Dans le hall de l'immeuble, je croie Sexy Boy, le type canon de mon immeuble. C'est Nina qui l'a surnommé comme ça . Ça lui va comme un gant . Grand, brun, athlétique, yeux sombres , looké comme il faut, fesses appétissantes . oui, Sexy Boy, c'est tout à fait lui.
« Et pourtant, je ne suis pas comme ça. Je le sais. Je le sens. Il y a au fond de moi, bien enfoui, le désir d’autre chose. Le désir d’affirmer qui je suis vraiment. Le désir d’une vie passionnée. Le désir d’une vie remplie d’imprévus. Le désir d’oser aborder celui que je croise tous les jours dans le hall de mon immeuble. Le désir de lui dire qu’il me plait. Le désir de tout quitter. Le désir d’enfin me laisser aller. Le désir de ne plus avoir peur »
« Même ce boulot je l’ai pris parce que j’ai eu peur. Peur de ne pas être capable de faire ce qui me tenait vraiment à cœur. Peur de ne pas avoir assez de talent. Peur de ne pas y arriver »
« Je n’étais pas très courageuse, je ne me sentais pas à la hauteur de mes rêves. Pourtant j’en avais quelques-uns. Enfin un surtout. Ecrire. »
Toutes les bonnes choses ont une fin. Je ne sais pas qui est l'imbécile qui a imaginé cette expression, mais franchement il mériterait qu'on lui envoie une lettre de réclamation !
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D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été une petite fille modèle.
Ma mère ne cessait de vanter mes mérites auprès de toutes les voisines du quartier. Sa petite Juliette était si sage, si obéissante.
Elle n'avait jamais besoin d'élever la voix, elle
Une fois devant chez mes parents, je suis stressée comme un poisson rouge à l'approche de l'épuisette.
C'est trop douloureux. Trop récent. Un jour peut-être il pourra repenser à cette histoire sans amertume ni colère.
J'ai créé un tableau Excel avec le nombre de pages à écrire par jour et le temps à y consacrer quotidiennement afin d'y parvenir. J'y ai intégré différentes variables, telles que "temps passé à chercher le bon mot", "temps passé à manger du chocolat", "temps passé à faire la sieste", "temps passé à me lamenter auprès de Nina que je n'y arriverai jamais"... Il faut tout de même rester réaliste.
- Tu es quoi ?? C’est pas possible, je n’ai pas dû bien entendre ?!!!
Je veux bien la croire quand elle dit qu’elle n’y croit pas. Elle a même failli s’étouffer avec sa tartine quand je lui ai annoncé la nouvelle c’est pour dire.
- Si, si, tu as très bien entendu. Hélas.
- Mais comment c’est possible ? Enfin je veux dire, sur le plan pratique je sais bien comment c’est possible hein, mais comment c’est arrivé pour toi ?
- Je ressasse tout ça dans ma tête depuis hier. Je voulais croire à une erreur, à un cauchemar. Mais non, malheureusement c’est bien la réalité. J’en ai eu la confirmation en faisant pipi sur ce maudit test.
- Mais avec qui ?? Enfin, si bien sûr tu veux m’en parler. Je dois te dire d’ailleurs que je suis assez vexée que tu ne m’aies pas parlé de cette histoire d’amour que tu vis.
- Si je ne t’en ai pas parlé en réalité c’est qu’il n’y a rien à dire. Il n’y a pas d‘histoire d’amour, il n’y a même pas d’histoire tout court. C’est pathétique à souhait en fait. J’étais déprimée alors, un soir, je suis sortie boire un verre, ou deux. Et il y avait ce type. Et au bout du 5ème verre, je l’ai trouvé incroyablement irrésistible. Il faut dire qu’il est commercial à ce qu’il m’a dit, et que les commerciaux savent se vendre. Tu en sais quelque chose. Enfin bref, je l’ai invité à boire un dernier verre chez moi. Ce qu’il a bien sûr accepté tu penses. Il est monté. Bien entendu nous n’avons rien bu. Voilà, fin de l’histoire d’amour. Bébé dans 9 mois.
Il fallait que ça m’arrive à moi. Tu le crois ça ? Je suis une fille qui ne fait jamais rien au hasard. Depuis trente ans. Qui calcule tout, qui se réfrène. Qui regarde toujours à droite et à gauche avant de traverser. Et là, tout fout le camp. Juste pour une soirée quoi !
- …
- Oui je sais, je sais, ce que tu vas dire. Je ne sais pas encore moi-même ce qu’il m’a pris.
- Le problème ce n’est pas que tu couches avec le premier venu en fait, après tout il n’y a pas de mal à se faire du bien quand tout le monde est consentant. Le problème c’est que tu ne te sois pas protégée. Sérieusement Juliette, ce type il pourrait avoir des tas de maladies.
- Mais c’est ça le pire, il a utilisé un préservatif ! Je sais pas il a dû craquer ou se déchirer. Je ne suis pas une experte de tous ces trucs tu le sais. C’était juste stupide de coucher avec lui. C’est tout. Et je suis punie. Crois-moi que si je pouvais revenir en arrière je le ferais.
- Mais alors comment as-tu eu l’idée de faire un test de grossesse ? Je veux dire si vous vous êtes protégés ?
- Après mon malaise de l’autre jour, je suis allée à la pharmacie pour acheter des médicaments contre les vomissements, je pensais que je devais avoir attrapé une gastro ou un de ces petits copains virus. Et devant moi, il y avait un présentoir avec les tests de grossesse. Je ne sais pas pourquoi, mais je me suis mise à calculer. Et j’ai réalisé que j’avais du retard. Alors que je suis
réglée comme une pendule depuis que j’ai quinze ans. J’ai fait le lien avec les vomissements, la nausée permanente... Et tu connais la suite.
- Je n’arrive pas à réaliser que tu vas avoir un bébé…
- Ah mais je n’ai pas dit que j’allais avoir un bébé, j’ai dit que j’étais enceinte. Ce n’est pas la même chose.
- Comment ça ce n’est pas la même chose ?
- Mais tu me connais Nina ! Tu sais bien que les enfants ce n’est pas mon rêve. Tu sais bien qu’une vie de maman n’est pas faite pour moi. Toi, tu es faite pour ça. Tu es une maman merveilleuse. Mais moi… Et en plus je n’ai même plus de boulot alors franchement comment je ferais avec un bébé, toute seule ?
- Pourtant tu aimes t’occuper de Lily ?
- Oui. Mais parce que ce n’est que pour quelques heures, et qu’ensuite je te la rends. Là ce n’est pas pareil. Il s’agit d’un bébé pour une vie entière. Non je ne suis pas prête pour ça. Je ne peux pas gérer ça en plus du reste. Et sans père qui plus est. Je ne peux garder ce bébé, c’est impossible.
- Tu n’es peut-être pas obligée de te décider tout de suite. Tu es sous le coup de l’émotion. Il faut que tu te laisses du temps.
- Plus j’attends et plus ce sera difficile. Je sais que tu ne m’approuves pas, et d’ailleurs je ne te demande pas de le faire. Je veux juste que tu ne me lâches pas. Même si tu n’es pas d’accord.