Quand j'ai terminé
Mars Horizon, j'ai fermé le livre, traîné cinq minutes sur les réseaux sociaux. Et j'ai rouvert le livre, en le feuilletant au hasard. Elles sont peu nombreuses, les BDs qui me conduisent à faire ça, mais généralement c'est bon signe : je n'en ai pas eu assez ! Pourtant, cent dix huit pages, c'est beaucoup. C'est presque deux fois plus qu'un album de Blake & Mortimer, mais ça se lit vite, si vite… Trop vite ?
Vous l'aurez compris, je pense : j'ai été embarquée quasi-instantanément dans cette aventure colorée, racontée au jour-le-jour comme des petites tranches de vie. C'est Jeanne, la communicante et première citoyenne permanente de Mars, qui raconte aux travers de “vlogs” comment cette mission a pu aboutir. Pendant ces vraies-fausses vidéos, elle s'adresse directement au lecteur, explique comment une base martienne a été rendue possible, raconte son enthousiasme et son émerveillement. Lorsqu'elle quitte ce rôle, on retrouve le reste de l'équipage et leurs péripéties martiennes. C'est une forme qui marche drôlement bien, même si les transitions entre les différentes journées m'ont semblées parfois un peu abruptes. Mais honnêtement, je n'ai pas envie de chipoter pour si peu, parce que les faits sont là : j'étais plongée dedans.
J'ai aimé l'alchimie entre les personnages et même si on ne sait presque rien d'eux, j'ai pu m'y attacher grâce à des dialogues bien écrits et qui sonnent juste, jusque dans les petites piques de Nikash ! de manière plus générale, c'est une histoire qui reste très humaine, presque intimiste en s'attachant à la psychologie de l'équipage et à des petits moments de vie parfois anodin : Un petit déjeuner mettra l'emphase sur l'enthousiasme de Jeanne, un “Code Licorne” répondra à des questions auxquelles personne ne pense mais expliquera aussi comment six personnes ont pu se supporter pendant un périple si long…
Mars Horizon est une bande dessinée de vulgarisation et de fiction qui met donc l'accent sur l'émotion, et le plus grand moment pour moi a été l'aboutissement de la mission “HELLO”, plus encore que la conclusion du livre ! Quoi qu'il en soit, toute la force de cette BD c'est de mêler ces émotions avec l'aspect plus pragmatique de la science, de l'exploration spatiale et surtout de la psychologie. On sent tout le travail de documentation et de recherche pour décrire au mieux à quoi pourrait ressembler une telle mission, mais jamais on n'oublie de s'émerveiller et cela passe parfois par des astuces aussi simples que de donner un nom amusant à un rover. Amateurs de pop-culture, ça vous plaira !
Et puis bien sûr, il y a les dessins d'
Erwann Surcouf. Son style épuré et coloré sert vraiment l'histoire en apportant toute une gamme d'émotion sur les visages des héros. Pour une histoire telle que celle racontée ici, c'était exactement ce qu'il fallait ! Et je ne peux pas terminer cette chronique sans mentionner les croquis et petites notes sur les pages en fin de chapitres : c'est drôle et pertinent, un petit bout d'aventure Martienne en plus !
Après avoir lu
Mars Horizon, j'ai l'impression d'avoir attrapé et avalé une petite boule d'émerveillement. C'est le genre de lecture qui me motive et ravive mon envie de me lancer dans la vulgarisation, parce que dès qu'on parle un tant soit peu de sciences, je suis enthousiaste comme jamais et j'ai envie de partager tout ça. Non, je n'ai pas eu assez de ces cent dix huit pages et pour l'instant,
Mars Horizon ne rejoindra pas ma bibliothèque : Il est avec moi, à côté de mon lit, pour que je puisse le feuilleter avant de dormir.
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