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EAN : 9782709630832
302 pages
J.-C. Lattès (01/04/2010)
3.22/5   76 notes
Résumé :
Ils firent parler d'eux, non pour le meilleur mais pour le pire!

Nous connaissons bien nos grands hommes; mais connaissons-nous nos grands nuls, nos piteux, nos médiocres, tous ces losers que l'histoire tient pour responsables de nos fiascos?

Derrière Trafalgar, Waterloo, Sedan, ou le naufrage de La Méduse, il y eut toujours un ou plusieurs individus dont les noms furent en leur temps frappés d'opprobre, puis, pour certains d'entre eu... >Voir plus
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Essai de Clémentine Portier-Kaltenbach.

L'auteure présente avec humour une liste non exhaustive mais sévère de "nos grands nuls, nos piteux, nos médiocres" (p. 9) qui ont les défaites et les fiascos de l'histoire de France. Elle tire des "oubliettes de l'histoire les nuls et les perdants de tous poils." (p. 10) Voici la liste de ces zhéros.

Yves de Kerguelen qui n'a jamais posé le pied sur les îles qui portent son nom

Pierre-Charles-Silvestre de Villeneuve, "le négatif absolu de l'amiral Nelson" (p. 106)

Hugues Duroy de Chaumareys, "le naufrageur de la Méduse" (p. 125). L'homme "se confond avec le désastre dont il fut responsable. Il a disparu, comme dissout, aspiré, par l'oeuvre de Géricault." (p. 125)

Soubise, grand zhéro de la guerre de Sept Ans et responsable de la défaite de Rossbach.

Emmanuel de Grouchy, maréchal d'Empire, "bouc émissaire de la défaite de Waterloo" (p. 117), tiré d'un oubli dont il se serait satisfait par le poème L'expiation de Victor Hugo.

François Achille Bazaine, réfugié à Metz, qui laissa la Prusse remporter la guerre en 1870.

Le général Georges Boulanger, "champion toutes catégories de l'occasion manquée" (p. 205) qui, après avoir ébranlé la troisième république, a laissé filer sa chance en s'enfuyant avec sa maîtresse.

L'abbé Desfontaine, critique littéraire très jaloux de Voltaire. Les deux hommes s'affrontent à coup de lettres, d'articles, de manifestes, de dénonciations et de calomnies.

Jean-Baptiste Suard, critique littéraire, homme de lettres et censeur de Louis XVI, acharné envers Beaumarchais dont il a censuré à plusieurs reprises La folle journée ou le mariage de Figaro.

Népomucène Lemercier, "ennemi irréductible du romantisme, il s'opposa par deux fois à l'élection de Victor Hugo à L Académie Française. Un nain interdisant à un colosse l'accès au Panthéon de la littérature!" (p. 254)

Léon Bonaparte, fils aîné et batard de l'illustre empereur, noceur dépensier, "quoi qu'il entreprenne, cela tourne mal! Et ses échecs sont d'autant plus accablants qu'ils sont, par la force des choses, mis en balance avec les succès fulgurants de son papa." (p. 262)


Principal et unique reproche que je formule contre cet essai: l'abus de points d'exclamation! Ils ont tendance à décrédibiliser le propos historique et donnent au texte l'accent d'un script de show télévisé.

Ce point (d'exclamation) écarté, l'essai se lit très bien. Les faits historiques sont brièvement résumés, suffisamment pour saisir toute la grandeur des bêtises de nos zhéros français. Si parfois les sources semblent manquer et si les biographies semblent bien maigres, il ne faut pas l'imputer au travail de l'auteure. Elle signale très justement en introduction qu'il n'est pas aisé de trouver de la documentation et des écrits sur des hommes voués aux gémonies par un pays tout entier.

Tous les zhéros restent des hommes. Même s'ils sont marins d'eau douce, piètres militaires ou mesquins intellectuels, il est facile de les prendre en sympathie, ces pauvres bougres encombrés d'un talent trop grand pour eux ou aveuglés par une idiotie qui confine au grand art!

Si l'auteure s'y entend pour réhabiliter la mémoire de grands petits hommes, il y a des personnages historiques qui ne se sont pas gênés pour tirer à vue sur les grands idiots de leur époque. Clémenceau semble être un spécialiste en la matière. de Félix Faure, il a dit: "En entrant dans le néant .. il a dû se sentir chez lui!" (p. 7) de Paul Deschanel, il a dit: "Il a un bel avenir derrière lui." (p. 72) Et du général Boulanger, il a dit qu' "il [était] mort comme il [avait] vécu ... en sous-lieutenant." (p. 206)

Un bon moment de lecture pour les amateurs d'histoire et d'ironie. À lire avec humour et second degré!


Lien : http://lililectrice.canalblo..
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Dans le flot continu de la littérature proposant une vision iconoclaste de notre passé et qui échoue entre mes mains, voici donc la goutte de Clémentine Portier-Kaltenbach. Elle nous propose donc de revisiter notre histoire et d'épingler les grands zhéros de notre prestigieuse histoire. Etonnamment, car c'est rare dans cette littérature, elle fonde un système qui permet de classer ces zhéros : elle ne se limite pas au sempiternel catalogue compilé par ordre alphabétique. Il y a donc ceux qui sont refusés (Vercingétorix car propagande à bon escient sur son dos par ses ennemis), les accessits (Charles VI , le roi fou qui ne peut être primé en raison même de sa faiblesse mentale mais qui a tout de même réussi à donner lieu au couronnement d'un roi d'Angleterre sur le trône de France), les lauréats comme Grouchy et ses fraises, Bazaine et sa corde, Soubise et sa lanterne pour enfin décerner les lauriers à Léon le fils aîné de Napoléon.
Lecture agréable avec un brin d'analyse et de remise dans le contexte qui permet d'accéder au haut du panier (à papier, à vous de juger, non ?)
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« L'histoire de France ». Ces mots font immédiatement venir en tête des noms prestigieux, comme Louis XIV ou François Ier.
Alors, lire, accolés à cette mention, les termes « grands zhéros », forcément, cela chatouille la curiosité.
J'aimais beaucoup l'émission « L'ombre d'un doute » », présentée par Franck Ferrand. Elle se terminait toujours par un débat rassemblant plusieurs spécialistes auquel participait Clémentine Portier-Kaltenbach. J'étais donc curieuse de découvrir ce livre, dans lequel elle se proposait, non de nous faire admirer des hommes illustres, mais bien de nous révéler des personnalités qui avaient fait montre de leur incompétence.
La journaliste étant assez éloquente, je m'imaginais que son livre serait fluide et amusant.
J'ai été un peu déçue. Tout d'abord, j'ai lu cet essai « à pièces décousues », comme disait Montaigne. Ce n'est pas le genre d'ouvrage qu'on dévore comme un roman. J'ai donc mis de longs mois avant d'arriver au bout.
D'entrée de jeu, le style m'a semblé assez pesant, ampoulé, parfois, voire fautif, à certains moments. Il y a des fautes d'orthographe, c'est vrai (comme dans presque tous les livres, hélas), mais surtout certaines, impardonnables, dans des noms propres que la journaliste aurait pu vérifier ! Ainsi, quand elle parle de Grouchy et de la bataille de Waterloo, elle mentionne des lieux comme Wavre ou Perwez qu'elle orthographie « Wavres » ou « Pervez ». J'ai mis un moment à comprendre. Je me suis même assurée que d'autres endroits portant ces toponymes n'existaient pas bel et bien.
Pour ma part, j'ai eu du mal à m'accrocher aux contre-exploits des hommes de guerre, politiques ou marins, qui, malheureusement, occupent la plus large partie du volume.
En revanche, je me suis bien amusée aux querelles des gens de lettres, comme celles qui opposaient Voltaire et l'abbé Desfontaines. Et cela d'autant plus que je venais de terminer le dernier roman de Frédéric Lenormand, « Docteur Voltaire et Mister Hyde », dans lequel il fait justement allusion aux démêlés qu'a connus notre grand philosophe avec cet obscur homme d'Église.
Le livre se termine bien, pour le lecteur, du moins, avec un chapitre consacré à « Napoléon zéro », à savoir Léon, le fils que l'Empereur avait eu avec la belle Éléonore Denuelle de la Plaigne, et dont je ne savais à peu près rien.
Il faut bien avouer que pour accumuler plus d'erreurs, de bourdes et de ratés dans tous les domaines que ce malheureux Léon, il faudrait vraiment le vouloir ! Je ne savais donc pas s'il convenait de rire ou de se lamenter en découvrant la liste de ses « exploits » !
Je dirais que mon avis est mitigé. Ma lecture s'est terminée mieux qu'elle n'avait commencé.
Toutefois, ce n'est pas le genre d'ouvrage que je recommanderais.
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Ce livre est un délice pour qui aime la petite et la grande Histoire, d'autant que l'auteur relève le tout d'une pointe d'ironie particulièrement bien ouvragée. Je recommande absolument !
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Si l'Histoire de France eut son lot de héros militaires, de géants de la littérature et de grands esprits en tous genres, elle eut également et plus que son compte de nullités, d'incapables et autres gaffeurs que l'auteure a la gentillesse de qualifier de l'amusant néologisme de « zhéros ». Elle les classe en plusieurs catégories : les faux hommes providentiels tels le comte de Chambord ou le général Boulanger, les causeurs de catastrophes comme Kerguelen qui ne posa jamais le pied sur une seule de ses îles, Soubise ou Chaumareys, les boucs émissaires tels Grouchy, Bazaine, de Grasse ou Villeneuve, ceux qui s'ingénièrent à tenter de nuire à plus grands qu'eux comme Desfontaines, Fréron, Suard ou Lemercier, le menu fretin de la nullité tels Ollivier, Leboeuf, d'Arnouville ou Etienne, l'idiot criminel qui s'acharna à maintenir le pantalon rouge des poilus de 14 et, last but not least, la médaille d'or du nullissime des nullards, le premier bâtard de Napoléon, le « Comte » Léon, minable escroc et quémandeur perpétuel, mort à Pontoise dans une misère noire…
« Grands zhéros de l'Histoire de France » présente une agréable compilation d'erreurs, catastrophes et ratages en tous genres causés par toute une série de minables de plus ou moins grande envergure. Ils ont en commun d'avoir participé de près ou de loin à la grande Histoire de France à l'exception notable de Medina Sidonia, incapable amiral de l'Invincible Armada espagnole, placé là à titre de modèle du genre, et très souvent d'être tombés dans un oubli dont l'auteure les tire avec un malin plaisir et une certaine malice bien appréciable. En effet, le style est léger et facile à lire. On notera à ce sujet une conclusion amusante et une page de remerciements en forme d'auto-dérision plutôt réussie et tout à fait originale. Ouvrage à conseiller aux passionnés d'Histoire vue par le petit bout de la lorgnette.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Récapitulons les éléments à charge du dossier Kerguelen : abandon intempestif du « Gros Ventre » mensonges sur sa découverte, embarquement d’une femme à son bord, trafics en tous genres, désobéissance aux ordres du roi, découverte d’une terre qu’il pourrait par deux fois être le premier à fouler, mais où il ne met jamais le pied, préférant y envoyer des subalternes... il y a là largement de quoi garnir le plateau de la balance côté « zhéros ».
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Lorsque le convoi de fortune est prêt, Chaumareys, contre les lois les plus sacrés de la marine, embarque dans les premiers sur une chaloupe, sous les huées des marins restés à bord et qui, rendus furieux par cette trahison de leur commandant, s'emparent de fusils et le mettent en joue. Des officiers s'interposent. S'étant déjà rendu coupable d'incompétence, Chaumareys signe là sa condamnation.
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C'est une débandade générale que Soubise lui-même résumera par la suite en termes aussi onctueux qu'élégants : "L'infanterie combattit sans empressement et céda à son inclination pour la retraite".
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Les chanceux sont ceux qui arrivent à tout ; les malchanceux ceux à qui tout arrive.
Eugene Labiche
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"Quoi qu'il entreprenne, cela tourne mal! Et ses échecs sont d'autant plus accablants qu'ils sont, par la force des choses, mis en balance avec les succès fulgurants de son papa." (p. 262)
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Videos de Clémentine Portier-Kaltenbach (2) Voir plusAjouter une vidéo
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