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EAN : 9782882505514
144 pages
Noir sur blanc (10/01/2019)
2.85/5   24 notes
Résumé :
Bonne élève est le portrait d'une jeune femme de Buenos Aires qui a fait de brillantes études en histoire de l'art dans une université du nord de l'Angleterre.De retour en Argentine, elle ne trouve pas de travail, et repart en Angleterre quelques années plus tard. Sa mère lui a donné un an pour se bâtir une nouvelle vie, l'entretenant grâce à l'héritage du père. Mais le pays est en crise lui aussi. Déclassée, elle loue des chambres de plus en plus minables, travaill... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Une génération neé dans les années 80 qui semble vraiment désespérée, vu les deux livres que je viens de lire à une dizaine de jours d'intervalle, "La dédicace " et celui-ci, deux premiers romans. le premier d'une française de Paris, le second d'une Argentine de Londres. Dans ces grandes villes qui semblent l'antre de la solitude, où amitié, famille, ou autre chaleur humaine semblent inexistantes, les deux filles des deux romans n'ont en outre, pas ou plus de père, et des relations troublent avec leur mère. L'une cherche une dédicace pour son premier roman, l'autre ayant terminé l'université depuis un bout de temps, un boulot, pour ne pas être obligée de retourner en Argentine. Toutes les deux n'aiment personne y compris leurs mères et surtout eux-mêmes. Inutile de préciser qu'elles sont antipathiques, des personnalités limites.
Ici aussi la noirceur prime avec en bonus, automutilation et du sexe malsain, dont l'auteur aurait pu nous en épargner les détails. Heureusement c'est court, sinon lire à longueur de pages ce spleen agrémenté de détails sordides, c'est éprouvant. C'est le faite que l'écrivaine soit argentine qui m'avait tentée, eh bien j'aurais appris ma leçon, ni tout ce qui brille est de l'or, ni tout ce qui est argentin.

Merci à NetGalleyFrance et aux éditions Noir Sur Blanc pour l'envoie de ce livre.
#Bonne Élève#NetGalleyFrance
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Dans la vie, il y a des gens qui réussissent sans avoir fait de grandes études, et il y en a d'autres qui sont bardés de diplômes et qui n'arrivent pas à décoller. La narratrice de "Bonne élève" appartient à cette deuxième catégorie. Originaire de Buenos Aires, elle a eu l'opportunité d'étudier l'histoire de l'art dans une prestigieuse université en Angleterre et d'y décrocher un diplôme valorisant et valorisé. de retour dans une Argentine frappée par la crise économique, elle végète quelques années aux crochets de sa mère, son beau diplôme n'y valant pas tripette. En désespoir de cause, elle décide alors de repartir en Angleterre pour tenter d'y trouver un travail à la hauteur de ses qualifications. Mais évidemment, elle n'est pas la seule sur le marché à chercher le job idéal, n'a aucune expérience professionnelle, et est plus âgée que la plupart de ses concurrents. Elle doit finalement se rabattre sur une bourse de doctorat dans une université de troisième zone. En attendant la décision qui lui octroiera ou non ce poste, elle vivote dans des chambres de location plus sinistres les unes que les autres, contrôlée à distance par sa mère, qui épluche les relevés de sa carte de crédit. Sous pression, parce qu'elle ne veut surtout pas rentrer en Argentine la queue entre les jambes, elle adopte un comportement social inconséquent et autodestructeur, et ses agissements sexuels malsains m'ont souvent dégoûtée.
"Bonne élève" dresse le portrait à vif d'une anti-héroïne (d'une génération?) qui, en bon petit soldat, a fait ce qu'on (la famille, les amis, la société) attendait d'elle (bien étudier pour obtenir un bon diplôme et ensuite un bon travail), mais qui découvre, à son grand dam, que ces promesses, qui étaient autrefois des garanties, sont aujourd'hui rendues aléatoires par les crises et l'évolution sociale. Incapable de s'adapter, de rebondir ou d'affronter les attentes toujours plus pressantes de la famille, des amis, de la société, elle se retrouve là isolée, désarmée, égarée, s'entraînant à la course à pied comme s'il s'agissait de rattraper son avenir fuyant comme une fusée. Parce que ses brillantes études lui ont appris à étudier, à maîtriser la théorie, mais pas à devenir adulte ni à vivre sans mode d'emploi. Un roman court, cru et cruel, pessimiste, dans lequel je me suis en (petite) partie retrouvée, sur le sentiment d'échec, le passage à l'âge adulte, l'argent, l'indépendance, et le manque d'estime de soi. C'est du moins ce que j'ai cru comprendre de ce livre, dont le message flou me laisse, au final, perplexe et avec un vague sentiment de malaise.
En partenariat avec les éditions Noir sur Blanc via NetGalley.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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« Bonne élève » de Paula PORRONI est davantage le portrait d'une société qui se perd avant même de s'être vraiment cherchée que celui d'une diplômée en Histoire de l'Art qui, déclassée dans le monde creux qui est le sien, cherche à reprendre le chemin des études, bien moins pour atteindre que pour échapper.

La rigueur et la justesse de la description de cette vie bancale n'a d'égale que la pesante noirceur du sujet.

Elle est née en Argentine. Un père décédé a laissé un héritage considérable qui permet à la fille de retourner en Angleterre où elle a décroché, en son temps, un diplôme d'historienne de l'Art qui ne lui offre pas de débouché dans son pays natal. Elle repartira donc à la conquête d'elle-même dans cette Europe dispensatrice de diplômes. Elle en profitera pour mettre de la distance entre elle et sa mère. Et si elle ne trouve pas rapidement ce qu'elle cherche (mais est-elle seulement claire avec elle-même à ce propos ?), elle prolongera sa vie à l'étranger. Ce n'est pas tant la quantité d'argent disponible qui pose problème, c'est plutôt la surveillance qu'exerce sur elle sa mère en épluchant ses dépenses et l'utilisation de sa carte de crédit. Sa génitrice a beau la bombarder de ‘Coucou, chérie' ou de ‘Ma chérie, je suis contente d'avoir de tes nouvelles !'… elle semble pour autant avoir complètement oublié le prénom même de sa fille qu'elle ne nomme jamais. Et c'est là un premier noeud intéressant à observer. Pour avoir un nom, il faut être. Et pour être quelqu'un, il faut pouvoir le prouver par un rang social à tenir. Elle, la fille, n'a rien de cela. Elle n'a qu'une fonction dans ce récit, narratrice de sa décadence, de sa perte d'elle-même dans l'illusion qu'un travail ne peut que lui être promis, qu'une place ne peut que lui être offerte, qu'une existence digne, reconnue et prestigieuse ne peut manquer de souligner la bonne élève qu'elle a toujours été !
Mais le Monde ne tourne pas ainsi.

Paula PORRONI, par ailleurs nouvelliste, signe ici son premier roman. Traduit de l'espagnol (Argentine) par Marianne Million, il nous décortique la solitude des étudiants étrangers et leurs difficultés à sortir du mépris et du rejet des autochtones. L'autrice souligne la décrépitude d'une vie qui passe de chambre en chambre, sous le contrôle douteux de loueuses exploitantes ou de colocataires dépourvus de chaleur humaine à partager. L'écriture de Paula PORRONI ne chercha à aucun moment à plaire. Elle ne s'autorise aucune impasse. Ni les frustrations retenues des membres d'un jury, ni l'étalage de l'avoir et des caprices d'une amie Anna, ni les automutilations qu'une bonne élève, jeune paumée, peut s'infliger, ni les expériences sexuelles dénudées de sens, de reconnaissance mutuelle, a fortiori d'amour.

Le résultat est glaçant. On ne peut que rejeter une héroïne pareille. L'antihéros n'a pas le moindre côté sympathique à nous offrir. La quête de progrès est une descente aux enfers pour laquelle le lecteur ne peut qu'avoir envie de dire qu'elle, la bonne élève, l'a bien cherché. En tous cas, qu'elle n'a rien fait pour l'éviter !

Et vient le temps du questionnement. Ce roman ne nous raconte rien sur un personnage principal qui n'a même pas de nom… Mais ce roman nous en dit tant sur nous-mêmes, sur nos faussements de valeurs, nos oublis de ce que sont de vraies relations humaines, sur ce que nous pouvons réellement devenir… Bref, sur la vie – la nôtre ? – qui pourrait être celle d'hommes et de femmes debout !

« Bonne élève » est le type-même de roman qu'on n'aime pas … mais qui reste bien utile. Une sonnette d'alarme avant qu'il ne soit trop tard. Un son net appelant au sursaut avant les larmes !

Merci à NetGalley, France et aux Editions Noir sur blanc qui m'ont permis de découvrir ce roman noir bien utile.
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Bonne élève Paula Porroni Noir sur blanc Notabila, janvier 2019, #Bonneélève #NetGalleyFrance
"On ne peut lâcher ce premier roman optimiste et désespéré" nous dit l'éditeur et pourtant ce n'est pas l'envie qui m'a manquée! Seule la brièveté du roman m'a incitée à aller jusqu'au bout de cette descente aux enfers. Une jeune femme argentine, diplômée d'une bonne université anglaise , décide de revenir en Angleterre après quelques années passées en Argentine. La crise économique en Argentine ne lui permet pas de trouver un travail correct donc elle décide de tenter un doctorat , pour cela elle ponctionne les réserves familiales , et repart en Europe. Mais les choses ne se présentent pas comme elle le souhaite et c'est la spirale infernale... Voilà au départ une trame malheureusement classique mais cette "bonne élève" est aussi d'un égocentrisme démesuré et victime d'une addiction , elle se sait perdante, elle se voit perdante et s'autodétruit , automutilation, sévices corporels, alcoolisme , sexe tout est bon pour se punir et se déconsidérer... Un roman troublant, perturbant. Je n'ai apprécié ni le sujet ni l'écriture. J'ai trouvé que ces phrases verbe, sujet, complément autour d'un JE omniprésent d'un ennui incommensurable Quelle déception! Je vais finir par penser que la littérature latino-américaine ne me convient pas et cela ne sera pas faute d'avoir essayé ..
Merci aux éditions Notabila pour cette découverte.
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Une étudiante originaire de Buenos Aires part à Londres pour y faire des études et, avec un peu de chance, y trouver un emploi stable. Elle pensait fuir la misère mais c'est une autre misère à laquelle elle va être confrontée dans cette Angleterre de l'après Brexit où les étrangers ne sont pas forcément les bienvenus. Un pitch prometteur donc, d'autant que les éditions Notabilia nous ont confectionné, comme à leur habitude, une magnifique couverture, très graphique, très épurée, très réussie. J'ai le regret de vous annoncer que ce livre n'est pas à la hauteur de sa parure. On y tourne en rond, comme cette pauvre étudiante, entre des scènes de « l'auberge espagnole » en plus trash ou de « Ken Park » en plus soft, à la limite de l'incongru (« ah oui, tiens, si on baisait »). C'est selon. Dommage, parce que le thème du prolétariat international est un thème intéressant, à l'heure de la globalisation et des horizons nationalistes et bouchés. L'héroïne argentine se mutile pour oublier ses frustrations, ses déceptions, les pressions qu'elle subit, à distance, de la part de sa mère qui a mis en elle toutes ses vaines espérances et qui l'espionne par débit de carte de crédit interposé (basique). Mais là encore, l'auteur ne va pas au bout de ces plaies, de leur signification. Rien de spécial donc dans ce petit roman qui a le mérite de se lire vite. Et moi qui me réjouissais de découvrir une écrivaine argentine. Zéro pointé, comme sur la couv'.

Lien : https://www.instagram.com/li..
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critiques presse (4)
LeDevoir
25 février 2019
Le roman de Paula Porroni se décline en une narration à la première personne qui nous installe dans un présent anxiogène.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LaLibreBelgique
05 février 2019
Dans Bonne élève, son premier roman, Paula Porroni narre les espoirs et déconvenues d’une universitaire argentine en Angleterre.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeMonde
22 janvier 2019
Bonne élève explore avec une lucidité aiguisée ce moment de flou où l’on est encore trop jeune pour se prévaloir d’une vie installée, mais déjà trop vieux pour avoir encore le droit aux trébuchements des néodiplômés.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Actualitte
10 janvier 2019
La première personne de ce roman est une voix terrible : une brutalité féroce, sans aucun recul sur le monde, qui nous enferme dans un circuit fermé.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Sur Internet, j'épluche les annonces classées des journaux. J'ouvre les descriptions de postes dans les musées, galeries et revues. Quand je ne trouve rien, j'écris espagnol, art et Amérique du Sud dans le moteur de recherche. Il n'y a que des annonces destinées à des professeurs d'espagnol, que j'écarte immédiatement. Enseigner les langues est humiliant. C'est ce que font les gens sans bagage. Ceux qui n'ont ni talent ni formation. Maman les appelle les gens qui n'ont pas de chance. Je vais sur la page de mon université et clique sur l'onglet dédié aux jeunes diplômés. J'examine les postes concernant le premier niveau et trouve une longue liste de stages dans des galeries et des salles de ventes. Aucun n'est rémunéré. En relisant les descriptions, je sens le poison refluer en moi, et je pense que je donnerais n'importe quoi pour avoir de nouveau vingt-trois, vingt-quatre ans, et pouvoir ainsi me présenter à ce genre de job. Parce que, aujourd'hui, jamais les directeurs de galerie et de musée ne me sélectionneraient.
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Ils arrivent avec de lourdes valises. Autour du cou, ils portent les écharpes de leurs différents colleges. On reconnaît facilement les nouveaux. Âgés de dix-huit ans, ils ont le visage plus rond, les pupilles dilatées par la peur. Ils se sont procuré les sweat-shirts à écusson de l’université. Le lion rampant avec sa crinière de feu. La nuit, ces mêmes étudiants représentent la plus grande des menaces. Ils sentent la solitude, le vide. Il faut les éviter, ne pas croiser leur regard. En groupes, parfois déguisés, ils entrent et sortent des différents pubs. L’un après l’autre.
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Les mots se brisent. Les lettres avancent au premier plan, se remplissent de crêtes et de crochets. Comme des hiéroglyphes. Je pense que les rimes pourraient peut-être relier les mots, mais ces lettres n’en comportent pas. Il s’agit d’une pensée comique, conçue par mon esprit dans le but de m’annihiler. Je regarde le clavier sale, couvert de miettes. Je ferme les poings, les serre et me frappe les cuisses avec force. J’ouvre les mains. Je ferme les poings. Je recommence à me frapper. Et la douleur se répand, elle palpite dans son centre un instant et se dessèche.
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Comme une étoile, elle a mille pointes de lumière. Je retire l’épingle, je m’effondre. Je n’ai plus de force. La blessure palpite, brûle. L’air appuie sur ses contours. Puis je m’arrête et je passe un tee-shirt lâche. La blessure ne doit pas s’infecter, sinon ça se terminerait à l’hôpital. Je range mes vêtements, mes chaussures. J’étale la couverture sur le lit. Pendant ce temps, je suis ouverte, attentive à la douleur, dans toute son étendue, au-delà des distractions et de la pensée.
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Je me promets que demain, après-demain au plus tard, je vais me préparer. Retourner à mes notes. Sans faute. Même s'il n'y a pas de bureau ni de chaise, je vais me remettre au travail. Je n'aurais jamais dû entreprendre ce voyage avec Anna. Surtout si près du doctorat. J'aurais dû rester à Londres, à lire, travailler, faire des résumés. À les corriger. Le bétail ne doit pas sortir de l'enclos. Je vais retourner à mes notes sur la nature morte. Et m'y tenir.
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