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Un roman historique comme je les aime.

Avec une vraie histoire autour de faits historiques très documentés. Un polar qui se tient et qui est palpitant , avec des personnages hauts en couleurs et surtout très humains, et au caractère fort. Il faut bien ça pendant la révolution !
Mais surtout le côté humain ou le héros n'est pas épargné, et le lecteur non plus au passage. Il y a des évènements qui se sont déroulés qui donnent froid dans le dos.

Je n'ai qu'un regret c'est que j'ai fais la connaissance de l'auteur que très récemment et du coup de son personnage principal Victor Dauterive. du coup, j'ai commencé la série par le tome 5 ( je remercie l'auteur pour cette découverte). Mais je crois, que pour apprécier pleinement cette série il m'aurait fallu commencer par le début. Je vais bien évidemment dans les mois a venir remercier à tout cela.

En plus d'être très documenté, Jean-Christophe Portes a une plume très agréable qui emmène littéralement le lecteur à une autre époque… ici celle des Jacobins.

Une grande découverte, a conseiller aux plus grands amateurs de romans historiques !
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Titre : La trahison des jacobins
Auteur : Jean-Christophe Portes
Année : 2019
Editeur : City Editions
Résumé : Été 1792. Une moiteur constante étouffe les parisiens. Prêtes à fondre sur les révolutionnaires, les troupes austro-prussienne campent à quelques lieux de la capitale. La tension est partout : aux Tuileries où le roi complote pour sauver la monarchie mais aussi dans les rues, où les sans culottes font régner la terreur et où la moindre parole déplacée peut valoir de voir sa tête fichée au bout d'une pique. Dans cette période troublée le lieutenant Dauterive lui, n'a qu'un but : retrouver le jeune Joseph tombé aux mains d'un réseau pédophile opérant à Bicêtre, la prison des fous, des voleurs et des enfants.
Mon humble avis : La trahison des jacobins est le cinquième volume des aventures de Victor Dauterive, lieutenant de gendarmerie emporté dans le tumulte de la révolution française. Ceux qui suivent francksbooks assidument - oui, oui, il y en a, et j'en suis le premier étonné - savent que je suis particulièrement fan de cette série et cet opus ne me fera pas changer d'avis, bien au contraire. En effet, jamais épisode n'a été plus tendu, plus haletant, plus traversé d'un souffle, que cette trahison des jacobins. Dauterive a mûri, il s'est délesté de l'influence de Lafayette, est devenu plus dur, plus violent et rien ne l'arrête dans sa recherche du jeune Joseph. Une fois de plus, Portes nous régale par son érudition, par la finesse de ses descriptions et par sa façon brillante de décrire ce Paris révolutionnaire et bouillonnant. À l'image de son jeune héros, les personnages ont gagné en épaisseur, Olympe de Gouges passionara et icône féministe en avance sur son temps, Joseph le jeune orphelin torturé et l'immonde Dossonville, exécuteur des basses oeuvres de Danton. Tous se croisent dans un ballet savamment orchestré, où le rythme ne faiblit jamais, où les rebondissements sont incessants. Comment évoquer ce roman sans parler de la scène finale ? Sans parler de ce que l'on a surnommé la deuxième révolution ? Une scène décrivant la prise d'assaut des Tuileries par les révolutionnaires, une scène obscène de violence, de cruauté, où le sang se répand sur les pavés de Paris comme un fleuve tumultueux. Cet épisode, tiré d'une réalité historique, vaut à lui seul que l'on se penche sur cet excellent roman de Jean-Christophe Portes. J'avoue que l'évolution de Dauterive est également pour beaucoup dans cette chronique dithyrambique. Autrefois un peu falot, le jeune homme a pris du caractère, il est plus sombre plus déterminé, plus sensuel aussi, et c'est un plaisir de suivre son évolution tandis qu'en arrière fond la ville devient folle. Moins alambiqué que l'épisode précédent, plus tendu, plus noir, ce roman est une grande réussite, un plaisir de lecture et j'envie vraiment les lecteurs qui vont découvrir cette superbe série historique.
J'achète ? : Sans aucune, aucune hésitation. Comment ne pas être passionné par cette période de l'histoire française ? Comment ne pas succomber aux charmes d'Olympe de Gouges ? Comment ne pas frissonner devant la description hyper réaliste de ce que fut l'infâme Bicêtre ? Une grande réussite, encore une fois.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Nous sommes le 10 juillet 1792. Victor Dauterive, 20 ans, courageux aristocrate converti aux idées nouvelles mais respectueux du Roi et de la Constitution, lieutenant de Gendarmerie, cherche partout son petit protégé, Joseph, enlevé par son ennemi, Dossonville, un proche de Danton. Joseph, mendiant illettré, boiteux, orphelin mais plein de malice, qui sert Victor en tant que valet d’écurie et porteur de messages. Sous ses yeux, on a brisé son bras et on l’a emmené Dieu sait où … Ce sera pire qu’en enfer. Victor se sent responsable de l’avoir entraîné dans ses combats politiques dangereux. Il se lance avec opiniâtreté à sa recherche, dans un Paris nauséabond et encombré, où une deuxième Révolution se prépare.
La quête de Joseph va monopoliser l’action du jeune héros, qui vient de s’affranchir de sa fidélité au Marquis de La Fayette. Son patron est à présent un député membre du Comité de surveillance de l’Assemblée nationale, commissaire de police, membre des Cordeliers et aussi des Jacobins, Antoine-Louis Charpier. Celui-ci charge Victor d’enquêter sur la mort suspecte d’un policier chargé d’investiguer sur une affaire de contrefaçon massive d’assignats.
Alors que la révolte enfle, en particulier à l’annonce du manifeste de Brunswick qui menace l’envahissement du territoire par les Autrichiens et les Emigrés, chacun se méfie de son voisin, même au sein de son propre parti, des trahisons, les complots se préparent, échouent, les corruptions s’étalent, les scandales immondes affleurent. C’est le chaos qui va aboutir à la journée sanglante du 10 août, à l’attaque des Tuileries, au massacre des gardes suisses et à l’arrestation de la famille royale.
Une fois tournée la première page de cette histoire qui suit la trame des événements authentiques et met en scène des personnages historiques (c’est tout le charme des polars du genre !), on ne peut littéralement plus la lâcher.
Les descriptions des combats de rues, de la violence du peuple, de l’ambiance des assemblées captivent immédiatement. Le héros à l’âme torturée, plein de scrupules et horrifié par les turpitudes qu’il découvre, sa bravoure le rendent attachant, lui et ses comparses.
Comme j’aurais aimé lire cette série – je suis accro comme à telle ou telle série policière américaine – lorsque j’étais plus jeune, qui m’aurait ainsi permis de mieux comprendre les ressorts de la Révolution française ! Hélas, et comme le déclare l’un des personnages : « Le peuple s’abuse de croire qu’il trouvera mieux en renversant tout. Ce sera pire. » Car après le 10 août 1792, viendra en effet la Terreur.
Une nouvelle fois, Jean-Christophe Portes nous ravit. Chaque nouvelle aventure de Victor Dauterive est encore plus enthousiasmante que la précédente.
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La Trahison des Jacobins a été publié par les éditions City en 2019. Les faits et l'ambiance politique qui règne dans Paris en cette époque troublée sont méthodiquement et clairement exposés. La plume de Jean-Christophe Portes est très agréable à lire, élégante et minutieuse, mais le style est plus abrupt, plus râpeux que dans les opus précédents, à l'aulne de la misère plus présente dans cette cinquième enquête: "On n'y voyait pas grand chose à cause des fenêtres fermées, pour éviter que l'air extérieur ne vienne corrompre celui de l'intérieur, dit l'Econome qui déambulait un pas devant lui, penché sur les litières immondes...Il disait d'autres choses; qu'il avait tant d'enfants, si fragiles, si démunis, tant de misère et de morts. Que c'était l'été et qu"on n'attendait point pour enterrer, il faisait trop chaud." (Page 17).
Construction: immédiate descente aux Enfers avec la visite de Dauterive dans la prison de Bicêtre, véritable antre du diable, à la recherche de Joseph, disparu à la fin de l'épisode précédent, illustrée par des descriptions imagées et terriblement évocatrices.
Thèmes: trafic d'enfants; réseaux de prostitution; scandale financier (fausse monnaie).
Sens de la mise en scène avec des descriptions précises, hautes en couleurs, révélant les tréfonds sordides de l'âme humaine: "Elle voulut crier mais ne réussit qu'à s'éloigner à pas hagards, le Hibou dans son sillage. Sur son chemin, elle vit d'autres fillettes ou des garçons (le plus âgé n'avait pas douze ans) satisfaire leurs clients de toutes les façons possibles, certaines offrant leurs croupes penchées en avant, comme dans les pires gravures licencieuses. D'affreux personnages de tous âges et de toutes conditions rôdaient autour, tous bien laids et bien répugnants, suant le vice...Souvent des filles perdues accompagnaient les enfants, se faisant passer pour leurs mères, de sorte que nul n'y trouvait à redire...Parfois les enfants sont prostitués par des maquerelles, dit Restif. Dans ce cas, le réceptacle de leurs ébats n'est pas le jardin mais le bordel." (Pages 168-169)...
..."Oui, certaines familles cédaient leurs propres fils ou filles aux marchands de sexe. Des femmes dix fois mères, qui abandonnaient le dernier rejeton non désiré - après tout c'était cela ou la famille crevait de faim, avec trop de bouches à nourrir. le trafic s'alimentait aussi de fillettes ou de garçons enlevés, volés Dieu savait où, Dieu savait par qui. A Bicêtre? Peut-être bien! Dans les faubourgs, dans les campagnes...D'autres gosses étaient directement retenus à la source pour ainsi dire: des épouses désirant cacher leur grossesse à leur mari, des filles de maison, des cuisinières, des paysannes enceintes. Une négociante leur offrait des arrhes; en échange elles accouchaient chez cette dernière et lui abandonnaient le bébé. Et quelques années plus tard, celui-ci venait alimenter l'odieux marché." (Page 173). =>Pratiques malheureusement toujours d'actualité.

A la fin de l'épisode précédent, L'Espion des Tuileries, Joseph est enlevé par Dossonville, afin de se venger de Dauterive, et emprisonné à Bicêtre. Déclaré mort, Victor rumine sa colère et son chagrin de n'avoir pas su protéger son petit valet. Afin de venger sa mort, il n'a plus qu'une seule idée en tête: tuer Dossonville. Mais Charpier a un autre plan pour lui: discréditer Danton afin de détruire Dossonville, son principal agent.
C'est alors que le policier Bachelu est retrouvé mort dans un établissement de Bains Publics, en apparence suicidé mais plus certainement assassiné, supposément par Dossonville, sur les activités illicites duquel il enquêtait. A moins qu'il ne s'agisse d'un règlement de compte par Mariette, un médecin altruiste, criblé de dettes, dépensant tout son argent dans le jeu, complice de Bachelu dans son trafic d'alcool?
Victor est chargé de l'enquête par Charpier, assisté par le policier Lacour: "Vous allez reprendre l'enquête contre Dossonville, et vous la mènerez à son terme avec monsieur Lacour. Vous aurez un mandat du Comité de surveillance de l'Assemblée. Je serai votre seul interlocuteur...N'oubliez pas que Dossonville travaille aussi pour le Comité de surveillance. Il s'occupe de la lutte contre les faux assignats..." (Pages 44-45).
Quant à Olympe, persuadée que Joseph n'est pas mort mais tombé entre les mains de trafiquants d'enfants, part à sa recherche, écumant les bas-fonds de la capitale, sans se douter des dangers auxquels elle s'expose.
Plus Victor avance dans son enquête, plus il a la conviction que la véritable raison du décès de Bachelu concerne un secret d'Etat bien plus important que le trafic de fausse monnaie. Tandis que la menace autrichienne se fait chaque jour plus présente, frappant aux portes de Paris, dans une ambiance de guerre civile: "Désormais, tout était clair: la Cour attendait l'arrivée des Autrichiens pour reprendre le pouvoir. Capet remonterait sur son trône millénaire comme si rien ne s'était passé, comme si les Droits de l'homme, comme si toutes les réformes ne comptaient pas. On fusillerait, on pendrait quelques centaines de meneurs, des députés ou des officiers, on raserait les clubs, on fermerait les journaux et l'Assemblée, et la vie d'autrefois reprendrait." (Pages 312-313) =>Comment Victor, dans de telles circonstances, parviendra-t-il à démêler les fils de cette intrigue complexe?

Quelle admirable leçon d'histoire couplée d'un passionnant roman d'aventures policières!! La Trahison des Jacobins présente tous les ingrédients du polar historique de haut vol. Car désormais, Jean-Christophe Portes figure parmi les meilleurs auteurs du genre. J'ai bien plus appris sur cette période complexe en lisant ses romans que pendant les cours dispensés au lycée. L'auteur excelle à démêler les fils embrouillés de l'Histoire et à présenter le plus clairement possible les dessous politiques de la Révolution, tout en concoctant une intrigue policière bien ficelée. Je regrette toutefois que la haute qualité de l'ouvrage soit gâtée par les trop nombreuses coquilles dues au manque de soin apporté à son élaboration.
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Coup de coeur
Je tiens à remercier l'auteur qui m'a fait le bonheur de m'offrir son roman broché dédicacé. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce titre qui est le cinquième volume des "enquêtes de Victor Dauterive", un roman historique à suspens. Chacun de ces titres est indépendant donc je n'ai pas eu de frustration à lire celui-ci sans avoir lu les précédents. Par contre, je pense fortement me pencher sur ceux-ci car cette lecture m'a complètement enchantée.

Pour ce tome il débute le 10 juillet 1792 pour se terminer le dimanche 26 août de la même année. Victor Dauterive, principal personnage et lieutenant, va dans un premier temps enquêter sur la disparition d'une jeune garçon, Joseph, son petit serviteur.

On se trouve en pleine période révolutionnaire et bien d'autres événements vont se produire et l'accaparer. Entre un assassinat déguisé en suicide, les complots et trahisons, il est difficile de se fier à qui que ce soit dans ce Paris englué dans le sang et la révolution.

"Quatre heures sonnèrent au clocher de Saint-Germain-des-Prés. Penché à la fenêtre, Dauterive vit passer des sans-culottes, qui braillaient le chant des Marseillais. Un groupe passa avec en son centre Danton, le maître de ce quartier où régnaient les Cordeliers. Comme toujours, Desmoulins marchait à ses côtés, cheveux au vent."

L'auteur se réfère aux actualités de cette époque tout en mêlant réalité et fiction, vous pourrez apprécier les recherches et lectures qu'il a effectué pour l'écriture de ces livres. On retrouve des passages sur la Salpêtrière, l'hôpital Bicêtre et bien d'autres lieux et personnages dont j'ai pu lire ailleurs.

"Joseph pleurait. Était-il possible qu'un tel endroit existe? Il montait par la fenêtre d'autres gémissements, des pleurnichements, des rires idiots. Un homme en appelait au diable, à la puissance infernale, aux loups-garous, promettait des philtres d'amour."

Et je pense que ces lieux ou personnages sont indissociables de cette période. Certaines scènes vous feront frémir de peur et de rage. La rébellion des femmes va aussi se mettre en avant avec Théroigne de Méricourt, figure incontestable de cette révolution.

"Le jeune homme vit alors arriver une femme à la tête enturbannée, une grande ceinture de cuir à la taille où étaient passées deux longs pistolets : Théroigne de Méricourt, gracieuse et furieuse, qui dispersa les deux grenadiers à coups de cravache à pommeau d'or."

La fureur et la rage étaient présentes en chacun, la misère aidant il n'était point de réticences à faire payer par n'importe quel moyen un changement à cette France monarchique.

"En haut des marches, une trentaine de cadavres d'hommes dénudés, émasculés, les visages tuméfiés ou enfoncés par Dieu savait quoi, ou il en manquait des morceaux. A chaque pas des vieillards, des frotteurs, des cuisiniers morts, des Suisses éviscérés…"

J'ai relevé un certain nombres d'extraits qui m'ont marquée, mais je ne vous ai pas dévoilé les plus abjectes et odieux.

J'avais, bien entendu, déjà vu passer des chroniques sur les romans de cet auteur, sur les réseaux sociaux, sans m'y arrêter vraiment. Je suis ravie que l'auteur m'ait contactée par le biais de Babelio. Dans les notes de l'auteur vous pourrez aussi découvrir que les faits relatés à la Correction de Bicêtre étaient réels et impunis.

Voilà une lecture que je n'oublierais pas de sitôt et un auteur que je vais suivre. Je recommande ces romans à tout amateur d'histoire et de thriller historique.

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« La trahison des Jacobins » est le cinquième volume d'une série qui retrace les aventures de Victor Dauterive. Je vous conseille donc (de mon avis) de lire les précédents volumes avant d'attaquer celui-ci, histoire que vous ayez toutes les cartes en main pour comprendre ce nouveau volume haletant et passionnant dans une France déchaînée où une seconde révolution se prépare...

La chronique complète sur Songe !
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La Feuille Volante n° 1404– Octobre 2019.
LA TRAHISON DES JACOBINS - Jean-Christophe Portes - City Éditions.

Cet été 1792 est étouffant mais aussi et surtout bouleversant pour le lieutenant de gendarmerie Victor Dauterive qui apprend la disparition et peut-être la mort de Joseph, son petit serviteur orphelin qu'il espérait adopter et éduquer. Il n'a pu voir le corps et des rumeurs courent sur le trafic d'enfants qui serviraient à la prostitution. Il va donc s'employer à le retrouver. D'autre part, le député Charpier, un Jacobin, va le charger d'élucider la mort étrange d'un policier qui s'intéressait à un juge corrompu, Dossonville, proche de Danton et probablement actif dans le trafic des assignats en vue de détruire financièrement la Révolution. Victor qui le soupçonne d'être responsable de la mort de Joseph accepte donc d'autant plus facilement cette mission. Pour cela, il sait qu'il devra prendre ses distances et éventuellement trahir La Fayette à qui pourtant il doit tout. Mais cette époque est celle des trahisons, celle du roi qui a fui à Varennes et dont on demande la déchéance mais que l'Assemblée dominée par la Jacobins refuse, celle De La Fayette qu'on soupçonne d'attendre les troupes autrichiennes venues envahir Paris, celle des révolutionnaires eux-mêmes, celle de Danton, personnage populaire mais ambigu qui se dit du côté du peuple mais qu'on suspecte d'être aussi favorable à la Couronne, celles des partis politiques pour la conquête du pouvoir, le tout dans une atmosphère de guerre civile, d'un monde qui bascule et déchire les familles, où chacun complote et surveille son voisin, où la mort rôde à chaque coin de rue... Les investigations et les pérégrinations périlleuses de Victor permettront au lecteur d'arpenter les vieilles rues de Paris, mais aussi les bas-fonds, révélant que la Révolution n'a rien changé à la corruption de la société de l'Ancien Régime. Ces temps troublés ont favorisé l'émergence de tous les travers et des folles ambitions parfois meurtrières de l'espèce humaine, au point que les idées philosophiques qui avaient présidé à l'avènement de la Révolution ont été vite oubliées. Cette prise de conscience est d'autant plus douloureuses pour lui qui, enthousiaste et confiant face à ce changement de société, avait renié ses origines nobles. Il sait que L Histoire s'écrit sous ses yeux, que les luttes politiques réclament chaque jour davantage leur lot de morts, que la vie ne tient qu'à un fil dans la confusion et la cruauté des combats et dans la recherche de documents secrets et compromettants, que l'idéal qui l'avait habité se dissout petit à petit mais qu'il doit y resté fidèle malgré les atermoiements, les trahisons, les lâchetés, les bouleversements de situations.
J'aime lire les romans de Jean-Christophe Portes parce que, non seulement il replace son lecteur dans le contexte mouvementé de l'époque, place des personnages fictifs, souvent inspirés d'authentiques révolutionnaires, au sein de l'Histoire que cependant il respecte, les fait se rencontrer et parfois s'affronter, évoque notamment la belle Olympe de Gouges dont Victor est secrètement amoureux (il n'est pas indifférent à la beauté des femmes) et qui met sa fougue et son courage au service de son ami, brosse le portait de l'énigmatique et inquiétant Rétif de la Bretonne. A travers la figure d'Olympe de Gouges qui eut une vie faite de combats et de libertés, l'auteur rappelle son rôle dans la lutte des femmes pour la reconnaissance de leurs droits. Tout cela ne viendra que bien plus tard. Son roman est très documenté (il cite et commente ses sources en fin d'ouvrage), émaillé de descriptions poétiques, de détails sur le mode de vie, de recettes de cuisine et se fait le miroir de la nature humaine. Je remercie des Éditions City de m'avoir fait découvrir ce nouveau roman que le style de Jean-Christophe Portes et ses recherches historiques ont rendu, comme toujours, passionnant. Il s'inscrit dans la continuité de l'oeuvre de notre auteur.
La mort de Jean-François Parot a laissé un vide dans le domaine du roman policier historique. Sans vouloir faire la moindre comparaison entre ces deux auteurs, la période n'étant pas exactement la même, mais avec, depuis quelques années déjà, la création du lieutenant Dauterive et ses investigations menées au temps de la Révolution, Jean-Christophe Portes s'impose comme son successeur naturel et j'ai personnellement toujours plaisir à lire ses romans.
©Hervé Gautier.http:// hervegautier.e-monsite.com
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Deux enquêtes au programme : l'enquête officielle dont est chargé Victor par le député Charpier, à savoir le meurtre d'un policier, et l'a privée : retrouver Joseph. En compagnie de Victor et d'Olympe, nous allons donc partir à la recherche de Joseph, porté pour mort mais dont la mort n'a pas été prouvée. Rien ne nous sera épargné et nous allons patauger dans les scandales véridiques de l'époque : les disparitions d'enfants, le trafic d'enfants, choisis à la Correction des femmes, pour ensuite être vendus ou les placés dans des maisons de plaisir… On appelait ces enfants « des bijoux ». La Salpêtrière était connue pour ses dépravations et La description de Bicêtre à l'époque fait froid dans le dos.
Mais rechercher Joseph n'empêche pas Victor de se trouver mêlé aux malversations d'un juge de paix corrompu : les deux enquêtes s'entremêlent. Il y a de l'action, du rythme, du suspense…

Juillet 1792 : La prise des Tuileries. Avec Victor, nous serons aux premières loges. Nous allons aussi nous approcher de Danton et de sa clique, ce qui ne se révèlera pas sans danger.
Entre Victor Dauterive et sa famille le fossé se creuse encore et toujours, même si la loi du sang est toujours présente.
Plus les pages se tournent et plus Victor grandit, s'humanise et s'ouvre à la vie. Il faut dire qu'il est encore très jeune et qu'il s'affirme. Il est en proie aux doutes, aux découvertes, il se cherche mais il ne se laisse pas déstabiliser et prend finalement toujours la bonne voie. Et cela rend la série encore plus attachante. L'émotion est un plus incontestable qui ne cesse de grandir au fil des tomes et qui rend le personnage de plus en plus présent et attachant.

La grande Histoire, les personnages ayant existé, des personnages fictifs qui se mêlent parfaitement aux vrais, on se sent de plus en plus intégrés dans l'Histoire : en plus des personnages récurrents, tels que ma très chère et estimée Olympe de Gouges (voir article), j'ai retrouvé Restif de la Bretone, alias « le hibou » écrivain, imprimeur, mais aussi agent de Sartine et Lenoir – dont j'avais fait la connaissance dans la série des romans mettant en scène Nicolas le Floch (voir article). A tous ceux qui regrettent le Marquis de Ranreuil, commissaire de police au Châtelet du regretté Jean-François Parot, je conseille vivement les aventures du Chevalier d'Hauterive, plus connu sous le nom de Victor Dauterive, et gendarme de son état …

Je vous conseille vivement de lire les notes aux lecteurs à la fin du livre ou l'auteur vous donne des informations sur le coté historique du roman. Il y parle entre autres du un témoignage de Restif sur la pédophilie à l'époque, plus précisément en 1795 et le rôle de la police …

Je voudrais également vous recommander la BD « La Révolution » (voir article)
Lien : https://www.cathjack.ch/word..
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Voici le cinquième volume des aventures de Victor Dauterive. le protagoniste s'éloigne de son mentor, Lafayette. Il travaille désormais pour le comité de surveillance de l'Assemblée nationale, sous la supervision du député Charpier.
Ce tome est plus sombre, plus sanglant. Victor a changé. Retrouver Joseph est son seul but. Afin d'y parvenir et de recevoir de l'aide, il accepte l'affaire que lui demande d'examiner Charpier : un policier se serait suicidé, alors qu'il menait une enquête. En plus de cela, l'Assemblée est en effervescence, et chaque membre influent place ses pions afin d'avoir la main mise sur le Roi.
[...]
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5ème volume mettant en scène le personnage de Victor Dauterive, jeune lieutenant de gendarmerie de vingt ans. Peut se lire indépendamment des autres, c'est d'ailleurs ce que j'ai fait et je n'ai pas du tout été gênée.

Vous savez combien je suis frileuse dès qu'il s'agit de thriller historique, particulièrement avec ceux ayant pour cadre la Révolution. Je me suis laissée tentée malgré tout, et je pense avoir bien fait car ce fût une lecture absolument enrichissante.

Nous sommes ici sur une période très courte mais oh combien touffue de notre révolution, entre le 10 juillet et le 14 août 1772. On resitue ?

Épisodes historiques précédents :

Prise de la Bastille : 14 juillet 1789
Fuite du roi et arrestation à Varennes : 20 et 21 juin 1791
Vote de la Première Constitution française : 3 septembre 1791

Période relatée dans le roman :

Prise des Tuileries et chute de la royauté : 10 août 1792

Prochainement :

Exécution de Louis XVI : 21 janvier 1793
Instauration de la Terreur : 5 septembre 1793
Mise en place d'un Directoire : 31 octobre 1795

Coup d'État du 18-Brumaire an VIII ; Bonaparte est nommé consul provisoire : 9 et 10 novembre 1799



Je ne sais pas vous, mais ça fait du bien de savoir exactement où on est !

J'ai apprécié découvrir ce Paris de 1792, l'ambiance révolutionnaire et le mode de vie de l'époque. Car avant l'enquête policière menée par Victor, c'est avant tout une immersion dans une période historique forte de la France. J'ai appris une foule de choses, allant de l'hygiène, des habitudes alimentaires, ou encore des difficultés rencontrées par tout un chacun, bref, la vraie vie de l'époque ! Ce que l'on ne nous apprend malheureusement pas dans les livres d'histoire mais qui est pourtant essentiel à la bonne compréhension des enjeux économiques et politiques.

Les parties relatives aux hôpitaux et à la santé publique m'ont passionnées, il est vrai que mon travail est en rapport direct avec cette thématique, je ne peux que m'y intéresser ! Bicêtre et son usage d'enfermement des mendiants, vagabonds et de tous les « indésirables » m'a glacé le sang.

Côté intrigue, le lecteur n'est pas en reste, loin de là ! Victor va tenter de retrouver Joseph, son valet boiteux et orphelin disparu dans de sombres circonstances. Face à cette enquête menée discrètement, Victor va devoir également résoudre le meurtre dissimulé en suicide d'un policier, aux Bains de Poitevin, ce qui nous permettra d'autant plus de mieux appréhender les coutumes en vigueur à cette époque.

Le rythme est intense, on ne chôme pas entre rebondissements liés aux intrigues et actualités historiques. Nous retrouvons des personnages connus, tels Danton, Desmoulins, ou encore Théroigne de Méricourt. Des sujets graves sont évoqués, fouillés, creusés, la machine à remonter le temps que nous propose l'auteur est un véritable outil de réflexion, une transmission historique d'une grande richesse.

La scène finale est absolument grandiose. Vivre un tel épisode de la révolution de l'intérieur, honnêtement, cela vaut tous les meilleurs enseignements du monde !

La plume de Jean-Christophe est minutieuse, détaillée, mais sachant rester agréable et divertissante. le travail de recherche est impressionnant. Les notes et repères historiques en fin d'ouvrage sont une mine d'informations, Jean-Christophe nous propose en effet un point complet des références lui ayant servi à écrire ce roman, mais également il nous démêle le vrai de la fiction.

Il en résulte un roman qui ferait aimer l'histoire à n'importe quel ado récalcitrant !

Se détendre tout un reprenant des cours d'histoire sans en avoir l'air, c'est pas le must ?

Je remercie Jean-Christophe pour cette lecture !
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