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3,25

sur 223 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les petites infamies pour le cuisinier Nestor Chaffino, ce sont ces infimes détails jamais révélés par les chefs, détails minimes mais importants, petites tricheries style un peu de menthe dans la mousse au chocolat (une tuerie) qu'il se propose de révéler au monde. Mais comme ils sont secrets, justement, ces secrets, il préfère faire croire à ses cuisiniers que les infamies, ce sont les adultères, pédophilie, meurtres pas trop graves, ou si, mortels quand même.
Grave erreur, nous apprenons sa mort dans chambre froide, congelé sur la Costa del Sol, « carrément idiot » commente Carmen Posadas.
Nestor avant de mourir a tout de même une pensée vers Adela, qui l'a contacté pour assurer un diner spécial. « Ah, que le temps est cruel sur les beaux visages » se dit-il, car dans les moments terribles les pensées s'évadent vers la plus totale banalité. »

Voilà , le ton est donné.
Le roman est drôle, caustique, cynique, ou plutôt naïvement cynique, grinçant comme une porte mal huilée (non, pas celle de la chambre froide, qui ne grince même pas.)
Le pédophile s'appelle Serafin, comme si la Providence avait annoncé de source sûre qu'il s'entourerait de chérubins.
De Providence, il en est question, une voyante prédit, nous, nous savons, mais l'intéressé lui, ne devine pas les chemins tortueux du destin et les coïncidences pas du tout fortuites, ou bien si.
Satire de la haute société madrilène, vue par un étudiant tchéque (comment s'y prendre avec une européenne, car même si « les prolégomènes de la conquête » sont les mêmes que dans son pays, certains codes lui échappent : « Brad Pitt ou un autre de ces acteurs capitaliste vous épie du haut de son poster… comme s'il voulait s'assurer que vous vous conduisiez en tout point comme un homme ».)
Satire du monde des collectionneurs, méprisant l'argent puisqu'ils en ont, ne dédaignant pas « le luxe, mais sans ostentation, le confort, oui, mais avec une touche de décadence bien méritée. », manipulant avec adresse la journaliste qui veut le coincer, (elles sont souvent bigleuses, gauchères, se dit-il, avant de lui mentir, et s'avouent proches parentes d'un peintre inconnu-« que d'inculture ! »)

Bien sûr , on lit, on rit, on veut en savoir plus sur les infamies , petites ou énormes, et puis, transformés en nouveaux Poirot, déterminer le responsable, soit une erreur mécanique , comme celle de l'ascenseur qui a vu se confronter deux époux qui n'avaient jamais eu l'expérience d'être si proches, et qui constatent que leur peaux se haïssent, soit un meurtre ? Bien que chacun ait un motif, qui ?
Et cependant, à la fin du livre, le rire s'éteint, la porte se referme en grinçant, et si j'essaie d'analyser, il manque une certaine tendresse, une dimension, une raison plausible à cette farce.
Je m'en suis voulue d'avoir ri, c'est un comble.
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Petites infamies de Carmen Posadas m'a fait penser aux enquêtes d'Hercule Poirot que son auteur Agatha Christie installait souvent en huit-clos au milieu d'une brochette de suspects et dont le détective découvrait l'existence, les secrets honteux, les mobiles plausibles, au fur et à mesure de l'histoire pour finir sur la découverte du coupable. Ici, la possibilité d'un accident est maintenue, l'écheveau des existences est bien déroulé, mais ce roman policier a été rédigé par le destin qui inexorablement referme son piège sur des marionnettes humaines qu'il dirige pour arriver à ses fins. J'ai aimé le style de l'auteur même s'il s'agit d'une traduction, la version originale ne devait pas manquer de flamboyance ibérique. A contrario le début traine un peu pour ce genre de littérature.
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Surprenant roman que celui-ci! Roman policier pas vraiment certes il y a un mort mais est-ce un assassinat ? ne serait-ce pas tout simplement un banal accident domestique? C'est ce que pense la police quand elle arrive à la villa Les Lilas après la découverte du corps de Nestor Chaffino ,traiteur madrilène réputé, engagé par les Teldi , Ernesto richissime collectionneur et Adela son épouse. le corps de Nestor est retrouvé congelé dans la chambre froide , la porte s'étant malencontreusement refermée sur lui . ..
Mais qui est donc Nestor ? Carmen Posadas nous distille par bribes savamment orchestrées le contexte , le passé de tous ceux qui ont dormi à la villa Les Lilas cette nuit là et c'est qu'ils ont tous à leur actif un acte pas vraiment top , la petite infamie qui peut, si elle venait à être découverte, ruiner à tout jamais une réputation, une carrière ou un amour naissant.!,bref Nestor gêne et pas qu'un peu ! .. Les différentes pièces du puzzle vont se mettre en place , le dénouement ne peut que surprendre et c'est ce qui fait le charme sulfureux de ces Petites-infamies. Il est bon de noter aussi la qualité de la traduction de François Maspero !
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Sous des allures de banal polar, ce roman se démarque. D'abord, le seul détective de l'histoire est le lecteur. Personne n'enquête sur la mort du chef-cuisinier. Même ceux qui sont réellement peinés accepteront la thèse de l'accident domestique. Ainsi, aucun quidam assoiffé de justice ne se lancera sur les traces du meurtrier éventuel de Nestor. C'est une originalité du roman.
Ensuite, à la fin, seul le lecteur aura toutes les solutions. Même Nestor, qui a presque tout deviné, ne sait pas tout.

Carmen Posadas fait quelque chose que j'aime beaucoup lorsque c'est bien fait: elle raconte l'histoire du point de vue de tous les personnages impliqués. Ils prennent tour à tour la parole. (Du moins, le lecteur navigue-t-il dans leurs pensées.) Outre le fait qu'on se sent plus proches des personnages, cette façon de faire prépare le dénouement.

Habituellement, je n'aime pas les retours en arrière. Par ailleurs, dans un roman à énigme, c'est une ficelle abondamment utilisée. Pourtant, ici, cela m'a plu, car cela permet de mieux assembler les pièces du puzzle, de collecter commodément les indices.
[...]
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"Nestor Chaffino n'a aucun danger à redouter jusqu'à ce que se liguent contre lui quatre T."
Et ne voilà-t-il pas que l'angoissante prédiction faite par Mme Longstaffe, la voyante extralucide brésilienne, sosie de l'horrible Malcom d'Orange mécanique, se réalise pour le plus grand malheur de Nestor, chef cuisinier aux secrets indéniables (tout autant culinaires que d'alcôve) dont la légendaire moustache va finir aussi raide que le reste du corps.
"Clac!" Une main, tout sauf innocente,pousse la porte de la chambre froide, où l'indiscret traiteur du "Le murier et le gui" se trouve enfermé, sans issue de secours.
"Christ miséricordieux!"
Le voilà congelé, truffes en main!
Carmen Posadas romancière, auteur de livres jeunesse et scénariste espagnole à la plume ironique et mordante, épingle les défauts de chacun, leurs Petites infamies (d'où le titre....à moins que le terme ne possède un double sens!!), dans ce roman policier rondement mené. Si meurtre il y a et mobile, manque le chef d'accusation, ce fameux petit carnet où l'infâme Nestor est censé discréditer les uns et les autres.
Les personnages hétéroclites, hauts en couleurs, se croisent et se recroisent, le lendemain de la réception d'Adela Teldi et de son riche époux le marchand d'art Ernesto Teldi dans leur villa Les Lilas de Malaga, où se trouve la funeste chambre froide. Un ami: le magistrat veuf et homosexuel Séraphin Tous. Trois serveurs: Karel Pligh, le culturiste tchèque; Chloé Trias sa maîtresse "à la dégaine d'harré krishna famélique", femme-enfant traumatisée par la mort accidentelle de son frère,et Carlos, le jeune amant de la vieillissante Adèle, obsédé par un portrait de famille dont il est fou amoureux.
Chacun d'eux cache un secret et une bonne raison d'éliminer un indésirable curieux.
Qui est donc ce mystérieux T et quel est le mobile du crime?
Facile à lire, Petites infamies, nous met l'eau à la bouche rien qu'en lisant certaines de ses infamies chocolatées et se déguste comme un délicieux dessert au "café capucci".
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Voilà un roman qui m'a enchantée. La plongée dans l'ambiance est immédiate puisque l'on assiste à l'enfermement de Nestor Chaffino, cuisinier-traiteur, dans une chambre froide, on ressent fortement toutes ses émotions et sentiments de claustrophobie, de peur, d'angoisse d'être enfermé dans une chambre froide au moins 30 degrés.
De plus, la scène racontée par le protagoniste principal a un ton très "culinaire" et m'a mis l'eau à la bouche (Vous prendrez bien un boudin au brocoli de bon matin ou des truffes en chocolat ? ).
Après ce premier chapitre qui nous met dans le bain(marie), l'auteur procède à plusieurs flash-back et présente tous les personnages que l'on a vu dans le premier épisode : d'abord le cuisinier mais aussi son adjoint, Carlos ; Karel le serveur tchèque, culturiste à ses heures qui m'a bien fait rire, puis Chloe, serveuse également, la seule fille de l'entreprise de Nestor. Chloe est un personnage qui m'a beaucoup plu et dans lequel je me suis reconnue (normal, c'était la seule fille me direz vous, mais pas que : ce personnage a une sensibilité que j'ai trouvé très réussie : peut être l'auteure y a t-elle mis plus d'elle-même que pour les autres personnages ?).

Les quatre  personnes travaillent donc ensemble pour le couple Teldi à qui appartient la maison sur la Costa del Sol. Une grande réception avec une trentaine d'invités...
Le cuisinier est à la fois sympathique (quand il écrit à son ami Antonio resté en Argentine, quand il conseille Carlos sur ses problèmes "existentiels") et très antipathique (dans ce que les protagonistes racontent de lui). Très ambigü, il a vécu en Espagne là où se trouve l'action principale mais aussi en Argentine pendant la dictature (comme les Teldi).
On se retrouve donc dans une maison où le cuisinier, détesté de quand même pas mal de monde, meurt. Accident ? meurtre ? ça va être tout  le propos de ce livre de remonter le temps pour voir quels sont les mobiles de chacun et qui a éventuellement tué le cuisinier.

L'auteure joue avec les codes : un peu de suspense saupoudré ici, un peu d'ésotérisme par là, une pincée de coïncidences pour le moins étranges,  elle laisse le lecteur croire qu'il a deviné ce qui s'est passé... donne plein de fausses pistes...bref, elle s'amuse et nous aussi ...

La fin m'a beaucoup plu, je ne m'y attendais pas du tout et pourtant en reprenant mes notes notamment page 39 tout était déjà écrit ! bravo l'auteure !
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Voici un charmant petit roman noir traduit de l'espagnol. Carmen Posadas nous plonge dans le mystère de la mort de Nestor Chaffino, traiteur de son état, retrouvé congelé dans la chambre froide de riches bourgeois au lendemain d'une réception organisée par le maître des lieux. Au fil des pages, nous découvrons que plusieurs protagonistes ont des raisons de souhaiter la disparition du cuisinier. Mais, au final, qui a refermé la porte de la chambre froide ?
J'ai bien aimé ce récit, rondement mené, avec des personnages truculents et un scénario aussi original qu'improbable.
Au début, j'ai été déstabilisée par le découpage un peu trop saccadé du récit mais j'ai eu l'occasion de le lire rapidement ce qui m'a permis de ne pas être trop perdue dans la chronologie des faits. Un livre à lire quand on a du temps devant soit.
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Un chef cuisinier madrilène est retrouvé mort dans la chambre froide d'une villa de la Costa del Sol où un riche collectionneur avait fait appel à ses services pour une réception. Il se trouve que parmi les personnes présentes, quatre avaient un motif sérieux pour le tuer car il connaissait des choses sur leur passé ou leurs zones d'ombres, alors que ces mêmes personnes ne se connaissaient pas entre elles. C'est vraiment excellent, avec un humour et une psychologies assez terribles.
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Un grand chef est retrouvé mort enfermé dans la chambre froide de la grande maison bourgeoise dans laquelle il vient d'organiser un repas. Il avait la manie de noter ses recettes dans un petit carnet noir sous le titre "petites infamies", ce qui inquiétait beaucoup de gens, dont il connaissait les petits secrets.
L'écriture est très drôle, et la construction originale : on rebondit d'une idée à l'autre, un peu comme si on était dans la tête de quelqu'un. (Ce qui s'avèrera être le cas d'ailleurs). Ce n'est pas un roman policier même si on commence l'histoire avec un meurtre, mais plus un roman à l'humour décalé, plutôt à la Almodovar,
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Deuxième fois que je lis ce livre et j𠆚i retrouvé cette ambiance, comme les livres d’Agatha Christie, où beaucoup de personnages interfèrent avec des intrigues, du suspens... et à la fin, on est surpris car on a l’impression d𠆚voir trouvé le coupable mais on se trompe totalement !
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