« Je ne partirai pas tant que tu auras besoin de moi » a dit le corbeau au père de famille plombé par le chagrin.
Chaque objet, chaque centimètre de sa peau ou de ses cheveux est recouvert alors par une fine pellicule de douleur ; deux jeunes garçons perdus de chagrin viennent compléter ce triste tableau.
C'est la première fois qu'une critique du magazine Lire ne correspond pas à mon ressenti, mais alors pas du tout.
Dans des chapitres parfois très courts, PAPA, LE CORBEAU et LES GARCONS s'expriment sur ce pan de leur vie qui a suivi la mort de la mère. Puisse la blessure de la perte, à défaut de cicatriser, se refermer assez pour que l'envie de vivre réapparaisse.
Le sujet de la reconstruction après la mort d'un être aimé aurait dû être, à mes yeux, passionnant.
Les 120 pages portant sur le travail de deuil du père, par le biais de la présence très gothique du corbeau, messager surnaturel qu'on n'attendait pas, n'étaient pas à la hauteur de mes attentes. Les enfants s'amusent du corbeau, il sera confident, coach, ange gardien. Pour ma part, il ne sera rien du tout.
Hélas, le texte d'une inventivité littéraire trop osée pour moi (texte "fouilli", contenu parfois à la limite de l'intelligibilité..) m'a sans doute perdue très vite.
Je n'ai pas su vraiment si l'oiseau est un double des ruminations du père et des enfants, ou un objet littéraire non identifié du père qui est aussi auteur en recherche.
Les trois narrations, parce qu'elles se chevauchent, s'accordent, se contredisent souvent, avec leur style propre, font de cette musique une cacophonie qui m'a déstabilisée, agacée, désorientée.
Je ne suis pas très moderne en ce qui concerne la littérature. En tout cas, beaucoup moins que les journalistes du magazine Lire.
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