés et leurs traces dispersées s'incarnent et s'actualisent dans le présent jusqu'à faire masse. C'est là la condition nécessaire pour que le passé et le présent s'étant, par l'épreuve du transfert, confondus, puissent se disjoindre comme on dénoue une pelote de laine aux fils entre-mêlés, comme on pèle feuille à feuille un oignon. Les comparaisons sont triviales, mais l'analyse est triviale, elle n'a rien de sublime (c'est à ce prix, justement, qu'elle
Peut favoriser les sublimations).
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Aux origines, il y a en effet comme un rapport d'emboîtement réciproque entre psychanalyse et littérature. Souviens-toi : les histoires de cas des Études sur l'hystérie dont Freud s'inquiète qu'elles se "lisent comme des romans", le Projet de psychologie scientifique jeté sur le papier comme un poème dans la fièvre créatrice, un peu folle, que l'on sait, l'"analyse" avec Fliess sous forme de lettres échangées, les récits de rêves de la Traumdeutung avec ce qu'ils supposent de mise en écriture, Oedipe tragédie avant d'être complexe, Hamlet, la Gravida, l'identification à Goethe - Poésie et vérité -, à Moïse - les Tables de la Loi ... La recension serait infinie.
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L'analyste a besoin d'une théorie mais ne peut être que relativement réticent envers tout ce qui fera apparaître l'analyse comme une application de cette théorie. Le mot même de théorie implique quelque chose de total, de relativement clos, ou qui cherche toujours à se clôturer davantage. Si l'un de ses patients se plaît à théoriser, l'analvste y verra soit une défense contre ce à quoi il est affronté, soit, s'exprimant sous une forme déplacée, plus intellectuelle, un certain jeu fantasmatique. Nous sommes portés dans notre pratique à considérer la théorie ou le goût de la théorie du côté de l'intellectualisation ou de la rationalisation, et plus généralement comme une résistance contre l'inconscient. Parce qu'une théorie suppose une mise en forme, une illusion de maîtrise, un maniement de concepts qui facilitent la mise à distance de l'angoisse et du désir. Le langage théorique est très éloigné de celui de l'inconscient. Il y a là une contradiction assez spécifique à l'analyste. Quelqu'un peut avoir lu beaucoup de traités de psychanalyse et être resté particulièrement fermé à l'analyse. Maintenant, du fait de la diffusion, les gens sont armés pour se défendre contre le processus analytique.
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[Sur les états limites] Contraints de nous inventer, quand nous ne pouvons plus utiliser les codes qui nous servent généralement d'appui, mais aussi nous enserrent,
car nous nous semes le plus souvent, à notre insu, sujettis. La difficulté, dans ces cas-là, dans ces temps-là, a des chances d'être féconde comme si 'était l'analyste qui se trouvait alors engagé, au risque de s'y perdre corps et biens, dans des zones que sa propre analyse avait tenues à l'écart.
Curieusement, il me semble que les névroses dites classiques qui offrent, croit-on, un terrain privilégié à l'exercice de la méthode analytique sont autrement plus difficiles car la difficulté rencontrée là ne provoque pas notre pensée à rompre les amarres. Nous savons par exemple beaucoup de choses sur la névrose obsessionnelle, nous ne sommes pas désarmés, nous ne sommes pas « démolis ». Et pourtant comme nous pouvons nous sentir impuissants, inefficaces face à un obsessionnel bien corseté! On dirait que notre savoir fait office de résistance, on dirait que l'intelligibilité de la névrose entrave en nous la capacité d'invention.
Jai le sentiment que ces remarques préliminaires me mettent mieux en mesure de répondre à l'enquête.
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[Sur les états limites] Contraints de nous inventer, quand nous ne pouvons plus utiliser les codes qui nous servent généralement d'appui, mais aussi nous enserrent,
car nous nous semes le plus souvent, à notre insu, sujettis. La difficulté, dans ces cas-là, dans ces temps-là, a des chances d'être féconde comme si 'était l'analyste qui se trouvait alors engagé, au risque de s'y perdre corps et biens, dans des zones que sa propre analyse avait tenues à l'écart.
Curieusement, il me semble que les névroses dites classiques qui offrent, croit-on, un terrain privilégié à l'exercice de la méthode analytique sont autrement plus difficiles car la difficulté rencontrée là ne provoque pas notre pensée à rompre les amarres. Nous savons par exemple beaucoup de choses sur la névrose obsessionnelle, nous ne sommes pas désarmés, nous ne sommes pas « démolis ». Et pourtant comme nous pouvons nous sentir impuissants, inefficaces face à un obsessionnel bien corseté! On dirait que notre savoir fait office de résistance, on dirait que l'intelligibilité de la névrose entrave en nous la capacité d'invention.
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