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Paul Gruyer (Traducteur)Louis Postif (Traducteur)Jean-Pierre Digard (Préfacier, etc.)
EAN : 9782752900326
352 pages
Phébus (05/11/2004)
3.65/5   86 notes
Résumé :
En voyant pour la première fois Michael, un terrier irlandais, Dag Daughtry est convaincu : ce chien lui rapportera de l'or. Car ce marin a pour spécialité le vol et la revente d'animaux. Et Michael est beau, intelligent, et doué de talents inhabituels. Dag Daughtry embarque Michael sur son navire. Mais la traversée lui réserve quelques surprises...

Tribulations dans les mers du Sud, puis à San Francisco et à New York, où les cirques font chapiteau... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Beaucoup d'écrivains aiment les chiens. Normal me direz-vous, beaucoup de gens aiment les chiens. Et, jusqu'à preuve du contraire, les écrivains sont encore des gens, donc, ça semble naturel et sans rapport évident avec le fait d'être écrivain. Constatons cependant qu'ils sont déjà moins nombreux, dans la catégorie « écrivains qui aiment les chiens », à avoir choisi un canidé pour tenir le rôle du héros de leur création.

Mais on en trouve, si l'on cherche bien, on en trouve : les Simak, les Boulgakov, les Quiroga, les Tchékhov, les Steinbeck, les Auster, les Fante, les Kazakov, les Mirbeau, les Woolf, les Gary & Cie… On en trouve mais c'est déjà nettement plus rare et, détail important, ce ne sont généralement pas leurs plus prestigieuses créations.

Par contre, trouver un auteur capable d'écrire non pas un, ni deux, ni trois mais au moins quatre romans (sans compter les nouvelles) dont les héros sont des chiens, là, pas d'erreur possible, vous êtes en présence d'un vrai passionné : j'ai nommé Jack London. Et, excusez du peu, au moins deux d'entre eux figurent parmi les ouvrages phares de l'auteur : L'Appel de la forêt et Croc-Blanc.

Qu'en est-il des deux autres ? Déjà, nouveau phénomène inouï dans l'histoire de la littérature, il s'agit d'un diptyque dont les héros sont respectivement deux frères de la race terrier irlandais. le premier s'intitule Jerry of the islands et le second Michael, brother of Jerry. Les traducteurs français ont choisi : Jerry, chien des îles et Michael, chien de cirque.

Pour leur malheur, ces deux livres ont paru en 1917, en pleine Première Guerre mondiale, après la mort de l'auteur (car ils sont les derniers qu'il ait entièrement rédigés avant de s'éteindre précocément à l'âge de 40 ans.) et n'ont peut-être pas connu en Europe le succès qu'ils auraient mérité justement en raison de ce décès. On s'est empressé de coller à Jack London une jolie étiquette de romancier « pour la jeunesse », ou de romancier « d'aventure », des trucs qui ne dérangent personne comme le spécifiait Guy de Maupassant dans l'une de ses nouvelles à propos de Robinson Crusoë.

Tout ce qui pouvait déranger chez l'auteur a été savamment passé sous silence ou discrètement glissé sous le tapis. Notamment le fait qu'il était un auteur engagé. Dans le livre qui m'occupe aujourd'hui, deuxième volet du diptyque, l'engagement de Jack London en faveur de la cause animale est patent. J'ai souvent entendu parler du roman de Romain Gary de 1956, Les Racines du ciel, comme du premier roman « écolo », engagé en faveur de la cause animale, mais je puis affirmer que l'implication dans la protection animale et la volonté de faire évoluer les pratiques humaines à l'encontre des animaux sont encore bien plus marquées ici dès 1916.

Le problème, justement, c'est qu'en Europe, en 1917, les hommes tombaient tellement comme des mouches que le sort réservé aux chiens (notamment mais pas seulement) avait peu de chance d'émouvoir dans les chaumières. Tandis qu'en 1956, le monde, vaguement remis de ses dernières plaies, avait quelques secondes de temps de cerveau disponible à consacrer à la tragédie vécue par les animaux sur la planète. Histoire de timing…

Pourtant, croyez-moi si vous voulez, mais si vous avez apprécié Croc-Blanc, vous aurez tout autant de chances d'apprécier Michael, chien de cirque. Je ne crois pas qu'il y en ait un de franchement supérieur à l'autre quoique l'un soit fort célèbre et l'autre quasi inconnu. Les lois du succès éditorial sont parfois impénétrables…

Dans ce livre, Jack London est et demeure l'immense conteur que l'on sait. Il est au sommet de sa verve. Il brosse des portraits humains qui ont justement cette incomparable qualité, à savoir, l'humanité. L'humanité dans ce qu'elle a de vil et de merveilleux. Pas l'humanité fantasmée où il y aurait les bons vraiment bons d'un côté et les moins que rien, vraiment pendables de l'autre.

Non. L'humanité surprenante, l'humanité qui, au moment précis où l'on croit bien la cerner, se révèle tout autre. Tous individuellement, nous ne sommes ni des monstres ni des anges mais un inextricable mélange de ces qualités contradictoires, le tout saupoudré d'autres " qualités " bien plus neutres. Nous accomplissons tous des monstruosités en ayant parfois des desseins angéliques ou avons des velléités adorables qui conduisent à des horreurs.

Interrogez n'importe qui : il ou elle se croira toujours du côté du " bien ". Ou, ce qui est extrêmement rare, si il ou elle se réclame du " mal ", il ou elle s'empressera de le justifier " pour un bien " ultérieur. Et donc, naturellement, si vous vous questionnez sur quelqu'un qui fait souffrir des animaux, il aura toujours une batterie d'authentiques justifications " pour un bien ".

Et je crois que c'est cela (entre autres sujets) auquel Jack London essaie de nous sensibiliser. Voler un chien pour le revendre et en tirer un bénéfice : c'est bien ou c'est mal ? Question de point de vue. Torturer des animaux dans le but ultime de divertir et donner de la joie à des milliers de gens : c'est bien ou c'est mal ? Là encore, question de point de vue.

Eh bien le point de vue, justement, parlons-en car c'est aussi à cela que nous convie Jack London. Et si nous prenions, pour une fois, le point de vue du chien ? Qu'aurait-il à nous apprendre ? Que le voleur est peut-être moins pendable que le propriétaire légitime. Et en vertu de quoi, je vous prie ?

De l'amour. Oui, vous m'avez bien lue, de l'amour. Car il y est aussi question d'amour, peut-être même est-ce le principal sujet ici développé, l'amour qui peut naître entre un animal et un humain. L'amour, l'authentique amour, l'inconditionnel amour, celui qui n'a aucune arrière pensée de plaisir sexuel, de reproduction, de confort matériel ou d'ascension sociale. L'amour pur, cristallin comme celui que sont capables de développer un steward aux trois-quarts ivrogne et un terrier irlandais.

Il n'est peut-être plus tant question de bien et de mal que d'amour entre nous autres, humains, et les animaux, quels qu'ils soient. Avant d'entrer en relation avec eux, posons-nous sérieusement la question sur ce qui nous anime : est-ce de l'amour ou tout autre chose ?

Ce roman, à beaucoup d'instants, est bouleversant d'humanité. Sa force et son propos sont totalement intacts après un siècle d'existence. le seul bémol que j'y apposerais, comme pour Croc-Blanc, c'est un final peut-être un tout petit peu en-dessous du reste de la narration et pour les mêmes raisons. Pour le reste, d'après moi, un très bon roman. Mais de ceci comme du reste et de tout ce cirque, vous savez à présent que ce n'est pas grand-chose, un avis glissé dans une bouteille et une bouteille offerte à l'océan…
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- Ils étaient quatre, ça vous dit quoi ?
- Les Dalton, Joe, Jack, William et Averell.
- Que nenni, et pourtant Jack se montra rebelle.
- Les Mousquetaires, Athos, Portos, Aramis et D Artagnan.
- Point de capes et d'épées dans ce roman.
- Les Beatles, John, Paul, George et Ringo.
- Vous êtes dans le tempo. Mais pas ce genre d'animaux. Vous citez des noms, voici les leurs : Buck, White Fang, Jerry et Michael.
- ???
- Mais des canidés !
- Pas les Deschiens, ils étaient cinq il me semble…
- On y est presque !
- Ah, les Dogs, un groupe normand très connu Outre–Manche ! Ils avaient du chien, mais ils n'aboient plus depuis plus de vingt ans…
- Désespérant vous êtes ! Ils ont fait une carrière en solo en Amérique.
- Non mais, ça va m'rev'nir...

« Il y a les bons et les méchants, qui se confondent un peu... un peu tout l'temps.
Y'a les "nous" et y'a les autres, et y'a les chiens... condamnés par nos soins ».

Ces paroles de Bénabar résonnent à la Jack London.
Une forêt, un croc blanc, une île et un cirque, l'univers d'un écrivain qui racontait des histoires de chiens. Les deux premiers sont devenus célèbres, ils ont vite été mis en lumière. Les deux autres n'ont pas eu leur heure de gloire, ils sont restés dans l'ombre, apparus à la mort de leur créateur.
Et d'aventures en aventures, Jack prit parti pour la cause animale. Bien avant Brigitte Bardot. A l'époque, c'était pas banal, il était seul sur son rafiot.
Prendre le point de vue d'un chien, ça change les rapports humains.

« Les gens parlent à côté de moi :
Tu as de la chance toi au moins,
La souffrance ne t'atteint pas,
L'émotion c'est pour les humains.
Et dire que ça se veut chrétien,
Et ça ne comprend même pas
Que l'amour dans le coeur d'un chien
C'est le plus grand amour qui soit.
Un jour pourtant je le sais bien,
Dieu reconnaîtra les chiens ».

« C'est pas l'homme qui prend la mer », Baltique c'est le chien, Renaud avait du flair, « y a un gonze, mine de rien »…
Mais Jack est parti, sans savoir qu'il a fait changer la mentalité d'une époque où les soldats étaient retranchés, alors les chiens…
Chien de cirque, ça prête à confusion, point de représentation sous chapiteau, Michael, c'est le frère de Jerry, c'est d'ailleurs le titre original, bien plus parlant, car ce roman, c'est la suite (et fin, snif!) d'un dyptique sur la cause animale, et surtout sur les rapports entre les animaux et les humains.
Mais bien sûr que si, il l'a pris la mer, et de voilier en paquebot, on suivra le destin de nos chers héros.
Pas que beau, ah ça c'est sûr, le mal de mer est dans l'homme, le mal de l'homme est amer. Bêtise, souffrance, la bestialité est dans l'humain et l'amour dans le chien. le marin pas marrant, la bouteille il la boit, le terrier irlandais, enguirlandé il aboie. Quoiqu'à un moment, il se tait, il n'aboie plus. Arrivé à San Francisco, point de maison bleue, mais des bleus, oui, toujours, cachés sous les poils, pas vu pas pris. Où êtes-vous ? Croc blanc et Buck, Jerry, attendez-moi...
Le chien va sauver le maître, et finir par le mettre dans le rôle de l'animal, et lui devient le maître, chanteur, en aboyant de nouveau.

« Michael est de retour, alleluia » !

« L'homme inventa Dieu de bonne heure, un dieu de pierre souvent, ou bien de terre, ou encore de feu, et il le plaça dans les arbres, sur les montagnes et parmi les étoiles. L'homme fit cela parce qu'il avait observé que les humains passaient et disparaissaient aux yeux de la tribu, ou de la famille — peu importe d'ailleurs le nom qu'il donnait à son groupe, qui n'était après tout que la horde humaine. Et l'homme ne voulait pas disparaître aux yeux de la horde. Aussi inventa-t-il une nouvelle horde qui serait éternelle et courrait avec lui jusqu'à la fin des temps. Comme il redoutait l'obscurité dans laquelle il savait que passaient tous les hommes, il bâtit au-delà de l'obscurité une région plus lumineuse, un terrain de chasse plus heureux, une salle de banquet plus joyeuse et plus solide, où la boisson coulait à flots, et il lui donna un nom : paradis ».

Le bien, le mal, l'amour, la haine, il y a tant de violence et tant de passion, tant de gugusses et de maldonnes, et rien de plus pour Jack London
Désabusé, en fin de vie, l'animal esclave et l'esclave animal, noir c'est noir, il n'a plus d'espoir.
Mais l'écriture du conteur est toujours emplie d'humanité. Une sorte de quête d'un amour inconditionnel, un paradis à jamais perdu.
Son oeuvre, jusque dans son dernier roman, aura été inversement proportionnelle à son âge. Elle est intemporelle. Tant de puissance en si peu de temps…
Lisez, lisez, Jack London !



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ULTIME COMBAT.

Pour que les choses soient claires : Non ! Encore non ! Définitivement non ! Et moins encore que ne le pouvait être son ouvrage précédent, Jerry, chien des îles, déjà excessivement sombre et déprimé, ce roman, intitulé en américain "Michaël, frère de Jerry", le dernier que Jack London aura eu le temps de rédiger intégralement avant son décès anticipé, mais qui ne sera édité qu'à titre posthume, n'est pas, n'a jamais voulu être - sauf à en donner des versions totalement édulcorées et très "choisies"-, ne sera jamais un "Roman pour la Jeunesse". C'est même pour ainsi dire tout le contraire de ce que l'on peut imaginer en matière de littérature pour les plus jeunes.

De même, malgré un titre plus que douteux - voir au-dessus -, en terme de traduction de l'américain vers le français (merci aux éditeurs du début du XXème siècle, assez peu regardant en la matière), Michaël, chien de cirque parle, en réalité, très peu de cirque, mais beaucoup de misère, de souffrance, de bêtise, de bestialité. Les amateurs de traditions circassiennes - en dehors de l'évocation finale de quelques unes des pires en matière de dressage - en seront pour leur frais.

Ceci posé, il est maintenant temps d'entrer dans le vif du sujet...

A la fin du précédent volume, Jerry, chien des îles, conçu comme la première partie d'un dyptique consacré à la condition animale, nous avions donc laissé Jerry entre les mains câlines et précautionneuses du couple Kennan (portrait édulcoré et fantasmé de Jack et Charmian London eux-mêmes), tandis que son frère Michaël, le plus joueur et remuant des deux, se retrouve confié au capitaine d'un véritable négrier, les éleveurs de ces deux Irish Terriers les ayant purement et simplement dressés à garder des esclaves noirs... Mais ce capitaine oublie fort opportunément notre héros à quatre pattes sur la plage de la dernière île où il a amarré son navire, ce qui permettra au brave Dag Daughtry, steward de son état et grand buveur devant l'éternel - il lui faut ses douze choppes quotidiennes minimum, sans quoi il fait un scandale, où qu'il se trouve -. Mais de boire de telles quantités de bière coûte cher et il lui faut souvent trouver des expédients. L'homme est brave, a-t-on déjà dit, et cette bonhomie se double d'un don assez fabuleux avec la gent animale. Ainsi est-il le fournisseur plus ou moins attitré d'autres amoureux des bêtes de compagnie (jamais il ne vendrait un animal à un mauvais maître), mais lorsque l'on passe son temps à naviguer, difficile d'avoir son propre élevage. Alors... Notre homme est-il un peu voleur, et pas que sur les bords. Bien entendu, il se trouve, chaque fois, d'excellentes raisons pour pratiquer cet art. En l'occurrence, il serait absolument stupide, criminel même, d'abandonner à son triste sort un si beau représentant de la race Irish. Ni une, ni deux, le jeune Michael se fait alpaguer - en douceur et délicatesse - par le marin, qui l'apprivoise incontinent et fini même par s'y attacher au point d'être totalement incapable de s'en séparer. Bien entendu, moult aventures attendent notre chien en compagnie de son nouveau maître et de son quasi esclave "nègre", un autochtone des îles Salomon que Daughtry a sauvé alors que le "sauvage" allait se faire tailler en pièce sur la plage par deux frères armés de sagaies et souhaitant ainsi venger la mort de leur porc préféré... Ce que ni ce noir, répondant au sobriquet de Kwaque, ni son "maître" ne savent c'est que l'aborigène est atteint d'une des formes de cette maladie fatale, atroce et progressive : la lèpre...

Nos trois héros - du moins, soyons honnêtes : nos deux héros, plus un noir. le racisme étant alors encore plus prégnant que de nos jours, et London n'échappait malheureusement pas à cette forme hideuse d'idéologie, basée sur de pseudo-sciences, et malgré toutes les autres qualités que l'on peut lui attribuer par ailleurs -, nos personnages, donc, passent d'un navire à un autre (parce que l'ancien maître de Michael a retrouvé sa trace), et ils se retrouvent sur un voilier partant à la recherche d'un fabuleux trésor, promis par un vieux marinier extraordinaire à trois hommes vils, assoiffés par l'or, et sans âme ou peu s'en faut, surtout l'un d'entre eux, un usurier juif énorme et totalement infatué de sa personne. le marinier et le steward vont finir par se lier d'une franche et noble amitié au point que le vieillard lui avouera l'absence total du fameux trésor ! Cependant, l'usurier pique deplus en plus de colères soudaines, au fur et à mesure de l'infructuosité de leurs recherches, au point que celui-ci va finir par provoquer un accident aussi stupide que monstrueux. Référence-révérence à peine cachée à Moby Dick que l'auteur affectionnait, London va faire tuer par ce sale type, de manière absolument gratuite et à la carabine, un baleineau, sa mère cherchant aussitôt à tromper son désespoir en faisant couler, coup boutoir après coup de boutoir, le voilier. L'équipage et nos héros s'en sortent indemne et finissent par se retrouver à bord d'un paquebot où ils deviennent de véritables stars, Michaël ayant un véritable don de chanteur canin lorsque son maître entonne des airs populaires de l'époque.

De fil en aiguille, nos compères se retrouvent à San Francisco où Daughtry utilise - sans jamais en abuser - des talents de son compagnon à poils durs pour parvenir à nourrir et loger tout le monde. Hélas, un médecin célèbre mais véreux ainsi qu'un jeune dresseur de chien sans sentiment vont finir, l'un d'abord, le second ensuite, par parvenir à se saisir de notre infortuné canidé.

C'est à partir de ce moment que tout va de mal en pis pour Michaël. En plus de la perte définitive de son maître adoré - mis à l'enfermement à vie dans la léproserie de San Francisco, en compagnie de Kwaque -, il se retrouve entre les mains du pire dresseur de la côte est, où il est envoyé sans ménagement. Nous sommes alors à plus des deux-tiers du roman de London, mais c'est un pur enfer animalier qu'il décrit alors. Rien n'y échappe : mauvais traitements, bastonnades, abandons, travaux et répétitions sas fin, et souvent jusqu'à ce que mort s'en suive. Encore notre ami poilu a-t-il, vaguement, la chance d'être chez un dresseur qui nourrit et entretient convenablement, bien que sans le moindre sentiment ni la moindre tendresse, ses bêtes. Parce que le portrait d'autres dresseurs que London nous dresse est souvent à la limite de l'insupportable. Il n'empêche : celui qui a kidnappé Michaël et qui en connaissait les talents n'a rien eu le temps d'en dire à son propre maître, et trouve la fort mauvaise idée de mourir accidentellement avant de s'en expliquer. Harry Collins, le grand dresseur de l'est va donc chercher, par toutes sortes de moyens plus affligeants et douloureux les uns que les autres, à découvrir le secret du chien. En vain. Jusqu'à un hasard des plus fortuits. Dès lors, il va être confié à un autre dresseur, ni bon, ni mauvais, une sorte d'âme morte pour lui-même et donc pour tout ce qui peut vivre alentour. Là, hasard inouï, il va être reconnu pour le frère de Jerry par le fameux couple de la fin du volume précédent. Et comme pour ce premier des deux romans, London va y insérer une très claire référence à son chef d'oeuvre Croc-Blanc, faisant retrouver l'aboiement par deux fois à un Michael qui avait perdu cette manifestation de joie ou de mise en garde à force de mauvais traitements. Mieux, comme le Croc-Blanc des débuts, il va sauver son maître des griffes d'un abominable assassin.

A lire ce -long- résumé, on ne peut sentir à quel point ce récit, pourtant émaillé de moments emplis de douce jovialité, de pointes d'humour même, est sombre et terriblement désabusé. Depuis 1913, London essuie échecs sur échecs, à l'exemple de ses (terrifiants) Mutinés de l'Elseneur. le Vagabond des Etoiles, qui est pourtant, sans aucun conteste, l'un de ses textes les plus beaux et aboutis, ne rencontre pas son public, sans doute plus intéressé par les remous internationaux qui agitent l'Europe. Il y a aussi la destruction - possiblement meurtrière - de la maison qu'il avait intégralement conçue. Par ailleurs, le torchon brûle entre les socialistes américains, qu'il accuse d'être trop timorés, et lui. Il y a enfin la maladie et la drogue (des dérivés de l'opium) pour essayer de supporter la douleur. L'alcool aussi, toujours, plus que jamais.

Jack London n'a encore que trente-neuf ans lorsqu'il achève cet ultime roman, il ne lui reste plus qu'une année tout juste à vivre, et l'on sent à quel point il est devenu un homme au bord du gouffre, revenu d'à peu près tout, croyant de moins en moins à des lendemains qui pourraient chanter. Sans doute s'est-il aussi embourgeoisé, lui qui a toujours honni cette race d'êtres humains se croyant "arrivé" alors qu'elle est au mieux futile et égoïste, au pire une monstruosité froide. Alors, London essaie encore de croire en quelques hommes épars, que la maladie du pouvoir et de l'or n'ont pas encore atteint. Mais pour le reste, il n'a plus que dégoût et même mépris. A commencer, peut-être, pour lui-même. Mais l'on ne se nomme pas Jack London sans combattre jusqu'au bout. Et cet ultime combat, ce sera celui de la cause animale, une cause qu'il a toujours défendue, lui qui aimait tant les bêtes, sauvages ou domestiques. Il faut le voir dans son ranch de la"Vallée de la Lune", prendre ses porcs à bras le corps, leur prodiguant caresses viriles et chatouillis plein d'amour ! Et il en était de même avec tous les animaux qu'il put posséder, détestant plus que tout les représentations animalières et ces scènes de dressage où l'homme et l'animal ne sont supposés faire qu'un. Lui, l'homme des coulisses et le grand reporter accompli savait que, bien souvent, trop souvent, il n'en était rien, que l'animal n'était qu'un vulgaire gagne-pain, éminemment remplaçable et de préférence à vil prix.

Il parait qu'après a publication de ce véritable pamphlet anti dressage, l'année après son décès, une flopée d'associations "Jack London" défendant la cause animale virent le jour aux Etats-Unis. Dans le même temps, le Ku-Klux-Klan continuait à imposer sa loi de feu et d'airain dans les états du vieux sud, la ségrégation avait encore de beaux jours devant elle, et la situation des noirs américains était, globalement, désastreuse. Rapprocher ces deux faits sans rapport direct peut sembler choquant. Pourtant, ils ont parfaitement coexisté, car lorsqu'une certaine forme d'animalisme prend le pas sur un humanisme ouvert, universel et tolérant, on comprend que l'essentielle protection de nos amis et compagnons à poils ou à plumes peut cacher la forêt des pires crimes de l'humanité contre elle-même. C'est aussi cela, la leçon parfaitement involontaire de ce London totalement désabusé. Mais c'est aussi pour tous ces défauts, ces luttes perdues d'avance, ces retournements, ces combats incertains et fous, qu'il demeure, à l'aube du XXIème siècle, l'un des plus grands génies romanesques de tous les temps.
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Vous n'aimez pas le cirque? vous n'aimez pas les chiens? vous ne lisez pas de romans jeunesse? Allez-y quand même: c'est Jack London.

Et comme c'est Jack London, ce roman pour la jeunesse n'en est pas vraiment un dans la mesure où le propos, d'une brutalité parfois assez insoutenable, cible avant tout leurs ainés pour dénoncer le sort épouvantable réservés par les dresseurs contemporains de l'auteur aux animaux de cirque. C'est d'ailleurs bien ce que London affirme en préliminaire au roman, qui contribuera par son retentissement à faire avancer la cause animale.

Et quand bien même ce serait un roman jeunesse, on ne s'en attache pas moins à ce chien Michael tant notre Jack bien-aimé (le mien en tout cas, je suis une inconditionnelle) pousse l'anthropomorphisme au point que l'on identifie en Michael tout ce que l'homme a de meilleur, à commencer par la capacité d'aimer, et par opposition tout ce que les hommes auxquels ils est obligé de se soumettre au cours de ses aventures ont de vil et d'abject. A l'exception de Dag le stewart, un amour d'homme en dépit de ses douze pintes de bière quotidiennes, comme quoi chez Jack London il ne faut pas se fier aux apparences et encore moins aux conventions.

Néanmoins, Michael chien de crique reste à mon sens en-dessous des inoubliables Croc Blanc et L'appel sauvage sur deux points, l'un de forme, l'autre de fond.
Sur la forme, la structure en chapitre calibrés me rappelle les propres mots de Jack London dans l'autobiographique John Barleycorn, quand il se peint dans son rôle d'écrivain s'astreignant à produire ses mille mots par jour, vaille que vaille : on ressent en effet à la lecture cette discipline d'écriture un peu contrainte, come une obligation à produire une oeuvre de commande. Mais l'art du conteur et la flamme de la plume sont là pour contrebalancer cet effet.
Le point de fond, plus gênant, est le racisme lourdement affirmé, plus encore que dans Les mutinés de l'Elseneur, au point que le chien Michael lui-même est présenté comme tel, un chasseur de Noirs qu'il méprise. A remettre dans le contexte certes, mais cette facette noire de London ne cesse de m'étonner, lui qui brille par ailleurs de tant de lumières, et notamment de lucidité et d'ouverture d'esprit.

Quatre étoiles au final pour cette oeuvre de London que je lis comme aficionada, mais que je mettrais pas dans les mains d'un enfant.


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Miracle on a des "demi-étoiles", bonheur !

Le moins qu'on puisse dire, c'est que j'ai eu du mal à "entrer" dans ce récit...
Un je-ne-sais-quoi d'indigeste dans la narration, je pense que c'est lié à trop de descriptions et trop de digressions, enfin pas trop TROP mais un peu trop pour moi. Bref je me comprends, mdrrrr !

Par contre, pour tout ce qui a trait à Michael, en bon comme en mauvais, j'ai été bien accrochée. J'ai lu "Croc blanc" il y a très très longtemps, ça ne m'avait pas fait cette impression, je pense qu'il y a plus d'aventures.

Même si ce pauvre Michael subit bien des avatars et un difficile périple au cours de sa vie, il y a quelques longueurs. London s'attarde d'une façon que j'ai trouvé assez morbide et démoralisante sur les diverses tortures des animaux par les hommes, et, j'avoue, c'est franchement pas le genre de lecture que j'apprécie... Comme dit Alfaric très justement dans un commentaire que j'ai lu tout à l'heure sur mon avis sur GoT intégrale 1, ça ressemble trop à la réalité, et la réalité me débecte souvent, alors je lis pas pour la retrouver... C'est pour ça que je ne lis pas souvent de témoignages, et que je préfère les témoignages positifs aux négatifs.

Je ne sais s'il existe des bouquins de London plus optimistes, si oui, dites moi lesquels en commentaires, parce que sinon je vais pas aller beaucoup plus loin dans ma (re)découverte de l'auteur... ça me déprime trop...
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Plus j' connais les chiens, plus i' m' surprennent et plus j' les trouve merveilleux. Prenez Killeny-Boy. I' fait pas les choses pour moi mécaniquement, simplement parce qu'il a appris à les faire. Y a aut' chose. I' les fait par affection. J' peux pas vous expliquer, mais j' le sens. J' le sais.
J' crois que j' vois où j' veux en v'nir. Killeny sait pas parler — comme vous et moi, j' veux dire. Alors i' peut pas m' dire combien i' m'aime, et il est qu'amour, l'amour est tissé dans toutes ses fibres. Et comme les actes parlent mieux qu' les mots, i' m'exprime son amour en faisant tout ça pour moi. Des tours ? Bien sûr. Mais à côté d' ces tours, l'éloquence humaine vaut pas un pet de lapin. Bien sûr que c'est un discours ! Un discours de chien qui a la langue liée. J' suis bien placé pour le savoir. Aussi vrai que j' suis né pour les embrouilles comme les étincelles sont faites pour monter au ciel, ce chien est heureux d'exécuter des tours pour moi… Aussi heureux que l'est un homme de prêter main forte à un pote en difficulté, ou un amoureux de mett' son manteau sur les épaules de la jeune fille qu'il aime pour qu'elle prenne pas froid. Vous savez…

Chapitre VIII.
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Vous avez condamné cet homme à la mort vivante qu'est l'emprisonnement dans la Maison des lépreux. Vous savez aussi bien que moi de quel trou infâme il s'agit. Mais il adore son chien. Il en est fou. Laissez-le lui, tout au moins. Le lui enlever est une cruauté inouïe. Je ne vous laisserai pas faire…
— Bien sûr que si, affirma froidement Walter Merritt Emory. Et je vais vous expliquer pourquoi.
Et il lui exposa ses raisons. Il lui dit des choses qu'aucun médecin ne devrait dire à un autre médecin, mais qu'un politicien peut parfaitement dire (et ne s'en prive pas) à un autre politicien — des choses qui ne souffrent pas d'être répétées, pour la simple raison que le citoyen américain moyen ne serait pas fier d'en avoir connaissance, et en serait même humilié ; des choses qui concernent les rouages les plus secrets de municipalités aux pouvoirs impériaux, des choses sur lesquelles le citoyen américain moyen, qui se prend pour le roi parce qu'il vote, s'imagine avoir la haute main ; des choses qu'en de rares occasions l'on exhume à moitié pour les enfouir à nouveau, bien vite, dans les piles de rapports de comités et autres commissions fédérales.

Chapitre XXI.
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— Steward, je vous en donne vingt livres !
— Non, Cap'taine. Non, merci bien…, répondit Dag. J' pourrais pas m'en séparer.
— Vingt-cinq, alors. Je ne puis faire plus, et il y a de par le monde d'autres terriers irlandais !
— C'est bien mon avis, cap'taine, et je m' ferai un plaisir de vous en procurer un, sans tarder, et à Sydney même. Et i' vous coûtera rien, par-dessus le marché.
Le capitaine Duncan insista :
— C'est Killeny-Boy que je veux.
— Et moi aussi, v'là l'ennui ! Et c'est moi qui l'ai eu le premier.
— Vingt-cinq livres, c'est une somme… pour un chien.
— Mais Killeny-Boy vaut plusieurs chiens à lui tout seul, rétorqua le steward. Le sentiment mis à part, cap'taine, rien qu' ses tours, ça vaut plus. Et quand i' m' reconnaît pas parce que j' veux qu'i' le fasse, ça vaut cinquante livres. Et puis i' sait compter, et chanter, sans parler du reste… Peu importe comment j' l'ai eu. Les tours, i' les connaissait pas. Les tours sont à moi. C'est moi qui l'ai dressé. C'est plus le même chien qu'à l'embarquement. Il est la moitié de moi-même. Le vendre, ça serait comme vendre un morceau de moi…
— Trente livres ! C'est mon dernier mot !
— Non, cap'taine, en vous remerciant tout de même !

Chapitre IX.
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— Mais, bon Dieu ! Monsieur Greenleaf, vous oubliez que Kwaque et moi, on est deux lépreux…
Le Vieux Marinier jaillit de son siège comme un diable de sa boîte et retomba sur ses pieds. Son visage exprimait la colère du vieillard contrarié et la déception d'une âme généreuse. Il s'écria :
— Bon sang, monsieur, je vous ai dit que vous étiez mon ami et que j'étais le vôtre !
Toujours sous le coup de la colère, il tendit brusquement la main.
— Steward, Daughtry, Monsieur Daughtry, mon ami, ou monsieur, comme vous voudrez, nous n'en sommes plus aux contes de fées, au bateau découvert, aux relèvements croisés, ni au trésor enfoui à une brasse sous le sable. Je ne plaisante pas. J'ai un cœur. Ceci, monsieur — à ce point de son discours il agita sa main tendue sous le nez de Daughtry —, est ma main. Il n'y a qu'une seule chose que vous puissiez faire, que vous deviez faire, et tout de suite : vous devez prendre cette main dans la vôtre, et la serrer, et votre cœur doit parler par votre main, comme le mien parle par ma main.
— Mais, mais… murmura le steward, tout troublé.
— Si vous refusez, je ne sortirai pas d'ici. Je resterai ici, je mourrai ici. Je sais que vous avez la lèpre. Vous ne m'apprendrez rien là-dessus. Voici ma main. Allez-vous la refuser ? Vous y trouverez mon cœur. Il palpite, du pouls à l'extrémité des doigts. Si vous refusez, je reste assis ici, je le répète, et j'y mourrai. Je veux que vous compreniez que je suis un homme, monsieur, un gentleman. Je suis un ami, un camarade. Je ne suis pas un poltron esclave de la chair. Je ne vis pas, moi, dans cette fragile carcasse que j'habite momentanément, mais dans mon cerveau et dans mon cœur. Prenez cette main. Ensuite j'aurai à vous parler.
Dag, toujours hésitant, tendit sa main, que le Vieux Marinier saisit dans la sienne. Et il l'y pressa si fort, de ses vieux doigts secs, qu'il en fit mal au steward.

Chapitre XXI.
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L'homme inventa Dieu de bonne heure, un dieu de pierre souvent, ou bien de terre, ou encore de feu, et il le plaça dans les arbres, sur les montagnes et parmi les étoiles. L'homme fit cela parce qu'il avait observé que les humains passaient et disparaissaient aux yeux de la tribu, ou de la famille — peu importe d'ailleurs le nom qu'il donnait à son groupe, qui n'était après tout que la horde humaine. Et l'homme ne voulait pas disparaître aux yeux de la horde. Aussi inventa-t-il une nouvelle horde qui serait éternelle et courrait avec lui jusqu'à la fin des temps. Comme il redoutait l'obscurité dans laquelle il savait que passaient tous les hommes, il bâtit au-delà de l'obscurité une région plus lumineuse, un terrain de chasse plus heureux, une salle de banquet plus joyeuse et plus solide, où la boisson coulait à flots, et il lui donna un nom : « paradis ».

Chapitre XIV.
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