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Louis Postif (Traducteur)S. Joubert (Traducteur)Jeanne Campbell Reesman (Préfacier, etc.)Noël Mauberret (Préfacier, etc.)
EAN : 9782859406615
208 pages
Phébus (30/11/-1)
3.67/5   71 notes
Résumé :

Inspiré par la ruée vers l'or du Klondike (où London manqua de laisser la peau), Le Fils du Loup (1900) est le premier livre du grand écrivain américain : celui qui lui valut le surnom de " Kipling du Froid. "

Sous forme de récits d'une précision brutale, inspirés par la violente poésie des grands espaces du Nord, une introduction idéale à l'imaginaire d'un auteur qui toujours proclama que la civilisation moderne périrait d'avoir oublié l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Six récits d'aventures dans les premiers pas de J. London

C'est le tout premier recueil que J. London a réussi à se faire publier à force d'acharnement et de travail. C'est donc avec beaucoup d'émotion que j'ai lu les six nouvelles présentées dans cet ouvrage, reconnaissant d'emblée la patte inimitable de son auteur avec des thèmes qui lui sont chers, de grands espaces sauvages (le Grand Nord), des personnages taillés au couteau de trappeur, des conditions de vie extrêmes etc... le tout porté par une écriture vive et faisant déjà de ces nouvelles des lectures à double niveau. Car on lit de façon sous-tendue la dénonciation entre autres de l'arrogance de l'homme blanc qui s'octroie des « droits » sur les indiens.

Bref, on ressent amplement le talent de J. London qui pointe son nez et que l'on retrouvera, plus développé, dans ses romans ultérieurs.

Alors si vous aimez cet écrivain, allez découvrir ces nouvelles même si ce n'est pas la meilleure production de son oeuvre, car vous y trouverez les prémices de son écriture ainsi que l'univers dans lequel il excelle. Vous irez dans le Klondike pour la plupart des récits où vous trouverez de la neige, des traîneaux et leur attelage ; vous ressentirez la faim, les morsures du froid ; vous croiserez des chercheurs d'or, des indiens. Des hommes et une nature sauvages. Mais aussi des femmes, dont le sort n'est pas plus enviable...

Un recueil à lire pour tout ce qu'il donne à voir du talent que possédait déjà cet auteur mais qui a encore besoin d'un peu de travail d'écriture. le brouillon de son oeuvre, qui après maintes corrections aboutira sur des romans tels que « l'appel de la forêt » par exemple, un roman fascinant reprenant les thèmes abordés dans ces nouvelles.
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POUR UN COUP D'ESSAI...

Tous les lecteurs de Martin Eden ont encore certainement en tête les insurmontables difficultés du héro tragique de ce roman superbe pour se faire publier et ce malgré un travail acharné, allant jusqu'à mettre bicyclette, montre gousset et paletot au Mont-de-Piété afin d'avoir encore quelque subside pour faire expédier ces nouvelles rédigées dans une véritable rage d'écriture tout au long de cette année géniale et maudite à la fois... Et bien, Jack London n'eût guère à puiser très loin dans son imaginaire fébrile et riche pour trouver moult détails de cette vie faite d'incertain, de misère et de création puisque ce fût, à peu de choses près, la sienne tandis qu'il en était à la rédactions des nouvelles qui composèrent, enfin, ce tout premier recueil complet, le Fils du Loup, tiré de sa plume quasi miraculeuse !

Miraculeuse car souvenons-nous que Jack est presque autodidacte ; qu'après avoir subit, accompli, exercé tout un tas de professions et activités ne lui en laissant guère le temps, après avoir décidé, suite à ses quelques mois de vagabondage et de "brûlage de dur" tel qu'il les raconte dans son récit largement autobiographique La Route, qu'il ne demeurerait pas pauvre mais que ce ne serait jamais plus au détriment de sa santé physique ; qu'il rattrapa ainsi en quelques mois de labeur infatigable et surhumain toutes les années d'étude qui lui avait manquées, devenant, entre autre, un boulimique de lecture comme il s'en rencontre peu. Miraculeuse si l'on songe que presque tous les thèmes qu'il aura a coeur -et "à âme" si l'expression existait- de développer, d'illustrer, de creuser, sont déjà présent tout au long de ces neuf nouvelles presque toutes publiées dans le mensuel "The Overland Monthly" au cours de l'année 1899 ( à l'exception de l'ultime, la plus terrible et sans doute la plus tragique, qui fait par ailleurs presque la longueur d'une novella, publiée en janvier 1900 dans le même magazine). En vrac : L'homme face à l'immensité du monde, la grandeur quasi divine et aussi sublime qu'épouvantable du "Wild" (notion excessivement difficile à traduire en français tant c'est l'un des fondements même de la civilisation américaine avec la "frontier" et le "settlement"), l'échec prévisible de l'homme esseulé face aux éléments, la force immanente de la camaraderie et de la solidarité entre les êtres, des relations hommes-femmes bien plus sur un pied d'égalité que ce n'était le cas à l'époque de London, surtout dans un milieu aussi dur et hostile que le Grand Nord canadien.

Tout y est déjà, y compris de ces personnages exemplaires, dont les caractères sont entiers et forts, sans être pour autant manichéens, qui peuvent et savent douter, aussi, mais qui ne laissent jamais le lecteur neutre face à leurs expériences. sage et rude gaillard comme ce Malemute Kid que nous retrouvons au fil des pages -comme passeur ou initiateur d'histoires, de fables, presque malgré lui, bien plus que comme un simple héros classique transcendant les nouvelles dans lesquelles il intervient. Ce sont ces coureurs de bois, ces "voyageurs", ces trappeurs intrépides, ces chercheurs d'or franchement dézingués par ce goût pour le précieux métal. Ce sont les Sitka Charley (un guide métisse intrépide et malin), les Sruff Mackenzie buté comme un âne lorsqu'il décide quelque chose, mais drôle malgré lui dans sa supériorité rusée, audacieuse et brutale de "Fils du Loup", les Prince et Jim Belden, fidèles compagnons de Kid tout autant que braves et vaillants face à l'adversité blanche, les Père Roubeau, prêtre-missionnaire français, tellement malheureux lorsque sa foi, intangible, le pousse à devoir répondre à l'encontre de ce que lui inspire son immense humanité. Ce sont bien sur des femmes, et quelles ! qui pourraient faire ravaler leur fierté mal placée à bien des homme tellement persuadés de leur vaine et futile supériorité de mâle stupide. Unga, la reine d'un îlot des aléoutiennes et femme (d'abord kidnappée puis par choix) d'un pur viking, Ruth, Zarinska, cette "fille du Corbeau" qui prend fait et cause pour son "fils du Loup" d'amant, Madelin encore, douce et belle métisse recueillie par des religieuses, épousant un blanc devenu "Roi de l'Or" et qui lui donne une leçon comme ce dernier ne l'oubliera jamais mais n'ira plus jamais courir après les belles et inaccessibles danseuses de cabaret... Oui, ce sont de sacrées leçon de vie, d'honneur, de beauté, de cruauté vitale parfois, et d'amour que ces portraits féminins présentés par Jack London !

Tout y est, encore, se cachant derrière ce que nous appellerions aujourd'hui une certaine forme de racisme ordinaire, des mots souvent difficiles à lire maintenant de différence entre les supposées races humaines, les blancs étant, bien évidemment, sur le haut du panier et destiné, presque de manière divine, à devoir gouverner toutes les autres. Il ne faut cependant surtout pas s'y tromper : Notre écrivain, engagé auprès des socialistes américains de l'époque, comprend très vite ce que cache cette supposée supériorité de la "race blanche" sur les autres peuples, à commencer sur ces malheureuses peuplades indiennes auxquels les trappeurs et autres chercheurs d'or ont fait découvrir le vice terrible des alcools frelatés, qui leur achètent leurs femmes, le plus souvent à bas prix -lorsqu'ils ne les kidnappent pas tout simplement-, massacrent leurs moyens de subsistance, poussant ainsi ces peuples autochtones à une disparition certaine, à plus ou moins brève échéance. A lire entre les lignes, on comprend très vite que London n'est pas dupe, vraiment pas -Il le prouvera d'ailleurs en publiant, deux petites années plus tard, l'un de ses plus beaux et émouvants recueils (c'est mon strict point de vue) qu'il intitulera Les Enfants du Froid où, en dix nouvelles toutes plus vivifiantes les unes que les autres, il saura montrer sa passion pour les population locales originelles -indienne et inuit- qu'il aura découvertes au cours de son aventure dans le Klondike.

Tout y est enfin, jusqu'à ce style d'une stimulante vivacité, tout à tour très bref ou plus explicite, jamais aussi simple qu'en apparence mais d'une grande élégance de lecture ; Ce sont aussi ces descriptions d'une prodigieuse profondeur, la plupart du temps en quelques coups de pinceaux stylistiques sans aucune lourdeur, de la nature sauvage, de l'élément blanc, des températures inhumaines, de la grande forêt canadienne, du blanc encore, du blanc, sans jamais ressentir la moindre impression de redite, car London est, à sa manière, un peintre par les mots, même s'il ne s'engage jamais dans de pénibles, laborieuses, ou insipides fresques d'un univers qui ne serait destiné qu'à plaire au lecteur paresseux et borné.

Tout est déjà bien là, dans le Fils du Loup, ou peu s'en faut, de ce qui fera de Jack London l'un des plus grands écrivains américains de son siècle -siècle tout juste naissant mais dont il sent déjà l'impérieuse modernité-. Et même s'il n'en est pas encore aux sommets atteint par Croc-Blanc, Martin Eden, le Loup de Mer, le peuple des abîmes et autres Les Mutinés de l'Elseneur ou des recueils de nouvelles ultérieurs (La peste écarlate, Construire un feu, les contes de mers du Sud, etc), on peut sans aucune hésitation affirmer que ce premier recueil d'une trop courte mais fabuleuse carrière est, pour un coup d'essai, un véritable coup de maître !
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Il y a bien longtemps que je ne m'étais plongée dans un ouvrage de Jack London. Les retrouvailles se révélèrent relativement plaisantes.

Le Fils du loup, recueil de six nouvelles publié en 1900 aux États-Unis, nous transporte dans le Grand Nord canadien au temps de la ruée vers l'or du Klondike ; ruée à laquelle l'écrivain participa mais dont, atteint de scorbut, il faillit ne jamais revenir.

Territoire considérablement hostile, aussi fascinant que dangereux, le grand désert blanc, somptueux et glacé, est le théâtre des aventures des pionniers venus chercher fortune.
Pour survivre, ces hommes n'ont d'autre choix que de composer avec les lois impitoyables de cette nature sauvage où la nourriture fait cruellement défaut et où la moindre erreur s'avère fatale. Manger le cuir des mocassins n'est pas chose invraisemblable et aider un ami mourant à partir non plus.
Dans ces contrées inhospitalières, les querelles se multiplient et bien que le sens de l'honneur occupe une place considérable, ces dernières se règlent fréquemment par la loi du plus fort. " Quiconque tuera un Loup [un homme blanc] sera puni par la mort de dix des siens ", déclare Scruff Mackenzie aux membres de la tribu indienne à laquelle il est venu acheter Zarinska, la fille du chef Thling Tinneh ; la gente féminine se fait rare dans le Grand Nord et les femmes indiennes, objet de toutes les convoitises, s'acquièrent comme des marchandises.

Personnage récurrent et force tranquille, le colosse Malemute Kid, généreux et sensé, semble veiller sur ces âmes intrépides qui sillonnent les terres peu accueillantes du Yukon.

Une première oeuvre qui laisse entrevoir le talent de l'écrivain que fut Jack London !
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Le recueil contient six nouvelles, et il semblerait que ce soit les six premières qu'ai écrit Jack London, son premier livre publié en fait. Ce qui se ressent d'ailleurs un peu dans la forme et surtout dans le fond, qui est moins épais que ce qu'on retrouve dans un autre recueil qui arrivera dès demain. En attendant, voici les premières six nouvelles de cet auteur talentueux qu'est Jack London.
D'entrée de jeu, London nous introduit dans une histoire où les Indiens n'ont pas le beau rôle (ce qui est assez fréquent avec lui d'ailleurs), mais dans lequel l'homme blanc n'est pas exempt de défaut non plus, même si c'est lui qui gagne. Une histoire sympathique mais assez anecdotique.
Heureusement que le recueil continue avec du meilleur, d'abord L'homme à la balafre, qui est une nouvelle sur l'avarice et sur la paranoïa, certes un brin moralisateur et un peu simplette, mais qui sait être efficace.

Arrive ensuite La grande interrogation qui nous entraîne dans une histoire d'amour plutôt peu courante, entre un pionnier et un ancien amour qui revient le voir. J'ai été assez surpris par le ton de l'histoire, qui est mélange deux genres, pour finir sur une fin qui donne matière à réfléchir. L'homme représenté est curieusement à la fois sympathique et en même temps un peu antipathique. En le lisant j'ai trouvé la nouvelle très curieuse, mais j'ai beaucoup aimé.

S'ensuit une nouvelle excellente, le grand silence blanc, qui se place dans cette fameuse neige, lorsque les hommes passent en traîneaux dedans, leurs chiens épuisés, leurs vivres de même, traînant leurs jambes dans le froid et tous les dangers. Dont un auquel ils ne sont pas préparés. le récit fait la part à cette étendue de neige énorme, au silence de l'hiver du Yukon, à toute cette nature oppressante alors qu'elle rayonne de beauté et à l'homme qui est perdu, pion minuscule au milieu, se croyant tout maîtriser et dominer la terre. Une fin qui est d'ailleurs superbe.

Ensuite vient la nouvelle que j'ai adorée, à savoir Au bout de l'arc-en-ciel, nouvelle dont je n'ai pas compris le titre, mais qui nous offre une histoire très intéressante. Elle nous montre d'une excellente façon la précarité de la situation de ces hommes, dans les années 1997/1998, entre ruée vers l'or et combat contre eux même. Cette nouvelle a une dimension fataliste mais en même temps très belle, curieusement. À mon avis la meilleure du livre.

Enfin la nouvelle se conclut sur une plus longue, Une odyssée au Klondike, l'histoire d'un pauvre homme. Là encore nous verrons des Indiens, mais cette fois-ci ceux du nord, les Inuits. L'histoire est racontée en partie par un Inuit, et nous allons avoir le droit à un beau voyage mais aussi une drôle de moral sur les amérindiens et l'arrivée des Européens. Je ne sais pas si Jack London avait la vérité au bout de sa plume, mais il m'a troublé, car nous sommes bien loin du cliché habituel tellement répandu par chez nous (à savoir l'homme blanc qui vient et prend tout). Mais le voyage vaut déjà le détour, avec tous ces tours que fera notre personnage dans le monde, allant jusqu'en Sibérie par amour. Une belle tragédie qui nous est livrée pour conclure ce récit, et là encore une très belle chute.

Au final j'ai beaucoup aimé ce récit, assez intéressant et qui contient de belles pépites même si tout n'est pas dans le meilleur de ce qu'a fait Jack London. Je dirais qu'on sent un manque de maturité dans certaines nouvelles, qui ont déjà le rythme, l'écriture, la mise en scène, mais dans lesquelles manque encore un peu de fond. Il faut dire aussi que c'est sa première publication mais qu'elle n'est pas dénuée de charme. London sait nous raconter des superbes récits sur le grand nord, et ne boudons pas notre plaisir, ils sont prenants. A lire, pour frissonner dans les plaines blanches et glacées, pour voir des hommes redevenir plus sauvages, aller au bout de leur limite dans le grand silence blanc.
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C'est un recueil de six nouvelles, chacune se passe dans le grand nord canadien et nous avons à faire à des chercheurs d'or. Scruff Mackenzie est nommé fils du Loup car il a des attitudes de prédateur. le nom de fils de Loup est donné aux hommes blancs qui prennent pour femme une amérindienne. Depuis vingt ans, Scruff Mackenzie se déplace dans le grand nord à la recherche d'or. La solitude lui pèse aussi a-t-il décidé de trouver femme. Il atteignit un campement de chasseurs Sticks, établi sur le cours supérieur du Yukon. Thling Tinneh est le chef des Sticks et Zarinska sa fille. Mackenzie n'a d'yeux que pour elle. Pour bien se faire voir du chef des Sticks Mackenzie lui offre plein de cadeaux. Les chasseurs Sticks se plaignent des hommes blancs qui contribuent à l'extinction de la race indienne en épousant les femmes de la tribu. Les femmes amérindiennes suivent l'homme blanc espérant des jours meilleurs.

Mackenzie s'entretien avec Thling Tinneh pour avoir la main de sa fille Zarinska.
― Une fois encore, Thling Tinneh, je t'en conjure, écoutes-moi. le Loup meurt les dents serrées. S'il tombe, dix de tes hommes tomberont avant lui. Des hommes utiles car la chasse commence à peine et dans quelques lunes viendra la saison de la pêche. A quoi ma mort te servira-t-elle ? Je connais vos coutumes. Si je meurs tu n'auras qu'une faible part de mes richesses. Elles te reviendront toutes si tu m'accordes ta fille. Ce n'est pas fini … . Mes frères viendront. Leur troupe est nombreuse et leur appétit insatiable. Ils enlèveront les filles du Corbeau et leurs feront des fils dans les huttes du Loup. Mon peuple est plus fort que le tien. Ainsi en a décidé le destin. « Accède à ma demande et tout ceci est à toi. »

Il y avait un Shaman, prêtre et médecin dont les dire avaient beaucoup d'influences sur la tribu. Il y avait Renard un homme également intéressé par Zarinska la fille du chef.

Le Loup et l'homme dit Ours se battirent au couteau pour posséder le coeur de Zarinska. Mackenzie du ensuite éviter le Shaman qui bandait son arc pour lui tirer dans le dos, mais Mackenzie était le plus fort et gagna pour joindre Zarinska et s'en aller avec son traineau et attelage.

Je n'ai pas trop apprécié cette nouvelle nécessitant plusieurs relectures pour saisir l'histoire mais il faut dire que j'avais passé du temps dans mon grenier pour retrouver sans succès un autre livre que j'avais à coeur de chroniquer.

Amis, lisez-ce livre, c'est du Jack London et les avis peuvent-être bien différents.

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
La nature a mille sortilèges pour convaincre l'homme qu'il est mortel: le flux incessant des marées, la furie des tempêtes, la violence des tremblements de terre, les grondements du tonnerre; mais le plus fabuleux, le plus stupéfiant de tout, est l'inertie immobile du Silence blanc. Tout mouvement cesse, le ciel clair est comme du cuivre, le moindre murmure semble un sacrilège. Et l'homme devenu timide est effrayé par le son de sa propre voix. Seule étincelle de vie au milieu des immensités fantomatiques d'un univers mort, il tremble à son audace et comprend que sa vie est celle d'un ver de terre, rien de plus. Des pensées étranges lui viennent, et le mystère du monde lui est révélé. Et la crainte de la mort, de Dieu et de l'univers s'empare de lui, il comprend l'espoir. L'espoir en la résurrection et en la vie éternelle, l'aspiration à l'immortalité, les vains efforts d'un être limité. C'est alors ou jamais que l'homme marche seul avec Dieu.
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Soudain, un chien solitaire se mit à hurler.

- Fais silence ! Dit Malemute Kid à Cal Galbraith, qui allait parler. Fais silence... et écoute !

A ce hurlement un second répondit, puis un troisième, puis plusieurs autres. Si bien qu'un chœur à plein gosier,lamentable et sinistre, finit par s'élever dans la nuit, montant et baissant alternativement.
A celui qui, pour la première fois, entend ce chant étrange se révèle l'âme même du Grand Nord. C'est le glas des efforts engloutis et des vies perdues, la lamentation des âmes en peine, la synthèse de toutes les souffrances écoulées depuis des générations, l'avertissement terrible aux vivants, le Requiem immense et poignant qui s'étend sur ce sol de deuil. Ceux mêmes qui ont la longue habitude de la Terre du Nord ne peuvent l'écouter sans frissonner.
Puis le chant funèbre s'éteignit, en une gamme décroissante de sanglots.
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Les chiens avaient un coup de fatigue au milieu de l’après-midi. Mais depuis quelques minutes ils étaient fouaillés par une ardeur nouvelle. Les plus robustes ou les plus nerveux agaçaient les nonchalants à coup de dents sournois. Ils reniflaient et dressaient les oreilles. Ceux de derrières donnaient du museau dans la croupe des précédents. Ainsi, la soif de mouvement se communiqua à l’attelage. Le chien de tête du premier traineau émit un long grognement de satisfaction, il baissa le nez vers la neige et d’un fort coup de collier, enleva son attelage, imité par tous les autres. Les courroies se tendirent ; les hommes tenaient d’une main ferme leurs perches de conduite, attentif à lever les pieds assez haut pour ne pas tomber sous les pattes des coureurs. Envolée la fatigue de la journée. De joyeux aboiements répondaient aux paroles d’encouragement. Malgré l’obscurité grandissante, on allait bon train.
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- Mais Kid, fit Prince, c'est un meurtre !
- Chut ! répondit Malemute Kid. Il y a des choses qui dépassent notre sagesse et notre justice. Qui a tort ? Qui a raison dans cette affaire ? Ce n'est pas à nous de juger.
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Il était vêtu d'un chandail de laine grise, chaussé de bottes de matelot. A sa ceinture de cuir était passé un révolver dans son étui souple. Et c'était un garçon solide avec une figure imberbe. Tel fut Jack London à la porte du cabaret "La dernière chance", où se réunissaient ses camarades de bonne et de mauvaise fortune : les contrebandiers du banc des huîtres. Il y avait là, à ses côtés, une jeune fille que l'on appelait la reine des pirates, dont le frère était un voyou de la côte.
A cette époque, Jack London était fier de parler à cette femme, car elle symbolisait à merveille l'existence variée et colorée que celui qui devait devenir un grand écrivain rêvait pour son propre destin.
Lui-même avait été surnommé par ses compagnons de petite flibuste : le prince du banc des huîtres...
(extrait du texte " Jack London vu par Pierre Mac Orlan" inséré en début de volume de l'édition parue chez "10/18" en 1977)
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Vidéo de Jack London
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