Alexandre POSTEL parle dans ce court roman de la communication et la culpabilité à travers le drame que vit un petit vendeur de téléphone mobile (ironie appréciable) après le décès de son père.
Dans notre société dite de " communication ", l'on ne se parle plus, ne se voit plus, nous n'avons plus que de pseudos échanges via tous ces outils de " com " que sont le mobile, les courriels, les réseaux sociaux.
En permanence, dans notre société, la culpabilité est instillée aux individus par les élites, les médias : coupables aujourd'hui de ne pas penser comme la majorité (i.e. comme il faut) ; coupables d'avoir hier pensé comme la majorité ; coupables via les excuses d'un pays, d'une religion pour ce qui s'est passé bien avant que ces individus ne naissent ; etc.
Le narrateur (individu lambda dont on ne connaît même pas le prénom) endosse, malgré lui, la responsabilité (au sens plein du mot) des actes qu'a pu commettre son père décédé. Ceci à cause de son sentiment de culpabilité, son incapacité à communiquer (un seul coup de téléphone dès la découverte et tout était réglé) ; mais aussi par mésestime de soi, lâcheté, veulerie, procrastination, inconscience ; parce qu'il ne peut imaginer que son père ai pu faire ce qu'il a déduit de ce qu'il a vu (comme on ne peut imaginer ses parents en train de faire l'amour). La conjonction de tous ces facteurs négatifs l'entraînent vers le désastre final comme cela risque de se passer pour notre société qui souffre de ces mêmes maux.
Ce roman est dérangeant mais aussi un peu terne : l'auteur ayant réussi à rendre la narration parfaitement à l'image du narrateur. Cela peut ennuyer certains lecteurs.